Arbre de vie

motif culturel et religieux

Les Arbres de vie sont des gravures, peintures, broderies, impressions ou sculptures qui existent depuis le début de l'histoire et semblent symboliser la force de la vie et ses origines, l'importance des racines et le développement de la vie. Ils sont parfois associés à des personnages et/ou à des animaux (oiseaux, mammifères). L'arbre de la connaissance du bien et du mal et le chandelier à 7 branches pourraient en être des variantes, selon certaines interprétations.

Arbre de vie entouré de deux panthères tenant une corne d'abondance, haut-relief sculpté du lapidarium de l'église de Maria Saal, Carinthie, Autriche.

L'Arbre de vie est équivalent, dans les traditions païennes (celtiques, germaniques pré-chrétiennes), à l'archétype très ancien de l'Arbre-Monde. Les rituels du Pilier Djed, en Égypte antique, en sont peut-être un autre avatar[1],[2].

Bible modifier

Livre de la Genèse modifier

L'Arbre de vie (en hébreu ets haHa'yim, עץ החיים) est mentionné au chapitre 2 du Livre de la Genèse, dans le second récit de la Création (Gn 2:9), en même temps que l'arbre de la connaissance du bien et du mal. Tous deux sont distincts l'un de l'autre. Dans ces passages scripturaires, Dieu donne à l'homme, en la personne d'Adam et d'Ève, ce commandement formel : « Tu peux manger de tous les arbres du jardin, mais tu ne mangeras pas de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, car du jour où tu en mangeras, tu mourras certainement. » (Gn 2:17).

Une précision est apportée plus loin : « Maintenant, qu'il n'avance pas sa main et qu'il ne prenne pas aussi de l'Arbre de vie, pour en manger et vivre éternellement. Et le Seigneur Dieu le fit sortir du jardin d'Éden, pour qu'il cultivât la terre d'où il avait été pris. Et il chassa l'homme, et il mit à l'orient du jardin d'Éden les chérubins avec l'épée flamboyante, pour garder le chemin de l'Arbre de vie. » (Gn 3,23-24).

Judaïsme modifier

L'Arbre de vie, dans la tradition juive, est parfois rattaché à la menorah du Temple de Jérusalem.

L’Arbre de Vie, dans la Kabbale, représente symboliquement les lois de l'Univers. Il peut aussi être vu comme le symbole de la création tant du macrocosme (l'Univers) que du microcosme (l'être humain)[3].

Christianisme modifier

 
Identification de l'Arbre de vie et de La Croix du Christ, avec indication des vertus cardinales, dans un manuscrit de l'Apocalypse, v. 1420.

L'Arbre de vie est mentionné dans le Livre de l'Apocalypse en plusieurs passages, notamment « Que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux Églises ! À celui qui vaincra, je lui donnerai à manger de l'Arbre de vie, qui est dans le paradis de Dieu. » (Ap 2,7) ; et : « Heureux ceux qui lavent leurs robes, afin d'avoir droit à l'Arbre de la vie. » (Ap 22,14) ; enfin : « Si quelqu'un retranche des paroles de ce livre prophétique, Dieu lui retranchera sa part de l'Arbre de la vie et de la Cité sainte. » (Ap 22,19).

À partir du Ve siècle, à la suite d'Augustin d'Hippone, la théologie chrétienne a développé, en fonction de ces passages du Livre de la Genèse et de certaines Épîtres de Paul, diverses doctrines liées au dogme du péché originel.

Le christianisme a très tôt assimilé la Croix du Christ avec l'Arbre de vie, car, comme lui, elle redonne la vie, cette fois éternelle, à l'humanité déchue, blessée par le péché originel vécu par Adam et Ève.

Culture celtique modifier

Les celtes d'Irlande ont intégré dans leur iconographie un Arbre de vie gardé par deux dragons, emblème guerrier qui s'est répandu dans toute l'Europe celtique aux IIIe et IVe siècles et associé au dieu Lug[4].

Galerie modifier

Notes et références modifier

  1. Société de l'arbre du Québec, et Dan Thuy, « L'Arbre de Vie », sur Carnet de vie, 2002 et 2011 (consulté le ).
  2. « Le pilier Djed : l’étrange fétiche préhistorique », sur Pharaon, le magazine de l’Égypte éternelle, (consulté le ).
  3. Selon l'Angéologie traditionnelle. Information tirée de l'Angelica Yoga tome 1 par Dr François Bouchard, Denise Fredette pp. 22-27.
  4. Venceslas Kruta, Les Celtes, histoire et dictionnaire, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquin », 2000.

Annexes modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier