Éloge de l'amour

film réalisé par Jean-Luc Godard
Éloge de l'amour

Réalisation Jean-Luc Godard
Acteurs principaux
Pays de production Drapeau de la France France
Drapeau de la Suisse Suisse
Genre Essai cinématographique
Sortie 2001

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Éloge de l'amour est un essai cinématographique franco-suisse réalisé par Jean-Luc Godard et sorti en 2001. Les prises de vue sont de Julien Hirsch et de Christophe Pollock.

On doit à Godard la citation suivante : « Les films devraient avoir un début, un milieu et une fin, mais pas forcément dans cet ordre ». Cet aphorisme est illustré dans ce film.

Synopsis modifier

La première moitié du film, tournée en noir et blanc, raconte les déboires amoureux d'un jeune scénariste de cinéma et ses difficultés pour écrire un scénario à propos de l'amour.

La seconde moitié du film, filmée avec une caméra numérique en utilisant des couleurs saturées, nous ramène deux ans en arrière, au moment de la rencontre entre le protagoniste et une mystérieuse jeune femme.

Résumé détaillé modifier

La première moitié du film, tournée en noir et blanc, suit un homme nommé Edgar qui travaille sur un « projet » indéfini sur ce qu'il considère comme les quatre étapes de l'amour : la rencontre, la passion physique, la séparation et la réconciliation, impliquant des personnes à trois stades différents de la vie : la jeunesse, l'âge adulte et la vieillesse. Edgar ne cesse de feuilleter les pages d'un livre vide, le fixant intensément comme s'il attendait que les mots apparaissent. Il ne sait pas si le projet doit être un roman, une pièce de théâtre, un opéra ou un film. À Paris, il s'entretient avec des participants potentiels de tous horizons (y compris ceux que Victor Hugo a surnommés Les Misérables et qu'Edgar considère comme importants pour le projet), mais il est toujours insatisfait. La personne qu'Edgar désire vraiment est celle qu'il a rencontrée il y a deux ans, une femme qui « a osé dire ce qu'elle pensait ». À l'instigation de son bailleur de fonds, M. Rosenthal, un marchand d'art dont le père a tenu une galerie avec le grand-père d'Edgar, on retrouve la trace de cette femme, nommée Berthe. Elle travaille de nuit à nettoyer les wagons d'un dépôt de chemin de fer. Berthe se souvient d'Edgar (et s'émerveille de sa mémoire) mais ne veut absolument pas être impliquée dans son projet. Elle cumule plusieurs emplois et s'occupe de son fils de trois ans. Edgar continue d'interviewer des gens, à sa grande insatisfaction. Il est capable de visualiser les étapes de la jeunesse et de la vieillesse, mais il a toujours des difficultés avec l'âge adulte.

Edgar rencontre Berthe lors d'une conférence donnée dans une librairie parisienne par le journaliste américain expatrié Mark Hunter sur la guerre du Kosovo. Edgar tient à dire à Berthe que Hunter est un exemple de « bon Américain ». Ils s'arrêtent finalement dans une usine Renault désaffectée, où ils contemplent l'effondrement du mouvement ouvrier. Ils se séparent et, plus tard, Berthe converse avec Edgar au téléphone ; ils évoquent leur première rencontre et elle lui demande pourquoi il a cessé de parler de son projet. Ils terminent la conversation sur une note de résignation. Edgar se rend dans un refuge pour sans-abri et choisit un homme qui dort dans un des lits. Dans un moment tendre mais bref, Edgar demande à deux jeunes gens, à qui il avait précédemment confié les rôles de Perceval et de son amour Églantine, de laver l'homme dans une douche. M. Rosenthal est présent pour assister à la scène, mais le statut du projet n'est pas clair. Dans la dernière scène en noir et blanc, Edgar va à la rencontre d'un homme qui a des nouvelles de Berthe à lui communiquer.

La deuxième partie du film est tournée en vidéo DV[1] avec des couleurs sursaturées. Un intertitre annonce que nous sommes deux ans plus tôt. Edgar arrive en Bretagne et il y est accueilli par l'homme qu'il vient de voir à la fin de la première partie. L'homme, un représentant culturel de la région, est là pour emmener Edgar à la rencontre de Jean Lacouture, qu'Edgar va interviewer sur le rôle des catholiques dans la Résistance française, dans le cadre d'une cantate qu'il écrit pour Simone Weil. Cette réunion amène Edgar à croiser un couple de personnes âgées qui ont combattu dans la Résistance et sont restés ensemble depuis. Le couple rencontre des délégués du département d'État américain qui aident à négocier un accord pour le compte de « Spielberg Associates ». La société souhaite acheter les droits de l'histoire du couple pour un film écrit par William Styron et interprété par Juliette Binoche. La petite-fille du couple, qui suit une formation d'avocate, tente de les sortir du contrat, car elle craint qu'ils ont été lésés. La petite-fille s'appelle Berthe, et c'est à ce moment-là qu'elle et Edgar se rencontrent pour la première fois. Berthe tente d'annuler le contrat en faisant valoir que les signataires ne sont pas membres d'une nation définie, se désignant simplement comme « américain », alors que « Amérique » est un terme qui englobe deux continents avec de nombreux pays - mais c'est un effort futile.

Après avoir passé du temps avec Berthe, Edgar prend le train pour rentrer à Paris et repense aux personnes qu'il vient de croiser. Quand on pense à quelque chose, on pense toujours à autre chose. Si on voit un paysage nouveau, par exemple, on le compare à un paysage qu'on connaît déjà. Ce qu'Edgar ne peut pas savoir, c'est ce qui l'attend dans l'avenir, dont il est informé à la fin de la première partie du film : le suicide de Berthe.

Fiche technique modifier

Distribution modifier

Notes et références modifier

  1. (en) « One Plus One », sur reverseshot.org

Liens externes modifier