André Frénaud

écrivain français
André Frénaud
Naissance
Montceau-les-Mines, France
Décès (à 85 ans)
Paris 7e, France
Activité principale
Auteur
Langue d’écriture français

André Frénaud, né le à Montceau-les-Mines et mort le à Paris 7e, est l'un des poètes français les plus significatifs de la génération qui, dans la seconde moitié du XXe siècle, succède au mouvement surréaliste.

Biographie modifier

Après des études secondaires à Dijon, il poursuit dans les voies de la Philosophie et du Droit à Paris. Il est en 1930 lecteur de français à l'Université de Lwów (en Pologne à cette époque), voyage en Russie, Espagne et Italie. Il entre en 1937 dans une administration publique qu'il ne quittera qu'en 1967.

Mobilisé en 1939, il est fait prisonnier et passe deux ans en captivité dans le Brandebourg avant d'être libéré et renvoyé en France grâce à de faux papiers. Ayant commencé à écrire en 1938, ses poèmes paraissent, sous le pseudonyme de "Benjamin Phelisse", dans les publications clandestines de la Résistance dirigées par Paul Éluard, notamment L'Honneur des poètes, et il participe activement à la revue Messages de Jean Lescure.

Ses recueils sont par la suite régulièrement publiés chez Gallimard, ainsi que des entretiens avec Bernard Pingaud sur sa poésie et la création poétique en général.

Il est l'un des signataires du Manifeste des 121 sur le droit d'insoumission dans la guerre d'Algérie, paru le . Fonctionnaire, il est alors puni par l'État de plusieurs mois de suspension.

Il reçoit en 1973 le Grand Prix de poésie de l'Académie française, en 1985 le Grand Prix national de Poésie et, en 1989, le Grand prix de poésie de la SGDL (Société des gens de lettres).

Frénaud a noué des amitiés durables avec les peintres Raoul Ubac et Jean Bazaine dont il accompagne de ses préfaces les expositions. Ses poèmes sont également illustrés par de nombreux autres artistes. Il a collaboré fructueusement avec l'éditeur, poète et artiste Pierre-André Benoit (PAB) à Alès.

Après s'être marié dans les années 1950 avec Christiane Bailly[1], André Frénaud épouse le la relieuse Monique Mathieu qui développe depuis quelques années une œuvre importante et personnelle soutenue par des bibliophiles de premier plan. Le couple acquiert et restaure une maison ancienne à Bussy-le-Grand, en Côte-d'Or, et y aménage un atelier où Monique Mathieu reliera nombre d'ouvrages de son mari ainsi que de leurs amis littérateurs et peintres.

Il meurt le dans le 7e arrondissement de Paris[2].

Donation au Musée Rolin modifier

Monique Mathieu fait en 1999 une donation de quatre-vingt-quinze œuvres (vingt peintures, cinquante-huit dessins et papiers collés, quatorze gravures et trois sculptures) à la ville d'Autun (Saône-et-Loire).

Après deux expositions temporaires de la donation en 2000 et 2004 au Musée Rolin, est inaugurée en la salle permanente (90 m2) qui lui est consacrée dans les combles nouvellement aménagés de l'hôtel Lacomme.

  • Se trouvent notamment exposés L'Homme à la pochette (1945) de Dubuffet, l' Hommage à Jean Fouquet (1952) d'Estève, Corps étendu (1949) et Nature morte jaune (1950) d'Ubac, L'Oiseleur de Jacques Villon (1931), la sculpture Oiseau et oiseaux (1950) d'André Beaudin et des portraits d'André Frénaud par Ubac (1948) et André Beaudin (1954)[3].

Éléments de bibliographie modifier

 
Signature d'André Frénaud
  • Les Rois mages, Villeneuve-les-Avignon, Seghers, 1943.
  • Poèmes de dessous le plancher suivi de La Noce noire, Gallimard, 1949.
  • Il n'y a pas de paradis, Gallimard, 1962.
  • L'Étape dans la clairière, Gallimard, 1966.
  • Les Rois mages, édition corrigée, Seghers, 1966; édition définitive, Gallimard, 1977.
  • La Sainte face, Gallimard, 1968.
  • Depuis toujours déjà, Gallimard, 1970.
  • Notre inhabileté fatale (entretiens), Gallimard, 1972.
  • La Sorcière de Rome, Gallimard, 1973.
  • Hæres, Gallimard, 1982 (ISBN 207020636X).
  • Nul ne s'égare, Gallimard, 1986 (ISBN 2070707407).
  • Glose à la sorcière, Gallimard, 1995.

Plusieurs de ces recueils ont été réédités dans la collection Poésie/Gallimard :

  • Les Rois mages suivi de L'Étape dans la clairière, 1987 (ISBN 2070324230)
  • Il n'y a pas de paradis, avec une préface de Bernard Pingaud, 1967
  • La Sorcière de Rome avec Depuis toujours déjà, avec une préface de Peter Broome, 1984 (ISBN 2070322505)
  • La Sainte Face, 1985 (ISBN 2070323099)
  • Nul ne s'égare, avec Hæres, 2006

Des choix de poèmes d'André Frénaud ont fait l'objet d'éditions bilingues ou en langues étrangères (allemand, néerlandais, italien, serbo-croate, hongrois, polonais, russe, macédonien, roumain, albanais, anglais).

Les textes d'André Frénaud sur la peinture de Raoul Ubac ont été rassemblés dans:

  • Raoul Ubac et les fondements de son art, Éditions Adrien Maeght, 1984.

Éditions illustrées (1944-1987) modifier

  • Vache bleue dans la ville, avec une lithographie de Jean Dubuffet, Paris, Pierre Seghers, 1944.
  • La Noce noire, avec des lithographies de Jean Bazaine, Paris, Pierre Seghers, 1946
  • Poèmes de Brandebourg, avec six gravures de Jacques Villon, Paris, Nouvelle Revue Française, 1947.
  • La Femme de ma vie, avec une gravure de Jean Fautrier, Paris, A. Blaizot, 1947.
  • Énorme figure de la déesse raison, avec une gravure de Raoul Ubac, Paris, [par les soins de Alain Trutat], 1950.
  • Les Paysans, avec des eaux-fortes de André Beaudin, Paris, J. Aubier, 1951.
  • Source entière, avec cinq lithographies de Fernand Léger, Paris, Seghers, 1952.
  • C'est à valoir, avec un dessin de Maurice Estève, Alès, P.A.B[enoit], 1955.
  • Chemins du vain espoir, avec des gravures au burin de Roger Vieillard, Paris, M. de Romilly, 1956.
  • Passage de la visitation, avec une eau-forte de Jacques Villon, Paris, G[uy].L[evis].M[ano], 1956.
  • La Nuit des prestiges, avec un dessin de Jean Bazaine, Alès, PA.B., 1956.
  • Dans l'arbre ténébreux, avec deux gravures de André Beaudin, Alès, P.A.B., 1956.
  • Pauvres petits enfants, bois de Raoul Ubac, Alès, P.A.B., 1957.
  • Cœur mal fléché, avec une gouache de Pab, Alès, P.A.B., 1957.
  • Pays retrouve, avec une gravure de Jean Hugo, Alès, P.A.B., 1957.
  • Le Château et la quête du poème, bois de Raoul Ubac, Alès, P.A.B., 1957.
  • Noël au chemin de fer, avec des gravures de Joan Miró, Alès, PA.B., 1959.
  • Agonie du général Krivitski, avec cinq dessins et une gravure originale d'André Masson, Paris, Pierre Jean Oswald, 1960.
  • Ancienne mémoire, avec une gravure de Jean Bazaine, Paris, Le Divan, 1960.
  • Tombeau de mon père, avec des eaux-fortes de Maurice Estève torées par Jean Signovert, Paris, Éditions Galanis, 1961.
  • Pour l'office des morts, avec des gravures sur bois de Raoul Ubac, Alès, P.A.B., 1961.
  • Le Chemin des devins suivi de Ménerbes, gravures de Eduardo Chillida, Paris, Maeght éditeur, 1966.
  • Vieux pays suivi de Campagne, avec des gravures de Raoul Ubac, Paris, Maeght, 1967.
  • Le Miroir de l'homme par les bêtes, gravures de Joan Miro, Paris, Maeght, 1972.
  • Eclats et fumées par la campagne, avec 4 eaux-fortes originales de Maria Elena Vieira da Silva, Alès, P.A.B., 1972, 24 exemplaires.
  • Mines de rien, petits délires, avec des gravures de Raoul Ubac, Veilhes, Gaston Puel, 1974.
  • Haeres, 8 pointes-sèches et 2 aquatintes de Geneviève Asse, ]Paris, Éditions de l’Ermitage, 1977, 67 exemplaires.
  • Alentour de la montagne, 16 empreintes originales tirées sur les ardoises gravées par Raoul Ubac, Éditions Galanis, 1980, 105 exemplaires.
  • O Grande fermentation violente, avec une gravure de Charles Marq, L'Isle-sur-la-Sorgue, éditions La Balance, 1987.

Correspondance modifier

  • Avec André Malraux : dans André Malraux, Lettres choisies 1920-1976, collection Folio 6219, Gallimard, 2016, p. 154 et 197-205.

Sur André Frénaud modifier

Notes et références modifier

  1. Son témoin de mariage est Jacques Prévert. Après une carrière de mannequin chez Balenciaga Christiane Bailly devient « l'une des pionnières du prêt-à-porter, réalisant pour Elle des modèles de « couture expliquée » (Le Monde, 17 mai 2000). Deux poèmes de Source entière (1052) lui sont dédiés (André Frénaud-Georges Borgeaud, correspondance, note 1, p. 9 - [1]).
  2. Insee, « Extrait de l'acte de décès de Jean-Claude André Frénaud », sur MatchID
  3. Brigitte Maurice-Chabard, Donation André et Monique Frénaud : ouverture d'une salle permanente, dans La revue des musées de France, Paris, février 2009, p. 20-22

Liens externes modifier