Bolet appendiculé

espèce de champignons
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Butyriboletus appendiculatus

Butyriboletus appendiculatus, le Bolet appendiculé, anciennement Boletus appendiculatus, est une espèce comestible de champignon (Fungi) basidiomycète du genre Butyriboletus dans la famille des Boletaceae. Il est caractérisé par ses pores jaunes bleuissants, sa chair non ou peu bleuissante à la coupe et son biotope sous feuillus.

Taxonomie modifier

Le nom correct complet (avec auteur) de ce taxon est Butyriboletus appendiculatus (Schaeffer) D. Arora & J. L. Frank, 2014[1].

L'espèce a été initialement classée dans le genre Boletus sous le basionyme Boletus appendiculatus Schaeff., 1774[1].

Synonymes modifier

Butyriboletus appendiculatus a pour synonymes[1] :

  • Boletus appendiculatus Schaeff., 1774
  • Boletus radicans var. appendiculatus (Schaeff.) Pers., 1801
  • Dictyopus appendiculatus var. appendiculatus (Schaeff.) Quél., 1886
  • Dictyopus appendiculatus (Schaeffer) Quélet, 1886
  • Suillus appendiculatus (Schaeff.) Kuntze, 1898
  • Tubiporus appendiculatus (Schaeff.) Ricken, 1918

Phylogénie modifier

Il fut décrit pour la première fois sous le nom Boletus appendiculatus par le botaniste allemand Jacob Christian Schäffer en 1777, nom entériné par Fries en 1821, puis récemment recombiné dans le nouveau genre Butyriboletus. Avant sa recombinaison dans le genre Butyriboletus, lorsqu'il était encore connu sous le nom de Boletus appendiculatus, il était classé dans la section Appendiculati du genre Boletus. Parmi les bolets « munis de réseau[2] sur le pied », il était le type cette section Appendiculati, insérée entre la section des Edules (cèpes vrais[3], aujourd'hui le genre Boletus sensu strico) et celle des Calopodes, (aujourd'hui recombinée dans le genre Caloboletus) qui ont la chair amère. Il est voisin des cèpes, dont il possède l'aspect trapu et l'excellente comestibilité[4].

 
Collection de sporophores de Butyriboletus appendiculatus.

La section Appendiculati Konrad et Maublanc 1935 ex Estades et Lannoy, 2001, regroupait 4 à 6 espèces selon l'expérience et la sensibilité des auteurs[5], en l'absence de différences marquantes au niveau microscopique[6]. Elle était circonscrite par les caractères suivants, aujourd'hui définissant ceux du genre Butyriboletus :

  • Stipe central, orné d’un réseau sur le pied, parfois limité au sommet, parfois zoné de rosâtre ou rougeâtre vers la base,
  • Chapeau tomenteux à glabre, légèrement feutré, parfois finement craquelé,
  • Chair jaune à jaunâtre, rarement blanchâtre, douce (jamais amère), peu ou non bleuissante,
  • Pores et tubes jaune clair dans la jeunesse, plus foncés avec l'âge.

Étymologie modifier

L'épithète spécifique appendiculatus fait référence à son stipe appendiculé, orné d'un réseau.

Description du sporophore modifier

 
Jeunes spécimen.

Chapeau 8~14 (20) cm de diamètre, robuste, charnu et épais, d'abord hémisphérique puis convexe, à la fin obtusément étalé, sans mamelon central[7]. Cuticule non séparable (adnée), sèche, veloutée, lisse ou chagrinée, finement craquelée ou tesselée, typiquement brun chamois[7], brun fauve[8], brun chaud[8], brun ochracé[7], brun rosâtre ou bai brun clair[7]. Rouge carmin à pourpre groseille dans la variété regius de Konrad[7]. Marge épaisse, concolore, incurvée puis arrondie[9], à la fin réfléchie, parfois sinueuse[7].

Hyménophore : pores et tubes jaunes (citrin pâle) bleuissant typiquement à la pression où à la coupe. Sporée brun olive.

Stipe: 5~15 x 2~5 cm, robuste et trapu, cylindrique ou clavé, à base souvent atténuée ou radicante, jaune, réticulé de jaune sur fond jaune, citrin au sommet, plus foncé vers le bas, un peu rougeâtre sale à la base ; réseau d'étendue variable, subtil ou bien marqué, concolore ou un peu plus roussâtre que le stipe.

Chair : ferme et épaisse mais vite véreuse comme le Cèpe, blanche à jaune pâle, presque immuable (non bleuissante) ou occasionnellement légèrement bleuissante à la coupe dans le chapeau, près des tubes, brun rougeâtre clair à la base du stipe. Odeur agréable, huileuse ou d'écale de noix, de viande crue, de biscotte[10].

Réactions chimiques modifier

Réagit en brun-rouge à la potasse sur la cuticule[11].

Caractéristiques microscopiques modifier

Ses spores mesurent 12-15,5 x 4,5-5 µm.

Galerie modifier

Habitat modifier

En Europe, pas rare dans certaines régions dans les bois feuillus sur sol calcaire, surtout sous les chênes et hêtres, moins sous les bouleaux[7], etc., dans les clairières, les lisières. Il fructifie de la fin du printemps à l'automne[7], typiquement de juillet à octobre[8].

Comestibilité modifier

 
Giacomo Bresadola: „Iconographia Mycologica, vol. XIX, Editura Società Botanica Italiana, Milano 1931, tab. 917

Le Bolet appendiculé est un bon comestible cuit[12].

Confusions possibles modifier

Le Bolet appendiculé peut se confondre avec les espèces suivantes :

  • Le Bolet des sapins (Butyriboletus subappendiculatus), quasiment identique au Bolet appendiculé (mais partage sa comestibilité), contrairement au Bolet appendiculé, il vient sous conifères et non pas sous feuillus. Sa cuticule devient rouge vif au KOH.
  • Le Bolet faux royal (Butyriboletus fuscoroseus), comestible, à comparer avec le Bolet appendiculé lorsqu'il présente parfois des teintes rougeâtres sur son chapeau. Chapeau rose-rouge pâle, chair bleuissant à la coupe au niveau du chapeau, présente un cerne rose autour du stipe ou à sa base.
  • Le Bolet pâle (Butyriboletus fechtneri), comestible et plutôt rare, chapeau grisâtre pâle, zone rosée autour du stipe et bleuissement de la chair au-dessus des tubes à la coupe.
  • Le Bolet radicant (Caloboletus radicans), immangeable (amertume) et potentiellement toxique. Saveur amère, chapeau blanc à blanchâtre brunâtre, teintes du stipe blanchâtres plus pâles, réseau beaucoup moins saillant, visible, ou étendu, parfois quasiment absent, chair entièrement bleuissante à la coupe.
  • Le Bolet à beau pied (Caloboletus calopus), immangeable (amertume). Saveur amère, stipe jaune et rouge, chair entièrement bleuissante à la coupe.
  • Les Cèpes (Boletus sensu strico), comestible. Chair blanchâtre et non pas jaunâtre, pores et tubes ne bleuissant pas.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

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Notes et références modifier

  1. a b et c V. Robert, G. Stegehuis and J. Stalpers. 2005. The MycoBank engine and related databases. https://www.mycobank.org/, consulté le 14 février 2024
  2. reticulum formant des mailles comme un filet
  3. Le vieux vocable gaulois« cèpe » qui a survécu pour désigner un "nœud précieux" appliqué à la vigne (cépage) et aux champignons charnus et fermes à souhait : qui recouvre principalement quatre espèces, le cèpe de Bordeaux, le cèpe d'été, le cèpe des pins, et le cèpe bronzé.
  4. Les récoltes rosées sont à vérifier du côté de : Butyriboletus regius ou Butyriboletus fechtneri https://www.semanticscholar.org/paper/Butyriboletus-regius-and-Butyriboletus-fechtneri%3A-Janda-K%C5%99%C3%AD%C5%BE/076a669ccde2b6c23640212ef0c7a6a074fc431b
  5. Assyov, Boris. (2012). Revision of Boletus section Appendiculati (Boletaceae) in Bulgaria with a key to the Balkan species. Turkish Journal of Botany. 36. 10.3906/bot-1104-10.
  6. Rencontre avec Boletus appendiculatus et la section des Appendiculati, par Thomas Isarno Lire en ligne pdf
  7. a b c d e f g et h Nouvel Atlas Des Champignons: Tome II par Henri Romagnesi . France: Société Mycologique De France, 1958. planche 126 -A. Lacaze (pinx)
  8. a b et c Courtecuisse, Régis, 1956-, Photo-guide des champignons d'Europe, Lausanne/Paris, Delachaux et Niestlé, , 960 p. (ISBN 2-603-01116-2 et 978-2-603-01116-4, OCLC 406939439, lire en ligne)
  9. Marchand, André., Champignons du Nord et du Midi, Tome 2. Les meilleurs comestibles, Société mycologique des Pyrénées méditerranéennes, (ISBN 84-399-5721-1 et 978-84-399-5721-8, OCLC 31454545, lire en ligne), no. 156
  10. Lannoy, A & Estades, G. (2001) Clé monographique Boletaceae, Mémoire hors série 6, Documents Mycologiques (Flore Mycologique d'Europe).
  11. « MycoDB : Fiche de Butyriboletus subappendiculatus », sur www.mycodb.fr (consulté le )
  12. Guillaume Eyssartier & Pierre Roux, Guide des champignons – France et Europe – 4ᵉ édition, Belin, 2017.