André Lévy (sinologue)

sinologue français (1925-2017)

André Lévy est un sinologue français, né le à Tianjin (Chine)[1] et mort le à Villenave-d'Ornon[2],[3].

Publicité dans un journal en Chine relative au magasin d'horlogerie-joaillerie tenu par le père d'André Lévy, Marx Lévy.

Jeunesse modifier

Né en Chine à Tientsin en 1925, issu d'une famille d'horlogers-joailliers, André Lévy, universitaire français et sinologue, a publié de nombreuses traductions du chinois. Il connaît également le hindi et le sanskrit. Il a traduit pour la bibliothèque de la Pléiade chez Gallimard : La pérégrination vers l’Ouest (Xiyou ji), le voyage romancé du pèlerin chinois Xuanzang vers l’Inde à la recherche des textes sacrés du bouddhisme et le Jin Ping Mei (Fleur en fiole d’or).

André Lévy  a été baigné de culture chinoise dès ses premières années, ayant passé son enfance, jusqu’en 1937, dans la concession française de Tientsin. Au lendemain de la guerre, après les années d’Occupation et à la suite de son engagement dans les maquis d’Auvergne,  il s’inscrit à l'école des langues orientales, où il obtient les diplômes de chinois et de hindi, tout en suivant des études de sanskrit à la Sorbonne, où il obtient une licence de lettres.

Carrière modifier

Il épouse l'écrivaine norvégienne Anne-Marie Lévy, ils séjournent tous deux à plusieurs reprises en Inde et à Ceylan sur une période de deux ans dans le cadre de ses activités au sein du CNRS. En 1958,  il a la charge d'assurer l'intérim de la direction de l'EFEO à Hanoi quelque temps avant sa fermeture dans le contexte de la guerre froide et des agitations au Vietnam. A. Lévy s'établit ensuite à Kyôto en 1959, dont l'université est réputé pour les études de littérature chinoise et qui dispose d’une bibliothèque particulièrement prestigieuse au Japon Jimbun Kagaku Kenkyûsho. En 1966, il quitte Kyôto pour Hong Kong, toujours en qualité de chercheur auprès de l'EFEO. Toute la documentation acquise lui permet de réaliser une œuvre importante qui devient sa thèse de doctorat d'État, soutenue en 1974, sur le conte en langue parlée du XVIIe siècle. En 1969, il dirige les études chinoises à l'université de Bordeaux, avec une interruption entre 1981 et 1984, lorsqu'il assume la direction de l'unité de l'Asie Orientale à l'université de Paris VII. En 1995, il devient professeur émérite de l'université Bordeaux III.

Mort modifier

André Lévy meurt le . Le sinologue Vincent Durand-Dastès a écrit à cette occasion : « Guixi le 歸西了 ! Une nouvelle fois, le fils de l’horloger de Tianjin est « retourné à l’Ouest ». Ce n’est plus le dangereux retour du jeune homme juif dans la France bientôt occupée par les nazis, ni la patiente quête du traducteur sur la trace du bonze pèlerin recherchant le paradis d’Amitabha, mais, simplement, tristement, l’expression courante en chinois pour indiquer la direction que prennent les morts…  Rêvons tout de même que ce chemin puisse mener André Lévy vers des grottes paradisiaques, et qu’il soit en route escorté de vaillants compagnons pour l’aider à déjouer les pièges de l’au-delà. Mais nous autres, bien plus modestes traducteurs de chinois qui demeurons ici-bas, nous nous sentons certainement tous un peu aujourd’hui comme les petits singes restés dans la tanière à regretter leur roi. »[4]

Ses travaux et publications se rapportent à la littérature chinoise dite prémoderne ou classique.

Hommages et distinctions modifier

Liste des œuvres et traductions modifier

Auteur modifier

Traducteur modifier

  • 1972 : L'Antre aux fantômes des collines de l'Ouest, sept contes chinois anciens, XIIe – XIVe siècles, trad., introd., notes et commentaires, Paris, Gallimard (« Connaissance de l'Orient », 38).
  • 1981 : Sept victimes pour un oiseau, précédé d'une introduction sur le conte policier ou judiciaire chinois, neuf pièces traduites, annotées et commentées, Paris, Flammarion.
  • 1983 : Bai Xianyong, Garçon de cristal
  • 1985 : Jin Ping Mei, Fleur en Fiole d'Or, introd., trad. et notes, préf. d'Étiemble, Paris, Gallimard (« La Pléiade »).
  • 1986 : Nouvelles lettres édifiantes et curieuses d'Extrême-Occident par des voyageurs lettrés chinois, Paris, Seghers.
  • 1991 : La pérégrination vers l'ouest, trad. annotée & critique du Xiyou Ji, Paris, Gallimard (« La Pléiade »).
  • 1996 : Pu Songling, Chroniques de l'étrange, Arles, Philippe Picquier.

Notes et références modifier

  1. Biographie sur le site de l'EFEO.
  2. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  3. François Bougon, « Mort du sinologue et traducteur André Lévy », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  4. « André Lévy, 1925-2017 : adieu à un traducteur infatigable », Carnet d'Asies,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. [1]
  6. Archive

Liens externes modifier