Arnaque au faux support technique

Une arnaque au faux support technique est un type de fraude dans lequel un escroc prétend offrir un service d’assistance technique légitime. Les victimes contactent les fraudeurs de diverses manières, souvent via de fausses fenêtres ressemblant à des messages d'erreur, du démarchage téléphonique ou via des imitations appartenant aux fraudeurs de sites Web réels. Dans ce type d’arnaque, les fraudeurs utilisent l'ingénierie sociale pour persuader leur victime de la présence de problèmes sur leur ordinateur ou leur appareil mobile, comme une infection par un logiciel malveillant ou une mise à jour à effectuer dans l’urgence, alors que ces problèmes sont inexistants sur l’appareil de la victime. L'escroc persuadera ensuite la victime de payer pour résoudre les « problèmes » fictifs qu'il prétend avoir découverts.

fake tech support scam popup
Exemple de pop-up d'arnaque au faux support technique

Les escroqueries au faux support technique se sont propagées dès 2008. Une étude de 2017 sur ce type de fraude a révélé que, parmi les adresses IP géolocalisées, 85 % pouvaient être attribuées à des appareils en Inde, 7 % aux États-Unis et 3 % au Costa Rica. Les recherches suggèrent que millennials et ceux de génération Z sont les plus exposés à de telles escroqueries ; cependant, les personnes âgées sont plus susceptibles de tomber dans le piège de ces escroqueries et de perdre de l’argent. Les arnaques au faux support technique ont été désignées par Norton comme la principale menace phishing (ou hameçonnage) pour les consommateurs en octobre 2021 ; Microsoft a découvert que 60 % des consommateurs ayant participé à une enquête avaient été exposés à une arnaque au support technique au cours des douze mois précédents. Les réponses aux escroqueries au support technique comprennent des poursuites judiciaires contre les entreprises responsables de la gestion de centres d'appels frauduleux et des escroqueries.

Origine et répartition modifier

Les premières escroqueries au faux support technique ont été enregistrées en 2008[1],[2]. Des escroqueries au support technique ont été observées dans divers pays, notamment aux États-Unis[3], au Canada[4], au Royaume-Uni[1], en Irlande[5], en Australie[6],[7], en Nouvelle-Zélande[8], en Inde[9] et en Afrique du Sud[10].

L’Inde compte des millions d’anglophones qui sont confrontés à relativement peu d’emplois. Ce niveau de chômage élevé constitue une incitation aux emplois d’escroquerie technologique, qui sont souvent bien payés[11]. De plus, les escrocs exploitent les niveaux de chômage en proposant des emplois à des personnes qui cherchent désespérément un emploi[12]. De nombreux escrocs ne réalisent pas qu'ils postulent et sont formés pour des emplois frauduleux dans le support technique[13], mais beaucoup décident de rester après avoir découvert la nature de leur travail, car ils estiment qu'il est trop tard pour quitter leur emploi et changer de carrière[13]. Les fraudeurs sont obligés de choisir entre conserver leur emploi ou perdre leur emploi[12]. Certains escrocs se convainquent qu'ils ciblent des personnes fortunées qui ont de l'argent de côté, ce qui justifie leur vol[13], tandis que d'autres considèrent que leur travail consiste à générer de « l'argent facile »[11],[13].

Modes d’opération modifier

Les fraudeurs s'appuient sur l'ingénierie sociale pour persuader les victimes que leur appareil est infecté par un logiciel malveillant[14],[15]. Les fraudeurs utilisent diverses astuces afin de persuader la victime d'installer un logiciel de bureau à distance, avec lequel le fraudeur peut ensuite prendre le contrôle de l'ordinateur de la victime. Avec cet accès, l'escroc peut alors lancer divers composants et utilitaires Windows (tels que l'Observateur d'événements), installer des utilitaires tiers (tels qu'un logiciel de sécurité malveillant) et effectuer d'autres tâches dans le but de convaincre la victime que l'ordinateur présente des problèmes critiques, auxquels il faut remédier, comme une infection par un virus. Les fraudeurs ciblent diverses personnes, bien que les recherches menées par Microsoft suggèrent que les millennials (définis par Microsoft comme étant âgés de 24 à 37 ans) et les personnes faisant partie de la génération Z (âgées de 18 à 23 ans) sont les plus exposés aux escroqueries au support technique.

La Federal Trade Commission a constaté que les personnes âgées (60 ans et plus), moins formées à l’utilisation de l’outil informatique, sont plus susceptibles de perdre de l'argent à cause des escroqueries liées au support technique[16],[17]. L'escroc incitera la victime à payer afin que les « problèmes » puissent être résolus[1],[18],[19].

Début modifier

 
Une page de modifications récentes d'un site MediaWiki affectée par des fraudeurs du support technique faisant la promotion de fausses « lignes d'assistance »

Les arnaques au faux support technique peuvent commencer de différentes manières. Certaines variantes de l'arnaque sont lancées via des publicités pop-up sur des sites Web infectés ou via le cybersquattage de sites Web connus. La victime voit des fenêtres contextuelles qui ressemblent à des messages d'erreur légitimes tels qu'un écran bleu de la mort[20],[21] et gèlent le navigateur Web de la victime[22],[23]. La fenêtre contextuelle demande à la victime d'appeler les fraudeurs via un numéro de téléphone pour corriger « l'erreur ». Les escroqueries au support technique peuvent également être lancées via des appels téléphoniques. Il s'agit généralement d’appels automatiques qui prétendent être associés à un tiers légitime tel que Microsoft ou Apple[24],[18]. Les escroqueries au support technique peuvent également attirer des victimes en achetant des publicités déguisées sur les principaux moteurs de recherche pour des expressions telles que « support Microsoft ». Les victimes qui cliquent sur ces publicités sont redirigées vers des pages Web incitant à prendre contact avec les fraudeurs[25].

Voir aussi modifier

Références modifier

  1. a b et c (en) Charles Arthur, « Virus phone scam being run from call centres in India », The Guardian,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  2. « The Anatomy of Tech Support Scams » [archive du ], Malwarebytes, (consulté le )
  3. (en) « Indian Call-Center Plot Fooled Americans Into Paying Over $14 Million », The New York Times,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  4. (en) Ryan Flanagan, « 32 arrested at Indian call centre that targeted Canadians », CTV News,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  5. (en) Michelle Hennessy, « Be careful, scammers are still targeting Irish home phone users », TheJournal.ie,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le ).
  6. (en) « Fake Indian call centre attempting to scam Telstra customers », 9news.com.au,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le ).
  7. (en) Patrick Wright, « This new scam cost Julia $100k. Here's how it works - ABC Everyday », Australian Broadcasting Corporation,‎ (lire en ligne [archive], consulté le )
  8. (en) Jolene[ Williams, « Whistle at scam callers say police », The New Zealand Herald,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le ).
  9. Staff writer, « Tech support scam on rise in India », Indian Express, IE Online Media Services,
  10. (en) « This is what a Microsoft tech support scam looks like », MyBroadband,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le ).
  11. a et b (en) « The people behind the tech support scams », Which?, (consulté le )
  12. a et b (en) Snigdha Poonam, « The scammers gaming India's overcrowded job market », The Guardian,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le ).
  13. a b c et d (en) Rajini Vaidyanathan, « Confessions of a call-centre scammer », BBC News,‎ (lire en ligne [archive du 5 janvier, 2022], consulté le ).
  14. « Social Engineering » [archive du ], Malwarebytes (consulté le )
  15. Schrade, « Tech support scams adapt and persist in 2021, per new Microsoft research » [archive du ], Microsoft, (consulté le )
  16. (en) « Older adults hardest hit by tech support scams » [archive du ], Federal Trade Commission, (consulté le )
  17. « Protecting Older Consumers » [archive du ], Federal Trade Commission, (consulté le ), p. 6
  18. a et b Segura, « Tech Support Scams - Help & Resource Page | Malwarebytes Unpacked » [archive du ], Malwarebytes (consulté le )
  19. (en) Weiss, « How Scammers Use Gift Cards to Steal Your Money » [archive du ], AARP, (consulté le )
  20. Harley, « Tech Support Scams: Top of the Pop-Ups » [archive du ], WeLiveSecurity, ESET, (consulté le )
  21. (en) « Do not respond to scam pop-up messages in your web browser » [archive du ], www.communications.gov.au, Department of Communications and the Arts, (consulté le )
  22. Segura, « Tech support scammers abuse bug in HTML5 to freeze computers » [archive du ], Malwarebytes, (consulté le )
  23. Wang, « Tech Support Scam Uses Iframe to Freeze Browsers » [archive du ], Trend Micro, (consulté le )
  24. Brodkin, « Hello, I'm definitely not calling from India. Can I take control of your PC? » [archive du ], Ars Technica, (consulté le )
  25. (en) « How To Spot, Avoid, and Report Tech Support Scams » [archive du ], Federal Trade Commission, (consulté le )

Bibliographie modifier

Liens externes modifier