Bataille d'al-Asnam

La bataille d'al-Asnam fut un conflit militaire en mai 742 entre le califat omeyyade et les rebelles berbères insurgés de la grande révolte berbère .

Bataille d'al-Asnam

Informations générales
Date Mai 742
Lieu Ifriqiya, cinq kilomètres de Kairouan
Issue Victoire arabe omeyyade décisive
Belligérants
Tribus berbères insurgées Califat omeyyade
Commandants
Abd al-Wahid ibn Yazid Handhala ibn Safwan
Forces en présence
300 000 inconnues
Pertes
120 000-180 000 inconnues

Grande révolte berbère

La bataille d'Al-Asnam marqua un tournant décisif dans le conflit opposant les insurgés berbères aux forces du califat omeyyade. Cette confrontation aboutit à la défaite définitive des Berbères, mettant ainsi un terme à leur grande révolte. La victoire dans cette bataille consolida l'autorité arabo-musulmane en place dans la région du Maghreb oriental (actuelle est de l'Algérie, Tunisie, Libye) et réaffirma la suprématie des forces califales sur la région, scellant ainsi le destin de la région dans cette période historique.

Déroulement modifier

Quand Uqasha rassemblait ses forces une fois de plus dans le Zab, il rencontra une importante armée berbère venant de l'ouest, sous le commandement du chef berbère Hawwara Abd al-Wahid ibn Yazid al-Hawwari (peut-être envoyé par le calife berbère Khalid ibn Hamid al-Zanati, bien qu'il ne soit pas mentionné dans les chroniques). L'armée d'Abd al-Wahid était composée d'environ 300 000 soldats berbères, la plus grande armée berbère jamais vue[1],[2]. Après une consultation rapide, Uqasha et Abd al-Wahid ont convenu d'une attaque conjointe contre Kairouan, Uqasha emmenant ses forces le long d'une route vers le sud, tandis qu'Abd al-Wahid a conduit sa grande armée à travers les cols du nord, convergeant vers Kairouan des deux côtés[2],[3].

Après la bataille d'al-Qarn, dépêchant de rentrer, Handhala aurait mis toute la population de Kairouan sous les armes pour renforcer ses rangs, avant de repartir. Dans peut-être la rencontre la plus sanglante des guerres arabi-berbères, Handhala ibn Safwan a vaincu la grande armée berbère d'Abd al-Wahid ibn Yazid à al-Asnam vers mai 742 (peut-être un peu plus tard), à seulement cinq kilomètres de Kairouan. Plus de 120 000 à 180 000 Berbères, dont Abd al-Wahid, sont tombés sur le champ de bataille lors de cette seule rencontre. Uqasha a été exécuté peu de temps après[2],[1].

Bataille modifier

Les arabes découvrent le nombre de soldats berbères et les préparatifs d'Uqasha par le biais de prisonniers berbères. Par conséquent, Handhala est informé de la possibilité que ses forces puissent être aisément vaincues en raison de la différence en terme de nombre. Pour pallier cela, il décide de mettre toute la population de Kairouan sous les armes et d'adopter une stratégie éprouvée. Handhala marche pour rencontrer les Berbères dans un endroit appelé al-Asnam sur la rivière Chelif. Les Berbères avaient la plus grande armée berbère jamais vue, comptant environ 300 000 hommes sous le commandement d'Abd al-Wahid[4]. Initialement, le flanc gauche arabe fut submergé en nombre par le flanc droit berbère et était sur le point de céder. Cependant, les arabes réussirent à vaincre le flanc gauche et le centre berbères en utilisant une tactique d'encerclement. Il ne fallut pas longtemps avant que le flanc gauche arabe ne reprenne sa position et ne repousse les Berbères, entraînant la mort de nombreux d'entre eux au combat. L'armée d'Abd al-Wahid subit de lourdes pertes, avec 180 000 Berbères tués[5], y compris Abd al-Wahid lui-même. Son corps fut découvert et sa tête fut décapitée puis présentée à Handhala[6],[7],[8]. Par la suite, Handhala rapporta la victoire au calife Hisham ibn Abd al-Malik, qui fut ravi d'apprendre la nouvelle[9],[10],[11].

Notes et références modifier

  1. a et b J. F. P. Hopkins, « Ibn Khaldūn: Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique septentrionale. Traduite de l'arabe par le Baron de Slane. Nouvelle édition publiée sous la direction de Paul Casanova. Tome quatrième … publié par Henri Pérès. [iii], 628 pp. Paris: Paul Geuthner, 1956. », Bulletin of the School of Oriental and African Studies, vol. 22, no 2,‎ , p. 363 (ISSN 0041-977X et 1474-0699, DOI 10.1017/s0041977x00069184, lire en ligne, consulté le )
  2. a b et c Fournel, Henri (1857) Étude sur la conquête de l'Afrique par les Arabes, Paris, Impermerie Imperiale, p.79.
  3. Khalid Yahya Blankinship, The end of the jihâd state : the reign of Hishām ibn ʻAbd al-Malik and the collapse of the Umayyads, (ISBN 0-7914-1827-8, 978-0-7914-1827-7 et 0-7914-1828-6, OCLC 28505236, lire en ligne)
  4. Al-Nuwayri, p. 33
  5. (en) Khalid Yahya Blankinship, The End of the Jihâd State: The Reign of Hishām Ibn ʿAbd al-Malik and the Collapse of the Umayyads, State University of New York Press, , 217 p. (ISBN 978-0-7914-9683-1, lire en ligne)
  6. Al-Nuwayri, p. 33-3
  7. Ahmad ibn Khalid an-Nasiri, al-Istiqsa li-Akhbar duwal al-Maghrib al-Aqsa Vol I, p. 169 [1]
  8. Ibn Idhari, Kitāb al-bayān al-mughrib fī akhbār al-Andalus wa-al-Maghrib, Vol I, p.89 [2]
  9. Al-Nuwayri, p. 34
  10. an-Nasiri, p. 170
  11. Ibn 'Idhari, p. 90