Araignée rouge

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araignée rouge
Nom vulgaire ou nom vernaculaire ambigu :
l'appellation « araignée rouge » s'applique en français à plusieurs taxons distincts.
Description de cette image, également commentée ci-après
« Araignées rouges des tombeaux » ou tétranyques

Taxons concernés

Ordinairement, le terme araignée rouge fait référence non à des araignées, mais à des acariens, visibles à l’œil nu, de la famille des Tetranychidae. Pour beaucoup, il désigne en fait collectivement les espèces ravageuses de cette famille capable d'infester plus de 2 300 espèces végétales différentes.

Différentes espèces modifier

Il règne en réalité une véritable confusion dans l'utilisation de ce nom, d'abord en raison de l'ambiguïté araignée-acarien. Si bien que certains préfèrent les nommer « acariens rouges »[1].

Cependant en ce qui concerne la couleur, de nombreuses « araignées rouges » ne sont pas rouges. C'est le cas en particulier de la plus connue d'entre elles, le Tétranyque tisserand (Tetranychus urticae). Il semble que cette appellation ait dans un premier temps concerné une autre espèce ravageuse vraiment rouge, l'« araignée rouge du pommier » (Panonychus ulmi) et qu'elle ait ensuite été appliquée aux autres tétranyques, parmi lesquelles le très commun tétranyque tisserand dont la coloration varie généralement du vert et du jaune au brun. Au sein de l'ensemble des « araignées rouges », on peut donc trouver des « araignées » (ou acariens) « carmin » (Tetranychus cinnabarinus), « jaune » (autre nom usuel du tétranyque tisserand), etc.

D'autres acariens, étrangers à la famille des tétranyques, sont également rouge vif et sont nettement plus visibles parce que plus grands. Ce sont en général des espèces libres (par opposition aux parasites), fréquentes notamment sur les lieux secs et ensoleillés, comme divers Trombidiidae. Il est donc fréquent de les voir aussi nommés « araignées rouges ».

Les leptes, larves des acariens trombidions, aussi connues sous la dénomination d'« aoûtats », peuvent, en été, provoquer de terribles démangeaisons lorsqu'elles se nourrissent du derme dans la peau[2],[3],[4],[5],[6],[7].

Description modifier

Les « araignées rouges » se distinguent par leurs huit pattes et absorbent le contenu des cellules foliaires. Une fois attaqué le limbe des feuilles se décolore et prend un aspect plombé argenté caractéristique. Ces acariens sont très féconds ; la femelle pond de 2 à 10 œufs par jour selon les espèces. À 30 °C, l'incubation se fait en quatre jours contre 22 jours à 15 °C et les nouvelles générations sont capables de pondre de 3 à 10 jours seulement après leur éclosion.

Les « araignées rouges » sont dévorées par de nombreux insectes. Un excès d'insecticides favorise donc leur apparition en faisant disparaître leurs ennemis naturels. Les fumures azotées des engrais, en attendrissant les tissus foliaires des plantes et la potasse, en augmentant la sécrétion des sucres, rendent les plantes très attractives aux « araignées rouges ». Les mauvaises herbes constituent autant de refuges favorables vite transformés en autant de foyers d'infestation[8],[9],[10].

La lutte contre les « araignées rouges » modifier

Il existe de nombreux produits spéciaux « araignées rouges »[11], le plus souvent à base de Dicofol qui agit sur les acariens à tous les stades de leur développement, mais ne doit pas être utilisé moins de 15 jours avant la récolte des fruits.

D'autres préféreront utiliser la lutte écologique comme traitement moins polluant, et même certaines sociétés vendent par correspondance des prédateurs de l'araignée rouge, comme un autre acarien, le Phytoseiulus persimilis, mais aussi un insecte prédateur ailé, la coccinelle ainsi que les petits de la chrysope.

Les « araignées rouges » détestent l'humidité, il est donc conseillé de doucher les feuillages le soir par temps chaud pour éviter les attaques qui sont d'autant plus redoutables lorsque le temps est chaud et sec.

Certains acariens minuscules, les Eriophyes provoquent la formation de galles cornues (érinoses) chez la vigne, le chêne, le tilleul, l'érable, l'aulne... ces pustules sont plus spectaculaires que dangereuses pour la plante et il suffit de ramasser les feuilles atteintes et de les brûler[12],[13],[14],[15],[16].

Notes et références modifier

  1. René de Pont-Jest, L'araignée rouge : Par René de Pont-Jest, G. Paetz, (lire en ligne)
  2. « Comment reconnaître et éliminer les araignées rouges », sur Rustica.fr (consulté le )
  3. « Araignées rouges, le cauchemar du jardinier décrypté », sur Jardins de France (consulté le )
  4. « Araignée rouge : traitement efficace pour vos plantes », sur Jardiner Malin : jardinage et recettes de saison, (consulté le )
  5. Gerbeaud, « Araignée rouge », sur www.gerbeaud.com (consulté le )
  6. « Les araignées rouges | Biobest », sur www.biobestgroup.com (consulté le )
  7. « L’araignée rouge. Comment reconnaître. Traitement efficace. », sur Viticulture et Vignoble ® Guide Complet sur la Viticulture et la Vinification, (consulté le )
  8. « Araignée rouge : les solutions (2021) », sur La référence de l'anti moustique (consulté le )
  9. « jardibiodiv - Araignées rouges (acariens) », sur ephytia.inra.fr (consulté le )
  10. « Les acariens, les araignées rouges », sur auJardin.info (consulté le )
  11. « L'araignée rouge : Comment lutter contre ? Quel traitement ? », sur Binette & Jardin (consulté le )
  12. Jardinier paresseux, « Ne tuez pas les acariens rouges! », sur Jardinier paresseux, (consulté le )
  13. « L'araignée rouge : Lutte, traitement et remède biologique - M6 Deco.fr », sur www.deco.fr (consulté le )
  14. « Araignées rouges au jardin : les 9 astuces pour s'en débarrasser », sur Mon Jardin & ma maison, (consulté le )
  15. la rédaction de Futura, « Comment lutter contre l'araignée rouge de manière écologique ? », sur Futura (consulté le )
  16. « Araignée rouge : identification et traitement - Promesse de Fleurs », sur www.promessedefleurs.com (consulté le )

Bibliographie modifier

  • G. Fauvel, B. Bourgouin, G. Perron et J. Rouzet, « Importance de la colonisation des vergers de pommier et pêcher du sud de la France par Neoseiulus californicus (Mc Gregor) et conséquences pour la lutte biologique contre l'araignée rouge Panonychus ulmi (Koch) (Acari : Phytoseiidae, Tetranychidae) », Annales - ANPP, vol. 2-3,‎ , p. 587 (lire en ligne, consulté le )
  • Jean Gutierrez, « Contribution à l'étude morphologique et biologique de Tetranychus neocaledonicus André 1933 (Acarien-Tetranychidae), Araignée rouge du cotonnier à Madagascar », Coton et Fibres Tropicales, vol. 22, no 2,‎ , p. 183–195 (ISSN 0010-9711, lire en ligne, consulté le )