Ali G
Ali G
Ali G

Nom original Alistair Leslie Graham
Origine Staines, Angleterre
(Royaume-Uni)
Activité Interviewer, rappeur, ex-Assistant du Premier ministre, parlementaire, ambassadeur du Royaume-Uni en Jamaïque
Famille Nana (grand-mère) (surnommée "ma Nan")
Entourage Julie (surnommée "ma Julie")

Créé par Sacha Baron Cohen
Interprété par Sacha Baron Cohen
Films Ali G
Séries Da Ali G Show
Saisons 1995–1996 (F2F)
1998–2000 (The Eleven O'Clock Show)
2000, 2003–04 (Da Ali G Show)
2002 (Ali G Indahouse)

Alistair Leslie « Ali G » Graham est un personnage imaginaire incarné par l'humoriste britannique Sacha Baron Cohen. Il a fait son apparition sur la chaîne de télévision Channel 4 lors de l'émission The Eleven O'Clock Show. Devant le grand succès du personnage, celui-ci a obtenu sa propre émission, le Da Ali G Show, sur HBO. Sacha Baron Cohen interprète également Borat (un reporter kazakh) et Brüno (un journaliste homosexuel autrichien). En 2002 Ali G a été le personnage principal du film Ali G (Ali G Indahouse). Le personnage de Ali G a désormais pris sa retraite[1].

Création du personnage modifier

Le personnage d’Ali G joue sur les stéréotypes du mâle blanc issu d’une banlieue tranquille qui s’épanouit dans un mélange de Gangsta rap américain et de culture jamaïcaine, particulièrement à travers le Ragga Jungle, le Hip-hop, le reggae et la Grime. Sasha Baron Cohen déclara que le DJ Tim Westwood de BBC Radio 1 a influencé le développement du personnage d’Ali G (Westwood anime une émission de rap sur Radio 1 parlant un faux dialecte Hip-hop américain). Le fait qu’Ali G soit issu d’un milieu bourgeois fait directement référence à Tim Westwood. En effet ce dernier a été élevé à Lowestoft dans la région de Suffolk et est fils d’évêque[2].

Avant l’apparition d’Ali G dans l’émission « The Eleven O’Clock Show », Baron Cohen avait imaginé le portrait d’un personnage similaire appelé MC Jocelyn Cheadle-Hume sur une chaine satellite nommé Talk TV (détenue par Granada Television). Alors qu’il parlait à un groupe de skateboarders dans la peau du personnage, Baron Cohen réalisa que les gens pouvaient réellement être amenés à croire que le personnage est bien réel, et filma plusieurs essais vidéo qui furent achetés par London Weekend Television[2].

Histoire modifier

Ali G devint célèbre grâce à « The Eleven O’Clock Show » sur Channel 4 comme la « voix des djeuns » en 1998[3]. Il interviewa plusieurs figures publiques du Royaume-Uni. Ali G est grossier, mal-éduqué, faux-débrouillard frimeur avec une vue profondément stéréotypée du monde, qui embarrasse ses interlocuteurs en débitant un mélange d’inexactitudes et d’absurdité politiques ou amenant ses ‘victimes’ interviewées à être d’accord avec certaines erreurs effarantes ou approuver certaines insultes. Il y a une multitude d’exemples révélant le caractère osé de ses interviews. Par exemple il a fait admettre à Lindsay Urwin, évêque de Horsham que Dieu a créé l’Univers et ensuite lui a demandé « Et depuis, Il [Dieu] se repose ? » Ali G questionna l’évêque sur l’apparence de Dieu, ce à quoi l’évêque répondit « Eh bien, il a à peu près la forme de Jésus. » Durant une interview avec James Ferman (ancien directeur de la British Board of Film Classification, l'organisme responsable d'évaluer la classification des films et des jeux vidéo au Royaume-Uni), Ali G demanda si ses grossièretés pourraient faire interdire un film aux moins de 18 ans, et suggéra que la Censure au cinéma devrait être réalisée par des personnes plus jeunes qui comprennent l’argot contemporain. Ali G a aussi commencé une interview avec le Président de l’Art Council of England (qui promeut l’art à travers le Royaume-Uni) Gerry Robinson avec la question : « Pourquoi est-ce que tout ce que vous financez est autant « de la daube » ? » Ali G apparut aussi dans une série de publicités pour la Saison NBA 2005-2006, dans laquelle il utilise son style de journaliste un peu tordu pour interviewer plusieurs stars de la NBA. Ces différents spots furent réalisés par Spike Lee.

Origines modifier

Ali G est un membre du gang fictif « West Staines Massiv », et habite avec sa grand-mère dans une maison jumelée au 36 Cherry Blossom Close, au cœur du « Ghetto de Staines ». Il a été éduqué à ce qu’il appelle « L’école Matthew Arnold » (en anglais « da Matthew Arnold Skool »), la Matthew Arnold School est un collège existant réellement. Staines est une banlieue pavillonnaire essentiellement bourgeoise située à l’ouest de Londres très différente du ghetto mal famé qu’Ali G à l’habitude de décrire. De la même manière, il fait aussi référence à plusieurs villes bourgeoises des alentours, telles qu’Egham, Langley et Englefield Green. Malgré la nature étonnamment calme de sa ville natale, il prétend prendre exemple sur la culture « ghetto ». Le « vrai » nom d’Ali, révélé par la suite, est Alistair Leslie Graham (ce qu’on découvre dans le film Ali G (Ali G Indahouse). À cause de sa grammaire peu orthodoxe, Ali G a été plusieurs fois ridiculisé par la personne qu’il était en train d’interviewer. Se prétendant noir et ayant des ancêtres jamaïquains, ses expressions contiennent souvent des termes comme « Aight » (alright, ça roule), « Booyakasha », « Salut à toi », «Wagaan », « Quartier Ouest », « Respek » (respect), « Pour de vrai », « Punanee », « Mate ça », et « Impose ton style ». Il utilise aussi le Dip Snap comme signe de reconnaissance, geste qui consiste à agiter sa main tout en gardant deux doigts en contact. Baron Cohen a défini une fois « Booyakasha » comme voulant dire : « Ecoute moi, selecta, ravale, beugle, salut à toi, tout ce que j’ai, j’arrive à toi tel Cleopatre, vient derrière les barreaux, recognize, represent, impose ton style, tu devrais te regarder avant de te bousiller, ravale… oh yeah, et bonjour »[4].

Critiques sur le personnage modifier

Bien que Baron Cohen ait à plusieurs reprises précisé que le personnage d’Ali G était une parodie de bourgeois, de jeunes privilégiés se prétendant « du ghetto », beaucoup de commentateurs ont estimé que la force de l’humour de Baron Cohen venait du détournement des stéréotypes « Noirs » et non pas des frimeurs blancs. De ce point de vue, les origines d’une banlieue tranquille d’Ali G servent plutôt d’alibi[5],[6],[7].

Ali G semble par ailleurs se réjouir d’abaisser le niveau. Bien qu’il ait eu une bonne éducation, et que ses parents travaillent selon toute vraisemblance, il est contre l’école. Sa vie semble être uniquement axée sur l’acquisition de biens matériels, la prise de drogue, obtenir le respect de la rue à travers la violence et coucher avec le plus de jolies filles. Plusieurs journalistes noirs et blancs ont le sentiment qu’Ali G se moque de la communauté noire anglaise (et par certains aspects des jeunes américains) et trouvent dérangeant que ce soit un diplômé de Cambridge qui le fasse[8]. Felix Dexter, de la série comique The Real McCoy, déclara dans le journal The Guardian qu’il appréciait l’humour découlant de la rencontre entre un ignorant et un expert qui ne se comprennent pas l’un l’autre. Mais il a aussi ajouté « J’ai l’impression que l’humour ici réside en bonne partie à se moquer de la culture de la rue, noire, et qu’il est acclamé parce qu’il permet à la classe bourgeoise de se moquer de cette culture tout en restant « politiquement correct ». »[9].

Production modifier

Ali G apparut sur Channel 4 lors de l'émission The Eleven O'Clock Show. Devant le succès du personnage, Sacha Baron Cohen obtint sa propre émission : Da Ali G Show. La série a été originellement distribuée sur Channel 4 au Royaume-Uni à partir de 2000. Ali G participa au clip de Madonna Music 2000, et celui de Shaggy Me Julie. Une seconde série du Da Ali G Show a été créée pour les États-Unis en 2003, appelée Ali G in da USAiii, et a été distribuée sur la chaîne HBO jusqu’en 2004. Baron Cohen a aussi interprété dans ces séries deux autres journalistes aux méthodes aussi peu orthodoxes que Ali G : un kazakh nommé Borat Sagdiyev, et un homosexuel autrichien appelé Brüno.

Le , la chaîne HBO annonça qu’elle n’avait pas l’intention de continuer la série.

Principales personnes interviewées par Ali G modifier

Notes et références modifier

  1. Borat and Ali G are dead for Sacha Baron Cohen Yahoo, 21 December 2007
  2. a et b Sacha Baron Cohen - The Real Borat - finally speaks, Rolling Stone, 14 November 2006.
  3. "'He becomes the character, certainly with Ali G and Borat. He has a mix of Sellers's acting and Rod Hull's bottle'" by Kirsty Scott, The Guardian, 29 September 2006.
  4. Ali G interview - Parkinson - BBC
  5. (en) « Affronted feminist Naomi Wolf takes a bite out of 'racist' Ali G », The Sunday Times, London,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. (en) Paul Kelso, « Race protest at Ali G's film premiere », The Guardian, London,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. (en) John Walsh, « Ali G: Keepin' it real, for real », The Independent, London,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. (en) « Is Ali G racist? », BBC News,‎ (lire en ligne)
  9. (en) Janine Gibson, « Comics find Ali G is an alibi for racism », The Guardian, London,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. IMDb > "Da Ali G Show" War (2003). Retrieved August 29, 2010.
  11. IMDb > "Da Ali G Show" (2003) > Episode list, "Season 1, Episode 2: War. Original Air Date—28 February 2003." Retrieved August 29, 2010.
  12. Ali G - Economics and Selling Stocks High

Liens externes modifier