Bataille de Lima Site 85

Bataille de Lima Site 85
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Lima 85 au sommet du Phou Pha Thi, site d'une grande bataille le 10 mars 1968.
Informations générales
Date 10 et 11 mars 1968
Lieu Phou Pha Thi, Province de Houaphan, Royaume du Laos
Issue Victoire des nord-vietnamiens et du Pathet Lao
Belligérants
Drapeau des États-Unis États-Unis
Drapeau du Laos Royaume du Laos
Drapeau de la Thaïlande Thaïlande
Drapeau de la République socialiste du Viêt Nam Nord-Viêt Nam
Drapeau du Laos Pathet Lao
Commandants
Clarence F. Blanton
Richard Secord
Drapeau du Laos Vang Pao
Truong Muc
Forces en présence
19
Drapeau du Laos 1 000
Drapeau de la Thaïlande 300
3 000
Pertes
États-Unis : 12 morts
42 morts Thai et Hmong
inconnues (1 mort et 2 blessés sur Lima Site 85)

Guerre du Viêt Nam

Batailles

Coordonnées 20° 26′ 46″ nord, 103° 42′ 51″ est
Géolocalisation sur la carte : Laos
(Voir situation sur carte : Laos)
Bataille de Lima Site 85

Victoire remportée par le Nord-Vietnam sur les États-Unis, la bataille de Lima Site 85 (ou bataille de Phou Pha Thi), a eu lieu le 10 mars 1968 lors d'une campagne militaire menée pendant la guerre du Vietnam et la guerre civile laotienne : l'Armée populaire vietnamienne et le Pathet Lao détruisent une base stratégique ennemie isolée, située au sommet d'un piton rocheux, au nord du royaume du Laos (province de Houaphan), près de la frontière avec le Nord-Vietnam.

La base radar Lima Site 85, au sommet du piton Phou Pha Thi (1 700 m d’altitude), au nord-Laos. En haut à gauche, l'émetteur TACAN, au-dessus de ses générateurs cylindriques (fin 1967-début 1968).

Historique modifier

L‘United States Air Force 1st Combat Evaluation Group et la CIA avaient discrètement implanté au sommet d’un piton, à 1 700 m d’altitude, un système TACAN (amélioré ultérieurement en AN/TSQ-81) qui permettait le guidage des bombardements sur le Nord-Vietnam et la Piste Hô Chi Minh par tout temps, et de nuit comme de jour. Une piste[1] de 700 m de long avait été construite au bas de la falaise et permettait la desserte de la base et la relève des personnels.

Quelques attaques de test et harcèlements ont d'abord lieu contre le site défendu par l'Armée royale laotienne et l'Armée clandestine H'Mong (mise sur pied par la CIA). Le 12 janvier 1968, quatre biplans Antonov An-2 Annushka procèdent à un bombardement artisanal du site en larguant des obus de mortier de 120 mm et tirant des roquettes de 57 mm. Un est abattu par un garde thaïlandais qui a vidé son chargeur d'AK-47[2]. Ils sont ensuite pourchassés par un hélicoptère de la compagnie Air America dont le passager armé d'un fusil AK-47 qui en abat deux[3].

Puis, le , la piste et la base sont submergés par les Nord-Vietnamiens (41e Bataillon des Forces spéciales, appuyé par le 766e Régiment nord-vietnamien) et le Pathet Lao (un bataillon).

Treize « techniciens » américains sont tués[4] ainsi que 42 Thaïs et Laotiens, et 1 Nord-Vietnamien.

Une controverse sur les causes de la mort au sol d’un nombre élevé d’aviateurs américains alors que l’approche ennemie était connue a eu lieu aux États-Unis. Les causes semblent avoir été le besoin pour les États-Unis de poursuivre à tout prix les bombardements durant la campagne 1968 menée par le Nord-Vietnam : Offensive du Tết (et ses suites), siège de la base de Khe Sanh.

Notes et références modifier

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « battle of Lima Site 85 » (voir la liste des auteurs).
  1. Landing Site, d'où le nom Lima Site suivi d'un N°
  2. (en) « When The CIA Shot Down An AN-2 Biplane From A Huey Helicopter », sur warhistoryonline, (consulté le ).
  3. (en) Marius Burke et Boyd D. Mesecher, « An Air Combat First », sur Central Intelligence Agency, (consulté le ).
  4. Le Royaume du Laos étant théoriquement neutre, les hommes du Combat Evaluation Group avaient démissionné de l’US Air Force pour être embauchés par la firme « civile » Lockheed Martin : processus de camouflage connu aux États-Unis comme sheep-dipping (le passage des moutons au bain de traitement parasiticide).

Bibliographie modifier

  • (en) Timothy Castle, One Day Too Long; Top Secret Site 85 and the Bombing of North Vietnam, New York, Columbia University Press, (ISBN 0-231-10316-6)
  • (en) Sharad Chauhan, Inside CIA : Lessons in Intelligence, New Delhi, APH Publishing Corporation, (ISBN 81-7648-660-4)
  • (en) Ben C. Do, Several Battles in Military Region 2 during the War of Liberation, 1945–1975, Hanoï, People's Army Publishing House,
  • (en) Martin E. Goldstein, American Policy Toward Laos, Cranbury, Associated University Press, , 347 p. (ISBN 0-8386-1131-1)
  • (en) Jane Hamilton-Merritt, Tragic Mountains : the Hmongs, the Americans, and the Secret War for Laos, 1942–1992, Bloomington, Indiana University Press, (ISBN 0-253-20756-8)
  • (en) George J. Marrett, Cheating death : Combat Air Rescues in Vietnam and Laos, New York, Harper Paperbacks, (ISBN 978-0-06-089157-2)
  • (en) Wayne Thompson, To Hanoi and Back : The United States Air Force and North Vietnam, 1966–1973, Honolulu, University Press of the Pacific, (ISBN 978-1-58834-283-6)
  • (en) Roger Warner, Back Fire : The CIA's Secret War in Laos and Its Link to the War in Vietnam, New York, Simon & Schuster, (ISBN 978-0-684-80292-3)
  • (en) Billy G. Webb, Secret War, Bloomington, Xlibris Corporation, (ISBN 978-1-4535-6484-4)

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