Alexandre Benois

artiste russe (1870–1960)
Alexandre Nikolaïevitch Benois
Portrait d'Alexandre Benois par Léon Bakst (1898)
Naissance
Décès
(à 89 ans)
Paris, France
Sépulture
Autres noms
Алекса́ндр Никола́евич Бенуа́
Nationalités
Activité
Formation
Université impériale de Saint-Pétersbourg (en) (jusqu'en )
Deuxième gymnasium de Saint-PétersbourgVoir et modifier les données sur Wikidata
Lieux de travail
Famille
Père
Mère
Camilla Cavos (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Conjoint
Anna Karlovna Benois (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Archives conservées par
Archives départementales des Yvelines (166J, Ms 620-621, 3 pièces, -)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata

Alexandre Nikolaïevitch Benois (en russe : Алекса́ндр Никола́евич Бенуа́, nom de famille prononcé à la française), né à Saint-Pétersbourg le 21 avril 1870 ( dans le calendrier grégorien), mort à Paris le , est un peintre, décorateur, scénographe et historien d'art russe[2] et français[3]. Ami intime de Serge de Diaghilev, Léon Bakst, Dimitri Bouchène et Serge Ivanoff, ses créations ont particulièrement porté sur des décors pour des représentations de ballets.

Artiste très influent il est l'un des fondateurs du mouvement artistique Mir Iskousstva[4],[5].

Biographie modifier

 
Maquette du décor d’Alexandre Benois pour la création du ballet Petrouchka en 1911.

Alexandre Benois était issu d'une famille d'origine française renommée en Russie ; son grand-père paternel Louis-Jules Benois émigra en Russie à la Révolution française comme cuisinier à la cour du Tsar Paul Ier. Son grand-père maternel, Albert Cavos, d'origine italienne, était architecte à la Cour impériale [6].

Sa mère Camilla (en russe : Камилла Альбертовна Кавос, puis Бенуа) était la petite-fille de Catterino Cavos.

Son père (Nicolas Benois) et son frère (Léon Benois) furent des architectes reconnus. Alexandre Benois reçut son instruction secondaire au deuxième gymnasium de Saint-Pétersbourg. Doué pour la peinture, il n'envisageait pas initialement de consacrer sa vie à l'art. Diplômé de la Faculté de droit de Saint-Pétersbourg en 1894, il peignit trois ans plus tard une série d'aquarelles représentant les Dernières Promenades de Louis XIV, qui furent remarquées par Serge de Diaghilev et Léon Bakst, qui fondèrent ensemble le journal artistique Mir Iskousstva (Le Monde de l'art) qui allait influencer l'école de peinture russe et se répandre en Europe, sous l'égide des Ballets russes.

Au cours de la première décennie du XXe siècle, Benois poursuivit ses études tout en continuant de collaborer à Mir Iskousstva. Il réalisa plusieurs monographies sur l'art russe du XIXe siècle et sur la ville de Pouchkine (ancienne Tsarskoïe Selo).

À partir de 1897, Alexandre Benois séjourne à plusieurs reprises en Bretagne : « Benois et Lanceray[7] commencent alors à chercher l'endroit le mieux adapté pour leur première découverte de la Bretagne, vierge et non encore exploré par les artistes (...). L'accompagnateur breton leur conseilla alors le village de Primel-Trégastel, un endroit, selon Benois « si breton qu'il serait insensé de chercher quelque chose de plus breton ailleurs »[8]. La vue qui s'offrait à leurs yeux était d'une beauté indescriptible (...), un petit golfe encadré de rochers en granit rose et de formes étonnantes »[9].

En 1901, Benois est nommé directeur scénique du Théâtre Mariinsky; en 1903, il publia ses illustrations pour le Cavalier de bronze d'Alexandre Pouchkine, qui furent reconnues comme des chefs-d'œuvre du genre. Il illustre également La Poule noire, ou le monde souterrain d'Antoni Pogorelski (1922)[10].

Depuis lors, il avait consacré l'essentiel de son temps à la création de décors scéniques. Les décors pour Les Sylphides de Chopin (1908), Giselle d'Adam (1910) et Petrouchka de Stravinsky (1911) comptent parmi ses plus grandes réalisations. Il collabora avec Diaghilev et travailla en relation avec plusieurs grands théâtres européens. De 1918 à 1926, il s'occupa de la galerie des Grands Maîtres au musée de l'Ermitage de Pétrograd (anciennement Saint-Pétersbourg), dans laquelle il exposa l'héritage prestigieux de son frère, la Madonna Benois de Léonard de Vinci. En 1926 il quitte définitivement la Russie soviétique et s'installe à Paris où il travaille pour l'Opéra et la Comédie-Française, pour la Scala de Milan et pour Covent Garden. En 1927, il est le chef décorateur du Napoléon d'Abel Gance. Il n'a peut-être pas été totalement satisfait par le résultat, puisque, au dos de l'un de ses dessins préparatoires, il a écrit « Cette scène a été gâchée par les prétendues exigences du cinéma »[11]. Il crée en 1928, les décors pour la création à Paris du Boléro de Ravel.

En 1939 il passe ses dernières vacances en Bretagne à Trébeurden d'où il rapporte de nombreuses aquarelles dont celle du Pardon de la chapelle de la Clarté à Ploumanac'h et celle du retable de la chapelle de Penvern[12].

Il meurt le en son domicile dans le 15e arrondissement de Paris[13]. Il est inhumé au Cimetière des Batignolles (25e division)[14].

Ses mémoires ont été publiés en deux volumes en 1955. Zinaïda Serebriakova, peintre, était sa nièce et l'acteur britannique Peter Ustinov son petit-neveu.

Un prix international a été créé en son honneur pour les artistes du ballet à Moscou, intitulé Prix Benois de la danse.

Œuvres modifier

Œuvres peintes en Bretagne modifier

Cette liste est très incomplète[15] :

  • Paysage breton (musée national russe, Saint-Pétersbourg)
  • Bretagne, Plougasnou (1897, dessin, musée national russe, Saint-Pétersbourg)
  • Intérieur d'une ferme entre Primel et Plougasnou (aquarelle, 1897, collection particulière)
  • Primel, la Baie de Morlaix, le sentier du douanier (aquarelle, 1905, collection particulière)
  • La Pointe de Primel après la moisson (aquarelle, 1905, collection particulière)
  • Saint-Jean-du-Doigt (aquarelle, 1905, collection particulière)
  • Camaret, la place du village (aquarelle, 1925, collection particulière)
  • Camaret, le village voisin (aquarelle, 1925, collection particulière)
  • Camaret, vieille ferme isolée (aquarelle, 1925, collection particulière)
  • Camaret, le port, la chapelle Notre-Dame-de-Rocamadour et la Tour Vauban (aquarelle, 1925, collection particulière)
  • Intérieur de la chapelle de Penvern à Trébeurden (aquarelle, 1939, collection particulière)
  • Ploumanac'h, pardon de la chapelle de la Clarté (aquarelle, 1939, collection particulière)
  • Breton dancing (Danse bretonne) (1906)

Œuvres représentant le reste de la France modifier

Cette liste est très incomplète :

  • Printemps à Paris (crayon, aquarelle et gouache, 1934)[16]
  • Jardin arboré. Bout du parc contre la forêt de Fontainebleau (aquarelle sur papier, 1935)[17]

Œuvres représentant la Russie modifier

Cette liste reste également très incomplète :

  • Novgorod (aquarelle et gouache, 1917)[18]
  • Vue d'un monastère russe (crayon et aquarelle, 1931)[19]

Œuvres scénographiques modifier

Cette liste reste également très incomplète :

  • Scénographie pou "Diane de Poitiers" (crayon, aquarelle et gouache sur papier, 1931)[20]
  • Conception de costumes pour "La Belle endormie" (aquarelle, 1953)[21]

Notes et références modifier

  1. « https://archives.yvelines.fr/rechercher/archives-en-ligne/correspondances-du-musee-departemental-maurice-denis/correspondances-du-musee-maurice-denis », sous le nom BENOIS Alexandre (consulté le )
  2. (it) « Russi in Italia, Aleksandr Nikolaevič Benua », Centro di ricerca internazionale “Russia-Italia” (consulté le )
  3. « Alexandre Benois », sur Centre Pompidou (consulté le )
  4. (en) Larissa Salmina-Haskell, Russian Paintings and Drawings in the Ashmolean Museum, Ashmolean Museum, , 15 p.
  5. (en) Bobbi Owen, Costume Design On Broadway: Designers and Their Credits, 1915-1985, New York, Greenwood Press, , 19 p.
  6. Collectif, Peintres russes en Bretagne, Éditions Palantines, Musée départemental breton à Quimper, 2006, (ISBN 2-911434-56-0)p. 38
  7. Evgueny Evguéniévitch Lanceray (Eugène Lanceray), né le , décédé le , neveu d'Alexandre Benois, dessinateur connu surtout pour ses dessins illustrant le livre d'E. Balobanova Légendes des vieux châteaux bretons, Saint-Pétersbourg, 1898, conservés au Musée national russe de Saint-Pétersbourg
  8. Alexandre Benois, Mes souvenirs, Moscou, Naouka, 1993
  9. Lettre d'Alexandre Smirnov du citée dans : Musée départemental breton, Peintres Russes en Bretagne, éditions Palantines, 2006, [ (ISBN 2-911434-56-0)]
  10. Peter Leek, La Peinture Russe, Parkstone International, (ISBN 9781780428451, lire en ligne), p. 250
  11. (en) The Independent
  12. Collectif, Peintres russes en Bretagne, Éditions Palantines, Musée départemental breton à Quimper, 2006, (ISBN 2-911434-56-0)p. 41
  13. Archives de Paris 15e, acte de décès no 438, année 1960 (page 16/31)
  14. Registre journalier d'inhumation du Cimetière des Batignolles (page 17/31)
  15. Les 12 premières œuvres citées ci-après sont reproduites dans le livre du musée départemental breton, Peintres Russes en Bretagne, éditions Palantines, 2006, [ (ISBN 2-911434-56-0)]
  16. « Spring in Paris by Alexandre NikolaevichBenois », sur artnet.com (consulté le ).
  17. « Jardin arboré Bout du parc contre la forêt de Fontainebleau by Alexandre NikolaevichBenois », sur artnet.com (consulté le ).
  18. « Novgorod by Alexandre NikolaevichBenois », sur artnet.com (consulté le ).
  19. « View of a Russian monastery by Alexandre NikolaevichBenois », sur artnet.com (consulté le ).
  20. « Set design for Diane de Poitiers by Alexandre NikolaevichBenois », sur artnet.com (consulté le ).
  21. « Costume design for Sleeping Beauty La Bella Addormentata by Alexandre NikolaevichBenois », sur artnet.com (consulté le ).

Voir aussi modifier

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