Basilique Sainte-Crispine

basilique à Tebessa en Algérie
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La basilique Sainte-Crispine de Tébessa, est une église chrétienne du IVe siècle. Elle est bâtie sur des souterrains qui servirent de cimetière en particulier de Gaudentia. Elle se trouve à une cinquantaine de mètres à l'extérieur de l'enceinte de la ville Theveste et est protégée par un rempart[1]. La première découverte de ces ruines remonte à la période de l’occupation française de l'Algérie en 1944 avec la découverte de tombes, de lieux de culte et d’ouvertures d’aération[2],[3].

Basilique Sainte-Crispine de Tébessa
Image illustrative de l’article Basilique Sainte-Crispine
Les colonnes de l'église.
Localisation
Pays Drapeau de l'Algérie Algérie
Commune Tébessa
Coordonnées 35° 24′ 33″ nord, 8° 07′ 37″ est
Géolocalisation sur la carte : Algérie
(Voir situation sur carte : Algérie)
Basilique Sainte-Crispine de Tébessa
Basilique Sainte-Crispine de Tébessa
Histoire
Époque IVe siècle



Plan du complexe basilical.

Histoire modifier

 
Sainte Crispine (au milieu), mosaïque la "procession des vierges" à la basilique de Ravenne, Italie.

Albert Ballu propose que l'ensemble basilical, semblable à la description faite par Albert Lenoir dans son Architecture monastique, TII de la perpetua restituta de Carthage et y faisait donc le siège des évêques de Tébessa : Lucius cité en 255, Romulus en 349, Urbicus en 411 et Felix en 484 parmi les évêques qui assistèrent à des conciles de Carthage.

Selon l'historien René Cagnat, le site est décrit comme étant l’un des plus beaux spécimens de l’architecture religieuse en Afrique. La basilique fût édifiée en 313 sur le lieu où Crispina (Crispine de Théveste en français), une femme berbère fut décapitée par les Romains. D’après Augustin d'Hippone, c’est lors de la persécution du christianisme de Dioclétien (connue sous la Persécution de Dioclétien), un décret parut en 304 prescrivant à tous les habitants de « sacrifier et faire des libations aux dieux romains », sous peine de mort en cas de refus. Et c'est la cas de Crispine, une femme mariée et mère de plusieurs enfants issue d’une famille sénatoriale. Native de Thagora, aujourd’hui Taoura dans la Wilaya de Souk Ahras, elle fut arrêtée et interrogée par le proconsul Caius Annius Anullinus. Celui-ci lui demanda de sacrifier aux dieux romains. N'ayant dans la cœur que le seul Dieu vivant, elle refusa l'ordre, et le proconsul la condamna à mort par décapitation d'un coup d’épée le 5 décembre 304[4].

Description modifier

L'entrée se fait par un portail donnant sur la rue Sbiki Mohamed, puis par une allée où à droite se trouve l'église dont l'accès se fait par une volée de marches. Sur la gauche se déploie un ensemble de jardins qui sont séparés par une déambulatoire en croix. En continuant l'allée se trouve sur la gauche l'hostellerie et l'autre côté de l'allée un complexe de chambres ou d'habitations qui sont accolés au mur extérieur et de l'église. Il délimite une vaste cour. Un ajout tardif voit l'ajout de bâtisses qui prennent sur la cour, elle recèle aussi un puits.

Le long du mur sud de l'église et dans l'espace allant jusqu'au rempart se trouve la maison du Trifolium et une chapelle à Gabinilla, cette dernière étant en dessous du niveau de l'église. Celia Domitia Gabinilla vixit et regnavit annis XXXVIII et l'inscription en mosaïque relevée dans la chapelle.

 
Trifolium.

En 1944, des fouilles mirent au jour la crypte de Gaudentia située sous les jardins, l'Arcosolium avait deux tombeaux.

L'église modifier

Elle est bâtie en hauteur par rapport au terrain, on y accède par une volée de marches depuis l'allée principale. Elle fait quarante-six mètres par vingt-deux. Un grand porche s'ouvre après un narthex et donne sur un atrium qui fait toute la largeur du bâtiment. Atrium qui possède une colonnade double alternant piliers carrés et cylindriques et un point d'eau en son centre. Dans cet atrium furent aussi découverts des pierres de réemploi, mur et colonnes de monuments romains. La nef à onze arches et deux bas-côtés et un maître autel légèrement surélevé. Elle se finit par un presbyterium en cul de four et deux salles rectangulaires. Les colonnes de la nef sont cylindriques alors que celles des bas-côtés sont à base carrée. Elle est entourée au nord et à l'est par des habitations dans une cour plus basse et au sud par un baptistère, un trifolium et une chapelle. Dans cella trichora fut trouvé en 1868 un sarcophage de marbre dont un face portait trois figures grossièrement sculpté et le couvercle l'inscription Constatinum, l'abside nord avait une mosaïque dite à l'enfant. Une salle avec quatre tombes se trouve au sud du baptistère et donnant dans le trifolium, les tombes avaient un dallage en mosaïque qui les recouvraient[5].

Galerie d'images modifier

Notes et références modifier

  1. « Tébessa : La basilique Sainte-Crispine, un trésor archéologique », sur elmoudjahid.com, (consulté le )
  2. Anan Benzema, « Tébessa : mise en valeur des hécatompiles de la Basilique Sainte-Crispina pour favoriser le tourisme culturel », sur dzairscoop.com (consulté le )
  3. Amale Hoummati, « Archéologie : Les hécatompyles de la basilique Sainte Crispine feront partie du circuit touristique de la wilaya de Tebessa », sur dzairworld.com, (consulté le )
  4. Lakehal Samir, « L'histoire d'une femme martyrisée - BASILIQUE SAINTE CRISPINE, VESTIGE À TEBESSA », sur djazairess.com, (consulté le )
  5. « Basilique Sainte-Crispine Tébessa – Theveste », sur leguidetouristique.com (consulté le ).

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Alexis Truillot : Autour de la basilique de Tebessa in : "Recueil des notices et mémoires de la Société archéologique du département de Constantine", Vol. LXII, Fasc. II, pp. 115-201, 10 pl.
  • Noël Duval, « Études d'architecture chrétienne nord-africaine », Mélanges de l'École française de Rome. Antiquité, vol. 84, n°84-2, 1972, p. 1071-1172 (lire en ligne)   : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
  • Yann Le Bohec, Histoire de l'Afrique romaine, éd. Picard, Paris, 2005 (ISBN 2-7084-0751-1)  
  • André Laronde et Jean-Claude Golvin, L'Afrique antique, éd. Taillandier, Paris, 2001 (ISBN 2-235-02313-4)  
  • Claude Briand-Ponsart et Christophe Hugoniot, L'Afrique romaine. De l'Atlantique à la Tripolitaine. 146 av. J.-C. - 533 apr. J.-C., éd. Armand Colin, Paris, 2005 (ISBN 2-200-26838-6)
  • Paul Corbier et Marc Griesheimer, L'Afrique romaine. 146 av. J.-C. - 439 apr. J.-C., éd. Ellipses, Paris, 2005 (ISBN 2-7298-2441-3)  

Articles connexes modifier