Boniface IV

pape de l'Église catholique romaine

Boniface IV
Image illustrative de l’article Boniface IV
Portrait imaginaire. Basilique Saint-Paul-hors-les-Murs (mosaïque du milieu du XIXe siècle).
Biographie
Nom de naissance Bonifacius ou Bonifatius
Naissance Vers
Valeria
Ordre religieux Ordre de Saint-Benoît
Décès
Rome
Pape de l'Église catholique
Élection au pontificat
Fin du pontificat
Ordination épiscopale

(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Boniface IV (latin : Bonifatius IV ; 550 – 8 mai 615[1],[2]), moine bénédictin, né dans la région de Marsica, dans les Abruzzes, est évêque de Rome, 67e pape de l'Église catholique de 608 jusqu'à sa mort.

En tant que pape, il encourage le monachisme. Avec la permission de l'empereur, il transforme le Panthéon en église. En 610, il s'entretient avec l'évêque de Londres Mellitus concernant les besoins de l'Église anglaise. Il est vénéré comme saint dans l'Église catholique avec une fête universelle le 8 mai.

Biographie modifier

Famille et début de carrière modifier

Boniface nait dans l'actuelle province de L'Aquila. Son père est un médecin nommé Giovanni. Selon le Liber Pontificalis, sa famille est d'origine marse[3]. Pendant le pontificat de Grégoire Ier, Boniface est diacre de l'Église romaine et occupe le poste d'administrateur du patrimoine de saint Pierre[4].

Pontificat modifier

Boniface IV est élu pour succéder à Boniface III, mais une vacance de plus de neuf mois s'ensuit, en attendant la confirmation impériale de Constantinople. Il est consacré soit le 25 août, selon Duchesne, soit le 15 septembre, selon Jaffé, en 608[5]. Le Vatican fixe le début officiel de sa papauté au 25 septembre.

Comme son mentor, il transforme le palais du Latran en monastère et s'entoure de moines[6].

Le Liber Pontificalis mentionne que sa papauté est marquée par la famine, la peste et les inondations. Les informations complémentaires sont très rares et fragmentaires.

Transformation du Panthéon à Rome en église catholique modifier

Boniface obtient l'autorisation de l'empereur Phocas pour transformer le Panthéon de Rome en église chrétienne. Le 13 mai 609 (dimanche suivant la Pentecôte)[7], le temple érigé par Marcus Vipsanius Agrippa à Jupiter Vengeur, Vénus et Mars est consacré par le pape en l'honneur de la Vierge Marie et tous les martyrs, sous le nom de Sancta Maria ad martyres (Sainte-Marie-aux-martyrs), premier exemple à Rome de transformation d'un temple païen en lieu de culte chrétien. Vingt-huit charrettes d'ossements sacrés auraient été retirées des catacombes et placées dans un bassin en porphyre sous le maître-autel[5],[8],[9].

Parallèlement à la consécration du Panthéon au culte chrétien, la Lemuria est remplacée par la fête de la Toussaint, fixée au même jour, pour se situer après le 1er novembre[10] fixé par le pape Grégoire III. En échange, la colonne de Phocas est érigée dans le Forum romain, surmontée d'une statue en bronze doré le représentant. Ferdinand Gregorovius commente : « le dernier monument que Rome, dans l'esprit des anciennes traditions, érigea parmi ses ruines, fut la statue du tyran Phocas, témoignage et symbole de la soumission de la ville à Byzance »[9].

Eglise d'Angle modifier

Boniface IV s'occupe tout particulièrement des institutions ecclésiastiques chez les Angles[6].

En 610, Mellitus, premier évêque de Londres, se rend à Rome « pour consulter le pape sur des questions importantes relatives à l'Église anglaise nouvellement établie ». Il assiste au synode alors en cours concernant certaines questions sur « la vie et la paix monastique des moines », et, à son départ, rapporte en Angleterre le décret du concile ainsi que des lettres du pape à l'archevêque Laurent de Cantorbéry et à tout le clergé, à Æthelberht (roi du Kent) et à tous les Anglo-Saxons. Les décrets du conseil qui subsistent actuellement sont fallacieux. La lettre à Æthelberht est considérée comme fausse par Karl Joseph von Hefele, discutable par Haddan et William Stubbs, et authentique par Jaffé[5].

Entre 612 et 615, le missionnaire irlandais Colomban de Luxeuil, qui vit alors à Bobbio en Italie, est persuadé par le roi Agilulf de Lombardie d'adresser une lettre de condamnation des Trois Chapitres à Boniface IV. Il déclare au pape qu'il est soupçonné d'hérésie pour avoir accepté le cinquième concile œcuménique et l'exhorte à convoquer un concile et à prouver son orthodoxie[5]. Il ne subsiste aucune trace d’une réponse de Boniface.

Le il accorde le pallium à l'archevêque d'Arles Florien d'Arles[11], peu de mois, semble-t-il après la nomination de ce dernier[12].

Mort modifier

Inspiré par Grégoire Ier, Boniface IV transforme sa demeure en monastère, où il se retire et meurt le 8 mai 615. Il est remplacé par Adéodat Ier, qui inverse sa politique en faveur du monachisme. Il est enterré sous le portique de l'antique basilique vaticane. Ses restes sont déplacés trois fois : au Xe ou XIe siècle, à la fin du XIIIe siècle sous Boniface VIII, et au nouveau à Saint-Pierre le 21 octobre 1603[5]. Son corps repose désormais dans le transept gauche de la basilique.

Culte modifier

 
Buste de Boniface IV à San Benedetto dei Marsi, le décrivant comme « de la nation des Marsi et de la communauté de Valeria ».

Son culte remonte à la fin du XIIIe siècle[6]. Boniface IV est canonisé par Boniface VIII, pape de 1294 à 1303, qui choisit son nom en son honneur.

Boniface IV est commémoré comme un saint dans la martyrologie romaine le jour de sa fête, le 8 mai[13], anniversaire de sa mort[14].

Il est encore commémoré :

  • 25 mai - ancienne date de commémoration[15],
  • 28 mai - commémoration par les Bénédictins et les Cisterciens ,
  • 3ème week-end d'août - fête des patrons de Luco dei Marsi (Abruzzes)[16],
  • 21 octobre - translation de ses reliques en 1603[15].

Notes et références modifier

  1. (en) « St Boniface IV », sur Oxford Reference (consulté le )
  2. (it) « BONIFACIO IV, santo », sur Treccani, (consulté le )
  3. Ekonomou 2007.
  4. Oestereich, Thomas (1907). "Pope St. Boniface IV". In Herbermann, Charles (ed.). Catholic Encyclopedia. Vol. 2. New York: Robert Appleton Company.
  5. a b c d et e Oestereich 1907.
  6. a b et c Administration Pontificale de la Basilique Patriarcale Saint-Paul 2002, p. 33.
  7. MacDonald 1976.
  8. Terenzio 1932.
  9. a et b Rendina 1983, p. 171.
  10. Santi, beati e testimoni
  11. Jean-Pierre Papon - Histoire générale de Provence - Moutard, 1777 – pages 303 et 304 : ici
  12. Louis Duchesne - Fastes épiscopaux de l'ancienne Gaule (2e éd.), page 260 : ici
  13. Voir saint Boniface IV sur Nominis.
  14. (de) Zeno, « Lexikoneintrag zu »Bonifacius, S. (6)«. Vollständiges Heiligen-Lexikon, Band 1. ... », www.zeno.org (consulté le )
  15. a et b « Papa San Bonifacio IV - Enciclopedia Católica », ec.aciprensa.com (consulté le )
  16. (it) « Antonello Venditti a Luco dei Marsi per le Feste Patronali 2016 », Il Mondo degli Eventi - Abruzzo (consulté le )

Bibliographie modifier

  • Administration Pontificale de la Basilique Patriarcale Saint-Paul, Les Papes, vingt siècles d'histoire, Librairie Editrice Vaticane, , 160 p. (ISBN 88-209-7320-0).
  • (en) Andrew J. Ekonomou, Byzantine Rome and the Greek Popes : Eastern Influences on Rome and the Papacy from Gregory the Great to Zacharias, A.D. 590-752, Lexington books, , 360 p. (ISBN 0-674-01019-1).
  • (en) William L. MacDonald, The Pantheon : Design, Meaning, and Progeny, Cambridge, MA, Harvard University Press, .
  • (en) Thomas Oestereich, « Pope St. Boniface IV », dans Charles Herbermann, Catholic Encyclopedia, vol. 2, New York, Robert Appleton Company, .
  • (it) Claudio Rendina, I Papi : Storia e segreti, Roma, Newton & Compton, .
  • Alberto Terenzio, « La restauration du Panthéon de Rome », Mouseion, vol. 20,‎ , p. 55 (lire en ligne).


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