Appoigny

commune française du département de l'Yonne

Appoigny
Appoigny
Mairie d'Appoigny.
Blason de Appoigny
Héraldique
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Yonne
Arrondissement Auxerre
Intercommunalité Communauté d'agglomération de l'Auxerrois
Maire
Mandat
Magloire Siopathis
2020-2026
Code postal 89380
Code commune 89013
Démographie
Gentilé Époniens
Population
municipale
3 170 hab. (2021 en augmentation de 0,51 % par rapport à 2015)
Densité 144 hab./km2
Géographie
Coordonnées 47° 52′ 41″ nord, 3° 31′ 44″ est
Altitude Min. 82 m
Max. 201 m
Superficie 22,09 km2
Type Commune rurale
Unité urbaine Appoigny
(ville isolée)
Aire d'attraction Auxerre
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton d'Auxerre-2
Législatives Première circonscription
Localisation
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Appoigny
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Appoigny
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Appoigny

Appoigny est une commune française située dans le département de l'Yonne, en région Bourgogne-Franche-Comté.

Géographie modifier

Localisation modifier

Appoigny est située à 10 km au nord - nord-ouest d'Auxerre, chef-lieu du département.

Communes limitrophes modifier

  Chichery  
Branches N Gurgy
O    Appoigny    E
S
Charbuy Perrigny Monéteau
 
Carte de la commune d'Appoigny et des proches communes.

Climat modifier

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[1]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Lorraine, plateau de Langres, Morvan, caractérisée par un hiver rude (1,5 °C), des vents modérés et des brouillards fréquents en automne et hiver[2].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,7 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,8 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 708 mm, avec 11,2 jours de précipitations en janvier et 7,7 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Aillant », sur la commune de Montholon à 13 km à vol d'oiseau[3], est de 11,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 727,4 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 42,7 °C, atteinte le ; la température minimale est de −23,5 °C, atteinte le [Note 1],[4],[5].

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[6]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].

Urbanisme modifier

Typologie modifier

Appoigny est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[8],[9],[10].

Elle appartient à l'unité urbaine d'Appoigny, une unité urbaine monocommunale[11] de 3 167 habitants en 2017, constituant une ville isolée[12],[13].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Auxerre, dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 104 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[14],[15].

Occupation des sols modifier

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (45,7 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (45,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (43,9 %), terres arables (25,6 %), zones agricoles hétérogènes (13 %), zones urbanisées (8,6 %), prairies (3,7 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (3,3 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (1,8 %)[16]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

 
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie modifier

Eponiacus, qui est à l’origine du vocable Appoigny, vient du nom de la villa gallo-romaine d’un fidèle de la déesse Épona. La villa devint, au fil du temps, le domaine des parents de saint Germain d'Auxerre : Rusticus et Germanilla ; à cette époque elle est appelée Espougny[17]. En 1655 c'est Espuigney[18].

Histoire modifier

Par sa situation à la limite de la Bourgogne et de la Champagne, traversé par une importante voie romaine, Appoigny connut depuis ses origines l'existence mouvementée des cités de passage. Les Huns, les Francs, les Normands…, pillèrent le village à chacune de leurs « visites »[19].

Léguées à l'église d'Auxerre par saint Germain évêque d'Auxerre, les terres demeurèrent la propriété des évêques d'Auxerre de 448 à la Révolution française. En 596, le règlement de saint Aunaire, 18e évêque d'Auxerre (572-605), inclut Appoigny (Eppoigny) dans les trente principales paroisses du diocèse qu'ils soumet à un rota de prières[20].

Résidence habituelle des évêques d’Auxerre[21], le château de Régennes, détruit à différentes reprises, fut chaque fois rebâti somptueusement, une dernière fois par l’architecte d’Aviler (XVIIIe siècle).

Fin 1076 ou début 1077, Robert de Nevers (50e év. 1076-1084) repousse les Sénonais hors d'Appoigny, leur enlève leurs prisonniers et fait bâtir à Régennes une première forteresse. Son successeur Humbaud (51e év. 1087-1114) remet en état Appoigny qu'il fait aussi fortifier[22]. Hugues de Noyers (XIIe siècle)[23],[19] et Guy de Mello (XIIIe siècle)[24] firent fortifier le site de Régennes, entouré par une boucle de l'Yonne (il est vendu en 1791 et totalement rasé à cette époque[25]).

Guillaume de Seignelay (XIIIe siècle) fit construire l’actuelle collégiale.

Au cours de son voyage à Reims en 1429, Jeanne d'Arc traversa l'Yonne au « gué de la Pucelle » (aujourd'hui parc communal).

L’activité agricole d’Appoigny était diversifiée et fournissait à la région céréales, vigne, fruits et légumes en abondance. La terre y était particulièrement fertile et le climat favorable, si bien qu’Appoigny fut considéré comme « le jardin d’Auxerre »[26].

En 1991, Claude Dunand, né le 3 décembre 1933 à Blois, est condamné à perpétuité pour proxénétisme et actes de barbarie, après la découverte en 1984 de deux jeunes filles séquestrées dans son pavillon d’Appoigny et torturées par plusieurs personnes extérieures. L’enquête n’a permis de découvrir qu'une seule autre victime et peu de clients ont été poursuivis[27]. Il est libéré en 2001[28]. Il meurt le 29 juillet 2021 à Mulhouse[29].

En 2008, Unilever ferme l'usine Amora-Maille d'Appoigny[30].

Politique et administration modifier

Appoigny fait partie de l'agglomération d'Auxerre, c'est une commune membre de la communauté de l'Auxerrois.

Tendances politiques et résultats modifier

Liste des maires modifier

Liste des maires depuis la Libération
Période Identité Étiquette Qualité
mai 1945 octobre 1947 Edmond Martial    
octobre 1947 mai 1953 Léon Guyot    
mai 1953 octobre 1977 Jules Voitier SFIO Ancien directeur de l'ERGM de Chemilly-sur-Yonne
mars 1977 mars 1989 Jean Masse PS  
mars 1989 mars 2008 Jacques Paclin DVD  
mars 2008[32] 2020 Alain Staub DVD Cadre[33]
1er vice-président de la CA de l'Auxerrois (2014 → )
2020 En cours Magloire Siopathis DVD Directeur régional des lycées en Normandie, conseiller départemental depuis 2021

Jumelages modifier

Appoigny est jumelée avec   Freudenburg (Allemagne) depuis 1986, commune de 1 800 habitants située en Rhénanie-Palatinat à 30 km de la frontière française, entre Thionville et Trèves.

Le jumelage est l'occasion de rencontres entre les habitants, les jeunes et les associations, et de voyages de découverte des deux pays.

Démographie modifier

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[34]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[35].

En 2021, la commune comptait 3 170 habitants[Note 4], en augmentation de 0,51 % par rapport à 2015 (Yonne : −2,21 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
1 0851 4221 4001 3401 6201 6321 7051 7741 922
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
1 8001 8341 7831 7031 5901 5331 5201 4351 424
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
1 3321 3201 2391 1541 1561 1631 1221 1841 254
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
1 3211 6382 0292 6252 7552 9913 0913 1303 174
2021 - - - - - - - -
3 170--------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[36] puis Insee à partir de 2006[37].)
Histogramme de l'évolution démographique

Économie modifier

Culture locale et patrimoine modifier

Saint Fiacre, patron des maraîchers, est fêté chaque année à la fin du mois d'août par les Époniens durant trois jours. À cette occasion, le village est en fête : course cycliste, feu d'artifice, fête foraine, animation musicale… Cette tradition perdure depuis de très nombreuses années[38].

Appoigny bénéficie du label « ville fleurie » avec trois fleurs attribuées par le Conseil national des villes et villages fleuris de France au concours des villes et villages fleuris[39].

Lieux et monuments modifier

 
Le jubé.

Au sujet du vocable de la Collégiale, voir le site des Amis de la Collégiale[40].

Personnalités liées à la commune modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Les records sont établis sur la période du au .
  2. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes modifier

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références modifier

  1. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  2. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  3. « Orthodromie entre Appoigny et Montholon », sur fr.distance.to (consulté le ).
  4. « Station Météo-France « Aillant », sur la commune de Montholon - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  5. « Station Météo-France « Aillant », sur la commune de Montholon - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  6. « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le ).
  7. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le ).
  8. « Typologie urbain / rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  9. « Commune rurale - définition », sur Insee (consulté le ).
  10. « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  11. « Unité urbaine 2020 d'Appoigny », sur insee.fr (consulté le ).
  12. « Base des unités urbaines 2020 », sur insee.fr, (consulté le ).
  13. Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur insee.fr, (consulté le ).
  14. « Liste des communes composant l'aire d'attraction d'Auxerre », sur insee.fr (consulté le ).
  15. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  16. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole) », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique (consulté le ).
  17. Fabrice Cayot. La fortification des églises rurales en Bourgogne. Ed. Centre de Castellologie de Bourgogne, 2010. Pag 150, note 14.
  18. Du Verdier, O. Le Voyage de France, dressé pour la commodité des François&Estrangers. Ed. Michel Bobin, Paris, 1655, p. 354.
  19. a et b Henry 1833, p. 142, volume 2.
  20. Jean Lebeuf (abbé), Mémoires concernant l’histoire ecclésiastique et civile d’Auxerre…, vol. 1, Auxerre, Perriquet, , 886 p. (lire en ligne), p. 116.
  21. Ancienne abbaye de Saint-Julien d'Auxerre, dans Annuaire historique de l'Yonne, 1849. Sur echo.auxerre.free.fr. Page 228.
  22. Ducourneau 1840, p. 413.
  23. Lebeuf 1743, p. 320, volume 1.
  24. Lebeuf 1743, p. 384, volume 1.
  25. Château de Régennes sur cadole.eu.
  26. Henry 1833, p. 141, volume 2.
  27. Françoise-Marie Santucci, « Un sinistre pavillon à Appoigny », sur Libération, (consulté le ).
  28. Frédéric Vézard, « Condamné à perpétuité, il est remis en semi-liberté », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  29. « Information L'Yonne républicaine - Claude Dunand, le tortionnaire d’Appoigny, est décédé », sur lyonne.fr, (consulté le ).
  30. « Fermeture de l'usine Amora de Dijon », sur e-dijon.fr, (consulté le ).
  31. Site du Conseil Général de l'Yonne, site du conseil Général de l'Yonne consulté le 9 février 2012
  32. Conseil général de l’Yonne, Ma Commune, consulté le 15 décembre 2013.
  33. « Résultats municipales 2020 à Appoigny », sur lemonde.fr (consulté le ).
  34. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  35. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  36. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  37. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  38. Source : Syndicat d’initiative d’Appoigny.
  39. Palmarès 2008 du 49e concours des villes et villages fleuris. Consulté le 22 septembre 2009.
  40. http://lesamisdelacollegiale.blogspirit.com/media/00/01/1927533791.pdf

Pour approfondir modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie modifier

  • Abbé Jean Lebeuf, Mémoires concernant l’histoire ecclésiastique et civile d’Auxerre…, vol. 1, Auxerre, Perriquet, , 886 p. (lire en ligne).  
  • Vaast-Barthélemy Henry, Mémoires historiques sur la ville de Seignelay, département de l'Yonne, depuis sa fondation au VIIIe siècle, jusqu'en 1830 ; précédés de recherches sur l'état du pays au temps des Gaulois et des Romains ; et suivie d'une notice historique sur les communes environnantes, avec les principales pièces justificatives, vol. 1, Avallon, Éd. Comynet, , 369 p. (lire en ligne), avec cartes, plans, blasons et lexique de mots en patois de Seignelay. Les deux volumes sont présentés successivement sur la même page.  
  • Alexandre Ducourneau et Amans-Alexis Monteil, La France nationale ou histoire nationale des départements de France : Province de Bourgogne, Paris, Maulde et Renou, , 523 p. (lire en ligne). Appoigny : p. 409-416.  

Articles connexes modifier

Liens externes modifier