Épernon

commune française du département d'Eure-et-Loir

Épernon
Épernon
L'hôtel de ville.
Blason de Épernon
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Centre-Val de Loire
Département Eure-et-Loir
Arrondissement Chartres
Intercommunalité Communauté de communes des Portes Euréliennes d'Île-de-France
(siège)
Maire
Mandat
François Belhomme
2020-2026
Code postal 28230
Code commune 28140
Démographie
Gentilé Sparnoniens[1]
Population
municipale
5 549 hab. (2021 en augmentation de 0,16 % par rapport à 2015)
Densité 863 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 36′ 41″ nord, 1° 40′ 30″ est
Altitude Min. 110 m
Max. 165 m
Superficie 6,43 km2
Type Commune urbaine
Unité urbaine Épernon
(ville-centre)
Aire d'attraction Paris
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton d'Épernon
(bureau centralisateur)
Législatives Première circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte topographique de France
Épernon
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte administrative de France
Épernon
Géolocalisation sur la carte : Eure-et-Loir
Voir sur la carte topographique d'Eure-et-Loir
Épernon
Géolocalisation sur la carte : Centre-Val de Loire
Voir sur la carte administrative du Centre-Val de Loire
Épernon
Liens
Site web http://www.ville-epernon.fr

Épernon est une commune française située dans le département d'Eure-et-Loir, en région Centre-Val de Loire.

Géographie modifier

Situation modifier

La ville est située à 8 km à l'est de Maintenon, à 14 km au sud-ouest de Rambouillet et à 65 km au sud-ouest de Paris.

 
Position d'Épernon (en rose) dans l'arrondissement de Chartres (en vert) du département d'Eure-et-Loir (grisé).
Carte de la commune d'Épernon et des communes limitrophes

Communes, département et région limitrophes modifier

La commune est limitrophe du département des Yvelines, région Île-de-France avec les communes de Raizeux, Saint-Hilarion et Émancé.

Lieux-dits et écarts modifier

Houdreville, la Diane, Savonnières et Vinnerville.

Hydrographie modifier

Épernon est situé au confluent de trois rivières, la Drouette que rejoint la Guéville puis la Guesle. La Drouette est un affluent en rive droite de l'Eure, sous-affluent du fleuve la Seine.

Transports et voies de communications modifier

Réseau routier modifier

Transports routiers modifier

La commune est desservie par :

Desserte ferroviaire modifier

 
La gare d'Épernon.

La commune est desservie par la ligne de Paris-Montparnasse à Brest. La gare SNCF est à 7 minutes à pied du cœur historique de la ville. Paris-Montparnasse est à 42 minutes, Chartres à 15 minutes environ avec les trains semi-directs. En pointe le matin et le soir, la desserte est fréquente avec un train tous les quarts d'heure environ. La gare de Rambouillet permet la correspondance avec la ligne Transilien desservant notamment la ville nouvelle de Saint-Quentin-en-Yvelines, et à Versailles-Chantiers sont offertes des correspondances pour La Défense, Massy-Palaiseau et Juvisy-sur-Orge, Issy-Val de Seine, Paris-Invalides et Austerlitz.

Climat modifier

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[2]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Sud-ouest du bassin Parisien, caractérisée par une faible pluviométrie, notamment au printemps (120 à 150 mm) et un hiver froid (3,5 °C)[3].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,8 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 637 mm, avec 10,4 jours de précipitations en janvier et 7,6 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, sur la commune de Houx à 6 km à vol d'oiseau[4], est de 11,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 622,1 mm[5],[6]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].

Statistiques 1991-2020 et records HOUX (28) - alt : 107m, lat : 48°33'58"N, lon : 1°37'14"E
Records établis sur la période du 01-01-1951 au 04-01-2024
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 1,2 0,8 2,4 4 7,5 10,7 12,6 12,3 9,4 7,3 3,9 1,6 6,1
Température moyenne (°C) 4,2 4,7 7,5 10,1 13,6 16,9 19,1 19 15,4 11,9 7,4 4,6 11,2
Température maximale moyenne (°C) 7,2 8,6 12,7 16,3 19,7 23,2 25,7 25,6 21,5 16,5 10,9 7,6 16,3
Record de froid (°C)
date du record
−21
07.01.1979
−18,8
24.02.1963
−12,4
13.03.13
−7
06.04.21
−4,2
07.05.1957
−1,2
05.06.1991
1,1
01.07.1960
1
28.08.1974
−2,3
20.09.1952
−6,5
30.10.1997
−11,8
30.11.10
−21
29.12.1964
−21
1979
Record de chaleur (°C)
date du record
16,2
27.01.03
21
27.02.19
24,7
25.03.1955
29,5
21.04.18
33
25.05.1953
38
18.06.22
42,5
24.07.19
40
11.08.03
36,9
09.09.23
30,8
02.10.23
21,5
07.11.15
17
06.12.1979
42,5
2019
Précipitations (mm) 49,8 42,8 44,9 46,2 63,1 55,6 49,8 46,9 46,7 56,5 57,4 62,4 622,1
Source : « Fiche 28195001 », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 06/01/2024 dans l'état de la base


Urbanisme modifier

Typologie modifier

Épernon est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[8],[9],[10]. Elle appartient à l'unité urbaine d'Épernon, une agglomération inter-régionale regroupant 6 communes[11] et 12 245 habitants en 2017, dont elle est ville-centre[12],[13].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Paris, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire regroupe 1 929 communes[14],[15].

Occupation des sols modifier

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (45,7 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (55,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (43,9 %), zones urbanisées (23,6 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (17,1 %), forêts (13,5 %), prairies (1,8 %)[16]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

 
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Risques majeurs modifier

Le territoire de la commune d'Épernon est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations, mouvements de terrains et séisme (sismicité très faible). Il est également exposé à un risque technologique, le transport de matières dangereuses[17]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[18].

Risques naturels modifier

Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau et par une crue à débordement lent de cours d'eau, notamment la Guesle, la Drouette et la Guéville. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1989, 1999, 2000 et 2016[19],[17].

 
Carte des zones d'aléa retrait-gonflement des sols argileux d'Épernon.

La commune est vulnérable au risque de mouvements de terrains constitué principalement du retrait-gonflement des sols argileux[20]. Cet aléa est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 59,8 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (52,8 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 1 062 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 821 sont en aléa moyen ou fort, soit 77 %, à comparer aux 70 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[21],[Carte 2].

Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 1996, 1997 et 2018 et par des mouvements de terrain en 1999 et 2020[17].

Risques technologiques modifier

Le risque de transport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par des infrastructures routières ou ferroviaires importantes ou la présence d'une canalisation de transport d'hydrocarbures. Un accident se produisant sur de telles infrastructures est en effet susceptible d’avoir des effets graves au bâti ou aux personnes jusqu’à 350 m, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[22].

Toponymie modifier

Le nom de la localité est attesté sous les formes Sparro en 1024[23] ; Sparnaicum en 1095[23] ; Esparnonium vers 1120[23] ; Esparlo vers 1150[23] ; Parlo 1208[23] ; Espernonne en 1450[23] ; Esparlum[24] ; Sparnonium vers 1130[25] ; Sparlo vers 1130[26] ; Sparnotum vers 1140[27] ; Sperno en 1415[27] ; Esperlio ; Asparlo[28] ; Espernon, puis Espierremont en 1603[29] ; Esparnon en 1282[30] ; Esparno vers 1297[31] ; Épernon, jadis s’appelait Autrist[28], Espernon, puis Espierremont en 1603[32].

Du gaulois sparno = épine, et o-dunum = hauteur, forteresse ; le bas latin sparro, sporonus signifierait : l’éperon fortifié, en forme d’épine. Une autre étymologie, pas antinomique au demeurant (origine commune indo-européenne, cf. en français : éperon du francique/germanique sporo), sollicite le germanique sporn, dont la signification est éperon (cf. l'anglais spur et le vieux français esperon). Épernon se situe au confluent de 3 cours d’eau qui forment la Droue, et son peuplement paraît avoir une origine préceltique.

Histoire modifier

Ancien Régime modifier

Époque contemporaine modifier

XIXe siècle modifier

Pendant la guerre franco-allemande, le , se déroula l'affaire d'Epernon ou bataille d'Epernon qui opposa l'armée française à l'armée prussienne. La France fut vaincue ce qui aboutit à la prise de la commune par les troupes du général prussien Constantin von Alvensleben.

La ligne de chemin de fer Paris-Brest arrive à Épernon en 1849.

XXe siècle modifier

En 1914, la ville devait recevoir 268 réfugiés (déclarés et recevant des aides) de Belgique, du Nord, de l'Oise, de la Haute-Marne et de la Marne, de la Meuse et de Meurthe-et-Moselle pour une population d'environ 2 800 habitants. En 1916, afin de pallier le manque de bras dans le domaine agricole, un escadron de 20 prisonniers allemands devaient travailler au domaine de Savonnières de la famille Plassard (Le Bon Marché, magasin parisien) ; d'autres, du même escadron de prisonniers, devaient, quant à eux, aider une des sociétés meulières de l'époque, la société Dupety. 1916 fut également l'année où SGM dut transplanter son industrie (obusiers pour la marine).

Une piscine olympique y a été construite en 1935 par les membres de l'Amicale laïque d'Épernon. Au vu du coût des travaux de fondation de la piscine, l'ensemble des membres souhaite faire des économies. Pour cela, ils creusèrent eux-mêmes, pendant les vacances et pendant leur temps libre, les fondations de cette piscine (la seconde piscine olympique après Charlety de Paris). En 1939, en vue d'une inauguration en grande pompe, le championnat de France militaire de natation devait y être organisé. Cependant, la guerre en voulut autrement. Lors de l'exode, le , la piscine fut mitraillée, occasionnant alors de nombreux dégâts. Ce furent les Allemands qui la restaurèrent pour leur usage personnel. Ils y organisèrent un championnat des jeunesses hitlériennes en 1942. La piscine est encore, de nos jours, en usage, mais non couverte.

Entre le et le arrivent en Eure-et-Loir plus de 2 000 réfugiés espagnols fuyant l'effondrement de la République espagnole devant les troupes de Franco. Devant l'insuffisance des structures d'accueil (le camp de Lucé et la prison de Châteaudun rouverte pour l’occasion), 53 villages sont mis à contribution[33], dont Épernon[34]. Les réfugiés, essentiellement des femmes et des enfants (les hommes sont désarmés et retenus dans le sud de la France), sont soumis à une quarantaine stricte, vaccinés, le courrier est limité, le ravitaillement, s'il est peu varié et cuisiné à la française, est cependant assuré[35]. Une partie des réfugiés rentrent en Espagne, incités par le gouvernement français qui facilite les conditions du retour, mais en décembre 922 personnes préfèrent rester et sont rassemblées à Dreux et Lucé[36].

Politique et administration modifier

Tendances politiques et résultats modifier

Élections municipales du 15 mars 2020 modifier

Élections municipales de 2014 modifier

Liste des maires[37] modifier

Liste des maires à partir de 1945 modifier

Liste des maires à partir de 1945
Période Identité Étiquette Qualité
Maxime Louvet    
Alfred Manceau    
Dr François Gilles   Médecin
Émile Rabette    
Robert Lhopiteau    
René Gallas UDF-PR
puis DL
Entrepreneur de travaux publics
Conseiller régional du Centre-Val de Loire
Conseiller général du canton de Maintenon (1985 → 1998)
Vice-président du conseil général d'Eure-et-Loir
Françoise Ramond DVD Ingénieure retraitée
Sénatrice Les Républicains d'Eure-et-Loir (2018 → )[38]
Présidente de la communauté de communes du Val Drouette (2001 → 2017)
Présidente de la communauté de communes des Portes Euréliennes d'Île-de-France (2017 → 2019)
janvier 2019 En cours François Belhomme[39],[40] DVD Technicien

Liste des maires avant 1945 modifier

Liste des maires avant 1945
Période Identité Étiquette Qualité
1683 ? René Desnos   Procureur
1701 1714 Louis Nivert    
? ? Jean Darchant   Ancien syndic en 1737
? ? Louis Charier et François Joyeux   Ancien syndic en date du 3 juin 1743
? ? Jacques Philippe Plisson   Procureur et syndic meurt peu avant le 3 juin 1743
1743 ? Louis Charier   Syndic
1757 ? Jean Lasnier    
1760 ? Louis Guiard   Avocat au parlement
? ? Louis Corbière   Aubergiste et syndic de la ville en 1774
1783 ? Félix Le Roy   1er échevin
1790 1791 François Perrot    
1791 1792 Joseph François Nicolas Vesque    
1792 1794 Étienne de Gissey    
1794 1809 Pierre François Roger    
1809 1813 Henry Nicolas Ledier    
1813 1815 Jacques Marechal    
1815 1816 Michel Guillaume Oudard    
1816 1819 Jacques Martin Pichon    
1819 1824 Jacques Bosselet    
1824 1833 Louis Michel Poucin    
1833 1845 François Milsot    
1845 1847 Langlois Guerrier    
1847 1847 Louis Corbiere    
1847 1861 Louis-Joseph Niquet    
1861 1895 Jean-Marie-Désiré Maillet    
1895 1904 Henri Preau    
1904 1912 Georges Vernot    
1912 1918 Alphonse Desprez    
1918 1919 Auguste Bougrat    
1919 1925 Félix Bruneau   Docteur
1925 1939 André Gilles   Docteur

Intercommunalité modifier

 
Carte de la communauté de communes des Portes Euréliennes d'Île-de-France dans le département d'Eure-et-Loir (2018).

Épernon est le siège de la communauté de communes des Portes Euréliennes d'Île-de-France, la troisième d'Eure-et-Loir par sa population, environ 60 000 habitants (2015). En 2018, la communauté regroupe 39 communes, devancée sur ce critère par celle du Cœur de Beauce qui en compte 51.

Canton d'Épernon modifier

 
Carte du canton d'Épernon dans le département d'Eure-et-Loir, 2015.

Créé en 2015, le canton d'Épernon est formé de 23 communes des anciens cantons de Maintenon (13 communes) et de Nogent-le-Roi (10 communes).

Politique environnementale modifier

Cadre de vie modifier

Dans son palmarès 2016, le Conseil National des Villes et Villages Fleuris de France a attribué une fleur à la commune au Concours des villes et villages fleuris[41].

Population et société modifier

Démographie modifier

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
1 3921 5241 5331 4621 5591 5451 5531 6921 618
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
1 6651 6831 7531 8082 0292 2272 2542 3962 489
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
2 3722 3702 1882 0082 1192 1162 0081 8292 013
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2006 2009
2 4173 3294 2004 9505 0975 4985 2955 2015 281
2014 2019 2021 - - - - - -
5 5185 6345 549------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[42] puis Insee à partir de 2006[43].)
Histogramme de l'évolution démographique

Enseignement modifier

Manifestations culturelles et festivités modifier

Économie modifier

 
Ensemble de meules dans une carrière d'Épernon.
 
Le conservatoire des meules et pavés du bassin d'Épernon.

Épernon fut de tous les temps, un très grand centre carrier.

Le grès modifier

Dès le néolithique, les roches devaient servir aux contreforts de l'éperon barré au lieu-dit la Diane, puis toujours pour le grès, ces roches servirent aux constructions des maisons mais aussi en 1098 du lieu-dit les Pressoirs, salle voûtée construite par les dames de Haute Bruyère, dépendance de Fontevrault.

Elles continuèrent et, de 1685 à 1689, ces exploitations ont contribué à la construction de l'aqueduc de Maintenon. La pierre extraite pour les constructions est un grès particulièrement dur. Les exploitations de grès sommeillèrent sans pour autant s'arrêter et ce jusqu'à la construction de la ligne de chemin de fer dès 1843.

L'arrivée du chemin de fer rendit possible l'envoi de pierres et de pavés vers la région parisienne. Les travaux haussmanniens furent de très grands consommateurs de pavés d'Épernon. On dénombra ainsi jusqu'à 31 exploitants carriers exploitant les bancs de grès, ceux-ci employant certainement plus de 500 ouvriers. Les carrières de pavé disparurent avec la crise économique de 1929, mais les reliquats furent commercialisés jusqu'en 1940.

La pierre meulière modifier

Des bancs affleurants de pierre meulière, assimilable à une sorte de silex, furent également exploités dès le XIIe siècle sous diverses formes. Le nom de cette pierre dénote toutefois l'usage qui en fut majoritairement fait dès le XVIIIe siècle : dès 1758, les meules d'Épernon furent exportées vers l'Angleterre, puis dès 1843, avec l'arrivée du chemin de fer, les sociétés fertoises s'intéressèrent à cette pierre en signant un contrat d'exclusivité avec Joseph Theill, ce qui provoqua une forte demande de ces meules de qualité dont la diffusion était gênée par la masse importante.

De nombreuses sociétés se créèrent à partir de 1858 afin d'extraire et de commercialiser les meules, dont certaines issues d'un autre important centre d'extraction meulière en Seine-et-Marne, La Ferté-sous-Jouarre, alors en déclin. On citera les plus importantes : société E. Chevrier, Société générale meulière, société Dupetit-Orcel. Ce seront ces mêmes entreprises qui représenteront la ville d'Épernon aux expositions universelles.

L'importance de l'activité meulière provoqua l'installation d'une voie spéciale en gare d'Épernon en 1866 ainsi que la réorganisation d'un trafic afin de livrer les meules jusqu'en Russie et dans toute l'Europe.

Après 1930, il devint difficile de trouver des pierres suffisamment importantes pour constituer des meules entières, aussi les meules constituées de carreaux se généralisèrent. Une société fit son apparition en 1911 : L'Abrasienne, spécialisée dans les meules artificielles. Le succès de ces meules, nécessitant moins d'entretien que les pierres véritables, prolongea l'histoire meulière de la commune. La dernière société à commercialiser des meules en pierre véritable fut la Société générale meulière, dont la cessation d'activité date de 1951. L'Abrasienne existe toujours, mais son activité s'est diversifiée et a quitté Épernon.

Depuis 2005, le conservatoire des meules et pavés du bassin d'Épernon héberge des expositions sur l'histoire des carriers paveurs et meuliers de la région.

Culture locale et patrimoine modifier

Lieux et monuments modifier

  • Église Saint-Pierre, XIe et XIIe siècles, XIIIe siècle, XVe siècle,   Classé MH (1942)[44] ;
  • Conservatoire des meules et pavés du bassin d'Épernon.

Pèlerinage de Compostelle modifier

 
Cour intérieure du prieuré Saint-Thomas.

Épernon est située sur la via Turonensis du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle (variante par Chartres).

Le prieuré Saint-Thomas, fondé par Amaury Ier de Montfort comme monastère de la Trinité de Seincourt en 1052[47], accueille des pèlerins à Chartres, Épernon et Saint-Jacques-de-Compostelle depuis le XIe siècle.

Fermé pendant la Révolution française, le prieuré a été acheté en 1936 par la congrégation des sœurs du Christ[48] qui continuent à recevoir des pèlerins.

Personnalités liées à la commune modifier

Héraldique modifier

Les armes de la commune d'Épernon se blasonnent ainsi :
d'azur à la tour d'argent ouverte, ajourée et maçonnée de sable surmontée de trois fleurs de lys d'or rangées en chef[49].

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Pierre Morin, Bulletin « Promenade d’hier et d’aujourd’hui dans Épernon », Chartres, Ville d’Épernon et Société archéologique d'Eure-et-Loir, , 128 p. (ISBN 2-905866-47-0, présentation en ligne) ;
  • Histoire d'Épernon, volumes I, II, III et IV, ouvrage préparé par Jean-Paul Duc en collaboration avec l'association Épernon Patrimoine et Alentours.[source insuffisante].

Articles connexes modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Liens externes modifier

Notes et références modifier

Notes et cartes modifier

Notes modifier

  1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.

Cartes modifier

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
  2. « Cartographie interactive de l'exposition des sols au retrait-gonflement des argiles », sur infoterre.brgm.fr (consulté le ).

Références modifier

  1. « Épernon »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur am28.asso.fr, .
  2. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  3. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  4. « Orthodromie entre Épernon et Houx », sur fr.distance.to (consulté le ).
  5. « Station Météo-France « Houx », sur la commune de Houx - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  6. « Station Météo-France « Houx », sur la commune de Houx - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  7. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
  8. « Typologie urbain / rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  9. « Commune urbaine - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  10. « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  11. « Unité urbaine 2020 d'Épernon », sur insee.fr (consulté le ).
  12. « Base des unités urbaines 2020 », sur insee.fr, (consulté le ).
  13. Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur insee.fr, (consulté le ).
  14. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
  15. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  16. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  17. a b et c « Les risques près de chez moi - commune d'Épernon », sur Géorisques (consulté le ).
  18. BRGM, « Évaluez simplement et rapidement les risques de votre bien », sur Géorisques (consulté le ).
  19. « Dossier départemental des risques majeurs en Eure-et-Loir », sur eure-et-loir.gouv.fr (consulté le ), partie 1 - chapitre Risque inondation.
  20. « Dossier départemental des risques majeurs en Eure-et-Loir », sur eure-et-loir.gouv.fr (consulté le ), chapitre Mouvements de terrain.
  21. « Retrait-gonflement des argiles », sur le site de l'observatoire national des risques naturels (consulté le ).
  22. « Dossier départemental des risques majeurs en Eure-et-Loir », sur eure-et-loir.gouv.fr (consulté le ), chapitre Risque transport de matières dangereuses.
  23. a b c d e et f Dans des chartes du prieuré d’Épernon.
  24. Dans le cartulaire de Thiron.
  25. Dans une charte du prieuré de Bréthencourt.
  26. Dans une charte de l’abbaye de Saint-Jean-en-Vallée.
  27. a et b Dans une charte de prieuré de Chuisnes.
  28. a et b René Merlet, Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790, Garnier, , p. 143.
  29. Dans le terrier de Dancourt
  30. Dans une charte du chapitre de Chartres.
  31. Dans le cartulaire des Vaux-de-Cernay.
  32. Dans le terrier de Dancourt.
  33. Jeanine Sodigné-Loustau, « L'accueil des réfugiés civils espagnols de 1936 à 1940. Un exemple : la région Centre », Matériaux pour l'histoire de notre temps. 1996, no 44. p. 43.
  34. Jeanine Sodigné-Loustau, op. cit., p. 46.
  35. Jeanine Sodigné-Loustau, op. cit., p. 43-44.
  36. Jeanine Sodigné-Loustau, op. cit., p. 47.
  37. Informations sur le site de la ville.
  38. https://www.politiquemania.com/forum/modification-f14/demission-gerard-cornu-senateur-eure-loir-t7744.html
  39. « Résultats des élections municipales 2020 - Maire sortant », sur le site du Télégramme de Brest (consulté le ).
  40. « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
  41. Site des villes et villages fleuris, consulté le 22 décembre 2016.
  42. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  43. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  44. « Église Saint-Pierre », notice no PA00097102, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  45. « Ancien cellier dit Les Pressoirs », notice no PA00097101, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  46. « Maison à pan de bois », notice no PA00097103, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  47. « Patrimoine | Ville d'Epernon », sur ville-epernon.fr.
  48. « L'Echo Républicain », sur lechorepublicain.fr, .
  49. « labanquedublason2.com/lecture_… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).