Arnold Lang

naturaliste suisse

Arnold Lang (né à Oftringen en Suisse le et mort à Zurich en Suisse le ) est un biologiste et un zoologiste suisse.

Arnold Lang
Arnold Lang vers 1913.
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Université de Zurich
-
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Archives de l'École polytechnique fédérale de Zurich (en) (CH-001807-7:Hs 154)[1]
UZH Archives (en) (CH-000917-4:PA.029.016)[2]
Archiv für Medizingeschichte, Lehrstuhl Medizingeschichte (d) (CH-001766-2:PN 206)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Biographie modifier

 
Arnold Lang

Arnold Lang, fils d'Adolf Lang[3] et de Rosina Zürcher[4],[5], benjamin des cinq enfants de cette famille de fabricants de textile d'Argovie, est né le 18 juin 1855 à Oftringen en Suisse[6].

Après avoir fréquenté l'école primaire à Oftringen de 1861 à 1867[7], l'école de district à Aarburg de 1870 à 1873[7] et le lycée à Aarau, il entame en 1873, un an avant la Maturité gymnasiale en Suisse, la procédure d'admission à l'Université de Genève pour y étudier la botanique et la zoologie, sur la recommandation du professeur de zoologie Carl Vogt. Profondément impressionné par la lecture de la "Morphologie générale" d'Ernst Haeckel, premier défenseur du darwinisme dans le monde germanophone, il poursuit ses études en 1874 à l'Université d'Iéna[6].

Après un séjour à l'automne 1874 à Hambourg et dans l'île de la mer du Nord de Wangerooge et au printemps 1875 à Nice[7], il obtient son Doctorat en mars 1876 et est habilité en mai de la même année comme professeur de zoologie à l'Université de Berne[6].

De 1878 à 1885, il explore la faune du golfe napolitain basé à la station zoologique de Naples[6] où il se lie d'amitié avec son directeur et fondateur Anton Dohrn[8].

De 1885 à 1889, il travaille avec Ernst Haeckel et Eduard Adolf Strasburger[5] à l'Université d'Iéna et à partir de 1886 il est le premier titulaire de la chaire de zoologie phylogénétique de la fondation Paul von Ritter[6].

Il se marie en 1887 avec Jeanne Mathilde Bacherlin[3] originaire d'Auvernier dans le canton de Neuchâtel[4] dont il aura trois enfants[6], un fils et deux filles[7].

En 1889, il accepte les postes de professeur titulaire de zoologie et d’anatomie comparée et de directeur des collections zoologiques de l’Université de Zurich et de l’École polytechnique fédérale[6],[5]. Arnold Lang a réformé les cours de zoologie en mettant sur pied un laboratoire et des cours pratiques. En tant que recteur de l'université de 1898 à 1900, il a planifié et dirigé la construction de nouveaux bâtiments. Il a également fondé une assurance accident universitaire pour les étudiants, les assistants et les retraités ainsi qu’une caisse pour les veuves et orphelins de professeurs[6].

Il devient membre de la Société royale des sciences d'Uppsala en 1901 et de l’Académie royale des sciences de Suède en 1910[9]. Il était également membre de la Société des médecins et des naturalistes de Iași (Roumanie) et de l'Académie des sciences naturelles de Philadelphie[3]. Il est fait docteur honoris causa de l'École polytechnique fédérale de Zurich et de l'université de Zurich en 1914[4].

Déjà malade du cœur[7], il succombe d'un malaise cardiaque[6],[5] le 30 novembre 1914[6],[5],[10].

Œuvre modifier

Sur le conseil d'Haeckel il traduit en allemand en 1876 la Philosophie Zoologique de Jean-Baptiste de Lamarck (1744-1829), qui, des décennies avant Darwin, avait développé une théorie de l'évolution selon laquelle les êtres vivants transmettaient à leur progéniture des traits acquis individuellement[6].

Sur la base de ses travaux réalisés à Naples, il publie en 1884 sa grande monographie sur les vers marins, Die Polycladen (Polycladida), point culminant de ses travaux de recherche anatomique et embryologique comparative[6]. Il s'est principalement intéressé aux embranchements des Annelida et des Plathelminthes et à la classe des Turbellaria dont il étudie la structure et la fonction du système nerveux[3].

De retour à Iéna, il débute en 1888 la rédaction de l'une de ses autres œuvres majeures, Le traité d'anatomie comparée des invertébrés, qu'il achève à Zurich en 1894 et qu'il traduit en français et en anglais. À partir de 1912, il le publie en collaboration avec de nombreux zoologistes sous une forme élargie avec pour titre le "Manuel des invertébrés". À partir de la fin du XIXe siècle, il se consacre principalement à l'hérédité expérimentale. Il publie en 1914 le premier volume de son ouvrage de référence complet "L'hérédité expérimentale en zoologie depuis 1900", la seconde moitié demeurant un manuscrit inachevé[6].

Les archives universitaires de l'ETH Zurich abritent un vaste dossier sur Arnold Lang comprenant une collection bibliographique, des informations sur sa vie et son travail, des lettres et des dessins originaux[6].

Il fut le directeur de thèse d'Adolf Naef[8] et eut pour étudiants le zoologue suisse Karl Hescheler[5], la biologiste américaine Lilian Vaughan Morgan[11], la biologiste norvégienne Kristine Bonnevie[12], la zoologiste norvégienne Emily Arnesen[13] et le philosophe Heinrich Schmidt[14]

Liste d'ouvrages modifier

  • Lang, A. 1884. Die Polycladen (Seeplanarien) des Golfes von Neapel und der angrenzenden Meeresabschnitte. Fauna und Flora des Golfes von Neaple, Monogr. 11, W. Engelmann, Leipzig, 668 pages. (Atlas, Partie 1, Partie 2)
  • Lang, A. 1888-1894. Lehrbuch der vergleichenden Anatomie der wirbellosen Thiere, 2 Tomes.
  • Lang, A. 1903. Beitrag zu einer Trophocöltheorie.
  • Lang, A. 1914. Die experimentelle Vererbungslehre in der Zoologie seit 1900.

Héritage naturaliste modifier

Au cours de ses travaux sur les Plathelminthes, Arnold Lang a décrit et nommé plusieurs ordres, sous-ordres, familles, genres et espèces de vers plats. Il a notamment subdivisé l’ordre des Polycladida en deux sous-ordres, le sous-ordre des Acotylea et le sous-ordre des Cotylea, en se basant sur l’absence ou la présence d’une ventouse derrière le pore génital femelle[15].

 
Prostheceraeus giesbrechtii Lang, 1884
 
Prostheceraeus roseus Lang, 1884

Hommages modifier

Rendant hommage à son travail, certains auteurs ont nommé en son honneur des espèces de vers plats avec l’épithète langi.

Une vésicule située en arrière des organes génitaux des vers plats est appelée vésicule de Lang[21],[15].

Notes et références modifier

Notes modifier

Références modifier

  1. « http://archivdatenbank-online.ethz.ch/hsa/#/content/5e22a8b6f766443b9867ec3668b6f2e0 » (consulté le )
  2. « https://mobile.cmistar.ch/webclients/uzh/#/content/308f2426db4248c88cef0d141a5818c8 »
  3. a b c et d (en) Barbara Charton, A to Z of Marine Scientists : Notable Scientist, New-York, Fact On File, Inc, , 241 p..
  4. a b et c Vincent Ziswiler / FP, « Lang, Arnold » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du ..
  5. a b c d e et f (de) Emil Kuhn-Schnyder, « Arnold Lang (1855 - 1914) », Jahresschrift der Historischen Gesellschaft des Kantons Aargau, vol. 65,‎ , p. 391-397 (DOI 10.5169/seals-62540).
  6. a b c d e f g h i j k l m et n (de) ETH, « Arnold Lang (1855-1914) », sur library.ethz.ch (consulté le )
  7. a b c d et e (de) Karl Hescheler, « Arnold Lang », Vierteljahrsschrift der Naturforschenden Gesellschaft in Zürich, vol. 60,‎ , p. 1-22 (lire en ligne, consulté le )
  8. a et b (en) Olivier Rieppel, Phylogenetic Systematics : Haeckel to Hennig, Boca Raton (Fla.), CRC Press, , 380 p. (ISBN 978-1-4987-5488-0, BNF 45094709, présentation en ligne).
  9. (sv) Th. Westrin, « Lang, Arnold », dans Nordisk familjebok : Uggleupplagan, vol. 15 : Kromat - Ledvätska, (lire en ligne), p. 1125-1126.
  10. (sv) Th. Westrin, E. Fahlstedt et V. Söderberg, Nordisk familjebok : Uggleupplagan, vol. 37 : Supplement. L - Riksdag, (lire en ligne), p. 61.
  11. Katherine Keenan, « Lilian Vaughan Morgan (1870-1952) : Her life and Work », Integrative and Comparative Biology, vol. 23, no 4,‎ , p. 867–876 (DOI 10.1093/icb/23.4.867).
  12. (en) Jon Røyne Kyllingstad, Measuring the Master Race : Physical Anthropology in Norway, 1890-1945, Cambridge, Open Book Publishers, , 276 p. (lire en ligne).
  13. (en) Mary R. S. Creese et Thomas M. Creese, Ladies in the Laboratory II : West European Women in Science, 1800-1900 : a Survey of Their Contributions to Research, Scarecrow Press, , 290 p..
  14. (de) Uwe Hoßfeld, « Haeckels "Eckermann" : Heinrich Schmidt (1874-1935) », dans Matthias Steinbach, Stefan Gerber, „Klassische Universität“ und „akademischen Provinz“ : Die Universität Jena von der Mitte des 19. bis in die 30er Jahre des 20. Jahrhunderts, Iéna, Verlag Dr. Bussert & Stadeler, , p. 270-288.
  15. a et b Mehrez Gammoudi et Saïda Tekaya, « Distribution en Méditerranée Occidentale de quelques Polyclades (Plathelminthes) », Bulletin de la Société zoologique de France, vol. 137, no (1-4),‎ , p. 197-213.
  16. (de) Arnold Lang, « Gastroblasta Raffaelei : Eine durch eine Art unvollständiger Theilung entstehende Medusen-Kolonie », Jenaische Zeitschrift für Naturwissenschaft, vol. 19,‎ , p. 735-763, pls 20-21 (lire en ligne, consulté le )
  17. (de) Arnold Lang, « Untersuchungen vergleichenden Anatomie und Histologie des Nervensystems der Plathelminthen : I. Das Nervensystem der marinen Dendrocoelen », Mittheilungen aus der Zoologischen Station zu Neapel, vol. 1,‎ , p. 459-488 (lire en ligne, consulté le ).
  18. (en) Harold Heath et Ernest A. McGregor, « New polyclads from Monterey Bay, California », Proceedings of the Academy of Natural Sciences of Philadelphia, vol. 64,‎ , p. 455-488 (lire en ligne, consulté le )
  19. David Bergendal, « Quelques observations sur Cryptocelides Loveni Mihi : (Note préliminaire) », Revue biologique du nord de la France, vol. 5,‎ , p. 237-241 (lire en ligne, consulté le ).
  20. (en) A. Faubel, « The Polycladida, Turbellaria : Proposal and establishment of a new system. Part 2. The Cotylea », Mitteilungen aus dem Hamburgischen Zoologischen Museum und Institut, vol. 81,‎ , p. 189-259 [215].
  21. (it) Lodovico Galleni, « Policladi delle coste Toscane - I - Notoplana igiliensis n. sp. nuovo leptoplanide (Polycladida Acotylea) dell' isola del Giglio (I) », Cahiers de Biologie Marine, vol. 15, no 3,‎ , p. 395-402 (DOI 10.21411/CBM.A.9FEA66A6).

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