Antonios Tarabay

moine et ermite maronite libanais

Le père Antonios Tarabay (1911-1998), que les Libanais chrétiens appellent affectueusement Bouna Antoun ou Abouna Antoun[1], était un moine et ermite maronite de l'Ordre libanais marial, réputé par sa sainteté et ses dons prophétiques. Après 31 ans de vie d'ascète au monastère Saint-Élisée (Mar Licha en libanais[2]) situé dans la vallée de Qadisha au nord du Liban, il passa les dernières années de sa vie à l'infirmerie du monastère Christ-Roi à Zouk Mosbeh où il souffrit du rhumatisme et de la maladie de Parkinson. Il attira de son vivant des foules de croyants en quête d'aide spirituelle et d'orientation, même pendant sa maladie. Décédé le , il fut enterré près de son ermitage. Son tombeau est vénéré de nos jours et est un site de pèlerinage. Son procès de béatification est en cours dans l’Église catholique.

Antonios Tarabay
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Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activité

Biographie modifier

Gibrael Youssef Tarabay, de son nom de naissance, est né en 1911 à Ain El Raha, à Tannourine au Liban. Il est né au sein d'une famille maronite pieuse et nombreuse. Ses parents sont Youssef Kanaan Tarabay et Badawiyya Assaad Rached Tarabay. En danger de mort à l'âge de 8 ans, l'enfant fut béni du signe de la croix[3]. Après le décès de ses parents, son oncle Boutros Tarabay veille à son éducation, jusqu'à ce que Gibrael entre au monastère où il prend successivement les noms d'Iklimos, de Boutros puis d'Antonios[4].

En novembre 1928, il est reçu dans l'Ordre mariamite maronite (marial). C'est au monastère Notre-Dame de Louaize à Zouk Mosbeh, qu'il reçoit l'habit de novice, et le nom de Frère Iklimos. Le , il est envoyé dans un autre monastère. Le de la même année, il termine son noviciat au monastère Saint Élisée à Bcharré[4].

Il prononce ses vœux le et prend l'habit des moines maronites. Il est alors appelé Frère Boutros puis Frère Antonios. De 1930 à 1935, il poursuit ses études théologiques et philosophiques à l’École Saint Elias à Shouwaya[4].

Frère Antonios devient diacre en 1934. Il est enfin ordonné prêtre l'année suivante, par Mgr Youhanna El Hadj, dans l'église Notre-Dame de Louaize. Il célèbre sa première messe dans la chapelle du monastère Saint Doumit[4].

De 1935 à 1949, le Père Antonios est nommé conseiller des religieuses des sœurs de Saint-Jean-Baptiste[4].

 
Entrée de la grotte où il est enterré.

De 1949 à 1981, il fait partie de la communauté du monastère Saint-Élisée. Après le décès du Père Antonios Gerges Ghosn, il reçoit l'autorisation de lui succéder dans l'ermitage du vieux monastère, qu'il restaure en utilisant les dons reçus, notamment de sa famille[4].

En , il est envoyé à l’infirmerie du Christ-Roi de Zouk Mosbeh à cause de problèmes de santé, pour y suivre un traitement. En 1990, à la fin de la guerre du Liban, il doit quitter l'infirmerie pour des raisons de sécurité. Il y revient dès 1994[4].

Le Père Antonios Tarabay meurt le à l'hôpital Saint-Louis de Jounieh. Il est enterré dans la grotte proche du monastère Saint-Élisée où il a passé la plupart de sa vie[4].

Béatification modifier

Son procès en béatification a été ouvert en 2009, au titre duquel il est considéré comme « serviteur de Dieu » par l'Église catholique. Le père François Nasr est le promoteur de sa cause. Selon lui, Antonios Tarabay « a vécu en parfaite et complète union avec Jésus-Christ » ; malade pendant vingt-sept ans, « il a supporté de manière héroïque sa situation: il incarne le charisme de notre Ordre, c’est-à-dire une synthèse parfaite entre la vie missionnaire ancrée dans la réalité de tous les jours et la vie mystique faite de renoncement, de prière et de contemplation »[5].

Fête modifier

Le serviteur de Dieu Antonios Tarabay est fêté le 20 juin, le jour de sa naissance au ciel.

Notes et références modifier

  1. Dans le dialecte libanais, les mots "Bouna" ou "Abouna" signifient "Père". Quant à "Antoun" c'est un terme affectueux pour appeler Antonios ou Antoine.
  2. Vue panoramique de l'ermitage Saint-Lichaa: http://www.discoverlebanon.com/vues_panorama_liban/nord/village_bcharreh/couvent_saint_elisha.php
  3. L'ancien supérieur de l'Ordre libanais mariamite, l'abbé Saad Nemr a affirmé lors d'une interview sur la chaîne chrétienne libanaise Télé Lumière (L'émission de Habis Wadi Kadisha, 2012) que le père Tarabay était en danger de mort et il n'était pas encore baptisé, ce qui a poussé ses parents à le faire bénir du signe de la croix sur le front, par crainte de ne pas pouvoir le baptiser rapidement.
  4. a b c d e f g et h (en) « Abouna Antoun, biography », sur abounaantoun.com (consulté le ).
  5. « L’archipel maronite », sur www.30giorni.it, (consulté le ).

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Charbel Abi-Khalil, Abouna Antoun, l'ermite missionnaire du Liban, adaptation, ajout de hors-texte et de photographies par Lina Murr Nehmé, Aleph et Taw, Beyrouth, 2007.
  • Carmen Boustani, Un ermite dans la grande maison, Paris, Karthala, 2013.

Articles connexes modifier