Bataille de Castelfidardo

bataille du Risorgimento opposant les armées piémontaise et papale en 1860
Bataille de Castelfidardo
Description de l'image Giovanni Gallucci La Battaglia di Castelfidardo palazzo comunale di Castelfidardo.jpg.
Informations générales
Date
Lieu Castelfidardo
Issue Victoire sarde
Belligérants
Drapeau du Royaume de Sardaigne Royaume de Sardaigne  États pontificaux
Commandants
Enrico Cialdini
Manfredo Fanti
Louis Juchault de Lamoricière
Georges de Pimodan
Forces en présence
39 000 hommes 10 000 hommes
Pertes
61 morts
184 blessés
88 morts
400 blessés
600 prisonniers

Guerres du Risorgimento : expédition des Mille

Batailles

Coordonnées 43° 28′ 00″ nord, 13° 33′ 00″ est
Géolocalisation sur la carte : Italie
(Voir situation sur carte : Italie)
Bataille de Castelfidardo
Géolocalisation sur la carte : Marches
(Voir situation sur carte : Marches)
Bataille de Castelfidardo

La bataille de Castelfidardo a lieu le , à Castelfidardo, petite ville de la région italienne des Marches. Les troupes piémontaises menant la guerre d'unification italienne y défont les troupes pontificales, ce qui leur permet dès lors d'annexer Marches et Ombrie et de faire ainsi la jonction avec les troupes de Garibaldi qui viennent de conquérir tout le Sud de la péninsule italienne.

La bataille est livrée dans des conditions des plus inégales (moins de 10 000 Pontificaux mal équipés contre près de 39 000 Piémontais). L'armée pontificale, commandée par les généraux français Louis Juchault de Lamoricière et Georges de Pimodan, compte dans ses rangs des volontaires de différents pays d'Europe, parmi lesquels les ressortissants français et belges constituaient un bataillon franco-belge. Parmi les volontaires français figuraient nombre de nobles de l'Ouest de la France : en consultant, après la bataille, la liste des morts et des blessés pontificaux, le général piémontais Cialdini dit, avec un humour des plus noirs, « L'on dirait une liste d'invités à un bal de Louis XIV !… ».

Le bataillon franco-belge donne ensuite naissance au corps des zouaves pontificaux.

Déroulement modifier

Avec la campagne d'Italie de 1859 et la victoire de Solférino, remportée grâce à l'aide française, le royaume de Sardaigne a pu annexer la Lombardie et donne dès lors au Risorgimento une impulsion irrésistible. Début 1860, les duchés de Parme et Modène, toute l'Émilie, la Romagne et la Toscane votent par plébiscite leur rattachement à la couronne sarde. Durant l'été, Garibaldi s'empare de tout le royaume des Deux-Siciles, au sud de la péninsule. Il ne reste plus, pour créer une Italie unifiée d'un seul tenant, qu'à prendre l'Ombrie et les Marches qui font partie des États du pape et séparent le Nord et le Sud du pays.

Tandis que l'armée piémontaise du royaume de Sardaigne, sous la conduite des généraux Enrico Cialdini et Manfredo Fanti, fait sa concentration en Romagne, les troupes pontificales se mettent en route pour Ancône, place forte dont dépend le contrôle des Marches et où réside une importante garnison mise à la disposition du pape par les Autrichiens. Se sachant en nette infériorité face à leur adversaire, les pontificaux ont pour objectif de se retrancher dans Ancône dans l'attente d'hypothétiques secours étrangers de la part de puissances catholiques (France, Autriche). Les deux armées se livrent alors à une course de vitesse, et se rencontrent à la dernière étape avant Ancône, aux abords de Castelfidardo, à 25 km du but.

Des escarmouches s'engagent. Vu la disproportion des forces en présence, Lamoricière décide de lancer les gros de son armée vers Ancône tandis que le reste, sous la direction de Pimodan, assurerait la couverture en faisant diversion. Pimodan s'avance contre les Piémontais, réussit initialement à les faire reculer, mais l'adversaire se ressaisit, se regroupe et contre-attaque. La mission de Pimodan, déjà blessé à mort, tourne au suicide. Ce que voyant, Lamoricière, bien que déjà arrivé à Numana, décide de faire demi-tour pour venir au secours de son arrière-garde, vouant ainsi à la défaite la totalité de son armée. Au bout de quelques heures de combat, les troupes pontificales, bousculées par un adversaire très supérieur en nombre, fuient en désordre pour se réfugier à Ancône, où elles capituleront dix jours plus tard.

À la suite de cette bataille, le royaume d'Italie est proclamé le , tandis que les États pontificaux sont réduits à la surface de l'actuel Latium.

Bibliographie modifier

  • Emilio Faldella, Storia degli eserciti italiani, Bramante editrice, 1976.
  • Marquis de Ségur, Les martyrs de Castelfidardo, édition Tolra, Paris, 1891.
  • Jean Guenel, La dernière guerre du Pape, les zouaves pontificaux au secours du Saint-Siège 1860-1870, Presses de l'Université de Rennes, 1998, (ISBN 2-86847-335-0).
  • Piero Crociani, Massimo Fiorentino, Massimo Brandani, « La neuvième croisade 1860-1870, histoire, organisation et uniformes des unités étrangères au service du Saint-Siège », hors-série no 13 de Tradition-Magazine, 2000.
  • Souvenir pieux de la bataille de Castelfidardo, 1910 (cinquantenaire).