133e régiment d'infanterie (France)

régiment d'infanterie de l'armée française
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133e régiment d'infanterie
Image illustrative de l’article 133e régiment d'infanterie (France)
Insigne du 133e régiment d'infanterie de forteresse (1939).

Création 1811
Dissolution 1998
Pays Drapeau de la France France
Branche Armée de terre
Type régiment d'infanterie
régiment d'infanterie de forteresse
Rôle infanterie
Devise 'Halte...Les lions sont la'
Inscriptions
sur l’emblème
Wolkowisk 1812
Kalisch 1813
Bautzen1813
Leipzig 1813
Alsace 1914
L'Aisne 1917
La Marne 1918
Belgique 1918
Anniversaire Saint-Maurice
Guerres Première Guerre mondiale
Seconde Guerre mondiale
Batailles Bataille de Kalisch
Bataille de Bautzen
Bataille de Gross-Beeren
Bataille de Dennewitz
Bataille de Leipzig
Bataille de Hanau
Bataille de Modlin
Bataille de Landau
Bataille de Torgau
Fourragères aux couleurs du ruban de la Médaille militaire
Décorations Croix de guerre 1914-1918
quatre palmes

Le 133e régiment d'infanterie (133e RI), appelé Le régiment des Lions, est un régiment d'infanterie de l'Armée de terre française créé sous Napoléon Ier à partir du 2e régiment pénal de la Méditerranée en 1812. Disparu de 1814 à 1873, il combat ensuite lors de la Première et de la Seconde Guerre mondiale.

Création et différentes dénominations modifier

  • 1811 : Création du 2e régiment pénal de la Méditerranée.
  • 1812 : Devient le 133e régiment d'infanterie de ligne pour la campagne de Russie
  • 1814 : Licencié à la Restauration
  • 1873 : Renaissance du 133e régiment d'infanterie de ligne
  • 1887 : renommé 133e régiment d'infanterie
  • 1923 : Dissolution du 133e RI avec tous les corps de sa division
  • 1939 : Création de 133e régiment d'infanterie de forteresse
  • 1940 : Dissolution
  • 1963 : Renaissance du 133e régiment d'infanterie divisionnaire, en tant que régiment de réserve
  • 1998 : Le 133e RI est de nouveau dissous

Colonels/chef de brigade modifier

  • 1811 : Colonel Lamotte.
  • 1812 : Colonel Menu de Menil.
  • 1813 : Colonel Bussière.
 
Le général Boulanger par Nadar.
  • De 1875 à 1880 : Colonel Boulanger (futur général et homme politique).
  • ? : Colonel Clément (promu général en 1885).
  • 1885 : Colonel Chardin.
  • 1887 : Colonel Bernard.
  • -  : Colonel Amédée-Léon-Auguste Nicolas (passera au 113e RI ensuite).
  • 1904 : Colonel P.L. Treymüller.
  • -  : Colonel Marie-François Ganeval (général en 1911).
  • 1914 : Colonel Dutreuil.
  • 1914 : Lieutenant-colonel Dayet[1].
  • 1915 : Lieutenant-colonel Baudrand.
  • 1917 : Lieutenant-colonel Kiffer.
  • 1940 : Colonel Bertrand.

Historique des garnisons, combats et batailles du 133e RI de ligne modifier

Révolution et Empire modifier

 
Colonel Chardin - Commandant du 133e RI de 1885 à 1887
 
Le Mémorial de la bataille à Dennewitz.

Le régiment est licencié à la Seconde Restauration.

Son numéro reste vacant jusqu'en 1873
Colonels blessés durant leur commandement
  •  : Colonel Menu de Menil, blessé

Officiers tués et/ou blessés en service durant la période (1811-1814):

  • Officiers tués : 10
  • Officiers morts des suites des blessures : 2
  • Officiers blessés : 31

De 1873 à 1914 modifier

Le 133e régiment d'infanterie de ligne est recréé par décret en date du à partir d'éléments divers pris dans des :

Il appartient alors à la 27e brigade de la 14e division d'infanterie, puis il passe en 1875 à la 25e brigade de la 13e division d'infanterie[2].

Lors de la réorganisation des corps d'infanterie de 1887, le 1er bataillon forme le 161e régiment d'infanterie

En 1914, le régiment est caserné à Belley, fort de Pierre-Châtel, au fort des Rousses et au fort l'Écluse.

Première Guerre mondiale modifier

Affectation modifier

1914 modifier

1915 modifier

 
Le 133e RI défile devant le général Joffre, Robache, .

1916 modifier

1917 modifier

Mutineries modifier

La 82e brigade d'infanterie, composée des 23e et 133e régiment d'infanterie qui, depuis plus de deux ans et demi, « s'était conduit de la façon la plus héroïque », connu un mouvement de mutinerie démarré le [4].

«Les manifestants réclamaient le repos qui, soi-disant, leur était dû, se refusant absolument à remonter aux tranchées, disant qu’on les avait assez bernés et qu’ils n’avaient plus aucune confiance en la parole des généraux. Cependant ils assuraient que si le repos de 45 jours promis leur était donné, ils ne se refuseraient plus ultérieurement à relever les camarades. Le mouvement gagnant peu à peu d’intensité jusqu’à quinze heures sur place, à ce moment une colonne de manifestants portant le drapeau rouge et chantant l’Internationale tentait de gagner Ville-en-Tardenois[5]

Les sanctions furent sévères. Beaucoup d'officiers (22 sur 37[4]) furent envoyés dans d'autres régiments et séparés des soldats avec lesquels ils avaient combattu. Le régiment fut privé de l'honneur de porter la fourragère. Il y a eu au moins 5 condamnations à mort (4 au 133 et 1 au 23), suivies d'exécutions, 3 à des travaux forcés à perpétuité, 4 à 20 ans de travaux forcés, 3 à 10 ans et 3 à 5 ans ; au total, il semble que 9 condamnations (y compris les peines de mort) ont été prononcées au 133 et 70 au 23. en juin et [6]. Le 133e régiment d'infanterie fut "disloqué" à Somme-Tourbe dans la Marne. Il alla se reconstituer dans la région de Chalons sur Marne d'où il monta en première ligne dans le secteur des Hurlus (extrait du "Livre d'Or du Bugey" paru en 1921).

Le , le lieutenant colonel Baudrand était remplacé par le lieutenant-colonel Kiffer[4].

1918 modifier

 
Sapeurs-mineurs du 133e RI vers novembre 1918.

Décorations modifier

 
Croix de guerre 1914-1918 avec quatre palmes.

Le 133e régiment d'infanterie est le premier régiment à avoir reçu la légion d'honneur et le second la médaille militaire pour faits d'armes durant la Grande Guerre

Le 133e RI a perdu 82 officiers, 2014 gradés et soldats, 5 officiers supérieurs furent faits officiers de la Légion d'honneur, 49 officiers ont reçu la croix de chevalier, 385 sous-officiers et soldats reçurent la médaille militaire. Au sujet des Bugistes du 133e, le général commandant la 7e armée a déclaré : « Les lions d'Afrique sont les rois du désert, les lions du Bugey sont les rois du champ de bataille[7]. »

Entre-deux-guerres modifier

Le 133e RI regagne Belley en août 1919.

Le régiment occupe la Sarre puis la Ruhr[8]. Il est dissous le [9].

Seconde Guerre mondiale modifier

Le 133e régiment d'infanterie est reformé le [8] comme régiment d'infanterie de forteresse (RIF), à partir du Ier bataillon du 153e RIF. Il est affecté à une partie de la Ligne Maginot, le sous-secteur de Kalhausen, dépendant du secteur fortifié de Rohrbach puis du secteur défensif de la Sarre[10].

Du 16 au , il combat sur le canal de la Marne au Rhin. Il capitule le à court de vivres et de munitions. Son chef de corps, le colonel Bertrand, fait brûler le drapeau. Le régiment est dissous en 1940 mais beaucoup de ses membres rejoindront les Maquis de l'Ain[8].

Depuis 1945 à nos jours modifier

 
Insigne régimentaire du 133e Régiment d’Infanterie Divisionnaire.

En 1963 il est recréé sous le nom de 133e régiment d'infanterie divisionnaire, il est implanté à Bourg-en-Bresse (Ain), en tant que régiment de réserve. Il est dissous en juin 1998, son drapeau rejoignant le Musée de l'Armée[8].

Drapeau modifier

Il porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes[11]:

 

Décorations modifier

Le 133e régiment d'infanterie a reçu la légion d'honneur et la médaille militaire pour faits d'armes durant la Grande Guerre. Le 133e régiment d'infanterie a le droit au port de la Fourragère aux couleurs du ruban de la Médaille militaire décernée le .

Il a reçu quatre citations à l'ordre de l'armée[12], la cravate de son drapeau est décorée de la Croix de guerre 1914-1918 avec quatre palmes.

Insignes modifier

L'insigne du 133e régiment d'infanterie de forteresse de 1939 montre Un lion (surnom des « lions du Bugey » donné en 1915) de profil dressé sur une dalle, avec au loin une cloche d'un ouvrage. Il est accompagné de la devise « Halte ! Les lions sont là. ».

Devise modifier

Halte…Les lions sont là

Personnalités ayant servi au 133e RI modifier

Notes et références modifier

  1. « Emmanuel Paul Amédée Louis Alexandre DAYET », sur Mémoire des hommes (consulté le )
  2. Victor Belhomme, Histoire de l'infanterie en France, t. 5, Henri Charles-Lavauzelle, (lire en ligne), p. 593, 631
  3. « Ban-de-Sapt : attaque traumatique pour l’empereur », sur www.vosgesmatin.fr (consulté le )
  4. a b et c chtimiste.com: les mutineries au sein de la 41e brigade d'infanterie.
  5. Société d'Emulation de l'Ain: Rapport sommaire du général Mignot, commandant la 41e Division d’Infanterie sur les incidents de la 82e brigade, pendant la journée du 1er juin et la nuit du 1er au 2 juin .
  6. www.pages14-18.com: les mutineries à la 41e brigade en 1917 .
  7. http://www.dumoul.fr, Article paru dans le quotidien "Le Progrès" du 18 mai 1998.
  8. a b c et d eric.williot.pagesperso-orange.fr, Histoire du 133° Régiment d'Infanterie.
  9. Auguste Édouard Hirschauer, « Annexe 2 : Notice Historique », dans Rapport fait au nom de la Commission de l'armée, chargée d'examiner le projet de loi adopté par la chambre des députés, relatif à la constitution des cadres et effectifs de l'armée, Impressions du Sénat (no 263), (lire en ligne), p. 200-201
  10. Mary et al. 2000, tome 1, p. 64, 84 et 88-140.
  11. Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007.
  12. Citations à l'ordre de l'armée.

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Bibliographie modifier