En pharmacologie, un agoniste inverse est un agent qui interagit avec le même récepteur qu'un agoniste de ce récepteur mais produit l'effet pharmacologique opposé. C'est le cas de certains types de récepteurs (p. ex. certains récepteurs histamine / récepteurs GABA) qui ont une activité intrinsèque sans l'action d'un ligand sur eux, aussi qualifiée d'activité constitutive.

La notion d’agoniste inverse repose sur l’idée que le récepteur et son système de transduction conduisant à un effet aurait une activité basale en absence de tout agoniste: le changement de conformation va inhiber l'activité basale du récepteur, ce qui est l'opposé de l'effet d'un agoniste. En présence d'un agoniste, un agoniste inverse aura un effet inhibiteur supérieur à un antagoniste puisqu'il pourra à la fois inhiber l'effet agoniste et l'effet basal. Il existe des agonistes inverses complets, qui inhibent toute l'activité constitutive et des inverses agonistes partiels, qui n'inhibent qu'une partie de cette activité. En absence d'activité constitutive, un agoniste inverse et un antagoniste auront le même effet inhibiteur. Cf Figure 3 de Kelly et al., 2018

Un exemple particulier est la beta carboline qui est l'agoniste inverse des benzodiazépines (tels l'alprazolam et le diazépam) et que l'on retrouve dans la passiflore qui est une plante utilisée en phytotherapie pour ses propriétés sedative et spasmolytique. Le R015-4513 et les benzodiazépines utilisent tous deux le même site de liaison sur le récepteur GABA(A)des neurones, mais le R015-4513 a l'effet opposé en produisant une anxiété sévère plutôt que l'effet sédatif des benzodiazépines[1].

Notes et références modifier

  1. Kelly A Berg, William P Clarke, Making Sense of Pharmacology: Inverse Agonism and Functional Selectivity, International Journal of Neuropsychopharmacology, Volume 21, Issue 10, October 2018, Pages 962–977, https://doi.org/10.1093/ijnp/pyy071