Bafia

commune du Cameroun

Bafia est une ville du Cameroun située dans la région du Centre, à 120 km au nord de Yaoundé. Bafia est le chef-lieu du département du Mbam-et-Inoubou. Elle compte environ 55 700 habitants. Elle est la troisième plus grande ville de la région du Centre après Yaoundé et Mbalmayo.

Bafia
Bafia
L'hôtel de ville
Administration
Pays Drapeau du Cameroun Cameroun
Région Centre
Département Mbam-et-Inoubou
Démographie
Population 73 147 hab. (2015[1])
Densité 306 hab./km2
Géographie
Coordonnées 4° 45′ 00″ nord, 11° 14′ 00″ est
Altitude 495 m
Superficie 23 890 ha = 238,9 km2
Localisation
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Bafia
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Bafia
Danseuse bafia
Danse Bafia
Kákámba
Flûte à narine


Géographie modifier

La localité de Bafia est desservie par la route nationale 4 (axe Obala-Bafoussam) à 124 km au nord de la capitale Yaoundé, la commune s'étend en rive droite et au sud de la rivière Mbam.

Communes limitrophes de Bafia
Kon-Yambetta Deuk Ngoro
Kiiki   Ombessa
Kiiki Kiiki Ombessa

Histoire modifier

Origine du nom modifier

Les Allemands, pendant la traversée de la région du Mbam, vont s'arrêter dans le haut-plateau de la région que nous appelons aujourd'hui Bafia. Ne sachant pas comment désigner cette magnifique région, ils vont demander à un indigène qui se trouvait par là, revenant d'une partie de chasse, « comment se nomme cette localité ? ». Le chasseur, qui ne comprenait pas la question, pense plutôt que ses hôtes lui demandent son nom. « ufino yamè yo lomo : Bofia Nkano » (« Je me nomme Bofia Nkano »). D'où le nom de Bafia attribué à la localité.

Histoire administrative modifier

Après la mise en place du mandat français sur le Cameroun, la localité de Bafia dépend de la subdivision de Yoko, dans la circonscription de Yaoundé-Yoko instaurée en 1916. Le chef-lieu de subdivision est transféré de Yoko à Bafia par arrêté du 19 mars 1920. La subdivision est érigée en circonscription par arrêté du 26 novembre 1927, constituée des subdivisions de Bafia, de Yoko et d’une partie de celle de N’Dikiniméki. En 1935, la circonscription de Bafia devient la région du M’Bam par arrêté du 8 avril 1935. Elle conserve ses trois subdivisions précédentes[2]. A partir de 1959, la région prend le nom de département du Mbam[3]. Après l'indépendance en 1992, le Mbam est divisé en 2 départements : Mbam-et-Inoubou (Chef-lieu : Bafia) et le Mbam-et-Kim, vaste département au nord de la région Centre.

La commune de plein exercice de Bafia est instaurée en 1961. En 2007, les anciennes communes Urbaine et Rurale de Bafia sont divisées en trois, instaurant l'actuelle commune de Bafia et les communes rurales de Kon-Yambetta et de Kiiki[4].

Population modifier

La population urbaine de Bafia est relevée lors des recensements du Cameroun et connait un accroissement annuel de 2,39 % pendant la période 1987-2005[5]. Lors du recensement de 2005, la commune comptait 55 506 habitants[6], dont 47 471 pour Bafia Ville. En 2015, le plan communal de développement estime la population communale à 73 147 habitants, dont 23 882 pour l'espace urbain.

Évolution démographique
1966 1976 1987 2005 2015
11 00019 12830 59447 47173 147

Administration modifier

Maires de Bafia modifier

Les maires se succèdent à la tête de la municipalité depuis la création de la commune en 1961.

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
2020 « en cours » Marthe Félicité Zintchem À Bodio RDPC Avocate internationale
2007 2013 Ahmed Issa RDPC Professeur de Lycée
2013 2020 Max Abraham Nwatsock RDPC Inspecteur principal des impôts
2007   Ahmed Issa RDPC Professeur de Lycée
2002 2007 Mohamadou Machia RDPC Architecte
1996 2002 MOUGAM à RIBOUEM RDPC Professeur de Lycée
1987 1996 Alphonse MBANGA à DONG RDPC Infirmier principal
1977 1987 Djiberou Machia UNC/RDPC Percepteur du trésor
1975 1977 Pierre MONE MVONDO - Administrateur civil
1971 1975 Aboubakar Mbassa à Zock - Enseignant
03-70 12/70 Marcel MEDJO AKONO - -
1965 1970 Amos Anong - Médecin
06-65 08/65 Luc NKENDJOUO -  
1961 1965 Pierre Kotouo - Administrateur civil, Sénateur

Préfecture de Bafia modifier

La préfecture de Bafia a été érigée en 1961. Elle couvrait l'ex-département du Mbam (actuels départements du Mbam-et-Inoubou et du Mbam-et-Kim). Depuis 1992, Bafia est la capitale du département du Mbam-et-Inoubou.
Bafia accueille également un Sous-Préfet qui administre l'arrondissement de Bafia, une commune couvrant le ressort territorial de cette commune. Toutes les administrations centrales du pays sont représentées dans la ville par des délégués départementaux et des délégués d'arrondissement.

Chefferies traditionnelles modifier

L'arrondissement de Bafia compte deux chefferies traditionnelles de 2e degré reconnues par le ministère de l'administration du territoire et de la décentralisation[8] :

  • Canton Koro
  • Canton Ngam

Villages modifier

Outre Bafia proprement dit, la commune comprend 36 villages dont 4 dans l'espace urbain[6] :

Espace urbain modifier

  • Biaberebe
  • Rimis I
  • Rimis II
  • Rizotse

Autres villages modifier

  • Biabegoura
  • Biabeyakan
  • Biabetom
  • Biabezock
  • Biatsota
  • Bigna I
  • Bigna II
  • Bisseuh
  • Doguem
  • Donenkeng I
  • Donenkeng II
  • Doniribouem
  • Egona I
  • Fatoh I
  • Fatoh II
  • Gah
  • Goufan I
  • Goufan II
  • Lable
  • Ngomo
  • Nloh
  • Nyamsong I
  • Nyamsong II
  • Nyamsong III
  • Nyouka I
  • Nyouka II
  • Ribouati
  • Rigama
  • Rionong
  • Saram
  • Taro
  • Tsekani

Lemamdé modifier

Le groupement Lemandé présent dans le répertoire des villages ne figure pas dans le plan communal de développement en 2015.

Justice modifier

Les tribunaux de première instance et grande instance du département ont leur siège à Bafia. La ville dispose également d'une prison et de la présence des services de police et de gendarmerie. Des notaires, huissiers de justice et avocats disposent d'études dans le centre-ville de Bafia.

Infrastructures modifier

Éducation modifier

 
Lycée Classique et Moderne de Bafia

La ville de Bafia dispose d'un ensemble d'établissements scolaires :

  • l'ENIEG de Bafia (École Normale des Instituteurs de l'Enseignement Général)
  • le lycée classique et moderne de Bafia
  • le lycée bilingue de Bafia
  • le lycée technique de Bafia (Lyteba)
  • le CETIC de Bafia (Collège d'Enseignement Technique Industriel et Commercial)
  • trois collèges d'enseignement secondaire

À ceux-ci, s'ajoutent plusieurs collèges privés et confessionnels, de nombreuses écoles primaires et maternelles publiques et privées.

Santé modifier

L'hôpital de district de Bafia est la principale structure sanitaire de la ville. Il est doté des principales spécialités (médecine générale, pédiatrie, gynécologie, odonto-stomatologie, chirurgie, etc.). Il est appuyé au plan local par plusieurs centres de santé intégrés au niveau de certains quartiers et villages. Les confessions religieuses contribuent également à cette action de santé publique à travers notamment l'hôpital Protestant de Donenkeng (Bafia) dont la renommée s'étend au-delà des limites de la ville et du département du Mbam-et-Inoubou.

 
Freshly Fried Donuts in Bafia 1 - Cameroon

Deux pharmacies privées et les pharmacies des deux principaux hôpitaux permettent un approvisionnement aisé en médicaments essentiels. La ville de Bafia ne compte qu'une morgue installée à l'Hôpital de district. Quelques entreprises de pompes funèbres privées sont installées sur place.

Sports modifier

 
Sport pour tous le dimanche sur la place de l'Indépenance.

Football modifier

Bafia club bénéficie d'un stade à sa mesure: le stade Ayem, du nom d'un ancien préfet qui était un fanatique du football. C'est lui qui prit l'initiative de bâtir un stade et de l'offrir aux clubs de Bafia et de ses environs. Bafia club connut ses années de gloire en première division nationale avec la vedette Philippe Michel Mouthe, puis plus tard Bougoli dans les années 1970.

Volley-ball modifier

Bafia VB Évolution : Club de volley-ball de Bafia

Cadre de vie modifier

 
Vendeuse de piments
 
Scène du marché aux légumes
 
Récolte des ignames dans une ferme locale

La ville de Bafia offre des facilités urbaines élémentaires. Quatre stations services permettent aux habitants de s'approvisionner en carburant et autres consommables pour automobile. Les taxis fonctionnent suivant un service de ramassage. L'on note depuis peu le développement de l'activité de moto-taxi desservant les voies peu accessibles aux voitures et la zone rurale. Les principales artères de la ville sont bitumées. L'éclairage urbain n'est pas convenablement assuré partout.

 
Route Biatsota-Bafia

Un bureau de poste propose tous les services postaux. Les opérateurs de téléphonie fixe et mobile sont également actifs.

Les services bancaires sont exercés par des établissements de microfinance et de transfert d'argent. Plusieurs restaurants opèrent dans la ville et offrent une carte variée dominée par les mets locaux (kepen ki bazi, kidjane, bitosso, etc.) Un hôtel deux étoiles disposant d'une boîte de nuit (discothèque) et plusieurs autres établissements de moindre envergure assurent l'hébergement des visiteurs. De nombreux bistrots et gargotes complètent le tableau.

Par ailleurs, la ville compte des boulangeries, des boutiques et marchés où l'on peut acheter divers produits vivriers et manufacturés.

La télévision nationale (CRTV), le câble et le satellite ainsi que la radiodiffusion (en FM) nationale, internationale (RFI) et locale permettent de rester en contact avec l'actualité internationale.

Transports modifier

Comment se rendre à Bafia ? Bafia n'est joignable que par route. Au départ de Yaoundé, plusieurs compagnies de transport permettent de rallier Bafia par une route goudronnée N4 de 121 kilomètres à partir de la gare routière de Tongolo (nord de Yaoundé).

Au départ de Douala, il convient soit de passer par Yaoundé (360 kilomètres), soit de passer par Bafang et Bangangté ou Bafang et Bafoussam (près de 390 kilomètres environ dans les deux cas). De Douala, des changements de compagnie de transport seront opérés soit à Bafoussam, soit à Bafang.

Le terrain d'aviation de Biamo construit de 1938 à 1941[9], très actif dans les quinze premières années après l'indépendance n'est plus en état de recevoir des monomoteurs, des bimoteurs ou des hélicoptères.

Religion modifier

 
Une mosquée

La liberté de culte est respectée dans la Commune de Bafia où les religions suivantes se côtoient en parfaite harmonie : islam, catholicisme, protestantisme (plusieurs obédiences), animisme. La répartition des fidèles est la suivante [10]:

  • La population est chrétienne à 54 % ;
  • La population est musulmane à 20 % ;
  • La population est animiste à 23 % ;
  • La population est païenne ou adepte à d’autres religions à 1 %.

Diocèse de Bafia modifier

La cathédrale Saint Sébastien de Bafia est le siège du diocèse catholique de Bafia, la circonscription ecclésiastique qui épouse les limites du département du Mbam et qui a à sa tête un évêque qui réside au chef-lieu. Ainsi le nom Bafia devient un déterminatif désignant tous les chrétiens catholiques de la région du Mbam.

Consistoire du Mbam modifier

Cette assemblée réunit tous les pasteurs de la région du Mbam et désigne tous les chrétiens protestants de l’Église presbytérienne camerounaise (EPC) du Mbam et de la province de l’ouest en général.

Consistoire Judée Shalom modifier

Le consistoire Judée Shalom est né de l'éclatement le de l'ancien consistoire Mbam et compte une dizaine de pasteurs et un peu plus de 5 000 chrétiens parsemés dans tous les arrondissements du département du MBAM (Inoubou et KIM). Il a son siège à Kiiki, chef-lieu de l'arrondissement de Kiiki.

Jumelage modifier

Personnalités nées à Bafia modifier

Notes et références modifier

  1. Plan communal de développement, 2015
  2. Archives nationales d'outre-mer, M'Bam, Circonscription (Cameroun), 2 mai 2017
  3. Décret n° 59-138 du 8 août 1959
  4. Décret n°2007/117 du 24 avril 2007
  5. Thomas Brinkhoff, Citypopulation, Bafia, consulté en 2023
  6. a et b Troisième recensement général de la population et de l'habitat (3e RGPH, 2005), Bureau central des recensements et des études de population du Cameroun (BUCREP), 2010.
  7. « Histoire de la Commune de Bafia », sur Osidimbea La Mémoire du Cameroun. Encyclopédie, annuaire. Histoire des organisations (consulté le ).
  8. Ministère de l'administration du territoire Annuaire statistique 2015
  9. Crécence Memoli-Aubry, Le Mbam dans la Seconde Guerre Mondiale, Revue d'Histoire d'Outre-Mer N° 362-363, 2009, p.250
  10. http://cvuc.cm/national/index.php/fr/carte-communale/region-de-lest/112-association/carte-administrative/centre/mbam-et-inobou/501-bafia Site internet CVUC Bafia

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • Benjamin Bidjoh et Lisette Tchomgui, « Marché de Bafia », in Rapport monographique de douze marchés prioritaires du PNDRT Antenne régionale d'Ebolowa, , p. 9-12
  • Dictionnaire des villages du Mbam, ORSTOM, Yaoundé, , 62 p., [lire en ligne]

Articles connexes modifier

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