Abbaye Saint-Michel de Farnborough

abbaye à Farnborough, en Angleterre, au Royaume-Uni

L'abbaye Saint-Michel (en anglais : Saint Michael's Abbey) est une abbaye bénédictine de style gothique flamboyant, fondée en 1881 à Farnborough dans le sud de l'Angleterre par l'impératrice Eugénie et dont la communauté a été célèbre pour son écriture savante et sa tradition musicale de chants grégoriens.

Abbaye Saint-Michel
Image illustrative de l’article Abbaye Saint-Michel de Farnborough
Église de l'abbaye Saint-Michel.
Présentation
Nom local St Michael's Abbey
Culte catholicisme
Type abbaye, sanctuaire national
Début de la construction 1881
Style dominant gothique flamboyant
Site web farnboroughabbey.org
Géographie
Pays Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Nation Drapeau de l'Angleterre Angleterre
Ville Farnborough
Coordonnées 51° 17′ 48″ nord, 0° 45′ 00″ ouest

Carte

Elle héberge également le sanctuaire national dédié à saint Joseph depuis 2008[1], titre donné par la Conférence des évêques catholiques d'Angleterre et du pays de Galles, après le déplacement de la statue et des autels du Saint Joseph's College de Mill Hill (en) à Londres pour cause de vente des bâtiments[2].

Histoire modifier

Établis par l'impératrice Eugénie (1826-1920) pour abriter le mausolée de son mari Napoléon III (1808-1873) et de son fils, le Prince impérial (1856-1879, mort sous l'uniforme britannique en Afrique du Sud, tué par les Zoulous), dont les corps reposent dans la crypte, avec le sien, l'église et le monastère construits en 1881 furent d'abord administrés selon les règles des Prémontrés.

En 1895, l'ex-impératrice remplaça ces moines par des bénédictins français de l'abbaye de Solesmes.

D'abord prieuré, le monastère Saint-Michel de Farnborough devient abbaye en 1903, en relevant à son bénéfice le titre de l'abbaye du Mont-Saint-Michel.

L'abbaye, située au nord de Farnborough, où l'ex-impératrice vivait (Farnborough Hill) et possédait plusieurs maisons, dont l'Empress cottage, est reconnue pour la qualité exceptionnelle de sa liturgie, qui est chantée en latin et en chant grégorien et par son édition en fine impression, mais la communauté monastique devint trop peu nombreuse pendant les années 1940 et fut complétée en 1947 par un petit groupe de moines anglais de l'abbaye de Prinknash.

Redevenu prieuré, le monastère, avec ses huit moines, fait depuis 1947 partie de la province anglaise de la congrégation de Subiaco (confédération bénédictine) et le dernier religieux français, Dom Zerr, meurt à Farnborough en 1956.

À la suite de la restauration du titre abbatial en 2006, la communauté a élu le premier abbé de Farnborough anglais, mais parfaitement francophone, le T.R.P. Dom Cuthbert Brogan.

L'église abbatiale a été construite dans le style gothique flamboyant par l'architecte français Gabriel-Hippolyte Destailleur. Depuis le début du XXe siècle, l'abbé bénédictin de Farnborough portait de droit le titre de père abbé de l'abbaye du Mont-Saint-Michel. En effet, à cette époque, l'évêque de Coutances et Avranches obtient par rescript du que soit autorisé le rétablissement de la vie monastique au Mont dès que les circonstances le permettraient, et qu'entre-temps l'abbé de Farnborough soit nommé comme administrateur apostolique, avec le droit d'ajouter à son propre titre celui d'abbé du Mont-Saint-Michel, pour récompenser l'abbaye de Farnborough pour le service rendu par certains de ses moines (des bénédictins français de l'abbaye Saint-Pierre de Solesmes en exil) qui sont venus assurer une présence spirituelle au Mont auprès des pèlerins, de plus en plus nombreux à y revenir, rien n'étant fixé pour les accueillir.

La charte d'octroi stipule que le père abbé portera ce titre jusqu'à ce qu'une nouvelle communauté bénédictine se réinstalle au Mont et réélise un nouveau père-abbé, ce qui, n'étant pas réalisé à ce jour, demeure valable.

L’orgue modifier

L’église abrite un orgue à deux claviers et pédalier réalisé par le facteur d’orgues renommé Aristide Cavaillé-Coll. Cet instrument a été construit vers 1888, mais sa destination primitive reste inconnue. Il a été importé de France et installé dans l’église en 1904, donc après la mort de Cavaillé-Coll (1899), à l’instigation de l’abbé Cabrol. Même si la plaque de console est du type « A. Cavaillé-Coll à Paris », cet instrument de quatorze jeux réels (dix-sept à la console car trois de Pédale sont empruntés)[3] a donc été installé sur place par son successeur, Charles Mutin, et inauguré le jour de Pâques 1905. L'instrument a été restauré en 2000 par la société Johannes Klais Orgelbau[4]. La traction est entièrement mécanique pour tout l’instrument.

Composition modifier

I - Grand-Orgue
6 jeux - C1–G5 - 56 notes.
1. Bourdon 16’
2. Montre 8’
3. Bourdon 8’
4. Flûte harmonique 8’
5. Salicional 8’
6. Prestant 4’

Accouplement : (II / I).
 Pédale Comcr. (Commencer / Appel)
et Fnr. (Finir / Renvoi)
agissant sur les boutons de registres
préalablement tournés d'un quart de tour.

II - Récit
7 jeux - C1–G5 - 56 notes.
7. Cor de nuit 8’ C1‑G5
8. Viole de Gambe 8’ C1‑G5
9. Voix Céleste 8’ C2‑G5
10. Flûte octaviante 4’ C1‑G5
11. Plein-Jeu IV rangs C1‑G5
12. Trompette 8’ C1‑G5
13. Basson-Hautbois 8’ C1‑G5

 Octaves graves du Récit au Grand-Orgue.
 Appel d'anches et Plein jeu.
 Expression par pédale à bascule.

III - Pédale
4 jeux - C1–F3 - 30 notes.
14. Soubasse 16’
15. Contre-basse 16’ Emprunt du Bourdon 16’ de Grand-Orgue.
16. Flûte ouverte 8’ Emprunt de la Flûte harmonique 8’ de Grand-Orgue.
17. Bourdon 8’ Emprunt du Bourdon 8’ de Grand-Orgue.

 Tirasse : (I / P) ― (II / P)

  •  Trémolo agissant sur tout l’orgue.

Des récitals d’orgue ont lieu le premier dimanche après-midi du mois entre mai et octobre[5].

Le rapatriement en France de la dépouille mortelle de Napoléon III en question modifier

Depuis la fin du XXe siècle et l'amélioration de l'image de Napoléon III en France, différentes personnalités politiques, dont Philippe Seguin, Christian Estrosi ou Marine Le Pen, ont demandé le rapatriement de sa dépouille mortelle en France, demandes dont les médias se sont parfois fait l'écho mais sans que celles-ci aient jamais eu l'approbation des descendants de la famille impériale, ni aient été portées ou soutenues par l'État français.

L'abbé Cuthbert a, par ailleurs, ironisé la situation en déclarant « Presque tous les 15 ans, pour des raisons que nous ignorons complètement, il y a un projet de retour des cendres de Napoléon III dans votre pays »[6].

Notes et références modifier

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « St Michael's Abbey, Farnborough » (voir la liste des auteurs).
  1. (en) « National Shrine of St. Joseph », sur gcatholic.org (consulté le ).
  2. (en) K. V. Turley, « Farnborough is England’s National Shrine to St. Joseph », sur ncregister.com, (consulté le ).
  3. Photographies de l’instrument dans le contexte de son église.
  4. page web consacrée à l’instrument sur le site du facteur restaurateur.
  5. Site web dédié à l’instrument.
  6. « Le député RN Jean-Philippe Tanguy réclame le rapatriement des cendres de Napoléon III en France », sur BFMTV (consulté le )

Articles connexes modifier

Liens externes modifier