Le terme auditeur libre désigne, dans l'enseignement et particulièrement dans le milieu universitaire, une personne qui suit un cursus de formation sans les contraintes ni les droits des étudiants régulièrement inscrits. La personne concernée est admise à suivre les cours, mais n'a généralement ni la possibilité de se présenter aux examens ni de faire valider le diplôme correspondant.

En Belgique modifier

La plupart des universités belges accueillent des auditeurs libres pour un nombre d'heures limité et contre le paiement d'un minerval réduit[1]. Ces cours sont notamment proposés aux jeunes réfugiés désireux de suivre des études supérieures devenues inaccessibles dans leur pays d’origine[2],[3],[4].

Au Canada modifier

Québec modifier

Au Québec, achever avec succès des études libres à l'université rend admissibles aux études universitaires des étudiants qui ne le seraient pas autrement. Par exemple, des étudiants ayant décroché d'un programme collégial de cégep peuvent suivre des études libres pour avoir la possibilité d'entreprendre ensuite un programme universitaire[5].

En France modifier

Cas des écoles normales supérieures modifier

La scolarité dans une École Normale Supérieure est théoriquement réservée, comme pour la plupart des Grandes Écoles, aux étudiants lauréats du concours d'admission, appelés « normaliens ». Cependant, chaque année, les ENS complètent leurs promotions avec des étudiants admis sur dossier d'universités françaises ainsi que d'établissements internationaux. Les élèves admis sur dossier, inscrits au Diplôme de l'ENS tout comme les élèves admis sur concours, ont le titre de normaliens-étudiants. Bénéficiant de la même formation et du même suivi que leurs condisciples, ils ne sont toutefois ni rémunérés ni soumis à l'engagement décennal. D'autres étudiants — français ou étrangers — sont également reçus sur dossier en tant qu'« auditeurs libres ». Ils peuvent passer des diplômes (licence, master) et concours (CAPES, agrégation) à l'ENS, mais sans prétendre au titre des normaliens ni au diplôme de l'ENS qui leur est réservé, ni aux droits et devoirs des élèves fonctionnaires-stagiaires[6]. Enfin, l'on compte bien sûr les étudiants internationaux qui choisissent d'étudier à l'ENS dans le cadre d'une mobilité, pour une durée limitée d'un semestre ou d'un an généralement. Pour ces trois cas de figure, la sélection se fait sur examen de dossier, et éventuellement sur le passage d'une épreuve écrite ou orale.

Certaines figures médiatiques ayant été auditeurs libres dans une ENS essayent parfois d'usurper le titre de normalien-élève, ou présentent leur parcours de manière que les journalistes fassent la confusion entre normalien-élève et normalien-étudiant, comme Idriss Aberkane[7] ou Juan Branco[8].

Cas du Collège de France modifier

Le Collège de France est un établissement dans lequel d'éminents chercheurs délivrent un enseignement de haut niveau pour un public ouvert et sans inscription : en l'absence d'inscription et de diplôme, tous les « élèves » de cette institution sont donc considérés comme auditeurs libres[9].

En Suisse modifier

Les universités romandes accueillent chaque année plusieurs centaines d'étudiants auditeurs libres, parmi lesquels de plus en plus de retraités ou pré-retraités : à l'université de Lausanne, leur nombre a quadruplé en une dizaine d'années[10]. Le statut d'auditeur libre est accessible dès 18 ans et sans limite d'âge[11].

Notes et références modifier

  1. « S'inscrire en auditeur libre à l'université en Belgique », sur Juliette & Victor Magazine, (consulté le ).
  2. S. Ha., « L’UMONS devient la seconde université hospitalière du pays », sur dhnet.be, (consulté le ).
  3. « Initiatives pour les migrants et réfugiés », sur Académie de recherche et d’enseignement supérieur (consulté le ).
  4. « L’enseignement supérieur s’ouvre aux demandeurs d’asile », sur Fedasil, (consulté le ).
  5. UQAM. Bases d'admissibilité 1er cycle. En ligne. Page consultée le 2023-04-28
  6. « Candidatures auditeurs libres », sur histoire.ens.fr.
  7. « Sciences et recherche: le CV dopé d'Idriss Aberkane », sur LExpress.fr, (consulté le )
  8. Pierre Sautreuil, « Sur Wikipédia, les vies rêvées de Juan Branco », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  9. Un nouveau public au Collège de France par Pierre Corvol dans La Lettre du Collège de France, no 29, p. 3-4 du 29 juillet 2010.
  10. « Les universités romandes attirent les étudiants de plus de 60 ans », sur rts.ch, (consulté le ).
  11. Michelle Carrupt, « Suivre un cours à l’université sans être étudiant », sur cmic.ch, (consulté le ).

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