Anne Georges Augustin de Monti

explorateur français

Anne Georges Augustin de Monti, né en 1753 à Nantes, mort en à Vanikoro, est un officier de marine et navigateur français. Entré jeune dans la Marine royale, il participe à la guerre d'indépendance des États-Unis, avant d'embarquer comme second sur l'Astrolabe, un des deux navires de l'expédition de La Pérouse (-1788) au cours de laquelle il trouve la mort.

Anne Georges Augustin de Monti
Surnom Chevalier de Monti
Naissance
à Nantes
Décès (à 35 ans)
à Vanikoro
Origine Drapeau du royaume de France Royaume de France
Arme Pavillon de la marine royale française Marine royale française
Grade Lieutenant de vaisseau
Années de service 17701788
Conflits Guerre d'indépendance des États-Unis
Faits d'armes Expédition de La Pérouse
Distinctions Chevalier de Saint-Louis
Famille Famille de Monti

Emblème

Biographie modifier

Origines et famille modifier

Anne Georges Augustin de Monti est le fils de Joachim de Monti (1715-1774), seigneur de la Giraudais, et d'Anne-Louise Le Loup de La Biliais, dame de La Civelière.

Il intègre la Marine royale à Brest dans sa jeunesse. En embrassant cette carrière, il ne faisait que suivre l'exemple de bon nombre de ses ancêtres, parmi lesquels se trouvent de nombreux capitaines, de lieutenants et d'enseignes de vaisseaux, devancés eux-mêmes dans cette voie par leurs pères d'Italie et de France.

Carrière militaire modifier

Débuts dans la Royale pendant la guerre d'indépendance américaine modifier

Il entre dans la compagnie de Gardes de la Marine de Brest le [1]

Au mois de , le chevalier s'embarque sur L'Aurore qui faisait partie de l'escadre du comte d'Orvilliers et fait sa première campagne d'évolution sous les ordres du commandant de La Tullaye. Débarqué le 7 septembre de la même année, le 1er mars de l'année suivante il occupait la place d'enseigne de la compagnie des gardes du pavillon amiral.

En 1775, l'Académie de marine le fait passer dans la classe des ordinaires et le 25 mai il est appelé à faire sa deuxième campagne d'évolutions, laquelle ne devait se terminer qu'en  ; il était alors sur le Zéphir, commandé par le chef d'escadre le comte de Chuichen.

Du 20 avril au 9 octobre, il fait campagne de rade sur Le Zodiaque ayant pour capitaine son parent, le comte du Chaffault. Appelé de nouveau sur Le Zéphir que commandait Le Grain sous les ordres du comte du Chaffault récemment promu chef d'escadre, il y demeure du mois d'octobre 1776 au . C'est à bord de ce navire qu'il reçut le 4 avril, des mains du Chaffault, le brevet d'enseigne de vaisseau.

Le , il est promu au grade de lieutenant d'infanterie. Du 15 septembre au 1er novembre de la même année il est sur La Dédaigneuse. À cette dernière date il passe sur le Saint-Esprit commandé par le comte de La Motte-Picquet et sous les ordres duquel il demeure jusqu'en . Chargé par ce chef d'escadre de la conduite d'un convoi à la Martinique, toujours sous ses ordres, il passe sur l’Annibal, assiste à la prise et au combat de la Grenade par Charles Henri d'Estaing, dans les Antilles (16 juin et ), prend part au siège de Savannah le et aux combats du 20 et .

Nommé lieutenant de vaisseau le , le 13 il monte L'Indien, puis passe sur la Bretagne où il retrouve son ancien chef le comte de Guichen (). Désigné pour le Protecteur qui vient se faire désarmer à Rochefort au mois de février 1783, il était sur ce navire quand le il est créé capitaine de fusiliers.

À ce moment, le chevalier de Monti refusa un congé auquel il avait droit pour suivre sur La Vénus (21 février au ) son capitaine de vaisseau, Charles de Bernard de Marigny, à l'expédition de Cabinda, sur les côtes d'Afrique. Cette campagne du Congo lui vaut un témoignage de satisfaction du ministre le maréchal de Castries: A bien servi pendant la guerre.

Aussi, il est appelé, le , à recevoir la croix de Saint-Louis par anticipation, car elle ne s'accordait d'ordinaire qu'aux lieutenants de vaisseau ayant 22 ans de services, et la pension aux officiers ayant 20 ans d'exercice ou des blessures qui les missent hors d'état de servir. Il reçoit la croix des mains du comte de Soulanges le , au château de la Preuille, entre Nantes et Fontenay-le-Comte (à six kilomètres de Montaigu et d'Aigrefeuille).

Expédition de La Pérouse modifier

Appelé à commander la Dorade, il refuse le 24 avril 1785 ce commandement pour participer à l'expédition La Pérouse[2].

Le 8 mai, le commandant de la marine reçoit une dépêche qui confirme ses demandes pour les états-majors de la Boussole et de l’Astrolabe et par laquelle le chevalier de Monti prend grade de lieutenant de vaisseau en pied sous les ordres du vicomte de Langle à bord de l’Astrolabe, à l'armement duquel il a travaillé[3].

Le chevalier de Monti part donc le avec Jean-François Galaup de La Pérouse pour un voyage d'exploration scientifique.

La baie Yakutat, dans laquelle les navires de l'expédition font escale est baptisée « baie de Monti », en son honneur, par La Pérouse.

Quand le son commandant Paul Antoine Fleuriot de Langle meurt massacré avec plusieurs de ses compagnons par les habitants de l'île de Maouna, Monti reçoit temporairement la fonction de capitaine sur L'Astrolabe[4] jusqu'en janvier 1788 et l'arrivée à Botany Bay, en Australie, leur dernière escale[5]. Le , les deux bâtiments lèvent l'ancre enfin pour leur dernier voyage. Lexpédition prend fin tragiquement au large des Nouvelles-Hébrides sur les récifs de l'île de Vanikoro dans le Pacifique sud.

Hommages modifier

En 2018, le parc historique du Puy du Fou rend hommage à Augustin de Monti, en le faisant héros d'un nouveau spectacle immersif, "Le Mystère de La Pérouse", qui fait revivre l'expédition autour du monde, du départ du port de Brest au naufrage à Vanikoro. De Monti est choisi comme personnage central car ses descendants habitent le château du Fief-Milon, au Boupère, non loin du parc d'attraction[6].

Notes et références modifier

  1. Le , il obtenait une gratification de 120 livres pour ses examens de fin d'année et le 19 février suivant, celle de 240 comme s'étant déjà distingué à l'examen précédent et ayant persévéré dans son application.
  2. Le , le comte d'Hector écrivit au ministre : « A bien servi, rempli de connaissance, n'a pas encore commandé » et le 2 mai adressant ses propositions relativement à la composition des états-majors des bâtiments confiés à La Pérouse, il disait : « J'ai l'honneur de vous adresser les états-majors des deux flûtes, le Portefaix et l'Autruche. Je n'ai été embarrassé pour la formation que de tempérer le zèle que l'on montrait ; mais j'ai senti, comme MM. de Langle et de Lapérouse, qu'il fallait éviter les tables nombreuses et n'employer que des individus bien portants et bien déterminés à substituer le zèle et la constance aux douceurs que l'on peut se procurer dans d'autres campagnes. M. le chevalier de Monti a poussé la chose jusqu'à abandonner le commandement que vous aviez bien voulu lui confier. »
  3. Heureux de ce choix, de Langle disait à son tour à son sujet : « Excellent homme de mer, modèle de convenance, de sagesse, de prévoyance et de fermeté. »
  4. décembre 1787, M. de Monti, qui était en second avec M. de Langle, a conservé le commandement de l'Astrolabe jusqu'à notre arrivée à Botany-Bay : c'est un si bon officier, que je n'ai pas cru devoir faire aucun changement dans les états-majors jusqu'à notre première relâche, où je n'ai pu méconnaître le juste droit de M. de Clonard, capitaine de vaisseau ; il a été remplacé sur ma frégate par M. de Monti, dont le zèle et le talent sont au-dessus de tout éloge, et auquel sa bonne conduite assure le brevet de capitaine de vaisseau que vous avez eu la bonté de lui promettre si les comptes qui seraient rendus de lui étaient favorables.
  5. Le , dernière lettre de Lapérouse. On y lit : « M. de Clonard commande aujourd'hui l’Astrolabe ; M. de Monti l'a remplacé sur la Boussole : ce sont deux officiers du premier mérite. Ce n'était en aucun cas un désaveu mais le second de la Boussole, M. de Clonard, étant déjà nommé au grade de capitaine de vaisseau, le commandement du second navire lui revenait de droit. »
  6. Stéphanie Hourdeau, « Puy du Fou. Embarquez avec La Pérouse pour un voyage en haute mer très chaloupée », Journal du Pays Yonnais,‎ (lire en ligne)

Sources et bibliographie modifier