Un badchen ou badkhn (mot hébreu signifiant bouffon, en yiddish badchen ; pluriel : badchonim) est un comédien juif (poète et improvisateur de chansons), avec des accents savants destinés à divertir les invités, lors des mariages dans les communautés ashkénazes d'Europe de l'est. Aujourd'hui, ils se retrouvent dans tous les pays avec des populations hassidiques, notamment aux États-Unis, exécutant leurs shtick (danse, costumes, jonglerie, bêtises) lors des mariages.

Le badchen était considéré comme un élément à part entière de la fête de mariage, comme de rigueur, à l'instar de l'office du rabbin. Un mariage traditionnel élaboré peut également impliquer un letz (litt. un clown, ici un jongleur ou un musicien) et un marshalik (un maître de cérémonie)[1]

Le badchen doit savoir, à la fois fournir l'énergie pour une fête avant et après la cérémonie elle-même et également il doit faire la transition vers un ton plus sérieux immédiatement avant la cérémonie[1]. À cette fin, sa comédie n'était pas un spectacle de slapstick, mais plutôt verbale avec de nombreuses et complexes références talmudiques et de plaisanteries.

À la suite du Conseil de Vilna, le , un décret a été émis interdisant les réjouissances, y compris la fixation des limitations sur les célébrations de mariage, de boire en public, des danses de feu, des mascarades et les artistes comiques juifs. Le badchen a été exempté de l'arrêté[2].

Quelques célèbres badchonim comprennent, Haïm Menahem (Mendel) Mermelstein (né le à Munkacz et décédé le à New York), considéré comme le père du badchonus moderne et aujourd'hui des artistes interprètes ou exécutants tels Yankel Miller et Yoel Lebowits.

Au XIXe siècle, les « chanteurs Broder » (Brodersänger, d'après Brody en Ukraine) ont commencé comme badchonim, mais se sont vite produits en dehors du cadre des mariages. Ils sont à leur tour généralement considérés comme les précurseurs du théâtre Yiddish.

Lors de la fête juive de Pourim, de nombreux jeunes hommes s'engagent à être badchonim pendant le « jeu de Pourim » (Purimshpiln).

Bibliographie modifier

  • Jean Baumgarten, Les traditions orales des bathonim en langue yiddish, dans Linguistique des langues juives et linguistique générale, éd. Jean Baumgarten et Frank Alvarez-Péreyre, Paris, 2003, p. 349–384.

Notes et références modifier

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Badchen » (voir la liste des auteurs).
  • Traduction de : (en) Cyrus Adler, H. G. Enelow et Joseph Jacobs, « Badhan », dans Jewish Encyclopedia (lire en ligne)
  1. a et b (en) Sol Liptzin, A History of Yiddish Literature, Jonathan David Publishers, Middle Village, NY, 1972, (ISBN 0-8246-0124-6), p. 22-23.
  2. (en) Mel Gordon, « Catastrophe in Ukraine, Comedy Today », Reform Judaism,‎ , p. 50–51

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