Bellou-sur-Huisne

ancienne commune française du département de l'Orne

Bellou-sur-Huisne est une ancienne commune française, située dans le département de l'Orne en région Normandie. Le , elle a fusionné au sein de Rémalard en Perche, regroupement de trois communes voisines : Bellou-sur-Huisne, Rémalard et Dorceau.

Bellou-sur-Huisne
Bellou-sur-Huisne
Borne royale à fleur de lys, fin XVIIIe, en grès.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Orne
Arrondissement Mortagne-au-Perche
Intercommunalité Communauté de communes Cœur du Perche
Code postal 61110
Code commune 61042
Démographie
Gentilé Belluviens
Géographie
Coordonnées 48° 25′ 34″ nord, 0° 45′ 26″ est
Altitude Min. 120 m
Max. 226 m
Superficie 15,11 km2
Élections
Départementales Bretoncelles
Historique
Commune(s) d'intégration Rémalard en Perche
Localisation
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Ses habitants sont appelés les Belluviens.

Elle fait partie de la communauté de communes Cœur du Perche et est membre depuis l'origine du parc naturel régional du Perche.

Géographie modifier

Localisation et communes limitrophes modifier

Paysages naturels modifier

L'utilisation du territoire de la commune de Bellou-sur-Huisne est encore essentiellement agricole.

De petits bois parsèment la commune, contribuant au maintien d'une « vie sauvage » : chevreuils, sangliers, petit gibier abondent.

Hydrographie modifier

La rivière Huisne constitue la limite nord de la commune : elle attire les pêcheurs en saison, et la pratique du canoë-kayak se fait en hautes eaux. La rivière reçoit de nombreux affluents en amont, descendant les collines du Perche pour assurer un régime abondant.

Voies de communication et transport modifier

L'ancienne voie ferrée Condé-sur-Huisne - Alençon, à l'abandon depuis 30 ans environ, suit le cours de l'Huisne. Elle est transformée en voie verte depuis 2010, axe potentiel de développement touristique pour les marcheurs, les vététistes, cavaliers, etc.

Les routes principales qui traversent la commune sont des routes départementales, entretenues par le conseil départemental. L'entretien de la voirie communale dépend de la communauté de communes Coeur du Perche .

Les bus départementaux (Cap'Orne) ont un arrêt à Rémalard-en-Perche, pour desservir Mortagne-au-Perche ou les gares SNCF de Condé-sur-Huisne (Sablons sur Huisne) (61) et Nogent-le-Rotrou (28).

Les gares SNCF les plus proches se situent à Condé-sur-Huisne (61) et à Nogent-le-Rotrou (28). Ces stations et la ligne dépendent de la Région Centre. Une halte SNCF subsiste à Bretoncelles (61).

Plusieurs sociétés de taxi-ambulance sont situées à Rémalard-en-Perche, Bretoncelles, Mortagne-au-Perche ou Nogent-le-Rotrou. Elles permettent d'accéder aux principaux centres de soins des environs (Chartres, Le Mans, Caen).

Urbanisme modifier

La commune était couverte par un plan d'occupation des sols (POS) qui a été révisé et transformé en plan local d'urbanisme (PLU) : cela a permis de rendre à l'urbanisation quelques parcelles du bourg (3 pavillons). Une partie du PLU concerne la protection des paysages et celle du bourg . Document consultable en mairie de Rémalard-en-Perche.

Logement modifier

Les résidences principales représentaient 68,5 % des logements à Bellou-sur-Huisne et ce taux est stable depuis 2006 ; elles sont occupées dans 80,9 % des cas par leurs propriétaires. On dénombre 9,2 % de logements vacants et 22,3 % de résidences secondaires[Insee 1].

Sur les 207 résidences secondaires recensées à Bellou-sur-Huisne en 2011, 144 avaient été construites avant 1946, 54 entre 1946 et 1990 et seulement 10 entre 1990 et 2008[Insee 1].

Toponymie modifier

Le nom de la localité est attesté sous la forme Belou en 1195[2].

Le toponyme pourrait être issu du gaulois/bas latin berula, « berle, cresson »[3]. Suffixé d'-avum, il indiquerait la présence de ces plantes en ce lieu[4],[3].

Histoire modifier

Le siège de Rémalard modifier

Lors du siège de Rémalard en 1077, Guillaume le Conquérant fit élever plusieurs mottes défensives sur le territoire actuel de la commune de Bellou-sur-Huisne, dont l'une sur le site de la Butte (sud-est), et l'autre probablement à la Coudorière (sortie Ouest de Bellou) coupée en deux vers 1870 par la nouvelle route de Bellême. D'autres mottes ont vraisemblablement existé au Chatelier (Rémalard) et à Beauregard (Dorceau).

Politique et administration modifier

Liste des maires modifier

Liste des maires
Période Identité Étiquette Qualité
octobre 1965 mars 1977 Pierre Germette SE Agriculteur
mars 1977 mars 2001 Alain Vallée SE Vétérinaire
mars 2001 octobre 2004 Louis Raymond SE Retraité
novembre 2004 mars 2008 Philippe Lemaire SE Agriculteur
mars 2008 décembre 2015 voir Rémalard-en-Perche Claude Lefèvre[5] SE Retraité

Le conseil municipal était composé de onze membres dont le maire et deux adjoints[5]. Un seul adjoint depuis l'été 2014. Le conseil municipal a fusionné avec ceux de Dorceau et de Rémalard le 1er janvier 2016, au sein de Rémalard-en-Perche.

Commune nouvelle de Rémalard-en-Perche modifier

La commune de Bellou-sur-Huisne a fusionné au 1er janvier 2016 avec les communes de Rémalard et Dorceau au sein de la commune nouvelle de Rémalard-en-Perche[6].

Le projet prioritaire semble être de bénéficier d'un taux d'aide plus favorable pour rénover le système d'assainissement des eaux dans les trois bourgs[réf. nécessaire]. Le conseil municipal sera jusqu'en 2020 l'addition des trois conseils actuels, soit trente-quatre membres[7]. Il y a dix adjoints.

Lors des élections municipales de mars 2020, la composition du conseil municipal retournera au "droit commun" des communes de 2 000 habitants, soit 25 membres, dont 5 adjoints.

De ce fait, la commune de Bellou-sur-Huisne a disparu au 1er janvier 2016 (charte de juin 2015) : la totalité des actes administratifs, le patrimoine et le personnel communal sont gérés par la commune nouvelle.

Population et société modifier

Démographie modifier

Bellou-sur-Huisne a compté jusqu'à 1 012 habitants en 1841.

           Évolution de la population  [modifier]
1793 1800 1806 1821 1836 1841 1846 1851 1856
8916859438719011 012900874875
1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901
907857845781800774709704757
1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962
665645603614581565639589531
1968 1975 1982 1990 1999 2007 2011 2013 -
522451418425453432428425-
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[8] puis Insee à partir de 2006[9].)
Histogramme de l'évolution démographique

Enseignement modifier

Bellou-sur-Huisne est située dans l'académie de Caen.

Les élèves de Bellou sont rattachés au pôle scolaire de Rémalard.

L'enseignement en primaire et en secondaire est concentré jusqu'au collège Paul-Harel de Rémalard.

Santé modifier

  • Un médecin est installé à Bellou-sur-Huisne dans l'ancienne mairie.
  • Pharmacie, un autre médecin, ambulances, cabinets d'infirmières, ainsi qu'un cabinet dentaire à Rémalard en Perche.

Activités et manifestations modifier

  • Un comité des fêtes qui propose depuis plus de 30 ans des activités ludiques
  • Une Association de défense du patrimoine: Bellou sur Huisne patrimoine, créée en 2005
  • Un comité de jumelage entre le canton de Rémalard et Castle Cary et Ansford (Somerset), en Angleterre : depuis 20 ans, échanges (scolaires, chorales, harmonies municipales, etc.).
  • Bibliothèque municipale située à Bellou

Économie modifier

Agriculture modifier

L'élevage de bovins et la production laitière sont les principales activités dans ce secteur: les champs accueillent les productions de fourrage. Quelques vergers de pommiers à haute tige subsistent, pour un usage privé (cidre et calvados).

Industrie, artisanat, commerce modifier

L'activité commerciale et industrielle se concentre au pont de Rémalard : importante usine de produits chimiques Buhler Fontaine Conditionnement (BFC), classée SEVESO II[10], qui conditionne des produits ménagers en bombes aérosols, un garage et une entreprise de produits pour le bâtiment.

La commune ne possède qu'un autre commerce (café-restaurant) en milieu de bourg. Quelques rares artisans ont leur siège à Bellou.

Cette faiblesse en activités commerciales a pu faire surnommer Bellou « une banlieue de Rémalard ».

Culture locale et patrimoine modifier

Lieux et monuments modifier

L'église Saint-Paterne modifier

 
Le clocher de l'église Saint-Paterne vu du chemin de la Rosière.
Présentation[11] modifier

C'est une église romane des XIe et XIIe siècles, dont les ogives (chapelle Saint-Joseph) attestent un style en transition avec le gothique. Le plan est en croix latine inachevée : la chapelle de la Vierge n’a été rajoutée qu’en 1854, pour la symétrie. Les matériaux utilisés viennent de Bellou ou des environs : tuffeau blanc, probablement de la carrière de la Mansonnière, très proche, et grison du pays, peut être de la carrière de Saint-Jean-de-la-Forêt ou du Heaume. La tour-clocher en pierre atteste de la richesse du pays. L'église est localisée sur la route royale de Paris au Mans, Angers et Nantes avant le percement de la nouvelle route de Bellême vers 1870. Ses dimensions sont : longueur : 23,50 m, largeur nef : 7,40 m, largeur croisée : 17,40 m, hauteur à la voûte : 10 m.

Les transformations modifier
 
Christ en croix.

Au XVIe siècle, les fenêtres de l’abside furent ouvertes, mais cachées en 1709 par l’installation du retable et du tabernacle baroques. Le retable baroque en bois peint (1709) à ailes à six colonnes, fronton cintré avec gloire, guirlandes et corbeilles de fleurs, orné de deux statues (saint Martin et saint Paterne) en bois taillé et peint, le tabernacle en bois également de 1709 et ses deux peintures (même date) symbolisant le Sacré Cœur (culte de sainte Marguerite-Marie Alacoque), ainsi que le grand christ en croix en bois taillé et peint XVIIe sont inscrits à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. On peut noter également un bel ensemble de bancs clos d’époque Louis XV.

Une nouvelle vague de transformations eut lieu dans les années 1850, à une époque de renouveau religieux, marqué par le culte de l’Immaculée conception et les apparitions (Notre-Dame de la Salette 1846, Bernadette Soubirous 1858).

  • Construction de la chapelle de la Vierge (1854). Élargissement des fenêtres de la nef en 1853, pour permettre l'installation ultérieure des quatre vitraux de la nef probablement en 1874. Les deux vitraux des chapelles (atelier du Carmel du Mans, Hucher père et fils) sont probablement ultérieurs (entre 1880 et 1890).(Voir plus bas le ch. "Vitraux".)
  • Une sacristie est construite en 1853, en lieu et place d’une absidiole, dont on voit les traces à l’extérieur.

La dernière série de modifications a été effectuée dans les années 1875 (après guerre de 1870, culte du Sacré Cœur). La fabrique (paroisse) décide de faire procéder à la « romanisation » de l’édifice, avec l’aide de l’archiviste de la cathédrale de Sées.

Les travaux concernent (bénédiction de 1880)[12]:

Puis (bénédiction de 1883) :

  • transept sud, deux côtés de la nef (les fenêtres sont entourées de colonnes), deux statues de pierre blanche sont disposées dans la chapelle de la Vierge (sainte Anne et Notre-Dame des Champs, œuvres d'Achille de Beaumont).

Entre-temps, de nombreuses sculptures sur bois (autels) et peintures ont été réalisées par de « nobles mains ». Une bonne copie de la Vierge à la grappe, de Pierre Mignard (original au Louvre), exécutée par un artiste parisien, est installée dans la chapelle de la Vierge (toile restaurée en 2008).

 
Eglise St Paterne Bellou-sur-Huisne (Orne)autel de la Vierge (vers 1880)

Les trois cloches sont installées en 1896, après de nombreuses vicissitudes (Voir section ci-dessous).

Les vitraux modifier

Les quatre vitraux de la nef datent de 1874 (l'un est daté).

Ils ont été réalisés par l’atelier Ledien-Bazire, installé à Argentan de 1856 à 1915. Leurs sujets sont les saints « percherons », sujet rare en vitrail. Ces vitraux sont inscrits à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques. Ils ont été restaurés en octobre 2012 à l'initiative et grâce à l'action financière de l'association Bellou-sur-Huisne Patrimoine : la restauration a été confiée à La maison du vitrail à Paris. Les frères Ledien, instituteurs déçus par leur métier, décident vers la quarantaine, après une formation de dessin à Paris, de créer une fabrique de vitraux à Argentan. Après une rapide formation technique dans un atelier parisien, ils produisent leur première verrière en 1856, puis divers vitraux pour des églises en Irlande. L’entreprise étend ensuite ses activités : vitraux à Autun, à nouveau en Irlande, à Pittsburgh, etc. L’atelier est transféré à Caen. L’affaire est cédée en 1885 à M. Bazire, qui cesse la production en 1915.

Autres vitraux : dans chaque chapelle, un vitrail reprenant la thématique percheronne des frères Ledien: l'un est marqué « Fabrique du Carmel du Mans, Hucher ». Ils datent des années 1880-1890 et sont également inscrits à l'inventaire des Monuments historiques. "Les vitraux de l'église de Bellou ont été réalisés par le fils de Eugène Hucher, Ferdinand, entre 1880 et 1890 (c'est la signature classique de cette époque), avec la mention Fabrique Carmel du Mans. Même si les Carmélites ont vendu leur atelier en 1873, jusqu'à la fermeture de l'atelier, en 1903, "Carmel du Mans" apparaît, telle une véritable carte de visite. Les carmélites recevaient de nombreuses commandes du département de la Sarthe, de la Mayenne et de la Bretagne, dès 1854, date à laquelle elles ont commencé à réaliser les premiers vitraux pour l’église de Laigné-en-Belin. La structure de production mise en place par les carmélites était particulièrement étoffée. L’abbé Lottin, ancien professeur d’écriture sainte, au grand séminaire, ancien secrétaire de l’évêché et aumônier du Carmel, assumait la rédaction des programmes iconographiques".(Texte Karine Bergeot, Le Mans). Voir les restaurations au § sur l'activité associative : Bellou-sur-Huisne Patrimoine.

Dans le chœur, deux vitraux de l’atelier Amédée Bergès, de Toulouse (vers 1880), dans des niches percées, ayant probablement abrité des statues de saints à l'époque baroque. L'atelier Amédée Bergès père et fils, peintres-verriers, a travaillé de 1857 à 1921. S'il est bien originaire de Toulouse, il a surtout travaillé dans d'autres régions de France que sa région d'origine. En effet, à Toulouse existait l'atelier Gesta, qui « raflait » la très grande majorité des chantiers locaux et régionaux, et se flattait d'avoir œuvré pour 8000 églises environ ! Bergès a donc travaillé en particulier en Bourgogne, en Bretagne, dans les Alpes de Haute-Provence et en Isère, ainsi qu'en région parisienne. Il a également dessiné des statues et de l'orfèvrerie religieuses.

Dans le chœur, vitrail moderne représentant saint Paterne entouré d'une représentation imaginée de la cathédrale Saint-André d'Avranches et d'une vue du mont Saint-Michel (atelier Lorin à Chartres 1958) remplaçant probablement un vitrail plus ancien (vers 1880) sur le même sujet.



Les cloches modifier
 

Les trois cloches actuelles ont été installées en 1896, à la place d’une cloche unique (et fêlée) de 1840.

Elles font respectivement :

  • 0,95 m de diamètre, 534 kg, note sol,
  • 0,85 m, 385 kg, note la,
  • 0,77 m, 283 kg, note si.

Elles sont issues de la fonderie Cornille-Havard (Bergamo), à Villedieu-les-Poêles (Manche), qui existe toujours.

Dans le cadre de l’alliance franco-russe, l’impératrice douairière de Russie Maria Feodorovna, veuve d’Alexandre III (décédé en 1894) et mère de Nicolas II a accepté d'être la marraine de la cloche principale. Elle était née Dagmar de Schleswig-Holstein, princesse de Danemark.

Les modillons modifier
 
Modillon roman, fin XIXe siècle.

L’entablement de l’église est une corniche saillante, formée d’un tore, d’un cavet et d’un chanfrein, reposant sur des corbeaux, destinés à supporter une charge. Les éléments les plus caractéristiques sont les quatre-vingt-deux modillons qui ornent les différentes faces de l’édifice, et qui représentent l’histoire du christianisme, les péchés des hommes, la rédemption, les litanies de la Vierge, et les symboles de l’Église.

Les bannières modifier
 
Bannière de procession.

L'église de Bellou possède trois bannières de procession :

  • Deux sont du XIXe siècle (non exposées), double face, coton brodé, enrichi en fil de laiton, détails (visages, mains, etc.) en carton peint.
  • Une bannière double face a été découverte dans la sacristie en 2007 (inscrite depuis ISMH) :

elle semble d'époque baroque par ses sujets (Vierge en majesté en costume du XVIIe, saint Paterne de facture archaïque). Mais l'analyse technique lors de la restauration plaide plutôt pour une facture fin XVIIIe siècle. Elle est exposée dans l'église.

Les statues modifier
 
Saint Jean l'Évangéliste.

De nombreuses statues d'un intérêt variable ponctuent les murs de l'église : les statues de plâtre de sainte Barbe, saint Joseph, Jeanne d'Arc, Sacré-Cœur, Vierge, sainte Thérèse de Lisieux sont de purs produits saint sulpiciens de la fin du XIXe siècle, sortis de l'atelier parisien Froc-Robert, mouleur sur plâtre qui avait également un atelier à Beauvais. Leur diffusion se faisait par des catalogues, via des représentants locaux.

D'autres statues sont la production d'artistes locaux (famille de Beaumont) une sainte Anne et une Notre Dame, en pierre blanche, de belle allure.

Enfin, une statue de saint Jean l'Évangéliste, en bois peint (inscrite ISMH), fin XVIe, non exposée.

Œuvres diverses modifier
 
Fonts baptismaux église St Paterne Bellou-sur-Huisne(Orne) 1878
 

Parmi les peintures : La Cène et la Pentecôte, la peinture en demi-lune au-dessus de la porte de la sacristie, ainsi que L’Annonciation, signée Anna de Beaumont, 1893. Toutes ces œuvres ont été restaurées par Mme Annie Legrand (atelier à Neuilly-sur-Eure, Orne).

Sculptures sur bois : le maître-autel, magnifiquement sculpté, comporte sur le côté gauche le monogramme « F » pour François de Beaumont. Au-dessus, la porte du tabernacle est signée et datée de 1881.

L’autel de la chapelle de la Vierge : il a retrouvé en 2011 son emplacement d’origine, pour reconstituer un bel ensemble XIXe. Le nouvel autel principal est une création de M. Botz, menuisier à Rémalard, inspiré d'un autel de la basilique Notre-Dame d'Alençon, œuvre de M. Raymond Xavier-Beauvais.Un devant d'autel en bronze, oeuvre de Marc Antoine Orellana, fondu par l'atelier Cornille -Havard de Villedieu les Poêles (Manche, a été installé: le motif est la calligraphie d'un texte sur l'Eucharistie,extrait d'une encyclique du pape François.

Sculptures sur pierre : les statues de Notre-Dame des Champs, signées sur le socle Achille de Beaumont, et de sainte Anne, encadrant la reproduction fin XIXe d’une Vierge à la grappe, de Mignard par un artiste parisien.

Enfin, l’ensemble des sculptures intérieures et extérieures de l'église, certainement conçu par François de Beaumont et le curé de l'époque, A. L'Héréteyre, s’inspirerait de l’église romane d’Autheuil.

Les fonts baptismaux modifier

Les fonts baptismaux de l’église St Paterne ont été commandés par la Fabrique à M. Moisseron, sculpteur à Angers, et réalisés et inaugurés en 1878 en pierre calcaire du Poitou, renommée pour la finesse de son grain. Le sculpteur, très connu en Anjou, a réalisé, entre autres œuvres, le tombeau monumental du général de Lamoricière pour la cathédrale de Nantes. Il a également réalisé plusieurs monuments aux morts (guerre de 1870) et tombeaux dans toute la région et a œuvré pendant toute la seconde moitié du XIXè s.

La réalisation de Bellou est donc pour le sculpteur une petite commande: les fonts de l’église St Germain de Rémalard semblent être de la même origine (même époque de commande, même style).

Le petit monument fait 1,10m de haut et 70 cm de diamètre. Une cuve hexagonale divisée en deux est soutenue par un pied également hexagonal, le tout sculpté de motifs géométriques « romans » et enrichie de colonnettes avec chapiteaux.

C’est le curé d’alors, Alphonse L’Héreteyre, qui est chargé par la Fabrique des négociations financières avec le Dr Martin, généreux donateur, qui financera les fonts à l’occasion du 30e anniversaire de son baptême, en juin 1878.

Le monument aux morts modifier

Les monuments aux morts sont réellement « nés » avec la Grande Guerre : auparavant (guerre de 1870), faute de moyens d'identification des combattants, il y eut peu de monuments, juste quelques « carrés » dans les cimetières.

Un monument aux morts de la Grande Guerre, simple plaque de marbre gris, est situé sur le mur gauche, dans la nef de l'église. Il porte en haut la mention « A nos soldats morts pour Dieu et pour la France 1914-1918 » et en bas, sous la liste des vingt-et-un défunts, « Honneur, gloire et paix ». Il existe un autre monument aux morts de la Grande guerre situé rue de l'Huisne, entre l'église et la mairie : la liste des défunts est la même. Il porte, en haut, la mention « La commune de Bellou sur Huisne reconnaissante à ses enfants morts pour la France ». Une petite plaque a été ajoutée en bas pour les quatre défunts de la Seconde Guerre mondiale et le défunt de la guerre d'Algérie (1960). Enfin, le cimetière (déplacé à son emplacement actuel après 1870) contient un troisième monument commémoratif.

Dans de nombreuses communes, le monument situé dans l'église ayant été commandé par la paroisse pouvait, dès lors, ne comprendre que des noms de soldats baptisés dans la paroisse. Commune et paroisse ayant souvent été en conflit à cette période, il y a pu avoir des omissions sur l'un ou l'autre des monuments civil ou religieux de la même commune. En effet, les années qui suivent la fin de la guerre sont celles de la dévolution des biens des églises et de la parution de textes complémentaires à la loi de séparation de 1905. D'où des différences, parfois, sur des listes de morts au combat, laïques ou baptisés.

Le patrimoine historique modifier

Il reste de ce passé, outre l'église romane Saint-Paterne[14], quelques belles fermes anciennes (ferme de Méhéry), ainsi que des bornes royales de la fin du XVIIIe en grès, qui subsistent sur la route de Saint-Paterne. Ces bornes ne sont ni classées, ni inscrites au titre des monuments historiques. Elles jalonnaient au départ de Notre-Dame de Paris toutes les demi-lieues ou 1 000 toises, soit environ 1 825 m, l'ancienne route royale, dénommée, suivant les documents, « de Chartres au Mans », ou « de Paris à Angers » ou « de Paris à Nantes ».

Comme le dit Georges Reverdy, ingénieur général de l'Equipement et historien des routes, "l'ancienne route de Chartres au Mans a conservé un ensemble exceptionnel de bornes royales", qu'il serait nécessaire de mettre en valeur: "signalisation appropriée, informations sur l'origine et l'histoire de cette route, qui pourraient faire l'objet de panneaux explicatifs à proximité des aires de stationnement disponibles"[15].

Un important travail a été réalisé afin de replacer les bornes existantes à leur emplacement d'origine, à réparer celles qui ont été cassées, et à reconstituer celles qui ont disparu. Des panneaux pédagogiques ont été installés (Bellou et Rémalard).

Les bornes royales à fleur de lys de la route entre Moutiers-au-Perche et Bellême (vers 1770)[16]. Numéros portés sur les bornes (nombre de milliers de toises) : voici les emplacements "reconstitués":

  • 67 et 68 : route du Libérot, Moûtiers au XIXe siècle,
  • 69 : sur la route du Libérot
  • 70 : vers le château de Voré : disparue.(Rémalard)
  • 71 : déplacée et rapprochée à l’entrée de Rémalard.(carrefour route de Longny)
  • 72 : déplacée à Condé-sur-Huisne (borne de limite départementale avec l’Eure-et-Loir).(Rémalard)
  • 73 : disparue, localisée à Rémalard place du Général-de-Gaulle ou place des Ponts.(Rémalard)
  • 74 : Bellou-sur-Huisne : sortie du bourg en direction de Bellême : sera refaite à neuf. En attente.
  • 75 : Bellou-sur-Huisne : la souche est à son emplacement d’origine, le fût était déposé chez un particulier à Bellou.La borne reconstituée a été remise à emplacement en août 2014.
  • 76 : Bellou-sur-Huisne : route de Bellême : en bon état, déplacée chez un particulier à Rémalard. Remise en place.
  • 77 à 81 : de Colonard à Bellême : déplacées sur le côté droit de la route, les distances entre bornes semblent respectées. Remises en place sur le côté gauche, y compris la borne 77, à gauche sur l'ancienne route, maintenant délaissé de voirie.
  • 82 : enchâssée dans le mur de soutènement de la place du Paty-Vert, à Bellême.

Carrière et grotte de la Mansonnière modifier

 

Cette carrière souterraine de tuffeau blanc existe probablement depuis l'époque romane. Des pierres taillées ont servi à construire, entre autres bâtiments, l'église romane de Bellou. Après la fin de l'exploitation au début du XIXe, la carrière a servi de guinguette, buvette, bal populaire dans les années 1930, avant d'être transformée en champignonnière (1951-1960).

La grotte de la Mansonnière (en) est aussi un site karstique exceptionnel, comportant plus d'un kilomètre de boyaux explorés (sur 3 km repérés), taillés dans l'épaisseur de craie de Rouen du Bassin parisien (Cénomanien moyen). La Mansonnière est un témoin unique au monde, par son étendue, des premières phases de creusement d'un réseau karstique (primokarst). Ici, l'eau n'a pas formé de rivière souterraine, ce qui a permis la conservation du karst. Son étude permet d'affiner la compréhension du cycle de l'eau, et ainsi d'améliorer les mesures d'exploitation et de protection des ressources hydrauliques. Le site est étudié par l'association Centre normand d'étude du karst et des cavités souterraine (CNEK)[17],[18], laboratoire du CNRS à l'université de Caen : la notoriété du site attire de nombreux chercheurs étrangers.

Le site a été classé Natura 2000 en 2003 pour la présence d'importantes colonies de chauves-souris : barbastelles communes (Barbastella barbastellus), grands murins (Myotis myotis), grands rhinolophes (Rhinolophus ferrum-equinum), vespertilions à oreilles échancrées (Myotis emarginatus), vespertilions de Bechstein (Myotis bechsteini)[19].

Le site appartient à la commune de Bellou, mais une gestion partagée a été mise en place avec le conseil départemental de l'Orne et le parc naturel régional du Perche. Des visites guidées sont organisées chaque dernier week-end de septembre.

La ferme de Méhery modifier

Ensemble à hauts toits de tuile, situé sur la route de Saint-Maurice-sur-Huisne. Pigeonnier derrière la ferme. Propriété privée : ne se visite pas.

Le château de Viantais modifier

Il se trouvait sur la route de Viantais, qui relie la route de Saint-Paterne à la route départementale allant du Haut Chêne à Verrières. Ce château disparut dans un incendie en 1927. Il n'en reste (propriété privée) que quelques fondations.

L'atlas de Trudaine (1747) porte mention de l'"allée du château de Vientès", qui débouche sur la route royale à hauteur des Marres.

L'ancien château de Viantais, avec ses pavillons et ses fossés, était semble-t-il, assez remarquable. Le 31 juillet 1815, après la défaite napoléonienne, les armées prussiennes présentes dans l'Orne, pillèrent complètement le château. Après cela, le lieu fut certainement abandonné, et vendu en 1820 à Ange Dutemple de Beaujeu, qui pensait y trouver un trésor : il démolit le vieux château et combla les fossés.

La maison, reconstruite au XIXe ne présentait pas de caractère architectural particulier : un plan rectangulaire, une belle toiture et un beau fronton triangulaire, dans le goût de l'époque. Il fut acheté en 1838 par la famille Bonnin de La Bonninière de Beaumont. Le château sera à nouveau dévasté par les Prussiens lors de la guerre de 1870[20].

Ce qui caractérisait Viantais, c'était avant tout son site, dominant un vallon verdoyant, des étangs et des bois. Il est noté dans "Le Perche pittoresque" (ed. du Syndicat d'initiative du Perche, à Nogent le R., 1923) que les terrasses étaient connues pour leurs camélias arborescents en pleine terre. Quelques cartes postales sont visibles aux archives départementales d'Alençon et deux photos anciennes sur le site du ministère de la Culture[21].

Les moulins modifier

Située sur le « circuit de la vallée des moulins » et traversée par la rivière Huisne, la commune comporte plusieurs anciens moulins à eau, actuellement transformés en propriétés privées, dont l'Ancien Moulin, le Moulin à Papier, le Moulin Couillin, le Moulin Neuf, le Moulin des Vives Eaux. Ces moulins sont les vestiges d'une industrialisation ancienne du Perche[22] : moulins à farine, à tan, à foulon, à papier, se succédaient en utilisant au mieux chutes d'eau ou force du courant. Il est noté un moulin à papier fonctionnant à Bellou vers 1800.

La gare de Bellou-Rémalard modifier

Construite lors de la mise en service de la voie ferrée Alençon - Condé-sur-Huisne vers 1870, transformée en voie verte. Jusqu'en 2013, la gare était propriété privée (usine BFC), et située dans son enceinte. Elle est située au cœur de la zone Seveso. : elle a été rachetée et restaurée par la commune, puis transformée en restaurant (gestion privée)en 2022.

 
Gare de Bellou-sur-Huisne 11 août 2012.

Tourisme modifier

Bellou, commune rurale et industrielle, est aussi un lieu historique:

  • la route royale ;
  • l'église Saint-Paterne, qui a reçu en 15 ans, grâce aux cérémonies religieuses et aux animations (journées européennes du patrimoine), plus de 10000 visiteurs.
  • le site de la Mansonnière : ancienne carrière souterraine de pierre blanche, refuge pour les chauves-souris et exemple de site karstique, suivi par une équipe du CNRS. Visites lors des Journées du Patrimoine, sur réservation auprès du parc naturel régional du Perche

Sur le territoire de Bellou-sur-Huisne, il y a des routes et chemins de randonnées qui dominent les vallées, et par la voie verte ouverte réutilisant l'emprise de l'ancienne voie ferrée Condé-sur-Huisne - Alençon longeant l'église. Le bâtiment (en mauvais état) de l'ancienne gare de Bellou-Rémalard existe toujours (propriété communale).

À côté de la mairie existe une salle de tennis communale, couverte, utilisée par le tennis club local.

Un ensemble communal regroupant camping, terrains de boule, jeux pour enfants, situé en bordure de l'Huisne.

L'association Bellou-sur-Huisne Patrimoine est membre actif de l'office de tourisme Coeur du Perche, association loi 1901 qui est une émanation de la communauté de communes Cœur du Perche.

Personnalités liées à la commune modifier

Voir aussi modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

Références modifier

  • Altitudes, coordonnées, superficie : IGN[23].

Site de l'Insee modifier

  1. a et b « Chiffres clés - Logement en 2011 à Bellou-sur-Huisne » (consulté le ).

Autres références modifier

  1. « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée »
  2. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse,
  3. a et b René Lepelley, Noms de lieux de Normandie et des îles Anglo-Normandes, Paris, Bonneton, , 223 p. (ISBN 2-86253-247-9), p. 17.
  4. Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, t. 1 : Formations préceltique, celtiques, romanes, Genève, (lire en ligne), p. 135.
  5. a et b Réélection 2014 : « Bellou-sur-Huisne (61110) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le )
  6. « Communes nouvelles. Rémalard, Bellou-sur-Huisne et Dorceau fusionnent », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le )
  7. « Rémalard-en-Perche, prochaine commune nouvelle », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le )
  8. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  9. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 201120122013 .
  10. Établissements "SEVESO II" Orne sur le site de la DRIRE de Basse-Normandie.
  11. Bulletin Sté Historique et archéologique de l'Orne-T.5- A. L'Héréteyre-1886
  12. Église de Bellou-sur-Huisne/ Travaux de Restauration/ Visite de Mgr l'évêque de Séez/ Dioc.de SEEZ éd.1883
  13. Voir la page du cadran de l'église Saint-Paterne sur le site Cadrans solaires de Touraine et d'ailleurs.
  14. Voir détails sur la page L’église Saint-Paterne de Bellou sur Huisne sur le site de l'Association Bellou sur Huisne patrimoine.
  15. Voir l'atlas de Trudaine pour la généralité d'Alençon sur le site du Ministère de la Culture, Cote F/14/*8452.
  16. D'après Guy Costil, exposition Journées du patrimoine, Bellou 2013
  17. Centre Normand d'étude du Karst - Les grandes grottes de la craie
  18. Centre Normand d'étude du Karst - le labyrinthe de la Mansonnière
  19. « Natura 2000 : Fiche du site FR2502003 (CARRIERE DE LA MANSONNIERE) » (consulté le ).
  20. Alain Corbin, Le monde retrouvé de Louis François Périgot, Flammarion, coll. « Champs histoire », , 336 p.
  21. Voir « Ministère de la culture - memoire »
  22. Voir : Coup d'œil sur l'industrie au Perche, Vicomte de Romanet, 1904.
  23. « Bellou-sur-Huisne sur le site de l'Institut géographique national » (archive Wikiwix)

Liens externes modifier

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