Bataille de Chiari

bataille de la guerre de Succession d'Espagne
Bataille de Chiari
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Informations générales
Date
Lieu Chiari
(Lombardie - Italie)
Issue Victoire autrichienne
Belligérants
Drapeau du royaume de France Royaume de France Drapeau de l'Autriche Archiduché d'Autriche
Commandants
François de Neufville de Villeroy Eugène de Savoie-Carignan
Forces en présence
~ 45 000 hommes ~ 30 000 hommes
Pertes
~ 3 000 hommes ~ 150 hommes

guerre de Succession d'Espagne

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Coordonnées 45° 32′ nord, 9° 56′ est
Géolocalisation sur la carte : Italie
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Bataille de Chiari
Géolocalisation sur la carte : Lombardie
(Voir situation sur carte : Lombardie)
Bataille de Chiari

La bataille de Chiari est une bataille de la guerre de Succession d'Espagne qui eut lieu, dans le Nord de l'Italie, le , entre l'armée française commandée par le maréchal de Villeroy et l'armée autrichienne commandée par le prince Eugène de Savoie.

Prélude modifier

Catinat avait reçu ordre de bloquer la route de l'armée autrichienne, commandée par le prince Eugène, sans engager le combat, et sans pénétrer sur le territoire de la Sérénissime République de Venise restée neutre. Après avoir joué pendant plusieurs semaines au chat et à la souris, Eugène de Savoie surprend Catinat en franchissant l'Adige, à Carpi d'Adige, dans la nuit du 8 au . Dépassés par le nombre, les Français sont obligés de se replier sur les rives de l'Oglio.

Après la bataille de Carpi, Catinat est remplacé par le maréchal de Villeroy à la tête de l'armée française. Celui-ci, sans doute plus habile courtisan que général[1], empressé de plaire à Louis XIV dont il est le favori, à hâte de combattre : arrivé à l'armée le 22 août, il repasse triomphalement l'Oglio et à travers rivières et canaux, marche droit aux Autrichiens.

La bataille modifier

 
Les opérations dans le nord de l'Italie en 1701.

Toute l'armée autrichienne est retranchée dans la petite ville de Chiari, dans une position formidable, mais trompé par deux cuirassiers fait prisonniers, Villeroy est persuadé qu'il n'y a pas d'Impériaux dans la place mais seulement un petit corps de 6 000 hommes[2].

Le maréchal de Villeroy a hâte d'attaquer pour empêcher son antagoniste de recevoir des renforts. Dans sa précipitation, il aborde cette formidable position sans se donner le temps de positionner son artillerie. Aussi quand il approche à découvert, il est reçu par un feu de mousqueterie et d'artillerie tel que 2 000 Français restent en un instant sur le champ de bataille. Il donne l'ordre de revenir à la charge. Eugène de Savoie réussit à rendre cette dernière tentative infructueuse, mais se garde bien de poursuivre les vaincus quand ils se retirent, satisfait d'avoir obtenu, sans perte sensible, la victoire sur un ennemi supérieur en nombre.

Pendant la bataille, Nicolas de Catinat, qui en fidèle serviteur a accepté de seconder Villeroy, fait preuve d'un courage exceptionnel[3]. Le prince Eugène de Savoie, déjà blessé cinq semaines plus tôt à la bataille de Carpi, a son cheval tué sous lui[4].

Conséquences modifier

Rendu plus circonspect par ce revers, Villeroy se poste dans un bon campement à Urago, près de Chiari où il tient longtemps l'ennemi en échec. Mais après deux mois écoulés sans action importante, les Français, très mal ravitaillés par le pays qu'ils défendaient contre son gré, décampent le 12 novembre et se reportent sur l'autre rive de l'Oglio, puis se cantonnent devant Crémone[5].

Notes et références modifier

  1. François de Neufville de Villeroy est le plus mauvais général de France, il fut toujours battu. (Quinze ans du règne de Louis XIV Par Ernest Moret)
  2. Vers 10 heures, il envoie bien quelques officiers en reconnaissance, mais alors qu'il s'approchent, un boulet de canon renverse un des hommes de leur escorte, aussi décampent-ils sans demander leur reste. (Histoire du prince François Eugène de Savoie, généralissime des armées de l'empereur..., Eléazar Mauvillon)
  3. Après une charge infructueuse, il ralliait encore les troupes. Un officier lui dit : "Où voulez-vous que nous allions ? À la mort ? - Il est vrai répond le général - La mort est devant nous, mais la honte est derrière (Le Plutarque français, 1838)
  4. Histoire de l'avènement de la maison de Bourbon au trône d'Espagne Par Jean Baptiste Targe, 1772
  5. Histoire de France... jusqu'en 1789, Bon Louis Henri Martin

Sources modifier

  • Quinze ans du règne de Louis XIV (1700-1715) Par Ernest Moret, Edmond Sallard
  • Histoire du prince François Eugene de Savoye, généralissime des armées de l'empereur et de... , Eléazar Mauvillon - 1741
  • Histoire de France, depuis l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Par Gabriel Daniel
  • Le Plutarque français- des hommes et femmes illustres de la France, avec leurs portraits en pied publié par Ed Mennechet, 1838
  • Histoire de France... jusqu'en 1789, par Bon Louis Henri Martin, 1859
  • Portraits militaires, esquisses historiques et stratégiques, Nicolas Édouard de La Barre Duparcq, - 1861