Étoile de Saint-Vincent

Les étoiles de Saint-Vincent, plus scientifiquement nommées « pentacrines, sont des segments fossiles en forme d'étoiles à cinq branches provenant des « tiges » de crinoïdes couramment nommés lys de mer. On les trouve dans des couches du Lias inférieur, essentiellement dans le Sinémurien.

Fossiles bruts.

Elles ont été étudiées dès 1755 par le naturaliste géologue Jean-Étienne Guettard qui leur a consacré deux mémoires[1],[2]. Il a en outre eu l'occasion d'étudier le cabinet d'histoire naturelle du château d'Agey (près de Dijon en Côte-d'Or), ayant appartenu à Henri-Anne de Fuligny-Damas de Rochechouart. La femme de ce dernier, Marie-Gabrielle de Pons de Rennepont, a considérablement développé ce cabinet ; elle l'a notamment fait paver de carreaux de pierres de Bourgogne, chaque carreau fait d'une pierre différente et tous répertoriés quant à leur origine précise. Ce carrelage ne contient pas moins de 20 types de « marbre étoilé », comprenant des entroques[3].

Ils sont utilisés comme bijoux dans la région de Digne-les-Bains, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Leur nom vient de la colline Saint-Vincent[4]. Ces bijoux utilisant les étoiles de Saint-Vincent ont été réalisés pour la première fois par le bijoutier dignois Antoine Colomb vers 1855. Une mode s'est développée à partir de cette pratique, réduite aujourd'hui par la réglementation visant la préservation du patrimoine géologique[5].

Une salle leur est consacrée au musée Gassendi[4].

Étoile de Saint-Vincent montée sur une bague en argent.
Pendentif.

Notes et références modifier

  1. Jean-Étienne Guettard, « Mémoire sur les encrinites et les pierres étoilées, dans lequel on traitera aussi des entroques etc », Mémoires de l'Académie royale des sciences,‎ , p. 224-263 (dont 3 pl.) (lire en ligne).
  2. Jean-Étienne Guettard, « Mémoire sur les encrinites et les pierres étoilées, dans lequel on traitera aussi des entroques etc » (2e partie), Mémoires de l'Académie royale des sciences,‎ , p. 318-354 + 3 pl. (lire en ligne).
  3. Jean-Étienne_Guettard, « Observations minéralogiques en France et en Allemagne », Histoire de l'Académie royale des sciences,‎ , p. 137-166 (lire en ligne). Pour les marbres à pierres étoilées, voir p. 147-149.
  4. a et b « Une étoile géante de Saint-Vincent pour Digne-les-Bains », sur dignelesbains.fr (consulté en ).
  5. Hervois 2001.

Bibliographie modifier

  • [Hervois 2001] Viviane Hervois, Les bijoutiers d'étoiles de St-Vincent de Digne, Hervois, (ISBN 2-9516121-0-9).  .