Bernard Arcand

anthropologue et professeur à l'Université Laval

Bernard Arcand (né à Deschambault le , et mort à Saint-Augustin-de-Desmaures le [1],[2],[3]) est un anthropologue québécois, professeur du Département d'anthropologie de l'Université Laval, auteur et communicateur. Ses travaux sont principalement consacrés à la « civilisation nord-américaine contemporaine[4] ». Il a écrit plusieurs ouvrages en collaboration avec Serge Bouchard.

Biographie modifier

Natif de Deschambault, Québec, fils d'Horace Arcand et de Colette Bouillé, il est le frère du réalisateur Denys Arcand, de la criminologue Suzanne Arcand et du comédien Gabriel Arcand. Il fait des études en sciences sociales à l'Université de Montréal (baccalauréat, 1965 ; maîtrise, 1966). Il étudie par la suite à l'Université de Cambridge, où il obtient un certificat (1967) puis un doctorat (1972) en anthropologie sociale. Il est professeur assistant à l'Université de Copenhague en 1971, puis professeur adjoint à l'Université McGill entre 1972 et 1976. Il est tour à tour professeur adjoint, agrégé, puis titulaire à l'Université Laval de 1976 à 2005.

Il est membre du comité de rédaction de la revue Anthropologie et Sociétés entre 1982 et 1987, puis président de la Société canadienne d'anthropologie de 1989 à 1991.

Il publie en 1991 Le Jaguar et le Tamanoir, un essai sur le thème de la pornographie pour lequel il reçoit le Prix du Gouverneur général. En collaboration avec Serge Bouchard, il anime une émission de radio intitulée Le Lieu commun, sur les ondes de Radio-Canada dans les années 1990. Certains textes, extraits de ces émissions, sont publiés entre 1993 et 2003.

« Serge Bouchard et Bernard Arcand ne se prennent pas au sérieux mais travaillent sérieusement. La série Les Lieux communs, c’est du travail d’anthropologue à la portée de tous et qui veut prouver qu’on peut s’intéresser à tout [...]. « Je peux très bien et je devrais toujours être capable d’expliquer à n’importe qui n’importe quoi de ce que je fais comme travail », soutient Bernard Arcand »[5].

Arcand et Bouchard écrivent une chronique d’humeur intitulée Bien vu !, dans la revue scientifique Québec Science. Bernard Arcand fut aussi acteur dans le court-métrage « Geneviève » de Michel Brault, en 1965, aux côtés de Geneviève Bujold et Louise Marleau.

En 2019, son ouvrage inédit sur les Cuivas, une tribu de chasseurs-cueilleurs nomades de la Colombie, est publié de manière posthume après avoir été achevé par sa veuve Ulla Hoff, sa collègue Sylvie Vincent et l'anthropologue Serge Bouchard[6].

Bibliographie sommaire modifier

  • 2019 : Bernard Arcand. Les Cuivas. Lux Éditeur, 361 p. (ISBN 978-2895963042) (réécriture inachevée de sa thèse de doctorat)
  • 2003 : Bernard Arcand et Serge Bouchard. Les Meilleurs Lieux communs, peut-être. Montréal : Boréal. 336 p. (ISBN 2764602596)
  • 2002 : Bernard Arcand et Serge Bouchard. Cow-boy dans l’âme. Sur la piste du western et du country. Montréal : Éditions de l’Homme. 235 p. (ISBN 2761917057)
  • 2001 : Bernard Arcand et Serge Bouchard. Du pipi, du gaspillage et sept autres lieux communs. Montréal : Boréal. 228 p. (ISBN 2764600895)
  • 1999 : Abolissons l'hiver!. Montréal : Boréal. 112 p. (ISBN 2-8905-2945-2 et 978-2-8905-2945-8)
  • 1998 : Bernard Arcand et Serge Bouchard. Des pompiers, de l'accent français et autres lieux communs. Montréal : Boréal. 210 p. (ISBN 2890528952)
  • 1996 : Bernard Arcand et Serge Bouchard. De la fin du mâle, de l'emballage et autres lieux communs. Montréal : Boréal. 218 p. (ISBN 2890527824)
  • 1995 : Bernard Arcand et Serge Bouchard. Du pâté chinois, du baseball et autres lieux communs. Montréal : Boréal. 216 p. (ISBN 2890527131)
  • 1994 : Bernard Arcand et Serge Bouchard. De nouveaux lieux communs. Montréal : Boréal. 232 p. (ISBN 2890526240)
  • 1993 : Bernard Arcand et Serge Bouchard. Quinze lieux communs. Montréal : Boréal. 224 p. (ISBN 2890525619)
  • 1991 : Le Jaguar et le Tamanoir : anthropologie de la pornographie. Montréal : Boréal / Seuil. 400 p. (ISBN 978-2-8905-2382-1)

Ouvrages collectifs, quelques participations modifier

  • 2001 : « Mon grand-père aimait l'hiver » dans Stéphane Batigne (dir.) Québec. Espace et sentiment. Paris : Autrement, coll. Monde. 227 p. (ISBN 9782746700697)
  • 1993 : « S’exciter pour l’intime » dans Manon Brunet et Serge Gagnon (dir.) Discours et pratiques de l'intime. Québec : Institut québécois de recherche sur la culture. 267 p. (ISBN 2892241952)
  • 1993 : « The Other is Dead » dans Jonathan Hill (dir.) Discourses and the Expression of Personhood in South American Inter-Ethnic Relations. South American Indian Studies 3 : Bennington: Bennington College.
  • 1979 : « Production, culture et idéologie : approche structuraliste. » Chapitre 10, 143-153, dans Perspectives anthropologiques. Un collectif d'anthropologues québécois. Montréal : Les Éditions du Renouveau pédagogique. 436 p.

Honneurs modifier

Notes et références modifier

  1. « lapresse.ca/le-soleil/actualit… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  2. « Anthropologie : Adieu, Bernard Arcand / Plus / Radio-Canada.ca », sur ici.radio-canada.ca, Radio-Canada (consulté le ).
  3. « Bernard Arcand, in memoriam. Bernard Arcand, 1945-2009 - L'anthropologue a été emporté par un cancer », sur classiques.uqac.ca (consulté le ).
  4. Laurent Mailhot, « Arcand et Bouchard : deux anthropologues dans les lieux dits communs », Études françaises, vol. 36, no 1,‎ , p. 127-149 (lire en ligne)
  5. Guy, Chantal. Des anthropologues, de l’entrevue et autres lieux communs, dans La Presse, le 11 mars 2001.
  6. « Serge Bouchard: à la mémoire de Bernard Arcand », Le Soleil,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi modifier

Liens externes modifier