Bracara Augusta

établissement humain au Portugal

Bracara Augusta est le nom romain de l'actuelle ville de Braga, au nord du Portugal, fondée par l'empereur Auguste entre les années 15 et 13 av. J.-C. Elle fut successivement la capitale du conventus, capitale provinciale de la Gallaecia et enfin du royaume suève.

Bracara Augusta
Image illustrative de l’article Bracara Augusta
Personnification de Bracara Augusta
Localisation
Pays Drapeau de l'Empire romain Empire romain - Drapeau du Portugal Portugal
Province romaine Haut-Empire : Tarraconaise
Bas-Empire : Gallaecia
Région actuelle Cávado
Ville Braga
Coordonnées 41° 35′ 00″ nord, 8° 25′ 00″ ouest
Histoire
Époque Empire romain et Antiquité tardive

Toponymie modifier

 
Buste de l'empereur Auguste du musée D. Diogo de Sousa

Le nom de la ville romaine est une conjonction entre le nom du peuple indigène, les Bracares, et le nom de l'empereur Auguste en l'honneur de l'alliance signée entre les deux[1].

Histoire modifier

Avant la fondation modifier

 
Campagnes militaires romaines :
  • Decimus Junius Brutus Callaicus (138–136 av. J.-C.)
  • Jules César en (62 av. J.-C.)
  • Auguste 1ère expédition des Guerres cantabres
  • Auguste 2º expédition (les deux entre 26–19 av. J.-C.)
  •  
    Statue d'un Bracare assis sur un "trône" dont les pieds antérieurs représentent des sabots de cheval. Musée D. Diogo de Sousa

    Bien que la première expédition militaire au nord-ouest de la péninsule Ibérique ait eu lieu, après la mort de Viriathe, dans les années 138-136 av. J.-C., commandée par le consul romain Decimus Junius Brutus Callaicus[2], qui remporta, selon lui, un grande bataille contre les Bracares. Ce n'est qu'au temps d'Auguste, avec les Guerres cantabres, que la conquête fut définitive, et que commença la véritable romanisation du territoire. Dont, l'une des premières étapes fut la fondation de grandes villes, reliées entre elles par de grandes voies, pour obtenir l'intégration complète des populations dans le monde romain. C'est dans ce but que pendant le séjour d'Auguste sur le territoire péninsulaire, entre les années 15 et 13 av. J.-C.[2], la ville de Bracara Augusta fut fondée, pour promouvoir et diffuser la culture romaine au sein des nombreux villages voisins. Certains auteurs défendent l'existence d'un castro[3], ou d'un « oppidum » (vaste place fortifiée, citée par Pline l'Ancien, comme oppidum Bracari[4] ), avant la fondation de la ville de Braga. À l'appui de cette thèse, la découverte en 2002 d'un espace thermal sous la gare, datant de l'âge du fer[5]. Mais à ce jour, c'est la seule découverte d'un édifice préromain dans la ville de Braga. Ainsi, si cet « oppidum » existe, il n'a pas encore été découvert, ce qui donne lieu à d'autres théories selon lesquelles l'espace occupé par la ville, avant la fondation, était un espace important pour les indigènes mais non bâti, le site peut alors avoir été occupé par :

    • Un camp militaire romain[6], comme dans les cas d'Astorga et de Lugo.
    • Un lieu de rencontre pour les différents villages de la région, où les chefs et les anciens se réunissaient pour prendre des décisions importantes ou résoudre des différends[7]
    • Un lieu sacré (avec un éventuel temple, arbre, rocher) pour prolonger l'idée précédente d'un lieu de rencontre, mais celui-ci à caractère religieux[8]. Les principaux arguments étant l'existence, d'un côté de la ville, de la Fontaine de l'Idole, (un lieu érigé par Celicus Franto, un colon « romanisé » d'Ascobriga, aux dieux païens durant le premier siècle) mais qui pouvait déjà être auparavant un lieu sacré, et de l'autre, les thermes, un autre lieu de culte présumé.
    • Un marché, un lieu de rencontre mais aussi d'échange[9].

    Cela pourrait être en définitive tout cela à la fois, c'est-à-dire un lieu central entouré de nombreux villages fortifiés qui pouvait être à la fois un lieu de rencontre, un marché, un lieu sacré et peut-être même occupé par des habitations précaires. Cependant, il est fort probable que les thermes ne soient pas le seul monument préromain de la ville et qu'il y ait encore beaucoup à découvrir[10].

    Les premières années modifier

    La ville a été construite de manière planifiée, selon une conception orthogonale classique (rues alignées, avec intersections à angle droit) orientée nord-ouest/sud-est. Elle était divisée en quartiers carrés, d'une superficie bâtie de 120 × 120 pieds (35,52 m sur 35,52 m), occupant dans leur ensemble une superficie rectangulaire de 29,85 ha[2]. Ses origines étaient civiles et la gouvernance était partagée avec les élites bracares. Les premières décennies de la ville furent marquées par une forte croissance. Les premières infrastructures urbaines furent construites (assainissement (cloaque)), des routes furent ouvertes[11], elle fut capitale du conventus, peut-être dès l'époque d'Auguste, ou de Tibère, des activités économiques (métallurgie, poterie et commerce) et de nouveaux quartiers se développèrent. Le territoire rural adjacent à la future ville fut également divisé en lots carrés à répartir, selon le principe de la centuriation[12]. Pour offrir des terres permettant aux innombrables autochtones, à quelques militaires et à des immigrants de s'y installer pour y vivre. Cependant, dès les années 50 le commerce était déjà le principal secteur économique de la ville et de sa périphérie.

    La ville durant la période des Flaviens-Antonins (68 à 192 apr. J.-C.) modifier

     
    Théâtre Mérida

    La ville est à cette époque en pleine restructuration, en raison de la taille atteinte. Les anciennes routes furent réparées et Bracara bénéficia d'une nouvelle connexion avec Astorga par la Via Nova ( Geira ). La construction de bâtiments publics et la « monumentalisation » de la ville avec théâtre, thermes, temples et amphithéâtre se poursuivi[11]. Les quartiers s'agrandirent et l’on assista à l'installation de personnes aisées dans la partie Est de la ville. Nous savons grâce à l'œuvre de Pline l'Ancien que le conventus de Braga était divisé en 24 civitates et comptait une population de 285 000 personnes libres, étant la plus peuplée du Nord-Ouest de la péninsule[Note 1],[13]. Le commerce se caractérise par les importations de verre, de céramique et d'objets décoratifs. Certains produits importés étaient de grande qualité et d'un goût raffiné, ce qui suggère l'existence d'une élite puissante. Les principales exportations étaient des céramiques et des métaux de qualité. La ville du Haut Empire était déjà une référence au niveau péninsulaire.

    IIIe siècle modifier

     
    Fortification romaine de Lugo, Galice

    La crise du IIIe siècle installée dans l'Empire toucha également Bracara Augusta, qui connut pour la première fois un ralentissement de sa croissance. Peu de temps après l'assaut et le sac de la ville de Tarragone par les Francs sous le règne de Gallien[14],[15], à la fin du IIIe siècle, une imposante muraille de 5 à 6 m de large, avec des tours, fut construite autour du centre de la ville de Bracara (plus de 48 hectares), et transforma complètement sa configuration : Quelques maisons et monuments comme le théâtre et l'amphithéâtre furent en partie détruits pour utiliser la pierre pour la nouvelle construction, beaucoup de rues se transformèrent en impasse, et passèrent dans le domaine privé, la ville se divisa en une ville fortifiée et ses quartiers périphériques d'une intense activité[11] . Enfin, à l'époque de l'empereur Caracalla, la nouvelle province de « Hispania Nova Citerior Antonina » (future Gallaecia ) fut créée[16].

    Bas-Empire (285 à 409 apr. J.-C.) modifier

     
    Conventus de Gallaecia

    Entre 284 et 289 par ordre de Dioclétien, Bracara Augusta est promue capitale de la province nouvellement créée de Gallaecia, qui intégra les trois conventus du Nord-Ouest de la péninsule ( Braga, Lugo et Astorga ) et une partie du conventus de Clunia[16]. En conséquence la ville subit une nouvelle expansion urbaine, des bâtiments publics furent restructurés ou créés, les routes furent réparées, des améliorations furent introduites dans toute la ville, et l'on constate un enrichissement de la population par l'inclusion de thermes et de mosaïques dans des maisons privées. Le commerce s'intensifie considérablement et des ateliers de céramique apparaissent. Le décret du Pape Sirice en 385 à l'évêque de Tarragone, fait référence à une province ecclésiastique de Gallaecia[17], suggérant que Bracara Augusta possédait déjà un évêché. Fait confirmé, en l'an 400 apr. J.-C. , par la présence de son archevêque, Paternus, au Ier concile de Tolède[16]. La ville devient la capitale de la province ecclésiastique et assume une position centrale au Nord-Ouest de la péninsule.

    Économie du conventus de Braga modifier

    Importations modifier

     

    Importations

    • Defructum (64 %)
    • Vin (9,81 %)
    • Garum (18,67 %)
    • Huile d'olive (1,99 %)
    • Autres (5,53 %)

    Par l'analyse des amphores, de leur forme et de leur origine, on en déduit que la majorité des importations contenues dans ce conteneur étaient des sous-produits du vin, des « concentrés » ou du « sirop de vin » obtenus à partir de moûts cuits appelés defructum (dans 64% des cas), provenant presque exclusivement de Bétique ; du vin de qualité (9,81%) provenant d'Italie, du sud de la Gaule, de la région égéenne et d'une grande partie de la Bétique ; des sous-produits de la pêche ( garum en latin) (18,67%) de Bétique et Lusitanie; et l'huile d'olive (seulement 1,99 %) provenant principalement de la vallée du Guadalquivir[16] .

    Principales productions modifier

    En plus de la production agricole, Bracara avait développé une importante activité industrielle et commerciale à l'époque romaine. Une des activités attestées était la fabrication du verre en centre-ville, mais la production principale était la céramique (lampes à huile (luzernes), céramique commune, céramique fine (vaisselle fine), amphores, dolium, matériaux de construction), avec plusieurs ateliers de poterie à sa périphérie immédiate. Cependant, la matière première provenait entièrement de la zone comprise entre la municipalité de Vila Verde et la municipalité de Barcelos, à 14 km de Bracara via la Via XIX, qui pouvait également être un important centre de production. Parmi les différents ateliers, se distingue la marque « LUCRETIUS », qui approvisionnait le marché de la Galice romaine et le nord de la Lusitanie[16].

     
    Mines romaines de Tresminas

    Mais la principale source de richesse du conventus de Braga était l'extraction de métaux (étain, fer, plomb et argent), l'accent étant mis sur l'or en raison de sa valeur et de sa quantité. Outre la collecte d'or du lit des rivières, dont les rivières Douro et Sabor[16], le conventus comptait à l'époque un total de 50 mines sur le seul territoire portugais, certaines à proximité de la ville, comme celle de Marrancos dans la municipalité de Vila Verde. Mais les principales mines se trouvaient à Trás-os-Montes, comme Tresminas (Vila Pouca de Aguiar)[Note 2] et Poço das Freitas (Boticas), et autour de Porto avec les mines de Fojo das Pombas dans la Serra de Santa Justa et Pias ( Valongo ) et les mines de Castromil (Paredes)[18]. Si l'exploration des minéraux est très ancienne et remonte au Néolithique en Galice[Note 3],[19], avec l'arrivée des Romains l'exploration est devenue intensive et proto-industrielle, avec des mines à ciel ouvert et souterraines utilisant un grand nombre d'esclaves mais aussi des machines comme des pilons hydrauliques (marteaux) permettant de broyer le minerai brut à l'aide de quatre pilons[20]. Ce qui permis d'extraire d'immenses quantités de minerai, principalement de l'or, Pline l'Ancien nous donne la valeur de 20 000 livres (6 543 kilos) par an pour la Galice, les Asturies et la Lusitanie, les Asturies étant, selon lui, le principal producteur[21]. Ces mines étaient sous le domaine impérial, il existait même un procuratore metallorum des Asturies et de Galice, chargé de l'administration et de la surveillance des mines jusqu'au milieu du IIe siècle/début du IIIe siècle, date probable de la fin de leur exploitation et du début d'une crise majeure dans l'Empire romain[16]. C'est pourquoi seule une petite partie de ce minerai était fondu dans la ville et dans ses environs : plusieurs moules en argile (creusets) d'or et de bronze ont été découverts, en plein centre de Braga[22]. C’est dans cette perspective que l’on peut comprendre le dense réseau routier romain du conventus de Braga, essentiel dans la politique économique du pouvoir romain étant donné que sa construction facilitait l'exportation des métaux extraits dans la région.

    Bracara Augusta, un important carrefour routier. modifier

     
    Voies romaines

    Braga, bien avant de devenir la capitale provinciale, était déjà liée au triangle politico-administratif, établi par Auguste, de la future province de Gallaecia avec pour sommets les trois villes : Bracara Augusta (Braga), Lucus Augusti (Lugo) et Asturica Augusta. ( Astorga) par plusieurs voies :

    • Via XVII : Braga-Astorga via Chaves.
    • Via XIX : Braga-Astorga via Lugo.
    • Via XX : Braga-Astorga, en partie fluviale et maritime.

    Mais aussi les villes les plus importantes de Lusitanie comme Emerita, (capitale de la province) en passant par Scallabis (Santarém, conventus) par la Via XVI[1]. Vers les années 1980, ce réseau se renforce par la construction de la

    • Via XVIII ou Via Nova : Braga-Astorga, l'itinéraire le plus direct entre Serra Amarela et Serra do Gerês.

    Haut Moyen Âge modifier

    La formation du royaume suève modifier

     
    Division de l'Hispanie en 411

    Les Suèves (peuple germanique), sous la pression des Huns, traversèrent le Rhin glacé dans la nuit du 31 décembre 406, pour trouver refuge à l'intérieur des frontières de l'Empire romain. En octobre 409, ils arrivèrent dans la péninsule ibérique et en 411 au conventus de Bracara[23]. Ainsi se termina la longue « Pax Romana » pour Bracara Augusta, non pas que l'arrivée ait été violente (d'après le témoignage de Paul Orose, on sait que pendant une courte période ils "ont échangé l'épée contre la charrue"[24], mais parce qu’ ils entrèrent très vite en conflit avec leurs voisins les Vandales Hasdings, qui occupaient également une partie de la Gallaecia. En 419, les Suèves du roi Herméric furent attaqués et encerclés lors de la bataille des Monts Nervasos par les vandales du roi Gundéric, Asterius, comte d'Hispanie, avec les troupes romaines vint à leur secours et de nombreux vandales furent massacrés à Braga par le vicaire Maurocellus, durant leurs retraite vers la Bétique[25].

    Bracara capitale du royaume Suève modifier

     
    Royaume Suève en 455

    Peu après que les Wisigoths, au nom des Romains, eurent vaincu les Alains qui occupaient la Lusitanie, les Suèves s'emparèrent de ce territoire et Bracara Augusta devint la capitale politique du royaume suève qui englobait la région disparue de la Gallaecia romaine et s'étendait jusqu'au Fleuve Guadalquivir. Ce bref royaume de 174 ans est pourtant le premier royaume médiéval d’Occident, le premier royaume catholique et enfin le premier royaume « barbare » à frapper monnaie. En effet, à Bracara, des siliques d'argent étaient frappées avec d'un côté l'effigie de l'empereur Flavius Honorius et de l'autre une croix ornée des lettres « B et R » de Bracara et de l'inscription « ivssv richiari reges » soit « Par ordre du roi Rechiaire »[26]. Rechiaire qui fut converti au catholicisme par Balcónio, évêque de Bracara et fondateur d'une école théologique de la ville[27], figure marquante du catholicisme de Braga avec Paul Orose (qui contacta directement saint Augustin et saint Jérôme), et les deux Avitos (un pèlerin en Orient, un autre pèlerin à Rome)[27] . Après plusieurs succès, les Suèves élargirent encore davantage leur territoire. Les Wisigoths, toujours alliés et même fédérés des Romains, furent de nouveau envoyés vers la péninsule. Ils envoyèrent d'abord une ambassade, sans résultat, et en réponse à la deuxième tentative de dialogue des Wisigoths, Rechiaire attaqua la région de Tarragone dans l'actuelle Catalogne. Lassés, les Wisigoths ripostèrent et vainquirent les Suèves près d'Astorga (Bataille de la rivière Órbigo ), beaucoup d'entre eux s'échappèrent, et pendant la poursuite, les Wisigoths attaquèrent et pillèrent Bracara, le dimanche 28 octobre 456. De nombreux "romains" furent faits prisonniers, des églises furent profanées, et les prêtres furent dépouillés de leurs robes sacerdotales, jusqu'à la nudité. Il est à noter que, selon Hydace de Chaves, Bracara est tombée sans effusion de sang ni violations (Astorga n'eut pas le même sort et fut en partie incendiée). Théodoric et ses Wisigoths, après avoir capturé et tué Rechiaire à Porto, se dirigèrent vers la Lusitanie et laissèrent le conventus de Braga aux mains de bandes de pillards[28]. Le royaume fut indirectement dominé par les Wisigoths, les Suèves se trouvant dans une claire position de vassalité et divisés en deux royaumes. Bracara, n'étant plus la seule capitale, perdit de son influence en faveur de Lugo et surtout de Porto qui gagna en importance. Avec la mort d'Hydace, après 469, nous n'avons plus d'informations jusqu'en 561, et l'ordre du roi Ariamir, de procéder au Premier concile de Braga, entre les années 561 et 563, sous la présidence de Lucrèce, évêque de Bracara. Suivi en 572, par le deuxième concile de Braga, présidé par saint Martin de Braga, évêque du Diocèse de Dume et de Braga, à nouveau capitale du royaume unifié. Cette courte phase marque la renaissance d'un certain faste politique et religieux à Bracara, fortement influencé par l'Empire byzantin. Cela doit beaucoup au travail de (ré)organisation et de formation (y compris du roi lui-même), de l'évêque culte Saint Martin de Dume. En 585, prends fin le royaume Suève, dominé par le royaume wisigoth pendant 130 ans. Bracara cesse définitivement d'être la capitale politique d'un État, même si elle conserve son statut de capitale ecclésiastique.

    Durant ces deux royaumes germaniques, malgré le pillage, il y eut une relative continuité dans la configuration et l'occupation de l'espace de la ville accompagné d'une certaine prospérité économique. Même si la ville a vu certains de ses monuments transformés avec une qualité de reconstruction généralement inférieure à celle de l'époque romaine. Certains édifices religieux, comme la basilique de la Dume et notamment la Chapelle de São Frutuoso de Montélios montrent des signes évidents de raffinement avec l'utilisation de matériaux nobles, comme le marbre et le calcaire[29]. La périphérie a même connu un développement, illustré par la construction de plusieurs églises (S. Vicente, S. Vítor et S. Pedro de Maximinos)[30].

    Palais royaux modifier

    Curieusement, il semble que les rois suèves n'aient jamais vécu à Bracara mais plutôt dans sa périphérie, Théodomir a donné son nom à la paroisse de Mire de Tibães[31] et près de son palais Saint Martin de Braga fonda un monastère[32],[33]. Santa Marta das Cortiças est un autre endroit avec un palais royal à côté d'une basilique[27]. Au sommet de la colline et à côté d'un castro, dans une position défensive (peut-être après le pillage de Théodoric).

    De l'islamisation à la Reconquête (VIIIe au Xe siècle) modifier

    L'entrée des Maures dans la péninsule eut lieu à Gibraltar le 27 avril 711 avec le débarquement de Tariq. Six ans plus tard, en 717, les Maures prirent Bracara[29], et le siège du diocèse de Braga fut transféré jusqu'en 1070 à Lugo. La résistance chrétienne se limita à une petite zone montagneuse des Asturies. Cependant, moins de 40 ans plus tard, à l'époque d'Alphonse Ier des Asturies, Braga était à nouveau en zone chrétienne, bien que très dangereuse, très proche de la frontière du Douro. Le Xème siècle est marqué, après une période de paix, par plusieurs destructions sanglantes par Almanzor, gouverneur d'Al-Andalus, qui parvint à inverser l'avancée de la reconquête. Il y eut de vastes destructions musulmanes en Galice, en 997, par Almanzor et son armée, qui saccagea les villes depuis Porto jusqu'à Saint-Jacques-de-Compostelle, sans que nous sachions s’ils passèrent par Braga[29]. Cependant, le chroniqueur arabe Ibne Abd AI-Hunim AI-Himiari, citant un texte du géographe Al-Bakri (XIe siècle), parle d'une ville détruite[34].

    « Cette cité de Braga, qui remonte à l'Antiquité, fut fondée par les Romains et fut l'une de leurs résidences royales. Elle ressemblait à Mérida par la solidité de ses bâtiments et la disposition de ses murailles. Aujourd'hui, elle est presque entièrement détruite et déserte : elle a été démolie par les musulmans qui ont expulsé la population... »

    — Ibne Abd AI-Hunim AI-Himiari

    La ville de Braga modifier

     
    Braga médiévale, carte de 1594

    La ville de Braga, née au XIe siècle, n'a plus grand-chose à voir avec l'ancienne et riche Bracara[Note 4]. Après la reconquête de Coimbra par Ferdinand I de León, par décision royale, Braga redevint le siège épiscopal avec la nomination de Pedro de Braga (pt), qui ordonna la reconstruction de la cathédrale (sur les vestiges d'un ancien temple romain dédié à la déesse Isis, qui aurait ensuite été transformé en église chrétienne). La cité médiévale se développa autour de la Cathédrale fortifiée, occupant seulement le quart nord-ouest de l'ancienne Bracara jusqu'à l'enceinte romaine nord[30], le reste de la ville fut progressivement détruit et transformé en champs et potagers. Ce que confirme la chronique arabe, Braga a certainement perdu plus de la moitié de sa population, et toute la zone occidentale occupée par les monuments publics, forum, thermes, théâtre et amphithéâtre fut abandonnée. Une enceinte fut construite autour de la cité médiévale avant le XIIIe siècle[30]. Braga fut offerte en dot, par Alphonse VI de León et de Castille, à sa fille Thérèse, à son mariage avec Henri de Bourgogne. Ces derniers furent seigneurs de la ville entre 1096 et 1112. En 1112, ils en firent don aux archevêques.

     
    De Bracara à Braga

    Vestiges modifier

    Heureusement, la mémoire de Bracara Augusta n’a pas été complètement effacée, à l’époque du roi D. Manuel, l'archevêque de Braga D. Diogo de Sousa s'est préoccupé de protéger les vestiges romains, en plaçant plus d'une douzaine de bornes milliaires près de la chapelle de Santa Ana, Avenue Central récemment créée. Un autre archevêque de Braga, entre 1626 et 1634, Rodrigo da Cunha décrit dans son « Histoire ecclésiastique des archevêques de Braga » la prétendue fondation de Braga, citant plusieurs auteurs, et exprime l'opinion juste que Bracara n'occupait pas le même espace que Braga.

    « Les anciens témoignages montrent que Braga a toujours été une cité grandiose. Sa première fondation et son siège n'étaient pas à l'endroit où ils se trouvent aujourd'hui. Il a commencé à côté de l'église de Saint-Pierre de Maximinos, où il y a aujourd'hui des ruines de grands bâtiments qui témoignent de son ancienne majesté, et il y a encore un demi-cercle à l'endroit où se trouvait autrefois l'amphithéâtre… »

    — História Ecclesiástica dos Arcebispos de Braga, D. Rodrigo da Cunha

    Un autre membre du clergé, Jerónimo Contador de Argote, fut un grand historien et défenseur du patrimoine de Braga, comme en témoigne son important ouvrage « Mémoires historiques de l'archevêché de Braga ». Les transformations du XIXe et du début du XXe siècle à Braga ont principalement touché les bâtiments médiévaux, comme la destruction du château fort en novembre 1905 par la Mairie[35]. Mais à la fin du siècle dernier, Braga connu une croissance exponentielle qui menaça les ruines romaines à partir de 1970. Les grandes fermes qui entouraient la ville furent transformées en routes et en lotissements. Après quelques destructions, le chanoine Arlindo Ribeiro da Cunha est l'un des premiers à s'indigner, sans résultat. En janvier 1976, quatre employés de l'Université du Minho alertèrent le ministère de l'Éducation et de la Recherche Scientifique, qui supervisait la protection et conservation des monuments et des œuvres d'art, du risque de destruction imminente de la colline de Maximinos, en février le C.O.D.E.P. (Commission de Défense et d'Étude du Patrimoine) est créé. En avril, le professeur Jorge de Alarcão mène une première campagne de prospection archéologique. Processus qui culmine le 20 novembre, avec la visite du Premier Ministre Mário Soares sur le site archéologique :

    « On ne construira plus à Braga sur les ruines romaines »

    — Mário Soares

    L'actuelle Unité d'Archéologie de l'Université du Minho (UAUM), créée en 1976 pour orienter le sauvetage de Bracara Augusta, s'est développée à partir de 1977 avec les résultats suivants[36] :

    • Thermes romains de Maximinos — Alto da Cividade, découverts en 1976.
    • Fontaine de l'idole Fonte do Ídolo — São Lázaro.
    • Tronçon des remparts romains de la Quinta do Fujacal avec des fouilles en 1977, 1982 e 1983.
    • Ruines romaines des Carvalheiras — découvertes en 1983. Datant de la fin du Ier siècle, villa (domus) de l'élite de 1 152 m2[37]
    • Marché romain et basilique paléochrétienne (1983) — visible dans une crypte, sous la cathédrale
    • Thermes romains de la rue Afonso Henriques — Du IIe siècle, d'une superficie de 3 000 m2[37].
    • Théâtre romain du Alto da Cividade — Alto da Cividade, découvert en 1999, construction du début du IIe siècle, d'un diamètre de 72,63 m (245 pieds), et d'une capacité entre 4 000 et 4 500 spectateurs[37].
    • Mosaïque romaine du Musée D. Diogo de Sousa (1986) — une des plus anciennes du nord du Portugal
    • Ancien séminaire de Santiago 1987 – comportant une grande salle avec des colonnes, et en son centre une piscine décorée avec un panneau de mosaïque.
    • Insula dans l'enceinte du Musée de D. Diogo de Sousa.
     
    Insula romaine sous le bâtiment de l’école de la cathédrale
    • Insula romaine sous le bâtiment de l'Escola da Sé — Sé
    • Ruines romaines insérées dans le bâtiment Bibliopólis
    • Ruines romaines du restaurant "Frigideiras do Cantinho"
    • Tronçon de fortification du Bas-Empire à la base de la tour de la chapelle de Nossa Senhora da Glória
    • Bâtiment romain de Santo António das Travessa
    • Voie romaine XVII — partant de la limite orientale de la ville et passant par Acquae Flaviae (Chaves (Portugal)), d'où elle continue jusqu'à Astorga.
    • Via XVIII ou Via Nova (Geira) — voie romaine partant du nord-est de la ville, et offrant la connexion la plus directe avec Asturica Augusta (Astorga). Monument national et en phase de préparation pour la candidature au patrimoine mondial de l'UNESCO
    • Voie romaine XIX - unissait les villes de Braga et Asturica Augusta (Astorga), via Ponte de Lima.

    Notes et références modifier

    Notes modifier

    1. Le conventus de Lugo compte 166 000 personnes libres et Astorga 240 000
    2. Selon une estimative de Wahl (1998, Aspectos tecnológicos da indústria mineira e metalúrgica romana de Três Minas e Campo de Jales, Actas do Seminário Museologia e Arqueología Mineiras, 57-68, IGM, Lisboa), le volume de roche et de minerai extraits était de l'ordre de 15 à 20 millions de tonnes sur le seul site de grandes cortas de Três Minas, effectué au long de 150 ans ce qui donne une production en or d'environ 15 000 à 20 000 kg. Soit une production annuelle de 100 à 130 kg. d'or, ainsi qu'une considérable production d'argent (dans la proportion de 1/10 de minerai brut)
    3. Cuivre, argent et or étaient travaillés à froid
    4. Ausone dans Ordo Urbium Nobilium, parle d'une riche ou opulente Bracara

    Références modifier

    1. a et b Bracara Augusta-A grande plateforma viária do Noroeste da Hispania, Francisco de Sande Lemos, 2002
    2. a b et c Topografia e urbanismo fundacional de Bracara Augusta, Manuela Martins UMinho; UAUM; Lab2PT, Maria do Carmo Ribeiro UMinho; UAUM; Lab2PT, Jorge Ribeiro Bolseiro de pós doc FCT; UMinho; Lab2PT, Ricardo Mar Universidade Rovira i Virgili, Tarragona, editeur servizo de Publicacións da Deputación de Lugo
    3. SILVA, Armando Coelho F. da (1986) - A Cultura Castreja no Noroeste de Portugal, Câmara Municipal de Paços de Ferreira
    4. Histoire Naturelle (livre IV, XXXIV, 112) "Bracarum oppidum Augusta..."
    5. Article du quotidien Diário do Minho (DM) do 7/04/2004
    6. SCHULTEN, Adolf (1943) - Los cantabros y astures y su guerra con Roma, (Madrid)
    7. TRANOY, Alain (1981 ), thèse de doctorat - La Galice Romaine, Diffusion du Bocard, Paris.
    8. Rodriguez Colmenero, La "Fonte Do idolo" (Braga), Santuario Rupestre de una Ciudad Romana, 2006
    9. Garrido Elena, Mar Ricardo et Martins Manuela, A Fonte do Ídolo. Análise, interpretação e reconstituição do monumento, (ISBN 978-972-9382-16-1)
    10. Antes de Bracara Augusta, Francisco Sande Lemos, Forum 42-43, Jul 2007/Jan 2008, Pag. 203-239
    11. a b et c Urbanismo e Arquitectura em Bracara Augusta. Balanço dos contributos da Arqueologia Urbana, Maria Manuela Martins, Simulacra Romae Bracara Augusta
    12. Helena Carvalho, A Centuriação do Território de Bracara Augusta, (ISBN 978-989-8963-32-1)
    13. Histoire Naturelle de Pline l'Ancien, livre III, IV, 28. "Simili modo Bracarum XXIIII civitates CCLXXXV capitum, ex quibus praeter ipsos Bracaros Bibali, Coelerni, Callaeci, Equasei, Limici, Querquerni citra fastidium nominentur. "
    14. "Francorum gentes direpta Gallia Hispaniam possiderent vastato ac paene direpto Tarraconensium oppido...", " les peuplades franques, après avoir pillé la Gaule, s’emparent de l’Espagne, ravagent et détruisent presque entièrement la ville de Tarragone..."Aurelius Victor, em De Caesaribus, XXXIII. Licinius Gallien et Salonin
    15. "Germani usque ad Hispanias penetraverunt et civitatem nobilem Tarraconem expugnaverunt...", "Les Germains pénétrèrent jusque dans les Espagnes et prirent d’assaut la noble ville de Tarragone" Eutrope en Abrégé de l'histoire romaine, livre IX, 6
    16. a b c d e f et g Autarcia e Comércio em Bracara Augusta Contributo para o estudo económico da cidade no período Alto-Imperial,
    17. Nunc fraternitatis tuae animum ad servandos canones et tenenda decretalia constituta magis ac magis incitamus, ut haec quae ad tua rescripsimus consulta, in omnium coepiscoporum nostrorum perferri facias notionem, et non solum eorum qui in tua sunt dioecesi constituti, sed etiam ad universos Carthaginenses ac Baeticos, Lusitanos atque Gallicios, vel eos qui vicinos tibi collimitant hinc inde provinciis, haec quae a Nobis sunt salubri ordinatione disposita, sub litterarum tuarum prosecutione mittantur. Enchiridion Symbolorum édité par Denzinger‐Schonmetzer, 1962, nº. 184. Traduction: "(Chap. XV, §20) Maintenant Nous encourageons encore et encore le propos de ta fraternité d’observer les canons et de garder les décrets édictés, pour que ce que Nous avons écrit en réponse à ta demande, tu fasses en sorte que cela soit porté à la connaissance de tous nos coévêques, et non pas de ceux-là seulement qui se trouvent dans ta province ; mais ce qui a été déterminé par Nous selon une ordonnance salutaire doit être envoyé aussi, accompagné de ta lettre, à tous les évêques de Carthage, de la Bétique, de Lusitanie et de Galice."[1]
    18. « Rota Romana do Ouro no Norte de Portugal » (consulté le )
    19. CARDOZO, Mário, A propósito da lavra do ouro na província de Trás-os-Montes durante a época romana, Revista de Guimarães no 64, Guimarães, 1954
    20. Economia e Romanização em Bracara Augusta durante o Alto-Império: uma reflexão comparativa Paulo Pires Duprat, dissertation présentée en Post-Graduation en Histoire Comparée de l'université Fédérale de Rio de Janeiro
    21. ’’vicena milia pondo ad hunc modum annis singulis Asturiam atque Callaeciam et Lusitaniam praestare quidam prodiderunt, ita ut plurimum Asturia gignat. neque in alia terrarum parte tot saeculis perseverat haec fertilitas.’’. Traduction française de LITTRÉ [2]: Suivant quelques-uns, l'Asturie, la Galice et la Lusitanie fournissent de cette façon, par an, vingt mille livres pesant d'or. Dans cette production l'Asturie est pour la part la plus considérable. Il n'y a nulle part ailleurs un exemple d'une fécondité pareille, continuée pendant tant de siècles. Pline, Histoire Naturelle livre XXXIII, 21
    22. Produção e comércio de cerâmicas em BRACARA AVGVSTA, Rui Morais, Universidade do Minho
    23. Chronique d'Hydace de Chaves
    24. ’’quamquam et post hoc quoque continuo barbari exsecrati gladios suos ad aratra conuersi...’’. Historiarum Adversum Paganos, Paul Orose, Livre VII, 41-8
    25. ’’Wandali Suevorum obsidione dimissa, instante Asterio Hispaniarum comite, sub vicario Maurocello, aliquantis Bracarae in exitu suo occisis, relicta Gallaecia ad Baeticam transierunt’’. Chronique d'Hydace de Chaves
    26. In tempore sueborum, El tiempo do los Suevos en la Gallaecia, Jorge López Quiroga y Artemio Manuel Martínez Tejera, Deputación Provincial de Ourense, 2017
    27. a b et c A Basílica paleocristã e o edifício palatino de Sta. Marta das Cortiças (Falperra): As escavações de F. Russell Cortez e de J. J. Rigaud de Sousa, de Mário J. Barroca, Andreia Arezes, Rui Morais
    28. ’’Mox Hispanias rex Gothorum Theudoricus cum ingenti exercitu suo, et cum voluntate et ordinatione Aviti imperatoris ingreditur. Cui cum multitudine Suevorum rex Rechiarius occurrens duodecimo de Asturicensi urbe milliario, ad fluvium nomine Urbicum, tertio nonas Octobris die, sexta feria inito mox certamine superatur: caesis suorum agminibus, aliquantis captis, plurimisque fugatis, ipse ad extremas sedes Gallaeciae plagatus vix evadit ac profugus. Theudorico rege cum exercitu ad Bracaram extremam civitatem Gallaeciae pertendente, quinto kal. Novemb. die dominico, etsi incruenta, fit tamen satis moesta et lacrymabilis ejusdem direptio civitatis. Romanorum magna agitur captivitas captivorum, sanctorum basilicae effractae, altaria sublata atque confracta, virgines Dei exin quidem adductae, sed integritate servata, clerus usque ad nuditatem pudoris exutus, promiscui sexus cum parvulis, de locis refugii sanctis populus omnis abstractus, jumentorum, pecorum, camelorumque horrore locus sacer impletus, scripta super Jerusalem ex parte coelestis irae revocavit exempla. II. Rechiarius ad locum qui Portucale appellatur, profugus regi Theudorico captivus adducitur: quo in custodiam redacto, caeteris qui de priore certamine superfuerant, tradentibus se Suevis, aliquantis nihilominus interfectis, regnum destructum et finitum est Suevorum... In conventus parte Bracarensis latrocinantum depraedatio perpetratur.’’ Chronique d'Hydace
    29. a b et c A Capela de S. Frutuoso– Elementos para o seu estudo e compreensão. Rui Ferreira, Doctorat en Études Culturels par l'Universidade do Minho, Braga, 2012
    30. a b et c A evolução da paisagem urbana de Braga desde a época romana até a Idade Moderna. Síntese de resultados, Maria do Carmo Ribeiro, professeure auxilière du Departement d'Histoire UM
    31. Joseph-Maria Piel, "Os nomes germânicos na toponímia portuguesa"
    32. José Carlos Gonçalves Peixoto, Maître en Science de l'Education; Professeur; Coordinateur du Departament de SCiences Sociales et Humaines, « História por um canudo » (consulté le )
    33. Frère Leão de S. Tomás, Benedita Lusitana:"À une lieue de la cité de Braga, vers le nord, se situait autrefois le palais et maisons de plaisance du roi Théodomir entre les grands de Sobrado et de Mire voisins de la rivière Cávado (...). Près de ce palais royal, dans un endroit plus élevé et plus éminent en vue du même fleuve, il y avait un endroit isolé et solitaire qui, pour S. Martin de Dume, semblait trop accueillant pour y fonder un monastère de moines. (...) Le roi, étant si pieux, ordonna immédiatement qu'il y fût construi et dédiée à saint Martin de Tours, à qui il était le plus dévot... "
    34. António Coelho Borges, Portugal na Espanha Árabe vol.1, Caminho, (ISBN 9789722104104)
    35. Revista do Arqueólogo Português p. 375
    36. Dossier-Salvamento de Bracara Augusta(1976 - 1989) de Manuela Delgado, Manuela Martins, Francisco Sande Lemos, U.A.U.M, Forum Nª outubro de 1989
    37. a b et c O espaço construído de Bracara Augusta no Alto Imperio, Manuela Martins e Maria do Carma Ribeiro da Universidade do Minho; UAUM; Lab2PT, Jorge Ribeiro Bolseiro de pós doc FCT; UMinho, Fernanda Magalhães e Cristina Braga Bolseiras de doutoramento FCT; UMinho em Philtáte Studia et acta antiquae Callaeciae Vol.2

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