Bourdon fébrile

espèce d'insectes hyménoptères

Bombus impatiens

Le Bourdon fébrile (Bombus impatiens) est une espèce d'insectes hyménoptères de la famille des Apidae vivant en Amérique du Nord. Il recrée de nouvelles colonies tous les ans, habituellement sous terre.

Bombus impatiens comptait parmi les cinq candidats au titre d'insecte emblème du Québec en 1998. Il était en compétition avec l'Amiral, la Coccinelle maculée, la Demoiselle bistrée et la Cicindèle à six points[1].

Il se distingue par son abdomen presque complètement noir. Il aurait une attirance particulière pour les fleurs de bleuets.

Taxonomie et phylogénie modifier

Le bourdon fébrile a été nommé par l'entomologiste américain Ezra Townsend Cresson (d), spécialiste des hyménoptères, en 1863.

Le genre Bombus, également connu sous le nom de bourdon, appartient à la tribu des Bombini[2]. Quant au spécifique, il proviendrait du genre Impatiens, plante qu'il visiterait souvent[3].

En incluant le bourdon fébrile, le genre Bombus contient 250 espèces et la plupart des espèces sont caractérisées par leur eusocialité ou leur nature parasitaire[4]. Plus précisément, le genre Bombus compte 49 sous-genres[5], B. impatiens appartenant au sous-genre Pyrobombus[2].

Description et identification modifier

Reines, ouvrières et mâles modifier

Les bourdons de B. impatiens sont semblables à ceux de B. bimaculatus, B. perplexus, B. vagans, B. sandersoni, et B. separatus dans leur apparence[6],[7]. Ils ont des poils courts et réguliers, une tête de taille moyenne avec des joues d'une largeur similaire à celle de la tête, et un corps long et rectangulaire[6]. En général, les reines et les ouvrières se ressemblent par leur coloration, leur pubescence et leur structure[8]. Cependant, avec une longueur de corps de 17 à 23 mm, les reines ont un corps plus grand que celui des mâles ou des ouvrières. Les ouvrières ont un corps de 8,5 à 16 mm et les mâles de 12 à 18 mm[6],[8]. Les différences de taille peuvent être observées par les différences de poids des larves au deuxième stade[4]. Outre la différence de taille, les mâles se distinguent légèrement par leur coloration. Alors que les reines et les ouvrières sont toutes deux noires avec un thorax et un premier segment abdominal jaunes, les mâles ont la face et la tête jaunes[7].

Nid modifier

Les bourdons fébriles ont des nids souterrains qui se trouvent à 30 à 90 cm sous la surface du sol. Ils accèdent à leur nid par des tunnels de allant de 45 cm à 2,7 m de long[7]. Contrairement aux nids des abeilles domestiques ou des guêpes à papier, les nids de bourdon fébrile n'ont pas de schéma prévisible. Les abeilles pondent des amas d'œufs partout à l'intérieur du nid au lieu d'avoir une zone de couvain autour de laquelle le centre de distribution des ouvrières est disposé[9].

Au sein du nid, il existe une division du travail et une organisation sociale particulières[9]. 11-13% des ouvrières maintiennent de petites zones de fidélité spatiale à l'intérieur du nid, et tous les ouvrières restent à une distance spécifique du centre de la colonie[9]. Les individus de petite taille conservent des zones spatiales plus petites et ont tendance à être plus proches du centre du nid. Les individus qui nourrissent les larves à l'intérieur du nid se trouvent au centre du nid, tandis que les butineuses se trouvent souvent à la périphérie du nid lorsqu'ils ne butinent pas[9].

Distribution et habitat modifier

D'une manière générale, on les trouve dans la région des forêts tempérées de l'est des États-Unis, du sud du Canada et de l'est des Grandes Plaines[6]. En outre, l'augmentation de leur utilisation commerciale par l'industrie des serres a entraîné la propagation de l'espèce en dehors de son ancienne aire de répartition[8]. Le bourdon fébrile s'adapte bien à une variété d'habitats, de sources de nectar et de climats et butine une variété et une abondance de plantes. En plus des conditions agricoles, humides et urbaines, l'espèce peut prospérer dans les habitats boisés et est probablement liée aux éphémères printanières des bois. Elle niche sous terre dans les champs ouverts et les bois[10].

Notes et références modifier

  1. Un Papillon emblématique pour le Québec, pourquoi pas?. Société d'entomologie du Québec. Page consultée le 15 février 2021.
  2. a et b (en) « DigitalInsectCollection - Eastern Bumblebee », sur web.archive.org, (consulté le )
  3. (en) « Species Bombus impatiens - Common Eastern Bumble Bee », sur bugguide.net (consulté le )
  4. a et b (en) J. Cnaani, R. Schmid-Hempel et J.O. Schmidt, « Colony development, larval development and worker reproduction in Bombus impatiens Cresson », Insectes Sociaux, vol. 49, no 2,‎ , p. 164–170 (ISSN 1420-9098, DOI 10.1007/s00040-002-8297-8, lire en ligne, consulté le )
  5. (en) Paul H. Williams, Sydney A. Cameron, Heather M. Hines et Bjorn Cederberg, « A simplified subgeneric classification of the bumblebees (genus Bombus) », Apidologie, vol. 39, no 1,‎ , p. 46–74 (ISSN 1297-9678, DOI 10.1051/apido:2007052, lire en ligne, consulté le )
  6. a b c et d Paul H. Williams, Robbin W. Thorp, Leif L. Richardson et Sheila R. Colla, Bumble Bees of North America: An Identification Guide, Princeton University Press, (ISBN 978-1-4008-5118-8)
  7. a b et c O. E Plath, Bumblebees and their ways, Macmillan, (OCLC 595908093, ASIN B0006AMENA)
  8. a b et c (en) « Bombus impatiens Cresson, 1863 », sur Discover Life (consulté le )
  9. a b c et d (en) Jennifer M. Jandt et Anna Dornhaus, « Spatial organization and division of labour in the bumblebee Bombus impatiens », Animal Behaviour, vol. 77, no 3,‎ , p. 641–651 (ISSN 0003-3472, DOI 10.1016/j.anbehav.2008.11.019, lire en ligne, consulté le )
  10. (en) IUCN, « Bombus impatiens: Hatfield, R., Jepsen, S., Thorp, R., Richardson, L. & Colla, S.: The IUCN Red List of Threatened Species 2014: e.T44937797A69003246 », The IUCN Red List of Threatened Species, International Union for Conservation of Nature,‎ (DOI 10.2305/iucn.uk.2014-3.rlts.t44937797a69003246.en, lire en ligne, consulté le )

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