Anneliese Michel
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Pierre tombale d'Anneliese Michel
Nom de naissance Anneliese Michel
Naissance
Leiblfing, Allemagne de l'Ouest Allemagne de l'Ouest
Décès (à 23 ans)
Klingenberg am Main, Allemagne de l'Ouest Allemagne de l'Ouest
Nationalité Drapeau de l'Allemagne Ouest-Allemande
Pays de résidence Allemagne de l'Ouest Allemagne de l'Ouest
Profession
Aucune
Activité principale
Descendants
Aucun

Anneliese Michel, née le à Leiblfing, en Allemagne de l’Ouest, et morte le à Klingenberg am Main, également en Allemagne de l’Ouest, est une jeune étudiante ouest-allemande catholique sur laquelle furent pratiqués 67 exorcismes sur une période de 10 mois et qui mourut au bout de huit années de maladie pour certains, de possession pour d'autres, après avoir notamment cessé de s'alimenter. Sa vie a servi de modèle pour les films L'Exorcisme d'Emily Rose (film de Scott Derrickson, sorti en 2004), et Requiem (film de Hans-Christian Schmid, sorti en 2006).

Biographie modifier

Depuis sa naissance le à Leiblfing (Bavière), Anneliese Michel mena d'abord une vie normale, caractérisée par une grande piété.

Les événements la concernant commencent en 1967, alors qu'elle est victime de violents tremblements incontrôlables. Lors de ses crises, elle perdait sa voix. Des médecins ont détecté un cas d'épilepsie et Anneliese fut envoyée en hôpital psychiatrique. Les médicaments qui lui furent prescrits afin de contrôler son épilepsie ne firent qu'empirer son état.

Après ses premières attaques, elle aperçut des visages démoniaques en train de grimacer lors de sa prière quotidienne, auxquels elle attribua le nom de "Fratzen" ("grimaces", en allemand). Elle entendait aussi des voix. Anneliese en parla aux médecins qui ne savaient plus comment l'aider.

Au début de l'année 1973, les parents d'Anneliese demandèrent à plusieurs prêtres d'exorciser leur fille, mais ils pensaient qu'il lui suffisait de continuer de prendre ses médicaments. De plus, pour pratiquer un exorcisme, il fallait que la personne possédée réponde à des caractéristiques bien spécifiques. Selon le rituel romain, pour être possédé, un individu doit comprendre ou parler des langues inconnues, souvent mortes (xénoglossie récitative ou responsive). En deuxième lieu, un individu doit connaître des faits cachés (cryptesthésie). Enfin, un individu doit montrer un décuplement de ses forces.

En 1974, un prêtre l'examina et accepta qu'on pratique un exorcisme, mais sa hiérarchie le lui interdit. L'état de la jeune femme empira et les crises devinrent de plus en plus violentes. Elle insultait les membres de sa famille, les battait et les mordait.

Elle refusait de s'alimenter. Elle bougeait tellement dans son lit qu'elle dormait à même le sol. On pouvait l'entendre toute la journée en train de hurler, de briser les crucifix et de détruire des peintures représentant Jésus.

En 1975, après avoir vérifié l'état de sa possession supposée, l'archevêché autorisa un exorcisme fondé sur le rituel romain. Le curé de sa paroisse considérait qu'Anneliese était possédée par plusieurs démons dont il fallait la libérer. À partir de 1975, on pratiqua un ou deux exorcismes sur elle chaque semaine. Parfois, les crises étaient tellement fortes qu'il fallait trois hommes pour la maîtriser si on ne l'enchaînait pas. Malgré cela, elle put reprendre un semblant de vie normale : retourner à l'école, participer à un concours…

Cependant, les crises ne cessèrent pas : elle se trouvait paralysée et inconsciente de plus en plus souvent. Elle refusait complètement de manger. Ses nombreuses génuflexions (plus de 600 de suite) provoquèrent une rupture au niveau des genoux. Quarante cassettes audio furent enregistrées lors des exorcismes afin d'en conserver des détails.

Le dernier exorcisme eut lieu le . À ce stade, Anneliese souffrait d'une pneumonie. Elle avait le visage émacié et souffrait d'une grande fièvre. Elle mourut le lendemain à son domicile. Le rapport d'autopsie indique que sa mort est liée à une sévère malnutrition et à une déshydratation consécutives à sa privation de nourriture pendant la dernière année.

Un procureur fit une enquête à la suite de laquelle les deux prêtres exorcistes et les parents d'Anneliese furent inculpés de négligence ayant entraîné sa mort.

Les prêtres exorcistes firent écouter des enregistrements des différents exorcismes qu'ils avaient pratiqués, au cours desquels ils affirmaient pouvoir distinguer la voix de deux démons en train de se disputer, se demandant lequel des deux quitterait le premier le corps d'Anneliese.

Les parents et les deux prêtres furent condamnés à 6 mois de prison avec sursis.

Les enregistrements disponibles peuvent heurter la sensibilité des personnes les plus fragiles : en effet, ceux-ci sont en règle générale des compilations d'enregistrements oraux, accompagnés des photos de la jeune femme dans un état de délabrement physique plus ou moins avancé.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Référence : Félicitas D. Goodman, La Vérité sur l'exorcisme d'Anneliese Michel, Résiac, 1994.

Culture modifier

Liens externes modifier