Bataille de Collecchio

Bataille de Collecchio
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Le colonel allemand Kleiber en discussions préliminaires avec le major brésilien Franco Ferreira, à Fornovo di Taro, au sujet de la reddition de la 148e division d'infanterie allemande, mettant fin à la bataille de Collecchio, le 29 avril 1945.
Informations générales
Date 26 -
Lieu Collecchio et Fornovo di Taro, Italie
Issue Victoire alliée
Belligérants
République sociale italienne
Drapeau de l'Allemagne nazie Reich allemand
Brésil
Résistance italienne
Drapeau des États-Unis États-Unis
Commandants
Mario Carloni  Reddition
Drapeau de l'Allemagne nazie Otto Fretter-Pico  Reddition
João Baptista Mascarenhas de Morais
Euclides Zenóbio da Costa
Orlando Gomes Ramagem
Federico Salvestri
Drapeau des États-Unis Edward Almond
Forces en présence
1re division de bersagliers Italia
Drapeau de l'Allemagne nazie 148e division d'infanterie
Drapeau de l'Allemagne nazie 90e Panzergrenadier-Division
1re division d'infanterie
1re escadre de liaison et d'observation
Brigades partisanes
Drapeau des États-Unis 751e bataillon de chars
Drapeau des États-Unis 894e bataillon de chars
Pertes
Drapeau de l'Allemagne nazie 500 morts et blessés
Drapeau de l'Allemagne nazie 14 779 soldats rendus
45 morts et blessés
Inconnues
Drapeau des États-Unis Inconnues

Campagne d'Italie de la Seconde Guerre mondiale

Batailles

Coordonnées 44° 44′ 59″ nord, 10° 12′ 56″ est

La bataille de Collecchio-Fornovo (26-29 avril 1945) est une bataille de la Seconde Guerre mondiale ayant opposée les forces brésiliennes, américaines et les partisans italiens aux forces allemandes et italiennes fascistes[1],[2]. La bataille s'est déroulée autour de la ville de Fornovo di Taro, à environ 13 km au sud-ouest de Parme, en Italie. Les Alliés ont vaincu les forces de l'Axe, qui tentaient de percer vers le nord[3],[4].

Le 28 avril, le 6e Regimental combat team (RCT) brésilien enchaîne avec une attaque sur Fornovo, le général allemand Otto Fretter-Pico abandonnant la 148e division, avec près de 15 000 soldats allemands et fascistes italiens le matin du 29 avril[3].

Bataille modifier

Collecchio modifier

À la nouvelle de l'approche des forces germano-italiennes, se retirant de la région de Gênes - La Spezia, libérée par la 92e division américaine[5], un escadron de reconnaissance blindé brésilien se déplace vers le sud depuis Parme, rencontrant les principales unités des forces de l'Axe à Collecchio. Ils rencontrent d'abord des automitrailleuses de l'unité de reconnaissance de la 90e division de Panzergrenadier, puis des chars (de la même division) avec l'infanterie du 281e régimentaire de la 148e division d'infanterie. L'escadron de reconnaissance appelle des renforts[6]. Selon le capitaine Pitaluga de l'unité, « Je suis arrivé à Collecchio à midi, et je suis resté seul jusqu'à 18 heures. J'avais déjà occupé la moitié de la ville lorsque l'infanterie est arrivée ». L'unité de voitures M8 de Pitaluga affronte des véhicules allemands plus légèrement blindés, équipés seulement de canons de 20 mm. Cependant, les voitures blindées brésiliennes s'avèrent vulnérables face aux chars et aux armes antichars ; Pitaluga déclara à propos de ses véhicules : « Le M8 est pour la reconnaissance, pas (pour le combat lourd)[7]». Comme le M10 (un autre véhicule utilisé alors par les unités de soutien brésiliennes de cavalerie), le M8 dispose des tourelles à toit ouvert, les rendant plus vulnérables (par rapport aux chars entièrement fermés) aux attaques rapprochées de l'infanterie antichar, en particulier en combat urbain, comme ce fut le cas à Collecchio. De plus, en ce premier jour de bataille, les Brésiliens étaient en infériorité numérique par un bataillon allemand avec deux ou trois escadrons.

Une force d'infanterie brésilienne est transportée à la hâte vers la ville dans des jeeps, des camions (comme des M3). À 18 h 30 le 26 avril, l'infanterie brésilienne est en place et prête à l'action. Cela comprend : la 5e compagnie, le IIe bataillon (11e division) ; un peloton de mitrailleuses de la 8e compagnie (11e division) ; et 9e compagnie du IIIe bataillon (6e RCT[6]). Le major Orlando Gomez Ramagem, commandant du IIe bataillon, reçoit le commandement des forces brésiliennes[8]. La guerre tirant clairement à sa fin, les troupes ont peut-être été réticentes à prendre des risques inutiles. Au début, le major Ramagem était favorable au campement pour la nuit, mais il en fut dissuadé par le commandant divisionnaire brésilien, le général Mascarenhas de Moraes. Selon une source, « le vieux général a agi avec l'enthousiasme d'un lieutenant[9]».

Ramagem ordonne à certaines de ses troupes, soutenues par les mitrailleuses, de s'engager pour bloquer la route 62, menant au nord à Parme. La 5e compagnie du 11e RCT reçoit l'ordre d'attaquer à 19 h 30[8]. Les premières attaques sont menées depuis le sud-est par cette compagnie, qui s'empare rapidement de l'église[10], suivis par des attaques du nord-est par une compagnie du 6e RCT[10]. L'église sert alors de lieu de détention aux prisonniers allemands et le clocher de l'église de poste d'observation. L'infanterie allemande défendant la périphérie de la ville, appuyée par des mortiers, répond aux attaques par des tirs intenses[8]. Ni les Brésiliens ni les Allemands ne disposent d'artillerie régulière, les troupes de la Wehrmacht sont équipés que de mortiers et de fusils[10].

De nouvelles troupes brésiliennes de la 2e compagnie du Ier bataillon (6e RCT) arrivent à 21 h 00, certaines chevauchant des chars américains et brésiliens, M10 et M4, pour entrer dans le combat. Les troupes de l'Axe tentent plusieurs offensives par le nord, mais à 02 h 00 le 27 avril, les forces alliées pénètrent dans la ville[8]. Les forces de l'Axe, renforcées par l'artillerie et quelques chars, lancent un dernier assaut désespéré juste avant l'aube. Lorsque cela échoue, leur résistance s'effondre. À midi, les forces alliées ont le contrôle total de la ville, forçant les Allemands et les Italiens fascistes vers le sud en direction de Fornovo en fin d'après-midi le 27 avril[8].

Fornovo di Taro modifier

Les prisonniers capturés lors de la bataille de Collecchio confirment les rapports des partisans et des rebelles selon lesquels la 148e division d'infanterie allemande, venant du golfe de Gênes, se trouve dans la zone entourant Fornovo di Taro à environ à 14 km au sud-ouest de Collecchio sur la route 62[11]. La 148e division tente d'arrêter les alliés à Fornovo di Taro mais rencontre une réponse des forces alliées qui attaquent cette position à 18 h 00 le 28 avril. [12] La défaite à Collecchio et les attaques suivantes à Fornovo convaincront le commandant allemand de la défaite inévitable à venir[8]. À 22 h 00, le général Otto Fretter-Pico envoie des émissaires cherchant un cessez-le-feu en discutant des termes de reddition[13]. Le 29 avril, sa division se rend intacte[12].

Conséquences modifier

Le commandant brésilien, le général Mascarenhas de Moraes, reçoit la reddition le 29 avril 1945. En une semaine, les Brésiliens capturèrent 14 700 soldats, 800 officiers et deux généraux[14], 1 500 véhicules et 80 canons. Les forces de l'Axe en Italie capitulèrent le 2 mai 1945[12].

Notes et références modifier

  1. Donato 1996, p. 256 & 291.
  2. Chase 1995, p. 90.
  3. a et b Donato 1996, p. Ibidem.
  4. Bohmler 1964, Chapter IX (final).
  5. Hargrove 1985, p. 169.
  6. a et b Baber 2008, p. 1.
  7. Maximiano 2011, p. 50.
  8. a b c d e et f Baber 2008, p. 2.
  9. Dulles 1978, p. 152.
  10. a b et c Dulles 1978, p. 153.
  11. Dulles 1978, p. 154.
  12. a b et c Scheina 2003, p. 257.
  13. Moraes 1966, p. 175.
  14. Edwards 2010, p. 90.

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

  • Baber, « The Battle at Collecchio » [archive du ], The Journal, The Society of Twentieth Century Wargamers, (consulté le )
  • Rudolf Bohmler, Monte Cassino: a German View, Cassell,
  • Camel, Forsey et Turner, « The Cobra is Smokin' », Flames of War, (consulté le )
  • Patrick J. Chase, Seek, Strike, Destroy: the History of the 894th Tank Destroyer Battalion in World War II, Gateway Press,
  • (pt) Hernâni Donato, Dicionário das Batalhas Brasileiras ('Dictionary of Brazilian Battles'), Ibrasa, (ISBN 8534800340, lire en ligne)
  • John W. F. Dulles, Castello Branco: the making of a Brazilian president, Texas A&M University Press, (ISBN 978-0-89096-043-1, lire en ligne)
  • Paul M. Edwards, Between the Lines of World War II: Twenty-One Remarkable People and Events, McFarland, (ISBN 978-0-7864-4667-4, lire en ligne)
  • Ernest F. Jr. Fisher, Mediterranean Theater of Operations: Cassino to the Alps (Paperback), Government Printing Office, (ISBN 978-0-16-061310-4, lire en ligne)
  • Daniel K. Gibran, The 92nd Infantry Division and the Italian Campaign in World War II, McFarland & Co. Inc. Publishers, (ISBN 0786410094)
  • Hondon B. Hargrove, Buffalo Soldiers in Italy: Black Americans in World War II, McFarland & Co. Inc., Publishers, (ISBN 0786417080, lire en ligne)
  • Cesar Campiani Maximiano, Brazilian Expeditionary Force in World War II, Osprey Publishing, (ISBN 978-1-78096-285-6, lire en ligne)
  • Samuel W. Mitcham, Retreat to the Reich: The German Defeat in France, 1944, Stackpole Books, (ISBN 978-0-8117-3384-7, lire en ligne)
  • João Baptista Mascarenhas de Moraes, The Brazilian Expeditionary Force by its commander, U.S. Govt. Print. Off., (lire en ligne)
  • Ray Moseley, Mussolini: The Last 600 Days of Il Duce, Taylor Trade Publications, (ISBN 978-1-58979-095-7, lire en ligne)
  • Ricardo Neto, Cesar Campiani Maximiano et Ramiro Bujeiro, Brazilian Expeditionary Force in World War II, Osprey Publishing, (ISBN 978-1-84908-483-3, lire en ligne)
  • Robert L Scheina, Latin America's Wars, Potomac Books, Inc., , 254– (ISBN 978-1-59797-478-3, lire en ligne)