Étienne Carjat

artiste français
Étienne Carjat
Autoportrait de Carjat, vers 1865
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Pierre Étienne CarjatVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Rédacteur à
Le Boulevard, Diogène, La Commune (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Genre artistique
signature d'Étienne Carjat
Signature

Étienne Carjat né le à Fareins et mort le à Paris 10e, est un photographe, journaliste, caricaturiste et poète français.

Biographie modifier

Dans Rimbaud le fils, Pierre Michon indique qu'Étienne Carjat provient d'une famille modeste, que sa mère avait une loge de concierge au fond d'une cour, qu'il s'est marié et a eu une fille, qu'il est peintre, poète et homme de théâtre, et qu'il est l'ami de Charles Baudelaire. Selon les pièces administratives, il est le fils de Claude Carjat, cocher, et de Marie Rousset, concierge à Lyon. Montés ensuite à Paris, ils sont concierges[1].

En 1841, il découvre le dessin grâce à monsieur Cartier, fabricant de soieries chez qui il est placé comme apprenti sous les ordres du dessinateur, monsieur Henry ; il y reste trois ans. En 1858, il apprend le métier de la photographie auprès de Pierre Petit[2]:48. En 1861, il s'installe dans son propre atelier au 56, rue Laffitte à Paris ; les bureaux du journal Le Boulevard[3], qu'il fonde et qu'administre son ami Alphonse de Launay, sont dans le même local[4]. Baudelaire participe à cet hebdomadaire et Carjat y publie des caricatures qu'il revend aussi à d'autres titres. Il réalise un important travail de caricaturiste, publié notamment dans le journal Diogène dont il est le cofondateur[2]:45. En photographie, il réalise de nombreux portraits de personnalités, et ses clichés se distinguent par l'absence récurrente d'éléments de décors. Avec Nadar, il est le principal photographe des personnages en vue des arts, de la politique et du spectacle entre 1860 et 1890[5].

En 1865, il revend son atelier à Légé et Bergeron. De 1866 à 1869, il s'installe au 62, rue Pigalle, puis au 10, rue Notre-Dame-de-Lorette. Proche de Courbet[2]:36, en 1871, il apporte son soutien à la Commune de Paris et publie des poèmes politiques dans le quotidien La Commune (d)[6]. Il a également publié un ouvrage, Artiste et citoyen, en 1883.

L'un de ses clichés les plus connus est un portrait d'Arthur Rimbaud, réalisé en . Paul Verlaine, Rimbaud et Carjat font en effet partie des « Vilains Bonshommes », un groupe créé en 1869, qui rassemble des poètes et des artistes comme André Gill, Théodore de Banville, Henri Fantin-Latouretc. En , une querelle éclate au cours d'un diner organisé par ce groupe et Rimbaud blesse Étienne Carjat à l'aide de la canne-épée d'Albert Mérat. En réaction, Carjat efface les négatifs sur verre correspondant aux portraits qu'il a pris de Rimbaud, dont ne subsistent aujourd'hui que huit épreuves d'époque[7].

Mort à la Maison Dubois[8], il a été inhumé au cimetière parisien de Saint-Ouen[9].

Il laisse un important fonds de caricatures et de photographies, dont les clichés de Rimbaud sont réputés[α 1].

La trace de la plus grande partie de son œuvre photographique a été perdue en 1923, après avoir été vendue à un dénommé Roth[10].

Un poème de Sully Prudhomme intitulé le Gué est dédié à Étienne Carjat[11].

Galerie modifier

Œuvres modifier

Photographies modifier

Monographie modifier

Poésie modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. En 1998, une photo-carte de visite de Rimbaud de 1871 a été vendue 191 000 francs. Le , un autre portrait d'Arthur Rimbaud également de 1871 fut adjugé pour la somme de 69 000 euros (81 000 euros, frais inclus), attribuée sans certitude absolue à Carjat. Il s'agit ici d'un autre cliché, moins connu que la fameuse photographie et dont l'original montrant un Rimbaud à l'allure plus jeune est conservé au musée Rimbaud de Charleville-Mézières (Voir Jean-Marc Pau, « Étienne Carjat », sur caricaturesetcaricature.com (consulté le ).

Références modifier

  1. Marc Durand, De l'image fixe à l'image animée : 1820-1910 : actes des notaires de Paris pour servir à l’histoire des photographes et de la photographie, t. 2, L-Z, Pierrefitte-sur-Seine, Archives nationales, , 1323 p., 28 cm (ISBN 978-2-86000-368-1, OCLC 964501921, lire en ligne). Sur les registres lyonnais le nom est orthographié Carja.
  2. a b et c (en) Elizabeth Fallaize, Etienne Carjat and « Le Boulevard » (1861-1863), Genève, Slatkine, , 311 p., 22 cm (ISBN 978-2-05100-803-7, OCLC 246693346, lire en ligne)
  3. Jules Bertaut, Le Boulevard, Paris, Jules Tallandier, , 268 p., in-8° (lire en ligne), p. 118.
  4. Musée Carnavalet, Étienne Carjat, 1828-1906, photographe : exposition Musée Carnavalet, 25 novembre 1982-23 janvier 1983, Paris, Musée Carnavalet, , 107 p., 24 cm (OCLC 473166506, lire en ligne), p. 9.
  5. Philippe Roberts-Jones et Julien Cain, La Presse satirique illustrée entre 1860 et 1890, Paris, Institut français de presse, , 111 p. (OCLC 902454048, lire en ligne), p. 20.
  6. Bertrand Tillier, La Commune de Paris, révolution sans images ? : politique et représentations dans la France républicaine : 1871-1914, Seyssel, Champ Vallon, , 526 p., 24 cm (ISBN 978-2-87673-390-9, OCLC 803246242, lire en ligne), p. 82.
  7. Seth Whidden, Arthur Rimbaud, Londres, Reaktion Books, , 200 p., 20 cm (ISBN 978-1-78914-042-2, OCLC 1077278280, lire en ligne), p. 107.
  8. Archives de Paris, « Acte de décès no 1084 dressé le 09/03/1906 : vue 7/31 », sur archives.paris.fr, (consulté le ).
  9. Philippe Landru, « SAINT-OUEN (93) : cimetière parisien (partie ancienne) », sur landrucimetieres.fr, 2008-02-116 (consulté le )
  10. (en) John Hannavy (éd.), Encyclopedia of Nineteenth-Century Photography, Routledge, 272-4 p. (ISBN 978-1-13587-326-4, lire en ligne).
  11. Stances et Poèmes, Paris, Alphonse Lemerre, s.d.       (Wikisource).
  12. Xavier de Massary, « Camille Moreau une femme peintre et céramiste au XIXe siècle », Société historique et archéologique de Château-Thierry, p. 149.

Bibliographie modifier

Liens externes modifier

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