Aigle de Suger

vase réalisé sur l'ordre de Suger vers 1140

L'Aigle de Suger est un vase en porphyre agrémenté d'une monture en argent doré prenant la forme d'un aigle aux ailes déployées.

Aigle de Suger
Aigle de Suger.
Artiste
Inconnu
Date
1147
Commanditaire
Type
Pièce montée
Technique
Lieux de création
Égypte (?), Rome (?)Voir et modifier les données sur Wikidata
Dimensions (H × L × l)
43 × 27 × 15,5 cmVoir et modifier les données sur Wikidata
Propriétaire
No d’inventaire
MR 422[1]
Localisation

Il a été réalisé dans les années 1130-1140, sur les ordres de l'abbé Suger, par des orfèvres parisiens ou de Lotharingie, à partir d'un vase antique.

Il faisait partie du trésor de la basilique de Saint-Denis. Il est conservé au Musée du Louvre, département des objets d'art[2].

Contexte historique modifier

De 1122 à sa mort en 1151, Suger, conseiller des rois de France Louis VI le Gros et Louis VII le Jeune, était abbé de la Basilique de Saint-Denis. Il s'attacha à reconstruire la basilique et à enrichir le trésor de cette église occupant une place centrale dans la symbolique royale.

Il aurait trouvé dans un coffre un vase de porphyre antique et il commanda une monture d'orfèvrerie pour en faire une aiguière liturgique.

Il a également fait réaliser d'autres vases somptueux qui sont parvenus jusqu'à nous : le Calice d'agate conservé à la National Gallery of Art de Washington, l'Aiguière de sardoine et le vase de cristal de roche d'Aliénor d'Aquitaine, conservés au musée du Louvre.

L'aigle de Suger a inspiré le Chrémier en forme de colombe réalisé par Jean-Alexandre Chertier sur des plans d'Eugène Viollet-le-Duc en 1866 pour le trésor de la cathédrale de Paris.

Description modifier

L'objet, haut de 43 cm et large de 27 cm, est constitué d'un vase en porphyre rouge d'origine romaine ou égyptienne, et d'une monture en argent doré.

Celle-ci comprend un piédestal formé d'une queue rigide, deux ailes déployées et une impressionnante tête d'aigle au bec entrouvert surmontant le cou qui s'ajuste à l'ouverture du vase. Les plumes sont d'une gravure nerveuse.

Sur la collerette à la base du cou, une inscription : « INCLU (di) GEMMIS LAPIS ISTE MERE (t) UR ET AURO / MARMOR ERAT SED IN HIS MARMORE CARIOR EST » (« Cette pierre méritait d'être sertie dans l'or et les pierres précieuses. Elle était de marbre mais elle est ainsi plus précieuse que le marbre »)[3].

Le dessin de l'aigle est d'influence byzantine ; son aspect pourrait avoir été inspiré par l'étoffe byzantine du IXe siècle appelée « suaire de Saint-Germain » se trouvant en l'église Saint-Eusèbe d'Auxerre. Il annonce aussi par certains côtés les débuts de l'art gothique. L'abbé Suger parle lui-même d'un aigle (« in aquilae formam »), mais l'artiste a plutôt représenté ce qu'il avait facilement à sa disposition, à savoir un faucon. Entre autres caractéristiques, se voient distinctement ce qu'on appelle les dents tomiales[4].

Notes et références modifier

  1. Notice no 5274, base Atlas, musée du Louvre
  2. « Vase de porphyre : », sur Musée du Louvre (consulté le )
  3. Traduction proposée sur le cartel d'exposition.
  4. Prodon, Roger, « "L'Aigle de Suger": un faucon plutôt qu'un aigle. », Revue de l'art vol. 207, 1,‎ , p. 8-13

Annexes modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Article connexe modifier

Liens externes modifier