Baltasar Lobo

sculpteur espagnol

Baltasar Lobo, né le à Cerecinos de Campos (près de Zamora, en Castille) et mort le (à 83 ans) à Paris, est un sculpteur espagnol de la nouvelle École de Paris.

Baltasar Lobo
Naissance

Cerecinos de Campos (près de Zamora), Espagne
Décès
(à 83 ans)
Paris, France
Sépulture
Nationalité
Activité
Lieux de travail
Mouvement
Fratrie
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Distinction
Baltasar Lobo, Mère et enfant, Madrid (décembre 2008)

Biographie modifier

 
Baltasar Lobo, Madrid (décembre 2008)

Son grand-père étant tailleur de pierres[1], dès l'enfance Baltasar Lobo Casuero apprend dans la menuiserie de son père à travailler le bois[1]. En 1922 il entre comme apprenti dans l'atelier du sculpteur Ramón Núñez à Valladolid où il réalise des sculptures de saints en bois[1] pour les processions. Grâce à une bourse il poursuit sa formation à partir de 1927 à l'École des Beaux-arts de Madrid, qu'il considère comme un « cimetière » et qu'il quitte au bout de trois mois[1]. Son père vient alors le rejoindre à Madrid tandis qu'il travaille au cimetière en réalisant reliefs et têtes[1], et qu'il suit les cours du soir de l'École des arts et métiers, se spécialisant dans la taille directe du bois et du marbre. Il découvre alors les œuvres de Picasso, Dali, Miró et Gargallo. En 1934 son épouse Mercedes Comaposada Guillén, Lucía Sánchez Saornil et Amparo Poch y Gascón fondent la revue de l'organisation féminine libertaire[2] Mujeres Libres à laquelle il collabore comme maquettiste et illustrateur.

Participant à la Guerre d'Espagne dans le camp des républicains, son père tué par un obus tandis qu'il creusait des tranchées autour de Madrid[1] et la plus grande part de ses œuvres se trouvant détruite lors de bombardements, Lobo fuit en 1939 le franquisme avec des survivants de l'armée de Catalogne, sa femme partant dans le convoi des femmes. Échappé du camp d'Argelès, dormant sous les ponts de Perpignan, il réussit à la retrouver dans un camp en Ardèche[1].

 
Maternité (1953), Université centrale du Venezuela, Caracas

Quand Lobo arrive à Paris, il dort à nouveau sous les ponts et à la gare Saint-Lazare[1], rejoint par sa femme, malade. Il va voir Picasso, qui n'est pas chez lui, lui laisse un carton de dessins, revient le lendemain[1] et bénéficie de son aide généreuse et amicale. Il peut alors s'installer dans l'atelier que quitte Naum Gabo, se liant en 1939 avec Henri Laurens et travaillant quelques années dans son jardin les marbres qu'il en reçoit[1]. Durant la guerre il est durant trois mois paysan à Orléans[1] puis rejoint son appartement sous les toits, au 23 rue des Volontaires[1].

La figuration de Lobo se simplifie alors, dans l'esprit des œuvres de Constantin Brâncuși, Jean Arp, Henry Moore. Elle développe un caractère archaïque et ne cesse par la suite d'accentuer sa non-figuration, autour des thèmes du nu féminin, des Maternités et des Baigneuses, inspirées des dessins faits, dans une tour au-dessus des « Flots bleus »[1], au cours de ses séjours vers 1945-1946 à La Ciotat où de nombreux espagnols, travaillent au chantier naval, anciens mineurs de Rio Tinto ou pêcheurs de haute mer de Cadix[3]. Il fait la connaissance de Brâncuși et des peintres espagnols Tàpies, Parra, Xavier Oriach, Pelayo, Palazuelo.

Baltasar Lobo expose dans les années 1950 et les années 1960 à la Galerie Villand et Galanis (1957, 1962, 1964, 1966) auprès des peintres Chastel, Estève, Gischia, Jacques Lagrange. Une exposition rétrospective de son œuvre est présentée en 1960 au Musée d'art moderne de Madrid. Par la suite Lobo est nommé en 1981 officier des Arts et Lettres en France et reçoit en 1984 le Prix national des Arts plastiques en Espagne[4].

Lobo a réalisé en 1948 à Annecy un monument Aux espagnols morts pour la liberté, en 1953 une Maternité en bronze pour la cité universitaire de Caracas et en 1983 à Zamora un Hommage au poète León Felipe. On lui doit des illustrations pour « Platero et moi » de Juan Ramón Jiménez.

Lobo est enterré au Cimetière du Montparnasse où l'une de ses sculptures est placée sur sa tombe (division 8, section 8). Un « Musée Baltasar Lobo » présente à Zamora un ensemble de son œuvre (33 sculptures, 18 dessins et de nombreux documents).

Prix et reconnaissance modifier

  • Prix André Susse de Sculpture (1958)
  • Prix Jacques Lenchener (1974)
  • Prix National des Arts Plastiques d'Espagne (1984)
  • Prix Officiel des Arts et des Lettres de France (1984)
  • Prix de Castilla y León des Arts (1985)
  • Ordre Andrés Bello du Gouvernement du Venezuela (1989)
  • Médaille d'Or Susse Frères Fondeur

Musées modifier

 
Musée Baltasar Lobo à Zamora en 2009

Lieux publics modifier

 
Hommage au poète Leon Felipe, 1984, parc Leon Felipe, Zamora
  • Mère et Enfant (1947) : Fuente de la Plaza, Zamora; Jardin André Malraux, Saint-Germain-en-Laye; Parc de la Ville, Luxembourg; Place Communale de Fallanden, Zurich ; Paris 8e, angle de la rue du Faubourg-Saint-Honoré et de la rue Berryer
  • Maternité (1953) : Cité universitaire, Caracas
  • L'Éveil (1956), Maternité Concepción Palacios, Caracas, Venezuela.
  • Un (1961), Jardin des Floralies, Paris
  • L'enfant qui marche (1962), école maternelle Eva Salmon, Vitry[5]
  • Stella (1968), Lycée de garçons, Quimper
  • Obélisque, Lycée Technique, Dijon
  • Femme nue assise, Prud'homie, Martigues
  • À l'Air Libre (1980), Parc municipal, Francfort-sur-le-Main
  • Le Levant (1987), Paseo José María Vargas, Caracas
  • Hommage au poète Leon Felipe, (1984), parc Leon Felipe, Zamora
  • Aux Espagnols morts pour la Liberté dans les rangs de l'Armée française et la Résistance (1940 - 1945), Annecy

Illustration modifier

  • Reyna Rivas, Dialogos con la piedra, 23 gravures sur bois de Baltasar Lobo, Paris, éditions Galanis, 1961.
 
Tombe de Baltasar Lobo au Cimetière du Montparnasse

Notes et références modifier

  1. a b c d e f g h i j k l et m Hélène Parmelin, Lobo, sculptures 1962-1964, Galerie Villand et Galanis, Paris, 1964.
  2. Mary Nash, Femmes Libres : Espagne, 1936-1939, La pensée sauvage, 1977, lire en ligne.
  3. Hélène Parmelin, Lobo, marbres, pierre, bronzes, « La femme et l'enfant », œuvres de 1946 à 1958, Galerie Villand et Galanis, Paris, 1970.
  4. (es) El País, « El fotógrafo Centelles, los pintores Caballero, Mompó y Genovés, y el escultor Lobo, premios nacionales de Artes Plásticas », sur elpais.com, (consulté le )
  5. Valeurs mutualistes, no 304, novembre 2016, p. 28

Annexes modifier

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Bibliographie modifier

  : Source utilisée pour la rédaction de l’article

  • Michel Seuphor, La sculpture de ce siècle, Éditions du Griffon, Neuchâtel, 1959.
  • Lobo, sculptures 1962-1964, préface de Hélène Parmelin, Galerie Villand et Galanis, Paris, 1964.  
  • Pierres et marbres de Lobo, œuvres de 1966 à 1968, préface de M. S., Galerie Villand et Galanis, Paris, 1968.  
  • Lobo, marbres, pierre, bronzes, « La femme et l'enfant », œuvres de 1946 à 1958, préface de Hélène Parmelin, Galerie Villand et Galanis, Paris, 1970.  
  • Juana Muller, Étienne Hajdu, préface de Joseph-Emile Muller, Baltasar Lobo, Musées de Metz, 1973.  
  • (es) Lobo, galeria Theo, textes de Santiago Amon et Caneja, Madrid, 1970.  
  • Baltasar Lobo, préface de Gaston Diehl, Galerie Nathan, Zurich, 1979.
  • Ionel Jianou, Gérard Xuriguera, Aube Lardera, La sculpture moderne en France, Paris, Arted Éditions d'Art, 1982.
  • Lobo, catalogue raisonné de l’œuvre sculpté, texte de Joseph-Émile Muller, préface de Peter Nathan, avec le catalogue raisonné de l'œuvre sculpté établi par Verena Bollmann-Müller avec la collaboration de l'artiste, La Bibliothèque des arts, Paris, 1985 (192 p.).
  • Baltasar Lobo, Galerie Nathan, Zurich, 1985.
  • (es) Catálogo razonado de esculturas de Baltasar Lobo, présentation de Alejandro Freites, texte de Kosme de Barañano, cronologie commentée de María Luz Cárdenas, coordination et texte explicatif de María Jaume. Deux volumes (466 p.), Madrid, Editorial Turner, 2021. Avec la collaboration de Galeria Freites, Caracas, Venezuela.

Liens externes modifier