Bahr Loubnan (en arabe : بحر لبنان[1] signifie en français : la mer du Liban[2],[3]) est une organisation non gouvernementale à but non lucratif, fondée au Liban en 2002, qui a pour objectif de préserver la biodiversité, de lutter contre la pollution et de promouvoir une gestion durable du littoral et de la mer[4].

Elle est créée par le Président du conseil des ministres libanais Rafiq Hariri[5]. Dès 2012, l'ONG est présidée par Nazek Hariri (en), la veuve de Rafiq Hariri[6].

Village écologique de Naqoura modifier

En 2005, Bahr Loubnan signe un accord de coopération avec la ville de Naqoura qui devient le premier projet de ville écologique au Liban[2],[7],[3],[8]. Une école écologique, la première du genre au Liban, est établie dans ce village par Bahr Loubnan ; l'éclairage repose sur l'énergie solaire, les élèves s'initient à l'agriculture dans un potager bio et pratiquent le tri des déchets[9],[10].

Pollution provoquée par des bombardements israéliens modifier

En 2006, lors de la guerre israélo-libanaise, les bombardements israéliens sur les dépôts de carburant dans la centrale électrique de Jieh (en) provoquent une gigantesque marée noire au Liban (en) ; 13 000 tonnes d'hydrocarbures se déversent alors dans la mer[11]. Avec l'aide de la France et de volontaires, Bahr Loubnan entreprend de nettoyer le littoral libanais[12],[13], après avoir recensé les sites les plus pollués[14]. Bahr Loubnan s'est vu confier le traitement de 34,5 km de côtes entre Jieh et la capitale Beyrouth[15].

Analyses et positions modifier

Usine de traitement des déchets de Saïda modifier

En 2011, Bahr Loubnan critique la gestion par la municipalité de Saïda (importante ville du sud du Liban) de la décharge, une catastrophe écologique vieille d'une quarantaine d'années selon L'Orient-le-Jour ; elle s'oppose au projet de remblayage de la mer, qui détruirait la vie marine[16]. De même en 2015, lors de la crise des ordures au Liban, Bahr Loubnan avec d'autres associations écologistes, notamment Min Ajl Baladi Al Akhdar (« au nom d'un pays vert ») critiquent les nuisances engendrées par l'usine de traitement des déchets de Saïda, la pollution, la privatisation des services[17].

Pour les énergies renouvelables modifier

En 2020, alors que le groupe français Total explore les ressources en gaz sur les côtes libanaises, Bahr Loubnan met en garde contre les risques de pollution que ces ressources vont entraîner et plaide pour le développement des énergies renouvelables, notamment solaire et hydraulique[18].

Notes et références modifier

  1. « Bahr Loubnan | arab.org » (consulté le )
  2. a et b « DÉVELOPPEMENT DURABLE. Un rêve vert au pays du Cèdre », sur Courrier international, (consulté le )
  3. a et b « Naqoura, village pionnier de protection de l'environnement au Liban », sur Globe Reporters, (consulté le )
  4. « Environnement - L’association a signé une convention avec Monaco - Bahr Loubnan, une ONG engagée dans la sensibilisation à la protection des côtes(photos) », sur L'Orient-Le Jour, (consulté le )
  5. Nayla Mégarbané, « Le point sur… Bahr Loubnan », sur Le Commerce du Levant, (consulté le )
  6. (en) Aseel A. Takshe, Irna Van der Molen et Jon C. Lovett, « Examining the Lack of Legal Remedies for Environmental Damage in the 2006 Lebanon-Israel War: Remedies for Environmental Damage », Environmental Policy and Governance, vol. 22, no 1,‎ , p. 27–41 (DOI 10.1002/eet.594, lire en ligne, consulté le )
  7. « NAQOURA SUD LIBAN », sur ecotowns.org (consulté le )
  8. « Un village écologique à Naqoura pour sauver la côte sud », sur L'Orient-Le Jour, (consulté le )
  9. « Liban : la première école publique 100% écolo », sur Franceinfo, (consulté le )
  10. (ar) « مدرسة صديقة للبيئة في لبنان », Al-Quds al-Arabi,‎
  11. Pierre Pinta, Liban: Culture et art de vivre au Pays des Cèdres, Éditions Olizane, (ISBN 978-2-88086-483-5, lire en ligne)
  12. Rosemonde Hatem, « Marée noire : Bahr Loubnane gère 775 000 dollars », sur Commerce du Levant, (consulté le )
  13. Elsarji, Mohamed, «How a local NGO succeeded in cleaning up the Lebanon oil spill, 2006», International Oil Spill Conference Proceedings,(2008/05/01), https://www.researchgate.net/publication/269850530_How_a_local_NGO_succeeded_in_cleaning_up_the_Lebanon_oil_spill_2006
  14. « Bahr Loubnan présente ses conclusions d’un recensement des lieux atteints », sur L'Orient-Le Jour, (consulté le )
  15. Fichaut, Bernard, « Massive use of berm relocation and surfwashing during the 2006 Jyeh oil spill(Lebanon): The accurate response for beaches cleanup », 2008, International Oil Spill Conference Proceedings, https://www.researchgate.net/publication/228616812_Massive_use_of_berm_relocation_and_surfwashing_during_the_2006_Jyeh_oil_spillLebanon_The_accurate_response_for_beaches_cleanup
  16. « Pour une réhabilitation « écologique » du dépotoir de Saïda », sur L'Orient-Le Jour, (consulté le )
  17. Jihad Farah et Éric Verdeil, « Instruments and spaces of waste governance in Lebanon », Géocarrefour [En ligne], 95/1 | 2021, mis en ligne le 23 février 2021, consulté le 30 juin 2023. URL : http://journals.openedition.org/geocarrefour/17699 ; DOI : https://doi.org/10.4000/geocarrefour.17699
  18. « Bahr Loubnan tire la sonnette d’alarme », sur L'Orient-Le Jour, (consulté le )