Barrage de Castillon

barrage en France

Le barrage de Castillon ou barrage de Castillon-Demandolx est situé dans le département français des Alpes-de-Haute-Provence près de Castellane. La retenue du barrage forme un lac de 150 millions de mètres cubes, le lac de Castillon.

Barrage de Castillon
Géographie
Pays
Région
Département
Communes
Coordonnées
Cours d'eau
Objectifs et impacts
Vocation
Propriétaire
Date du début des travaux
1928 à 1932 (première phase)
Date de la fin des travaux
1942 à 1948 (seconde phase)
Date de mise en service
1948
Barrage
Type
Voûte mince en béton vibré à parement amont vertical
Hauteur
(lit de rivière)
95 m
Hauteur
(fondation)
100 m
Longueur
200 m
Épaisseur en crête
m
Épaisseur à la base
16,8 m
Réservoir
Nom
Altitude
879 m
Volume
149 millions de
Superficie
85 km²
Longueur
10 kmVoir et modifier les données sur Wikidata
Centrale(s) hydroélectrique(s)
Débit d'équipement
947 m³/s
Puissance installée
60 MW
Production annuelle
80 GWh

Source
Boniface[2] ; Préfecture[3]
Localisation sur la carte des Alpes-de-Haute-Provence
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Localisation sur la carte de France
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Il est situé dans le resserrement naturel de la colline du Cheiron avec le Verdon qui passe au milieu. Le barrage, implanté sur de la roche calcaire, fait 95 m de haut et 200 m de large en crête, avec un débit d'évacuation des crues de 1 200 m3/s et un débit de vidange de 500 m3/s. La centrale électrique peut produire annuellement une énergie de 80 GWh, ce qui correspond à une puissance moyenne annuelle de 9 MW.

Géographie modifier

Situé près de Castellane et à 5 km en amont du barrage de Chaudanne, formant le lac de Chaudanne, l'étendue d'eau prend la forme de la vallée du Verdon sur 8 km. Les communes de Saint-Julien-du-Verdon et Saint-André-les-Alpes profitent de l'attraction touristique sur le lac.

 
Lac de Castillon (partie sud) vu de la Colle.

Histoire modifier

Projets modifier

Le premier projet pour la construction de barrage-réservoir à Castillon date de 1895[4]. D’autres études des années 1900 prévoient avec deux lacs de part et d'autre de Castellane, Carejuan en aval (avec une retenue de 400 millions de m3) et Castillon en amont (avec une retenue dix fois moindre), le premier étant prioritaire[5]. Seuls des travaux préliminaires furent réalisés.

Construction modifier

La Société hydroélectrique du Verdon (SHEV) obtient la concession pour le barrage de Castillon en 1928, en même temps que celle pour celui de Chaudanne[6]. Elle bénéficie pour la construction du barrage des réparations dues par l'Allemagne au lendemain de la Grande Guerre et confie les travaux à la société Verdonbau. Celle-ci emploie environ 1 200 ouvriers, dont de très nombreux Allemands[7],[8] et fait venir tout son matériel d'Allemagne. La première pierre est posée en 1929.

À la suite de la faillite en 1932 de la Société hydroélectrique du Verdon (SHEV), les travaux sont interrompus et le chantier surveillé par un gardien allemand[8].

En 1936, la partie déjà édifiée du barrage est atteinte par un incendie, peut-être criminel[7],[8], qui détruit les concasseurs destinés à la production de graviers pour le béton du barrage. L’enquête ne donne rien : les différentes hypothèses, sabotage, escroquerie aux assurances, ne peuvent être départagées[8].

La concession est reprise en 1938 par le concurrent de la SHEV, l’Énergie électrique du littoral méditerranéen (EELM)[6]. Elle ne reprend les travaux qu'en 1941, après le vote d'une loi accordant des crédits publics[6], mais avec une soixantaine d’ouvriers seulement[9],[8].

En , le chantier de construction redémarre rapidement, avec 2 200 ouvriers dont 800 prisonniers de guerre allemands. La construction n’est pas ralentie significativement par les sabotages du , et le barrage est mis en service l’année suivante[8].

Le cimetière de Castillon a été déplacé rive gauche du lac, l’Aire des Saints, avec une quinzaine de tombes et le monument aux morts 1914-1918. Une chapelle y a été construite[10].

Terminé en 1948, après 20 ans de péripéties, le barrage de Castillon a formé son lac d'un volume de 150 millions de mètres cubes[8] (500 ha). Le village de Castillon a été englouti sous le lac. L'ancienne RN 202 a aussi été recouverte par la retenue. Lorsque le niveau de l'eau baisse, on peut voir l'ancien pont Julien.

Cadran solaire modifier

Le est inauguré un cadran solaire conçu et calculé par Denis Savoie et Roland Lehoucq et dont les lignes horaires sont tracées sur la voûte du barrage. Couvrant une surface d'environ 13 000 mètres carrés, il s'agit du plus grand cadran solaire du monde. Ce projet, réalisé sous l'égide d'EDF, s'inscrit dans le cadre de l'année mondiale de l'astronomie qui célèbre le 400e anniversaire des premières observations du ciel avec une lunette astronomique par Galilée.

Comme tout cadran solaire, celui de Castillon indique l'heure grâce à une ombre projetée. Contrairement à l'habitude, cette ombre n'est pas celle d'un style, mais celle de la corniche en surplomb qui couronne le barrage. Celle-ci projette une ombre courbe déterminée par le profil de la corniche et par la forme de la voûte du barrage. La lecture de l'heure se fait de la façon suivante : il est, par exemple, h au soleil quand l'ombre de la corniche est tangente à la ligne horaire correspondante. En été, ce cadran peut indiquer l'heure de h à 18 h (heure solaire)[11].

Lac de retenue modifier

Le lac de Castillon est le lac artificiel formé par le barrage de Castillon. Il contient 150 millions de m3 (8 km, 500 ha) dont 85 millions sont réservés à l'agriculture.

Activités modifier

Les différentes activités liées au lac sont :

Notes et références modifier

  1. « Carte IGN classique » sur Géoportail.
  2. Maurice Boniface, op. cit., p 212 (capacité et production)
  3. Préfecture des Alpes-de-Haute-Provence, Plan particulier d'intervention des barrages de Castillon et Chaudanne, version du 4 juillet 2012, p. 10 et 12
  4. Allain Collomp, La découverte des gorges du Verdon : histoire du tourisme et des travaux hydrauliques, Édisud, 2002, (ISBN 2-7449-0322-1), p. 30
  5. « Les barrages sur le Verdon à proximité de Castellane », Castellane, Chroniques de Haute-Provence, no 294 (2e semestre 1982), 4e journée d'études de la Société scientifique et littéraire, , p. 209
  6. a b et c Maurice Boniface, p. 211
  7. a et b Allain Collomp, op. cit., p. 119.
  8. a b c d e f et g Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, « Un coup de la "cinquième colonne" ? », Conseil général des Alpes-de-Haute-Provence, no 121, février 2014, p. 18.
  9. Allain Collomp, op. cit., p. 95.
  10. notice de la Base Mérimée, consultée le 29 octobre 2008
  11. Cadrans-solaires.fr, « Le cadran du barrage de Castillon : Le plus grand cadran solaire du monde », sur cadrans-solaires.fr, (consulté le ).
  12. « Barrage de Castillon »
  13. « Marine : l’apprentissage de la discrétion dans les Alpes », sur Var-Matin, (consulté le )

Voir aussi modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie modifier

  • « Les barrages sur le Verdon à proximité de Castellane », dans Chroniques de Haute-Provence, no 294 (2e semestre 1982), 4e journée d'études de la Société scientifique et littéraire, , p. 209-212
  • Le lac de Castillon du Verdon

Liens externes modifier

Vidéo externe
  Comment lire l'heure sur "le plus grand cadran solaire du monde" sur le compte YouTube de la Commission des cadrans solaires de la Société astronomique de France