Alexandre-Léopold Sebaux

prélat catholique

Alexandre-Léopold Sebaux
Image illustrative de l’article Alexandre-Léopold Sebaux
Orant d'Alexandre Sebaux en la cathédrale.
Biographie
Naissance
Laval (Mayenne)
Décès (à 70 ans)
Angoulême (France)
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale par Casimir Wicart
Dernier titre ou fonction Évêque d'Angoulême
Évêque d'Angoulême

Blason
« Narrabo nomen eorum fratibus meis »
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Alexandre-Léopold Sebaux est un évêque français, né à Laval le et mort à Angoulème le , évêque d'Angoulême.

Biographie modifier

Fils de Jean Sebaux, manufacturier, originaire de la Sauvagère dans l'Orne, et d'Anne Moulinais, qui avait été emprisonnée au Temple à Paris en pour services rendus pendant la Révolution française aux prêtres proscrits.

D'une santé délicate, il fit ses premières études à Laval au pensionnat de M. Coligny, ses humanités et sa philosophie au petit séminaire de Nantes dirigé par les Sulpiciens, sa théologie au grand séminaire du Mans, et se proposait d'achever ses études au séminaire de Saint-Sulpice, quand Bouvier, en , se l'attacha comme secrétaire particulier et l'ordonna prêtre le . Associé à tous les travaux du prélat, à ses pensées intimes, c'est sa propre histoire qu'il écrivit plus tard en publiant celle de son évêque qui l'appelait son fils. Il l'assista à ses derniers moments à Rome, ramena son corps dans sa cathédrale et rentra à Laval, pour y devenir curé de Notre-Dame, sa paroisse natale en . Il la dota d'un presbytère, obtint la cession d'un terrain dépendant de la caserne pour élever un second latéral à l'église, se fit universellement estimer et respecter par sa charité, sa distinction, son zèle.

Le , Casimir Wicart le chargea d'organiser son grand séminaire et l'en nomma supérieur. Il répondit à cette marque de confiance et son influence s'accrut encore, même dans le monde laïque. Les professeurs et ses élèves l'aimaient selon l'abbé Angot pour sa bonté extrême, admiraient son heureuse faconde et la variété de ses connaissances, le respectaient pour sa dignité sacerdotale et sa supériorité incontestable.

Jules Simon le désigna pour l'évêché d'Angoulême — il avait précédemment décliné l'honneur du siège de Quimper — promettant de l'aider « à rendre meilleur » ce diocèse peu religieux. Le candidat n'accepta que sur ordre du pape Pie IX, qui le préconisa le . Il fut sacré dans l'église de Notre-Dame par Wicart, assisté de Louis-Édouard Pie, évêque de Poitiers, et de Fillion, évêque du Mans, en présence de Charles Émile Freppel qui prononça le discours de circonstance, annonçant, « avec la certitude d'un prophète » que le nouveau prélat aurait les éminentes qualités des évêques consécrateurs, l'ardeur pour le bien, l'amour de la doctrine, la douceur et la fermeté. Il emmena avec lui à Angoulême comme vicaire général M. Planchard, et promit à ses diocésains de se donner totalement à eux. On peut lui reprocher de l'avoir fait avec trop d'ardeur.

En dehors de ses tournées pastorales et de ses prédications incessantes, où il s'épuisait, ses soins portèrent surtout sur le recrutement des vocations ecclésiastiques, la discipline, l'instruction chrétienne, pour laquelle il fonda des écoles libres, et, à ses frais, le collège de Saint-Paul (), les œuvres ouvrières et charitables.

Il traita dans ses mandements de Jésus-Christ, de l'Église, du sacerdoce, de la vie chrétienne, de l'Union catholique, du socialisme, et des encycliques de Léon XIII. Au sujet des « directions pontificales », il écrivait, le à l'archevêque de Paris : « Suit-il de là que l'Église enseigne l'indifférence à l'égard du droit historique, des traditions et des institutions politiques d'un pays ; qu'elle demande le sacrifice des opinions personnelles inspirées par un désir sincère du bien public ? Non, elle éclaire, subordonne, mais ne supprime pas ».

Trop modeste pour se jeter avec éclat dans l'arène des luttes religieuses, il n'en était pas moins l'ami, le conseiller et souvent l'inspirateur des plus fermes champions de l'orthodoxie. Il sauva la vie à l'Univers par une intervention personnelle à Rome, et ne craignit pas d'adresser à tel de ses collègues des observations hardies dont on le pria en vain d'adoucir les termes. Exempt de toute ambition, il refusa plusieurs sièges épiscopaux humainement plus favorisés que le sien.

Rentré exténué de sa tournée de confirmation le , il fut frappé d'une congestion pulmonaire, qui l'emporta en quelques jours. Il mourut le , jour de la Pentecôte en disant : « Je pars sans crainte, confiant en la miséricorde divine ». Après que l'archevêque de Bordeaux eut fait son éloge le , jour des obsèques, Freppel prononça l'oraison funèbre de celui dont il avait prophétisé à Laval. M. Verlet fit son tombeau, dû à une souscription publique, et l'a représenté à genoux dans l'attitude de la prière.

Armes modifier

Écartelé : aux 1er et au 4e, de gueules au monogramme du Christ d'or; aux 2e et 3e,d'azur à un M gothique d'argent couronné du même, et une croix d'or brochant sur le tout[1].

Publications modifier

  • Notice sur la Portioncule, 1848
  • Vie de Mgr Bouvier, 1886, Angoulême, in-12 ; il existe une 2e édition
  • Statuts synodaux du diocèse d'Angoulême, préparés par M. Planchard
  • Mandements
  • En , il lut devant la Société de l'industrie de la Mayenne une étude sur Le Beau, envisagé dans son objet et dans ses moyens

Notes et références modifier

Notes modifier

Références modifier

  1. Comte de Saint Saud, Armorial des prélats français du XIXe siècle, Paris, 1906, H. Daragon, 415p., p. 169-170. Consultable sur Gallica.

Voir aussi modifier

Article connexe modifier

Liens externes modifier

Bibliographie modifier

« Alexandre-Léopold Sebaux », dans Alphonse-Victor Angot et Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Laval, Goupil, 1900-1910 [détail des éditions] (lire en ligne), tome III, p. 701