Anne F. Garréta

romancière française
Anne F. Garréta
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Nom de naissance Anne Françoise Garréta
Naissance (61-62 ans)
Activité principale
Distinctions
Auteur
Langue d’écriture Français
Genres

Anne F. Garréta est une romancière française née à Paris en 1962 (probablement le [Note 1]) et lauréate du Prix Médicis en 2002[1].

Biographie modifier

Anne F. Garréta est née le selon un site indiquant la date de naissance des célébrités françaises[2].

Études modifier

Anne F. Garréta est ancienne élève de l'École normale supérieure de Fontenay-aux-Roses (promotion 1982)[3]. Elle a soutenu aux États-Unis une thèse sur Les Fins de romans dans la littérature française des XVIIe et XVIIIe siècles, époque qui lui est chère, comme elle l'explique :

« J'aime la littérature des XVIIe et XVIIIe siècles parce que la division disciplinaire entre la littérature et la philosophie, entre la narrativité et les idées n'y est pas encore accomplie. Parce que c'est stériliser la littérature que de la cantonner dans les limites d'une pure intrigue narrative. La grande force de la littérature, c'est justement de ne pas avoir de terrain. Même vague. Elle est absolument universelle au sens où elle est la remise en jeu de toute la variété du monde[4]. »

Premiers écrits modifier

D'abord refusé par Le Seuil, son premier roman, Sphinx, est finalement publié par Grasset en 1986[5] et obtient un gros succès de librairie. Elle n'a alors que vingt-trois ans. Le roman raconte une histoire d'amour entre deux personnes dont le genre ne peut pas être identifié en raison de l'absence d'indication à ce sujet et de l'usage constant de pronoms personnels et d'adjectifs indifférenciés, tels que « solide », « aimable » ou encore « agréable »[6],[7].

Dès l'année suivante, elle publie son second roman, dénommé Pour en finir avec le genre humain. Cette œuvre étant présentée comme un « pamphlet sous forme de dialogue[8] ».

Activités universitaires modifier

 
Bâtiments de l'UFR d'arts de l'université Rennes 2.

En 1990, Anne F. Garréta est professeur à l'université de Princeton, puis en 1995, elle est nommée maître de conférences à l'université de Rennes 2. Elle enseigne également en alternance dans une université virginienne aux États-Unis[9]. Elle enseigne aussi à l'université Paris Diderot 7.

Autres activités modifier

En 2000, elle devient le premier membre de l'OuLipo qui soit né après la fondation du groupe[10].

En 2009, elle publie avec Jacques Roubaud, un autre membre de l'Oulipo, Éros mélancolique, un roman composite qui met en scène la découverte d'un fichier PDF intitulé Éros mélancolique contenant divers textes, en brouillant les frontières entre réalité et fiction[11]. L'auteur ou autrice de ce fichier se nomme Clifford, un nom qui apparaît dans d'autres ouvrages de l'Oulipo[12], mais son genre n'est pas précisé, comme dans le roman Sphinx d'Anne Garréta. Le style littéraire de cette dernière est identifiable tout particulièrement dans les deux premiers récits enchâssés ainsi que le dernier[11].

Attachée aux questions d'égalité entre les femmes et les hommes, elle ouvre en 2006 une séance des Jeudis de l'Oulipo, où n'interviennent que des oulipiennes, par un texte humoristique et polémique[13], intitulé « Moment oulipien pour la Fin des temps[14] », à propos de la faible représentation des femmes dans le collectif. Elle s'en éloigne progressivement[13] en reprochant au collectif sa difficulté à renouveler sa créativité et à favoriser la parité[15].

Œuvres modifier

  • 1986 : Sphinx, Grasset.
Ce roman décrit une histoire d'amour entre deux personnes dont le sexe ne peut être défini au cours de la lecture.
La quatrième page de couverture de ce livre assez complexe se présente ainsi : « ...Où il est question de neurones et de bagatelles, de chromosomes et de crabe tourteau, de charogne et de Chateaubriand, de charité et de codicilles, de taupes et de morphine, de quenottes et de chiennerie, de courtisanes et de chrysalides, de Gros-Nounours et Vandushock[16]. »
  • 1990 : Ciels liquides, Grasset.
Ce roman décrit la longue descente aux enfers d'un personnage perdant l'usage de la langue.
  • 1999 : La Décomposition, Grasset.
Ce roman met en scène un tueur en série éliminant au fur et à mesure les personnages du premier tome d'À la recherche du temps perdu de Marcel Proust.
Ce roman autobiographique, que l’on a qualifié d’« anti-confessions[17] », évoque douze souvenirs de l'auteure et disserte sur le thème du désir. Il a permis à Anne F. Garréta de recevoir le prix Médicis.
 
Jacques Roubaud, coauteur d'Éros mélancolique.
Il s'agit du texte d'un chimiste des années 1960, découvert un jour par Jacques Roubaud sur Internet.
  • 2017 : Dans l'béton, Grasset.
Ce roman relate l'histoire de deux jeunes filles, la narratrice et sa sœur Poulette, qui apprennent à manier la bétonneuse plutôt que de jouer à des jeux plus enfantins, en raison d'un père qui adore l'béton et plein d'choses du même genre et qui est adepte du recyclage « pur et dur »[18],[19].

Participation à la Bibliothèque oulipienne modifier

La Bibliothèque oulipienne est une collection qui accueille les travaux des oulipiens, individuels et collectifs. Ces textes courts qui composent des fascicules forment une fabrique de créations littéraires ludiques réunis en volumes et régulièrement publiés. Anne F. Garréta a participé à quelques fascicules dans ce cadre :

  • Fascicule 159 : N-amor, 2007 ;
  • Fascicule 160 : Tu te souviens… ?, 2007 (avec Valérie Beaudouin).

Prix littéraires modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Date indiquée par un seul site web.

Références modifier

  1. Google Books, International Who's Who of Authors and Writers 2004, page 196.
  2. « Les français célèbres vivants nés en 1962 », sur francaiscelebres.com (consulté le ).
  3. http://www.lyon-normalesup.org/Annuaire/frame.php.
  4. By Webzinemaker for L H D M, « Entretien avec A. Garréta (2) : webzinemaker », sur webzinemaker.com via Wikiwix (consulté le ).
  5. « Pendant la campagne électorale lisez des romans » sur le site de l'Ina, émission Apostrophes, Bernard Pivot, Antenne 2, 7 mars 1986.
  6. Google Books, "Nouvelles écrivaines: nouvelles voix?" de Nathalie Morello et Catherine Rodgers, page 159.
  7. Pierre Ropert, « Pourquoi n'existe-t-il pas de genre neutre en français ? », sur franceculture.fr, (consulté le ).
  8. Revue postures "L'asphinxie de l'identité".
  9. Site fratrazie, page sur Anne F. Garetta.
  10. Site de l'oulipo, page sur Anne F. Garréta.
  11. a et b Virginie Tahar, La fabrique oulipienne du récit : expérimentations et pratiques narratives depuis 1980, Paris, Classiques Garnier, , 756 p. (ISBN 978-2-406-08016-9, 2-406-08016-1 et 978-2-406-08017-6, OCLC 1121114727, lire en ligne), p. 527.
  12. Geneviève Guétemme, « Eros mélancolique, ce roman qui n'est pas vraiment un roman », Narrative Matters 2014 : Narrative Knowing/ Récit et Savoir,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  13. a et b Caroline Trotot (dir.), Claire Delahaye (dir.) et Isabelle Mornat (dir.), Femmes à l’œuvre dans la construction des savoirs : paradoxes de la visibilité et de l’invisibilité, , 339 p. (lire en ligne), p. 215-232 : Virginie Tahar, « Les oulipiennes sont-elles des oulipiens comme les autres ? »
  14. Oulipo, « La fin des temps », La Bibliothèque oulipienne, Paris, vol. 148,‎ (lire en ligne).
  15. (pt-BR) Álex Vicente, « A literatura experimental não foi inventada pela internet », sur El País (Brésil), (consulté le ).
  16. Site cosmogonie, 4e de couverture livre PFGH.
  17. Marie-Chantal Killeen, « Esquives, pièges et désaveux : les “Anti-confessions” de Nelly Arcan et d’Anne Garréta », Études françaises, vol. 53, no 2,‎ , p. 171-187 (lire en ligne).
  18. Site le monde, article "Anne F. Garréta, tambour béton".
  19. site de France Culture, interview de Anne F. Garréta.

Annexes modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

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