Élections au Parlement d'Andalousie de 2015

Élections au Parlement d'Andalousie de 2015
109 députés du Parlement
(Majorité absolue : 55 députés)
Type d’élection Élections législatives de communauté autonome
Corps électoral et résultats
Inscrits 6 462 627
Votants 4 042 961
62,56 % en augmentation 1,8
Votes exprimés 4 001 812
Votes nuls 41 149
PSOE-A – Susana Díaz
Voix 1 411 278
35,27 %
en diminution 4,3
Députés élus 47 en stagnation
PP – Juan Manuel Moreno
Voix 1 065 685
26,63 %
en diminution 14
Députés élus 33 en diminution 17
Podemos – Teresa Rodríguez
Voix 592 133
14,80 %
Députés élus 15 en augmentation 15
Ciudadanos – Juan Marín
Voix 369 896
9,24 %
Députés élus 9 en augmentation 9
IULV-CA – Antonio Maíllo (es)
Voix 274 426
6,86 %
en diminution 4,5
Députés élus 5 en diminution 7
Vainqueur et sièges par circonscription.
Carte
Président de la Junte
Sortante Élue
Susana Díaz
PSOE-A
Susana Díaz
PSOE-A

Les élections au Parlement d'Andalousie de (en espagnol : Elecciones al Parlamento de Andalucía de 2015) se tiennent de manière anticipée le dimanche , afin d'élire les 109 députés de la Xe législature du Parlement d'Andalousie pour un mandat de quatre ans.

Après plusieurs épisodes de tension, la coalition entre le Parti socialiste et la Gauche unie formée en 2012 est rompue en par la présidente de la Junte socialiste Susana Díaz, arrivée au pouvoir en 2013, ce qui conduit à la dissolution du Parlement.

Bien qu'il réalise son plus mauvais résultat historique, le Parti socialiste arrive en tête et conserve le même nombre de députés qu'en 2012. Il redevient la première force d'un paysage politique andalou chamboulé par l'émergence des partis Podemos et Ciudadanos et marqué par l'effondrement du Parti populaire et le recul de la Gauche unie.

Six semaines après le scrutin, Susana Díaz échoue lors de trois votes consécutifs à obtenir l'investiture du Parlement, une première dans l'histoire de la communauté autonome, faute d'accord avec d'autres forces politiques. Elle s'entend finalement début avec Ciudadanos, ce qui constitue la première entente entre un parti du bipartisme historique et un parti émergent. Cela lui permet d'être investie pour un deuxième mandat et de former le premier gouvernement minoritaire depuis 1994.

Contexte modifier

Coalition PSOE-IU modifier

 
Le socialiste José Antonio Griñán est reconduit grâce à une coalition avec la Gauche unie.

Le Parti populaire (PP) de Javier Arenas remporte, pour la première fois de son histoire, les élections régionales du 25 mars 2012 mais sans majorité absolue, ce qui le prive de toute capacité de gouverner puisque les partis de gauche et centre gauche sont majoritaires au Parlement. Défait pour la première fois lors d'élections autonomiques, le Parti socialiste (PSOE-A) du président de la Junte José Antonio Griñán n'est devancé que d'un point et ne souffre pas d'un « vote-sanction » en dépit d'un chômage très élevé, de 30 ans de pouvoir ininterrompu et d'un scandale de fraude aux subventions publiques. La Gauche unie (IULV-CA) de Diego Valderas (es), qui double sa représentation, laisse entendre qu'elle favorisera le maintien de José Antonio Griñán au pouvoir[1].

Le , le PSOE-A et IULV-CA signent un accord de coalition[2], un peu plus de deux semaines après avoir formellement ouvert les négociations[3]. José Antonio Griñán est investi le président de la Junte pour un deuxième mandat par le Parlement avec 58 voix pour[4]. Il annonce deux jours plus tard la composition de son second gouvernement qui comptera 11 conseillers, dont trois proposés par la Gauche unie[5]. Le nouvel exécutif est assermenté et entre en fonction le [6].

Changement de président de la Junte modifier

 
Susana Díaz succède à José Antonio Griñán à l'été 2013.

À l'occasion du débat sur l'état de la Communauté le , José Antonio Griñán annonce devant le Parlement qu'il ne sera pas candidat à sa succession lors des prochaines élections régionales, prévues en 2016[7]. La commission exécutive du PSOE d'Andalousie indique dès le lendemain qu'une élection primaire sera organisée le suivant pour désigner le futur chef de file électoral socialiste, le journal El Mundo présentant cette accélération comme une tentative de la direction du parti d'empêcher toute candidature alternative à celle de la conseillère à la Présidence Susana Díaz, choisie comme successeure par José Antonio Griñán[8].

Le PSOE-A proclame le Susana Díaz candidate à la présidence de la Junte, sans nécessité d'organiser un vote dans les sections socialistes, étant la seule à être parvenue à réunir suffisamment de parrainages de militants[9]. José Antonio Griñán fait savoir le qu'il a l'intention de quitter la présidence de la Junte, ouvrant la voie à l'accession au pouvoir de Susana Díaz[10]. Il remet formellement sa démission le [11]. Le , Susana Díaz remporte l'investiture du Parlement par 58 voix pour, devenant la première femme à exercer la présidence de la communauté autonome[12]. Elle prête serment deux jours plus tard[13] et son gouvernement en fait de même le [14].

Rupture PSOE-IU et élections anticipées modifier

Les années et sont émaillées de tensions entre les deux partenaires de la coalition. En , Susana Díaz retire les compétences en matière de logement social à la conseillère au Logement Elena Cortés (es) après que celle-ci a relogé des familles de squatteurs à Séville, mais revient peu après sur cette décision[15]. Une deuxième controverse apparaît en , lorsque Susana Díaz s'oppose à un voyage de son vice-président Diego Valderas (es) aux camps de réfugiés sahraouis, mais le Parti socialiste et la Gauche unie s'entendent pour faire redescendre la pression entre eux[16].

La Gauche unie décide, en , de programmer en — après les élections municipales — un référendum interne pour décider de la poursuite ou non de la coalition[17]. Susana Díaz fait remarquer un mois plus tard qu'il « n'y a pas de stabilité » de son gouvernement[18] et reçoit le soutien des huit secrétaires généraux du PSOE dans les provinces andalouses pour éventuellement anticiper les élections[19].

Le , la présidente de la Junte informe le coordonnateur général de la Gauche unie Antonio Maíllo (es) de son intention de rompre leur coalition et de dissoudre le Parlement, afin de convoquer les élections au suivant, ce qui en fera le premier scrutin d'envergure depuis l'émergence du parti Podemos[20]. Elle relève le lendemain de leurs fonctions les trois membres de son exécutif issus d'IULV-CA et confie leurs fonctions par intérim à des conseillers socialistes[21].

Mode de scrutin modifier

Le Parlement d'Andalousie (Parlamento de Andalucía) est une assemblée parlementaire monocamérale constituée de 109 députés (diputados), élue pour une législature de quatre ans au suffrage universel direct selon les règles du scrutin proportionnel d'Hondt par l'ensemble des personnes résidant dans la communauté autonome où résidant momentanément à l'extérieur de celle-ci, si elles en font la demande.

Convocation du scrutin modifier

Conformément à l'article 101 du statut d'autonomie, le Parlement est élu pour un mandat de quatre ans[22]. L'article 14 de la loi électorale andalouse du , combiné aux dispositions l'article 42 de la loi électorale nationale, précise que les élections sont convoquées au moyen d'un décret du président de la Junte d'Andalousie, signé 25 jours avant la fin du mandat et publié au Journal officiel, le scrutin devant se tenir le 54e jour suivant la publication du décret mais pas entre le et le [23],[24]. Cette interdiction a été instaurée en , suivant des débats préalables aux élections de , afin d'éviter une chute de la participation causée par la combinaison des vacances et des fortes chaleurs habituelles en Andalousie à cette période[25].

Nombre de députés par circonscription modifier

Puisque l'article 101 du statut d'autonomie prévoit que « le Parlement d'Andalousie sera constitué d'au moins 109 députés »[22], l'article 17 de la loi électorale indique que le nombre de parlementaires est fixé à 109 et attribue à chaque circonscription 8 sièges d'office, les 45 mandats restant étant distribués en fonction de la population provinciale[26]. L'article 104 du statut énonce effectivement que « la province constitue la circonscription électorale » et précise qu'aucune circonscription ne peut avoir plus du double de représentants qu'une autre[27].

Le décret de convocation des élections, publié le , dispose que les sièges sont répartis ainsi[28] :

Circonscriptions Députés Carte
Séville 18  
Malaga 17
Cadix 15
Grenade 13
Almería et Cordoue 12
Huelva et Jaén 11

Présentation des candidatures modifier

 
Bureau de vote à Montalbán de Córdoba.

Peuvent présenter des candidatures[29],[30],[31] :

  • les partis ou fédérations politiques enregistrées auprès du registre des associations politiques du ministère de l'Intérieur ;
    • ceux n'ayant pas obtenu de représentation lors du scrutin précédent doivent recueillir les parrainages d'au moins 0,1 % des inscrits ;
  • les coalitions électorales de ces mêmes partis ou fédérations dûment constituées et inscrites auprès de la commission électorale au plus tard 10 jours après la convocation du scrutin ;
  • et les électeurs de la circonscription, en nombre d'au moins 1 % des inscrits.

Répartition des sièges modifier

Seules les listes ayant recueilli au moins 3 % des suffrages valides — vote blanc inclus[32] — peuvent participer à la répartition des sièges à pourvoir dans une circonscription, qui s'organise en suivant différentes étapes[33] :

  • les listes sont classées en une colonne par ordre décroissant du nombre de suffrages obtenus ;
  • les suffrages de chaque liste sont divisés par 1, 2, 3... jusqu'au nombre de députés à élire afin de former un tableau ;
  • les mandats sont attribués selon l'ordre décroissant des quotients ainsi obtenus.

Lorsque deux listes obtiennent un même quotient, le siège est attribué à celle qui a le plus grand nombre total de voix ; lorsque deux candidatures ont exactement le même nombre total de voix, l'égalité est résolue par tirage au sort et les suivantes de manière alternative.

Campagne modifier

Principales forces politiques modifier

Force politique Chef de file Idéologie Résultats en 2012
Parti populaire
(es) Partido Popular
PP Javier Arenas Centre droit à droite
Conservatisme, démocratie chrétienne, libéralisme
40,7 % des voix
50 députés
Parti socialiste ouvrier espagnol d'Andalousie
(es) Partido Socialista Obrero Español de Andalucía
PSOE-A Susana Díaz
(Présidente de la Junte)
Centre gauche
Social-démocratie, progressisme, nationalisme
39,6 % des voix
47 députés
Gauche unie Les Verts – Appel pour l'Andalousie
(es) Izquierda Unida Los Verdes-Convocatoria por Andalucía
IULV-CA Antonio Maíllo (es) Gauche
Communisme, écologisme, nationalisme
11,4 % des voix
12 députés
Union, progrès et démocratie
(es) Unión Progreso y Democracia
UPyD Martín de la Herrán (es) Centre
Social-libéralisme, réformisme, centralisme
3,4 % des voix
0 député
Partido Andalucista
Parti andalouciste
PA Antonio Jesús Ruiz (es) Centre gauche
Social-démocratie, fédéralisme, nationalisme
2,5 % des voix
0 député
Ciudadanos
Citoyens
Cs Juan Marín Centre
Libéralisme, social-libéralisme, unionisme
Nouveau
Podemos
Nous pouvons
Teresa Rodríguez Extrême gauche
Populisme de gauche, républicanisme
Nouveau

Résultats modifier

Total régional modifier

Résultats des élections au Parlement d'Andalousie de 2015[34],[35],[36]
 
Parti Voix % +/- Sièges +/-
Parti socialiste ouvrier espagnol d'Andalousie (PSOE-A) 1 411 278 35,27   4,29 47  
Parti populaire (PP) 1 065 685 26,63   14,04 33   17
Podemos 592 133 14,80 Nv 15   15
Ciudadanos (Cs) 369 896 9,24 Nv 9   9
Gauche unie Les Verts – Appel pour l'Andalousie (IULV-CA) 274 426 6,86   4,49 5   7
Union, progrès et démocratie (UPyD) 76 839 1,92   1,43 0  
Partido Andalucista (PA) 60 645 1,52   0,99 0  
Parti animaliste contre la maltraitance animale (PACMA) 31 958 0,80   0,57 0  
Vox 18 422 0,46 Nv 0  
Citoyens libres unis (CILUS) 11 277 0,28 Nv 0  
Falange Española de las JONS (FE de las JONS) 4 759 0,12   0,04 0  
Autres partis[a] 29 777 0,74 - 0 -
Vote blanc 54 717 1,37   0,46
Suffrages exprimés 4 001 812 98,98
Votes nuls 41 149 1,02
Total 4 042 961 100,00 - 109  
Abstention 2 419 666 37,44
Inscrits / Participation 6 462 627 62,56

Par circonscription modifier

Circonscription Almería Cadix Cordoue Grenade
Sièges 12   15   12   13  
Nombre % Nombre % Nombre % Nombre %
Inscrits 452 579 100,00 993 327 100,00 653 926 100,00 747 777 100,00
Abstentions 178 683 39,48 420 189 42,30 224 862 34,39 288 734 38,61
Votants 273 896 60,52 573 138 57,70 429 064 65,61 459 043 61,39
Nuls 2 207 0,81 4 620 0,81 5 209 1,21 4 478 0,98
Exprimés 271 689 99,19 568 518 99,19 423 855 98,79 454 565 99,02
Partis Voix % Sièges +/− Voix % Sièges +/− Voix % Sièges +/− Voix % Sièges +/−
PSOE-A 89 369 32,89 5   1 179 843 31,63 6   152 263 35,92 5   157 229 34,59 5   1
PP 100 258 36,90 5   2 136 491 24,00 4   3 115 900 27,34 4   1 136 383 30,00 4   2
Podemos 29 789 10,96 1   1 107 334 18,88 3   3 53 430 12,61 1   1 63 350 13,94 2   2
Cs 25 432 9,36 1   1 59 244 10,42 1   1 32 611 7,69 1   1 43 491 9,57 1   1
IULV-CA 11 376 4,19 0   1 38 018 6,69 1   1 42 387 10,00 1   1 27 709 6,10 1  
UPyD 4 843 1,78 0   11 944 2,10 0   6 556 1,55 0   8 377 1,84 0  
PA 1 922 0,71 0   15 833 2,78 0   6 216 1,47 0   5 486 1,21 0  
Autres 5 193 1,91 10 617 1,87 7 546 1,78 7 289 1,60
Blanc 3 507 1,29 9 194 1,62 6 946 1,64 5 251 1,16
Circonscription Huelva Jaén Malaga Séville
Sièges 11   11   17   18  
Inscrits 396 302 100,00 535 847 100,00 1 153 046 100,00 1 529 823 100,00
Abstentions 158 088 39,89 171 737 32,05 473 686 41,08 523 687 34,23
Votants 238 214 60,11 364 110 67,95 679 360 58,92 1 006 136 65,77
Nuls 3 140 1,32 4 666 1,21 5 906 0,87 10 923 1,09
Exprimés 235 074 98,68 359 444 98,79 673 454 99,23 995 213 98,91
Partis Voix % Sièges +/− Voix % Sièges +/− Voix % Sièges +/− Voix % Sièges +/−
PSOE-A 96 272 40,95 6   1 153 424 42,68 6   1 202 785 30,11 6   1 380 093 38,19 8   1
PP 62 118 26,42 3   2 104 615 29,10 4   1 190 749 28,32 5   3 219 171 22,02 4   3
Podemos 30 946 13,16 1   1 39 724 11,05 1   1 101 754 15,11 3   3 165 806 16,66 3   3
Cs 17 027 7,24 1   1 21 404 5,95 0   79 297 11,77 2   2 91 390 9,18 2   2
IULV-CA 14 692 6,25 0   1 20 552 5,72 0   1 49 625 7,37 1   1 70 067 7,04 1   1
UPyD 3 683 1,57 0   5 196 1,45 0   17 700 2,63 0   18 540 1,86 0  
PA 3 583 1,52 0   4 355 1,21 0   6 679 0,99 0   16 571 1,67 0  
Autres 6 753 2,87 5 948 1,65 16 441 2,44 19 862 2,00
Blanc 3 456 1,47 4 226 1,11 8 424 1,25 13 713 1,38

Analyse modifier

 
Parti arrivé en tête par circonscription et intensité de son score.

Avec un Parlement comptant désormais cinq forces politiques, dont deux partis émergents, et aucune majorité absolue, les résultats laissent augurer d'une gouvernance particulièrement complexe de la Junte d'Andalousie[37].

Le Parti socialiste (PSOE-A), au pouvoir depuis 33 ans, de la présidente de la Junte Susana Díaz remporte le scrutin et retrouve son statut de première force politique de la communauté autonome, perdu en 2012[37]. Perdant environ 100 000 voix et réalisant son plus mauvais résultat en pourcentage[38], il résiste à l'irruption de Podemos, de Ciudadanos et aux affaires politico-financières mettant en cause deux prédécesseurs de Díaz, Manuel Chaves et José Antonio Griñán[39].

Si le PSOE-A obtient autant de députés qu'en 2012 et l'emporte dans sept des huit provinces andalouses, le Parti populaire (PP) est victime d'un véritable effondrement sous la direction de Juan Manuel Moreno[39]. Il perd 17 députés et 500 000 votes en trois ans[39], reculant à son niveau de 1990, lorsque son poids politique en Andalousie était fort limité[37]. La Gauche unie (IULV-CA) recule également, ne conservant que cinq députés après trois ans de coalition avec le PSOE-A[38].

Les résultats confirment l'émergence de Podemos et Ciudadanos. Le succès de Podemos ne fragilise pas le PSOE-A mais explique le fort repli enregistré par IULV-CA et s'analyse comme un vote de colère face aux scandales de corruption touchant les gouvernements socialistes et au fort taux de chômage qui frappe la population andalouse[38]. Ciudadanos, inexistant dans les sondages deux mois avant les élections, parvient à conquérir une partie de l'électorat centriste pour devenir la quatrième force parlementaire[37]. Díaz ayant affirmé ne pas vouloir gouverner avec le Parti populaire ou Podemos, et son ancienne alliance avec la Gauche unie étant minoritaire, Ciudadanos se trouve en position d'assurer ou non son maintien au pouvoir[37].

Suites modifier

Peu après le scrutin, Susana Díaz reçoit les dirigeants de plusieurs partis, qui lui font part de leurs exigences en échange d'un vote favorable à son investiture. Le Parti populaire (PP) réclame la signature d'un accord par lequel le Parti socialiste s'engage à laisser gouverner la liste arrivée en tête dans chaque ville lors des élections municipales du 24 mai prochain[40]. Podemos demande la démission de Manuel Chaves et José Antonio Griñán des Cortes Generales en raison de leur mise en cause dans l'affaire « ERE » ainsi que des mesures en faveur du renforcement du service public[41]. Ciudadanos (Cs) demande également le renoncement de Chaves et Griñán[42].

 
Susana Díaz se présente trois fois sans succès à l'investiture du Parlement.

À la suite de l'installation de la législature le , le nouveau président du Parlement Juan Pablo Durán dispose d'un délai de 15 jours ouvrés pour convoquer la première séance d'investiture. Si aucun candidat n'obtient l'investiture dans un délai de deux mois après le premier vote, le Parlement sera alors automatiquement dissous et de nouvelles élections devront avoir lieu[43]. Le , la conférence des porte-paroles convoque à l'unanimité de ses membres la séance d'investiture pour les et , le vote devant intervenir le deuxième jour à l'issue des débats[44]. Faute d'avoir conclu le moindre accord avec une autre force politique[45], Susana Díaz échoue lors du scrutin par 47 voix pour et 62 voix contre, seul le Parti socialiste lui accordant sa confiance[46]. Elle échoue de nouveau le , avec le même résultat, un troisième vote étant convoqué le [47].

Le , le Parti socialiste et Podemos se rencontrent mais constatent leur incapacité à s'entendre[48]. Ciudadanos et la Gauche unie informent le lendemain l'équipe de négociateurs de Susana Díaz qu'ils voteront contre l'investiture, après quoi le Parti populaire suspend les discussions qui devaient avoir lieu avec le Parti socialiste en raison de la révélation de l'existence d'une information judiciaire concernant l'attribution par le gouvernement andalou du marché public pour la réouverture de la mine d'Aznalcóllar, touchée en par un désastre écologique[49]. Aussi Susana Díaz échoue de nouveau lors du vote d'investiture le par 47 voix pour et 62 voix contre, devenant la première candidate à ne pas obtenir la confiance du Parlement après trois scrutins consécutifs[50]. Peu avant le vote, elle déclare devant le groupe socialiste être prête à retourner aux urnes[51].

 
Grâce à un accord avec Ciudadanos, Susana Díaz est reconduite à la tête d'un gouvernement minoritaire.

Ayant prévu de rencontrer de nouveaux les dirigeants des autres partis les et , Susana Díaz déclare le que sans entente garantissant son investiture à l'issue de ces entretiens, elle renoncera et laissera courir le délai jusqu'au , provoquant la dissolution du Parlement et un nouveau scrutin[52]. Au soir du , des sources internes à Ciudadanos affirment que les positions avec le Parti socialiste sont « très proches »[53]. Un accord de 70 mesures institutionnelles, économiques, fiscales et sociales est effectivement conclu le lendemain entre les deux formations, marquant le premier pacte entre un grand parti du bipartisme historique et un parti émergent[54].

Le , Susana Díaz est investie présidente de la Junte pour un deuxième mandat lors d'un quatrième vote, par 56 voix pour et 51 voix contre grâce au soutien du Parti socialiste et de Ciudadanos, deux députés du Parti populaire ayant dû s'absenter au moment du scrutin[55]. Elle prête serment le suivant, en présence notamment du ministre des Finances Cristóbal Montoro, des anciens présidents de la Junte Rafael Escuredo et José Rodríguez de la Borbolla et du secrétaire général du PSOE Pedro Sánchez[56]. Elle rend publique le la composition de son second gouvernement, qui compte 13 conseillers[57] et qui devient le premier gouvernement minoritaire depuis celui formé en 1994 par Manuel Chaves[58]. Le nouvel exécutif est assermenté dès le lendemain[59].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. 13 partis, moins de 0,10 % chacun.

Références modifier

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  2. (es) EFE, « El PSOE e IU llegan al primer acuerdo para formar un gobierno de coalición en Andalucía », RTVE,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. (es) « PSOE e IU inician la negociación con el compromiso de que no habrá recortes sociales », Cadena SER,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. (es) EFE, « Griñán es investido presidente de Andalucía con los votos del PSOE e IU », RTVE,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. (es) EFE, « Griñán toma posesión de su cargo y crea un Gobierno con 11 consejerías », RTVE,‎ (lire en ligne, consulté le ).
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  7. (es) « Griñán no repetirá como candidato: "Un proyecto político de largo alcance debe renovarse" », Radiotelevisión Española,‎ (lire en ligne, consulté le ).
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  13. (es) Lourdes Lucio, « Díaz toma posesión con un mensaje de colaboración al Gobierno central », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
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Articles connexes modifier

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