Asterotrygon

genre de poissons

Asterotrygon maloneyi

Asterotrygon est un genre éteint de raies découvert dans la Formation de la Green River datant de l'Éocène dans le Wyoming aux États-Unis. On a découvert plusieurs squelettes complets de jeunes, d'adultes, de mâles et de femelles datant de la fin de l'Éocène inférieur dans la Fossil Butte Member de la formation. L'espèce type, et elle seule, A. maloneyi, a été nommée en 2004 sur la base de ces découvertes.

Un autre genre de raies, Heliobatis, est également trouvé dans la formation. Asterotrygon est une raie primitive étroitement liée à la famille des Urolophidae dont les ancêtres ont probablement pris naissance dans la région Indo-Pacifique. Il vivait dans un lac fossile, un plan d'eau qui existait dans une région montagneuse subtropicale il y a environ 50 Ma (millions d'années).

Description modifier

Asterotrygon avait une forme typique de raie avec un disque plat, arrondi formé de la tête et des nageoires pectorales et une longue queue étroite avec un puissant dard. Il mesurait de 8 centimètres pour le plus petit des jeunes (le spécimen SMMP 83.25) à 65 centimètres pour le plus grand adulte (FMNH 15166).

La forme du disque est plus arrondie que celle des autres raies aujourd'hui éteintes telles que Heliobatis, qui sont de forme plus anguleuse. La surface supérieure du disque est couverte de petits denticules dermiques, chacun avec un petit crochet. Contrairement à Heliobatis et aux raies modernes, il possédait une petite nageoire dorsale en avant de son dard. Alors que la plupart des raies ont un axe cartilagineux unique qui s'étend de l'aiguillon à la base de la queue, Asterotrygon possède des vertèbres indépendantes sur toute la longueur de la queue. La queue est aussi un peu plus épaisse à sa base que celles des autres raies. Des nageoires semblables à de petits replis de la queue sont présents à l'extrémité de la queue. La ceinture puboischiatique, l'élément où s'attachent les nageoires pelviennes, est étroite et en forme d'arche. Comme d'autres raies, Asterotrygon n'a pas de côtes thoraciques mais possède un cartilage autour de la moelle épinière appelé cartilage synarcual thoraco-lombaire[1].

Plusieurs détails du neurocrâne lient Asterotrygon aux raies modernes. Comme chez d'autres raies, les hyomandibules, qui permettent de prolonger la mâchoire vers l'extérieur, sont complètement séparées de la mâchoire inférieure. Chez d'autres poissons cartilagineux, les hyomandibules et la mâchoire inférieure sont fusionnées par le ligament hyomandibulaire de Meckel. Malgré cette perte, Asterotrygon conserve encore un peu de cartilage calcifié dans l'espace où passait le ligament autrefois. Les processus postorbitaires sont larges, plats et en forme d'avant-toit[1].

Classification modifier

Asterotrygon est classé comme un genre de raies primitives au sein du sous-ordre Myliobatoidei. Seul le genre actuel Hexatrygon est considéré plus primitif. Bien que vivant côte à côte, Asterotrygon et Heliobatis ne sont pas étroitement liés. Ils ne sont classés dans aucune famille de raies actuelle, bien qu'une analyse phylogénétique datant de 2004 trouve qu'Heliobatis est étroitement lié à un clade regroupant les Potamotrygonidae et les Dasyatidae. Asterotrygon est plus étroitement apparenté aux Urolophidae et au genre Plesiobatis qui vivent tous deux dans la région Indo-Pacifique. Le cladogramme ci-dessous montre les relations phylogénétiques des Asterotrygon selon Carvalho et al. (2004)[1]

Batoidea 

Rhinobatos



Raja


 Myliobatoidei 

Hexatrygon




Asterotrygon



Plesiobatis


 Urolophidae 

Urolophus



Trygonoptera




 Urotrygonidae 

Urobatis



Urotrygon





Heliobatis



 Potamotrygonidae
 

Paratrygon




Plesiotrygon



Potamotrygon




 Dasyatidae
 

Taeniura



Himantura



Dasyatis



Pteroplatytrygon




Gymnura


 Myliobatidae 

Myliobatis




Aetobatus




Rhinoptera



Mobula













Notes et références modifier

  1. a b et c (en) M.R. Carvalho, J.G. Maisey et L. Grande, « Freshwater stingrays of the Green River Formation of Wyoming (early Eocene), with the description of a new genus and species and an analysis of its phylogenetic relationships (Chondrichthyes, Myliobatiformes) », Bulletin of the American Museum of Natural History, vol. 284,‎ , p. 1-136

Sur les autres projets Wikimedia :