Amanieu d'Astarac

héritier du comté d'Astarac

Amanieu d'Astarac, mort à Chypre vers 1326, est l'héritier du comté d'Astarac des années 1310 jusqu'à sa mort.

Amanieu d'Astarac
Fonctions
héritier du comté d'Astarac
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Abbaye de Beaulieu de Nicosie (d) (jusqu'en ), abbaye de Berdoues (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
Père
Bernard V, comte d'Astarac (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Mathe de Foix (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Cécile de Comminges (d) (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Centulle IV, comte d'Astarac (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Étant mort avant son père Bernard V d'Astarac, il n'a jamais été comte lui-même, contrairement à ce qu'affirment la plupart des ouvrages de référence et les généalogies. Son fils Centulle IV succède à Bernard V à la tête du comté vers 1328-1330.

Biographie modifier

Amanieu d'Astarac est un fils puîné de Bernard V, comte d'Astarac et de sa première épouse, Mathe de Foix, fille du comte Roger Bernard III de Foix et de Marguerite de Béarn. D'abord destiné à une carrière dans l'Église comme beaucoup de cadets de familles nobles de l'époque, il reçoit le du pape Clément V une prébende canoniale et l'archidiaconat de Valenciennes dans le diocèse de Cambrai, deux très riches bénéfices ecclésiastiques devenus vacants par la mort de leur précédent titulaire, le cardinal Guillaume Ruffat[1].

Devenu ensuite héritier du comté d'Astarac après la mort de son ou ses frères aînés, il est marié en 1317 avec Cécile de Comminges, fille de Bernard VII, comte de Comminges et de Laure de Montfort[2].

En 1320, alors que Charles, comte de La Marche et frère du roi de France, de retour de son comté de Bigorre, est de passage à Mirande, des membres de sa suite se querellent avec des familiers d'Amanieu d'Astarac et des habitants de la ville. Dans la rixe qui s'ensuit, certains des gens du comte Charles sont blessés, d'autres sont même tués. Pour se tirer de ce mauvais pas et apaiser la colère du prince royal, Amanieu livre tous les coupables qu'il parvient à arrêter au comte de La Marche, qui condamnent certains à mort ou à d'autres peines[3]. Mirande est également victime du courroux du prince : des maisons sont rasées, quatre habitants sont pendus aux piliers de la maison commune, d'autres sont emprisonnés à Miélan, la communauté est condamnée à verser à Charles l'amende énorme de 20 000 livres de petits tournois (amende bientôt réduite de moitié)[4]. Comme l'un des condamnés à mort, au moment d'être exécuté, avait rejeté la responsabilité personnelle du méfait sur Amanieu, celui-ci fait intervenir le pape Jean XXII auprès de Charles pour le prier d'oublier ses accusations et le réconcilier avec le fils du roi de France[5].

Bibliographie modifier

  • Louis Guérard, « Le passage de Charles-le-Bel à Mirande en 1320 », Revue de Gascogne, vol. 37,‎ , p. 539-544 (lire en ligne).
  • Nicolas Guinaudeau, « La famille d'Astarac et la gestion du territoire comtal entre le début du Xe siècle et le milieu du XVIe siècle », Acta historica et archaeologica mediaevalia, no 31,‎ , p. 65-113 (lire en ligne).
  • Nicolas Guinaudeau, Fortifications seigneuriales et résidences aristocratiques gasconnes dans l'ancien comté d'Astarac entre le Xe et le XVIe siècle (thèse de doctorat - histoire médiévale), Bordeaux, Université Michel de Montaigne - Bordeaux III, (lire en ligne).
  • (en) Michalis Olympios, « Amanieu Son of Bernard, Count of Astarac, Croisé Manqué? Deconstructing the Myth of an Eighteenth-century Crusader », dans Susan B. Edgington et Helen J. Nicholson (éditrices), Deeds Done Beyond the Sea : Essays on William of Tyre, Cyprus and the Military Orders presented to Peter Edbury, Ashgate, (ISBN 978-1-472-41783-1 et 978-1-315-57622-0, DOI 10.4324/9781315576220-19, lire en ligne), p. 145-153.
  • Auguste Coulon, Lettres secrètes et curiales du pape Jean XXII (1316-1334) relatives á la France, extraites des registres du Vatican, (lire en ligne), p. 31, no 3182, 3183 et 3184.
  • Jean Richard, « Un but de pèlerinage: Notre-Dame de Nicosie », British School at Athens Studies, vol. 8,‎ , p. 135–138 (ISSN 2159-4996, JSTOR 40960554).
  • Jean Richard, « Le royaume de Chypre face aux projets de croisade », dans Les Projets de croisade : Géostratégie et diplomatie européenne du XIVe au XVIIe siècle, Presses universitaires du Midi, coll. « Méridiennes », (ISBN 978-2-8107-0965-6, lire en ligne), p. 61–68.

Notes et références modifier

  1. (la) Regestum Clementis papae V, vol. 6, Rome, Typographia vaticana, , 468 p. (lire en ligne), p. 130-131, no 6810
  2. Charles Higounet, Le Comté de Comminges : De ses origines à son annexion à la Couronne, Saint-Gaudens, L'Adret, , 2e éd. (1re éd. 1949) (ISBN 2-904458-05-0), p. 142 et note 33.
  3. Guérard 1896, p. 540.
  4. Guérard 1896, p. 541-543.
  5. Guérard 1896, p. 540-541.