RAC 112 APILAS
Apilas
Soldats français en position de tir avec un Apilas.
Présentation
Type de missile Missile antichar
Constructeur GIAT Industries
Développement 1978 - 1983
Statut En service depuis 1985

RAC 112

Le RAC 112 APILAS (Roquettes Anti-Char, 112; Armor-Piercing Infantry Light Arm System) est une arme antichar portable à un coup de 112 mm sans recul, distribuée pour la première fois aux forces françaises au milieu des années 1980, puis en service dans une quinzaine de pays[1]. Fabriquée par GIAT Industries - aujourd'hui Nexter - et en service depuis 1985 dans l'Armée de terre française, utilisée conjointement avec le LRAC F1 lors d'un besoin supérieur de puissance de feu. La désignation militaire française est ROQ-EXPL-AC-112-F1[1].

Historique modifier

En 1978, en réponse à l'introduction des chars soviétiques de mieux en mieux blindés, tels que le T-72 et le T-80, le gouvernement français lance un appel d'offres à l'industrie de l'armement nationale pour une arme antichar d'infanterie beaucoup plus puissante que le LRAC F1 alors en service.

Il a pour concurrents en 1981 le DART 120 de la Société européenne de propulsion (produit de façon confidentielle) et le AC300 Jupiter de la Société Luchaire (qui ne sera pas produit en série).

L'Apilas étant finalement choisi en 1983[2] et entrant en service en 1985.

En 2006, plus de 120 000 unités avaient été produites.[réf. nécessaire]

Description modifier

L'APILAS est fourni dans un tube lanceur en fibre d'aramide avec une lunette de visée rétractable[3]. La portée effective d'APILAS va de 25 m (il faut 25 m à la fusée pour s'armer) jusqu'à 300-500 m selon la cible. L'ogive à charge creuse est électriquement fondue et explosera à des angles d'impact allant jusqu'à 80 degrés. Il est simple à utiliser et possède une ogive à charge creuse relativement puissante. Avec un poids de 9,0 kg, l'APILAS est plus lourd que les autres armes antichars jetables à un coup en service dans les armées modernes. Bien que lourd, son projectile de 4,7 kg délivre une ogive à charge creuse de 1,5 kg, et l'APILAS est capable de percer 700 mm de blindage homogène laminé (BHL)[1]. C'est nettement plus que la plupart de ses concurrents au moment de sa sortie. L'APILAS est également capable de pénétrer plus de 2 m de béton[1].

Au sein de l'armée française, elle est classée comme « arme traumatique », en raison de son souffle et de son bruit. Un soldat français ne peut pas tirer plus de trois fois au cours de son service en temps de paix[3]. Après le tir, seule la lunette est réutilisable, le reste étant détruit lors du tir. Un système de mine hors route a été développé à l'aide de la roquette APILAS montée sur un trépied à l'aide d'un ensemble de capteurs ou de fils-pièges.

Utilisation modifier

 
Un militaire finlandais avec un Apilas en 2017.

L'APILAS a été largement exporté : la France en commande 72 000 unités[3], l’Arabie saoudite, la Belgique, la Corée du Sud, l’Espagne, la Finlande, l’Italie, la Jordanie et Taïwan se sont portés acquéreurs. 84 000[Quoi ?] furent commandés en 1984 par l'Armée française pour remplacer les LRAC F1 jusqu'à l'adoption du missile à courte portée Eryx[3].

L'Afrique du Sud a également reçu des unités d'APILAS par un intermédiaire inconnu, ils furent utilisés lors de la bataille de Cuito Cuanavale[4]. Le mouvement de guérilla angolais UNITA en dispose en 1989[5]. Les rebelles syriens dans la province de Deraa ont été équipés[6]. Certains ont été capturés par l'état islamique[7] ou par l'armée arabe syrienne[8]. À la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022, les forces armées ukrainiennes reçoivent des dons d'armements occidentaux dont cette arme[9],[10].

Spécifications modifier

 
Un lance-roquette Apilas en 1988.
 
Une roquette pour Apilas en 1988.
  • Calibre : 112 mm
  • Dimension
    • Lanceur : 1,26 m
    • Projectile : 925 mm
  • Masse :
    • Total : 9 kg
    • Projectile : 4,3 kg
    • Lanceur : 4,7 kg
  • Portée : de 25 m à plus de 300 m (cible en mouvement) plus de 500 m (cible statique)
  • Vélocité : 293 m/s
  • Temps de vol pour 500 m : 1,9 s
  • Tête militaire : charge creuse de 1,5 kg capable de pénétrer 720 mm d'acier ou 2 m de béton.

Annexes modifier

Notes et références modifier

  1. a b c et d (en-US) « RAC 112 APILAS », sur Global Security (consulté le )
  2. (en) « DART 120 »
  3. a b c et d « ROQUETTE ANTICHAR DE 112 mm appelée également « RAC 112 APILAS ». » [archive], sur Musée de l'Infanterie (consulté le )
  4. (en) Paul Matthysen, Matthew Kalkwarf et Michael Huxtable, Recce: A Collector's Guide to the History of the South African Special Forces, Johannesbourg, 30° South Publishers, (1re éd. 2002) (ISBN 978-1-920143-41-1, présentation en ligne, lire en ligne), p. 28
  5. (en-US) « Man-Portable Antitank Weapons in the Third World: Increasing Availability and Lethality », Central Intelligence Agency,‎ , p. 1-2 (lire en ligne [« pdf »], consulté le )
  6. (en-GB) N.R. Jenzen-Jones, « French APILAS anti-tank weapon in Syria - Armament Research Services (ARES) », sur ARES, (consulté le )
  7. (en) Green lemon, « Syria French APILAS rocket captured by IS in Deraa. Provided to southern based rebels by foreign supporters », sur Today news from war on Daesh, ISIS in English from Somalia, Egypt, Afghanistan, Iraq, Syria - isis.liveuamap.com, (consulté le )
  8. (en) SMM Syria, « SAA discovered a number of French anti-tank hand grenade launchers APILAS within the operation in Daraa Province of Syria , », sur Map of Syrian Civil War - Syria news and incidents today - syria.liveuamap.com, (consulté le )
  9. (en-CA) Matthew Moss, « Rundown: Western Anti-Tank Weapons For Ukraine », sur Overt Defense, (consulté le )
  10. (pt-BR) Guilherme Poggio, « Raridades do fronte: sistema anticarro APILAS », sur Forças Terrestres - Exércitos, Indústria de Defesa e Segurança, Geopolítica e Geoestratégia, (consulté le )

Armes comparables modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

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