Al-Mansur ben Bologhin

émir ziride

Al-Mansur ben Bologhin[1] (? -995) a été le deuxième émir ziride régnant en Ifriqiya (règne 984-995).

Al-Mansur ben Bologhin
Biographie
Naissance
Décès
Nom dans la langue maternelle
المنصور بن بلوجنVoir et modifier les données sur Wikidata
Famille
Père
Fratrie
Enfant

Biographie modifier

Bologhine ibn Ziri, le père d'Al-Mansur, meurt en mai 984[2] au retour d'une campagne victorieuse contre les Zénètes et leurs alliés les califes omeyyades de Cordoue. Cette campagne lui a permis de prendre Fès et Sijilmassa mais il s'est arrêté devant Ceuta[3]. Al-Mansur lui succède dans toutes ses attributions comme gouverneur du Maghreb et de l'Ifriqiya. Il confie le poste de gouverneur de Tahert à son oncle Abu al-Behar et celui d'Achir à son frère Itouweft[4].

Al-Mansur envoie son frère Itouweft vers le Maghreb al-Aqsa (le Maroc) pour reprendre les villes de Fès et de Sijilmassa que les Zénètes avaient reprises. Il subit une défaite devant Fès et revient à Achir. Cet échec fait qu'Al-Mansur renonce à toute campagne contre les Zénètes[4].

Al-Mansur se rend à Kairouan où il retrouve Abd Allah ibn al-Katib le gouverneur que son père avait mis en place. Il déclare aux notables de Kairouan venus le féliciter qu'il n'est « pas de ceux qu'on nomme d'un trait de plume pour les révoquer de même, car j'ai hérité ce royaume de mes pères et de mes aïeux[5]. » Al-Mansur avait reçu une lettre du calife fatimide lui demandant de joindre le nom Abd Allah ibn al-Katib au sien pendant la khutba ce qui aurait signifié qu'il était désigné comme son successeur ; Al-Mansur en avait été très mécontent[6]. Des dénonciations concernant Abd Allah ibn al-Katib parviennent à Al-Mansur. Son fils et lui-même mettent à mort Abd Allah ibn al-Katib et son fils au cours d'une promenade à cheval (987/988)[4].

Les Kétamas se soulèvent à plusieurs reprises. La première de ces rébellions a été provoqué par un missionnaire (dâ`i) envoyé par les Fatimides en représailles du meurtre d'Abd Allah ibn al-Katib leur homme de confiance. Celui-ci commença à lever des troupes. Le calife fatimide envoie deux ambassadeurs qui lui donnent l'ordre de ne rien entreprendre contre les Kétamas. En réponse, Al-Mansur les force à l'accompagner dans sa campagne contre les Kétamas. Al-Mansur châtie les révoltés avec une grande sévérité. Et place cette tribu sous l'administration de fonctionnaires sanhadjas. Les deux ambassadeurs ayant assisté à cette répression féroce sont alors renvoyés au Caire pour en faire le récit au calife[7]. C'est à cette époque qu'Al-Mansur confie le gouvernement d'Achir à son frère Hammad.

En 989, Abu al-Behar, oncle d'Al-Mansur et gouverneur de Tahert, se révolte, mais à l'approche de son neveu il s'enfuit vers le Maghreb. Al-Mansur renonce à la poursuite faute de vivres[8]. Il confie le gouvernement de Tahert à son frère Itouweft[9]. Abu al-Behar fait appel aux Omeyyades de Cordoue, et leur envoie son fils comme otage[10],[11]. En retour le chef kétama de la région de Fès, reçoit l'ordre de seconder Abu al-Behar. Ces alliés parviennent à se rendre maîtres de la ville de Fès. Au cours de l'année 992, Abu al-Behar se querelle avec ses alliés, il revient à Kairouan où Al-Mansur le reçoit avec les honneurs et lui rend son gouvernement de Tahert[11].

Al-Mansur meurt en 995 ou fin [11], son fils Badis lui succède.

Notes et références modifier

  1. En arabe : ʾabū al-fatḥ al-manṣūr ben bulukīn ben zīrī, أبو الفتح المنصور بن بلكين بن زيري, surnommé Abou al-Fath « Père de la victoire » et Al-Mansûr « Le vainqueur ».
  2. Charles-André Julien, op. cit., « Les souverains zirides », p. 407
  3. Ibn Khaldoun, op. cit., vol. 2 (lire en ligne), « Règne de Bologguin, fils de Ziri. », p. 11-12
  4. a b et c Ibn Khaldoun, op. cit., vol. 2 (lire en ligne), « Règne d'El-Mansour, fils de Bologguin. », p. 13
  5. Bayan al-Mughrib d’Ibn Idhari cité dans Charles-André Julien, op. cit., « Les souverains zirides. », p. 407
  6. Ibn Khaldoun, op. cit., vol. 2 (lire en ligne), « Règne d'El-Mansour, fils de Bologguin. », p. 13-14 note 3
  7. Ibn Khaldoun, op. cit., vol. 2 (lire en ligne), « Règne d'El-Mansour, fils de Bologguin. », p. 14-15 note 1
  8. Ibn Khaldoun, op. cit., vol. 2 (lire en ligne), « Règne d'El-Mansour, fils de Bologguin. », p. 15
  9. Ibn Khaldoun, op. cit., vol. 2 (lire en ligne), « Règne d'El-Mansour, fils de Bologguin. », p. 15 note 1
  10. Ibn Khaldoun, op. cit., vol. 3 (lire en ligne), « Histoire de la famille de Zîri-Ibn-Atïa, princes de Fez, et de l'empire qu'elle fonda dans le Maghreb-El-Acsa. », p. 241
  11. a b et c Ibn Khaldoun, op. cit., vol. 2 (lire en ligne), « Règne d'El-Mansour, fils de Bologguin. », p. 16

Annexes modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Bibliographie modifier

  • Ibn Khaldoun (trad. William Mac Guckin Slane), Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique Septentrionale, vol. 2, Imprimerie du Gouvernement, , 635 p. (lire en ligne)
  • Ibn Khaldoun (trad. William Mac Guckin Slane), Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique Septentrionale, vol. 3, Imprimerie du Gouvernement, , 528 p. (lire en ligne)
  • Charles-André Julien, Histoire de l'Afrique du Nord. Des origines à 1830, Paris, Payot, coll. « Grande bibliothèque Payot », (1re éd. 1931), 868 p. (ISBN 978-2-228-88789-2)
  • (en) Clifford Edmund Bosworth, The new Islamic dynasties : a chronological and genealogical manual, Edinburgh University Press, , 389 p. (ISBN 978-0-7486-2137-8, lire en ligne), « The Zīrids and Ḥammādids », p. 35-36