Église Saint-Gilles de Bourg-la-Reine

église située dans les Hauts-de-Seine, en France

L’église Saint-Gilles de Bourg-la-Reine est d'une part l'un des éléments principaux du patrimoine de la commune de Bourg-la-Reine, en région Île-de-France et d'autre part le lieu de culte catholique de la paroisse Saint-Gilles de Bourg-la-Reine, l'une des 78 paroisses des Hauts-de-Seine.

Église Saint-Gilles
Image illustrative de l’article Église Saint-Gilles de Bourg-la-Reine
Façade de l'église.
Présentation
Culte Catholique
Type église paroissiale
Rattachement Doyenné de la Pointe-Sud

Diocèse de Nanterre

Début de la construction 1835
Fin des travaux 1837
Architecte Auguste Molinos (1795-1850)
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Île-de-France
Département Hauts-de-Seine
Commune Bourg-la-Reine
Coordonnées 48° 46′ 44″ nord, 2° 18′ 59″ est

Carte

Première église modifier

Historique modifier

L'édifice fut construit en 1152[1] par les religieuses de l'abbaye de Montmartre[2], à proximité du ru de Fontenay, à l'angle de la Grande-Rue et de la rue de la Bièvre, du côté gauche en venant de Paris, et en regardant vers l'actuel cimetière, en direction de la Bièvre. Peu de documents la concernant ont été conservés[3], sinon aux archives historiques de l'archidiocèse de Paris, au musée du Domaine départemental de Sceaux et autres qui ont permis à partir de plans, de gravures anciennes et de devis d'artisans en vue de travaux de restauration, à quelques chercheurs dont Régis Singer de concevoir une maquette, réalisée par Jean-Pierre Franc, ainsi que celle de l'actuelle église.

Elle fut abandonnée sous la Révolution, et n'étant pas entretenue, elle a subi les infiltrations des eaux de la Bièvre et du ru de Fontenay qui ont salpêtré ses fondations. Vers les années 1820, le bâtiment menace ruine et, le , le Conseil municipal opte pour sa fermeture, tandis que le de la même année, il décide de construire une nouvelle église à l’emplacement actuel. La première église est démolie en 1836 et les débris ne furent enlevés qu'en 1943. Un chapiteau et une demi colonne furent conservés et se trouvent sur l'actuelle place Condorcet. Une cloche de cet édifice fut conservée et déposée dans la nouvelle église, sur laquelle est inscrit : « L'an 1780, j'ai été bénite par Monsieur Jean Mortier, prestre, chanoine de Saint-Denis du Pas en l'église de Paris et par Madame Marie-Louise de Laval-Montmorency, abbesse de M.M. De de cette paroisse ».

Depuis l'origine, la nomination du curé de cette paroisse appartient au chapitre de la cathédrale Notre-Dame de Paris qui nommait par partition, c'est-à-dire que les bénéfices de Paris ou de la campagne auxquels le chapitre avait droit de nommer étaient divisés en autant de parts (partitions), qu'il y avait de chanoines. À chacune des stalles était attachée une de ces partitions, et si l'occupant avait droit au chapitre, il pouvait présenter le candidat de son choix, et même absent de Paris, il pouvait donner procuration à un confrère[4]. Cette cure était échue à la 39e partition[5]. Une fois nommé par le chapitre, le nouveau curé devait obtenir les pouvoirs de juridiction sur la paroisse en s'adressant à l'archidiacre de Josas qui — au nom de l'évêque de Paris — lui donnait la collation ou bénéfice ecclésiastique. Les vicaires étaient choisis par le curé qui avait également la possibilité de permuter avec un prêtre de son choix soit pour raisons de santé ou convenances personnelles. Après la Révolution, la nomination revient à l'évêque de Paris, ainsi que pour celle du vicaire, toujours en vigueur en cette première partie du XXe siècle[6].

Description modifier

Ce premier édifice était une église orientée avec l'entrée à l'ouest, autel à l'est, de plan rectangulaire. On y pénétrait par un porche construit après 1567, de taille démesurée de 8,1 mètres de long, sur 4,9 mètres de large. Il était recouvert d'une toiture en appentis avec des coyaux, qui prolongeait celle du presbytère. Sa largeur extérieure était de 13,4 mètres, il possédait une voûte en berceau avec une porte d'entrée au dessus de laquelle on pouvait lire « Il faut adorer Dieu en esprit et en vérité »[7]. Sur la gauche, dans la première travée se trouvaient les fonts baptismaux, éclairés par un vitrail sur le mur ouest. Cette partie des fonts baptismaux formait une petite chapelle indépendante du bâtiment principal, avec un toit en appentis et mesurait intérieurement trois mètres de côté. Accolé au porche de l'église jusqu'à la première travée sur le côté sud de l'édifice un bâtiment qui fut le presbytère, prolongé le long par un petit enclos ou jardin le long du mur sud de l'édifice jusqu'à hauteur de la travée donnant accès au chœur et se terminant par la sacristie qui allait jusqu'au mur du chevet. Des contreforts et des arcs-boutants maintenaient les murs de la nef centrale dont le pignon s'élevait à 18 mètres.

L'église est formée d'une nef centrale, encadrée de deux nefs latérales formant les bas-côtés. Sa toiture d'origine, avant les restaurations de 1806, était d'un côté recouverte de tuiles et de l'autre d'ardoises. La pente de la toiture était assez importante du fait de la faible largeur de celle-ci. Les chevrons mesuraient six mètres de long.

La longueur totale intérieure de la nef étant de 22,8 mètres sur une largeur de 11,7 mètres, elle était à l'origine divisée par cinq travées, les deux de l'entrée ayant été détruites en 1567 par les Huguenots qui l'incendièrent[8]. Elle ne perdit pas toutefois sa longueur (24,5 mètres) du fait de la construction du porche. La voûte centrale en ogive d'une dimension intérieure de 13,5 mètres reposait d'un côté sur les piliers séparant les bas-côtes de la nef et de l'autre sur des piliers adossés aux murs extérieurs. Les bas-côtés avaient une largeur de 3,4 mètres pour une hauteur de 5,5 mètres et étaient éclairé par des vitraux dans chaque travée, des deux côtés de l'édifice, exception faite à hauteur du chœur sur le côté sud dont le vitrail éclairait la sacristie. Ils étaient recouverts de tuiles et avaient des chevrons de 7 mètres de long, dimensions exigées par l'existence des galeries s'ouvrant dans les combles des bas-côtés.

Dans le bas-côté nord se trouvait une plaque de marbre sur laquelle était gravée l'épitaphe de M. Ferry, avocat. À l'est de ce bas-côté sur la gauche du maître-autel est située la chapelle Saint-Jean, rebaptisé chapelle Saint-Gilles le . De l'autre côté du maître-autel se trouvait la chapelle de la Sainte-Vierge.

Le chœur était plat comme beaucoup d'églises des environs[9]. L'église possédait une architecture analogue à celle de l'église Saint-Germain-des-Prés[10]. Le chœur et la nef principale étaient éclairés par un vitrail central avec de chaque côté un vitrail plus petit. Le maître-autel était posé sur une estrade d'une marche aux angles coupés. Quelques curés furent inhumés dans le chœur[a]

Le clocher de section rectangulaire de 5,75 × 4,65 mètres, se retrouvant situé au milieu de l'édifice à la suite de la destruction des deux premières travées, alors qu'il était avant cette destruction au deux tiers du plan de l'édifice, possédait une tourelle extérieure faisant saillie, contenant un escalier à vis par lequel on entrait depuis l'intérieur de l'église. Le clocher culminait à 26 mètres[11] et contenait plusieurs cloches, dont une seule, la Louise-Marie-Madeleine, réalisée en 1780 par le fondeur Louis Gaudiveau[b], échappa aux fontes révolutionnaires et fut replacée dans la nouvelle église. Le haut du clocher fut reconstruit en 1821, supprimant la flèche et offrant un faîtage plus bas et moins pentu. Il était recouvert d'ardoises.

De l'ancienne église restent les deux piliers visibles de la place Condorcet. Ce sont ceux qui séparaient la première travée de la seconde, et cette dernière de la troisième. Ils sont garnis de chapiteaux sculptés, ornés de motifs de trèfles et font une hauteur de 3 mètres de hauteur pour un diamètre de 59 centimètres, dont une partie se trouve enterrée. Ils supportaient une colonne gothique irrégulière de 4,3 mètres de haut.

La sacristie était une construction indépendante de l'église et flanquée sur son côté méridional, au niveau du chœur, à partir duquel on pénétrait par la nef latérale dans cette pièce de forme rectangulaire de 2,50 mètres de profondeur, et une longueur de 4,50 mètres. Un fenêtre ronde perçait son mur sud. Sa toiture se composait de deux pentes et six pans avec ligne de bris, la première partant du faîtage étant plus douce que la seconde

Le presbytère de cette première église fut construit en partie sur l'emplacement des deux premières travées disparues lors de l'incendie de 1567 et sur une partie des jardins de l'église, s'étendant sur le côté sud de l'édifice, en direction de l'est. Cette demeure, dont le pignon s'élevait à 12 mètres, présentait deux niveaux avec un grenier et mesurait en façade 6,50 mètres et sur une longueur de 15,40 mètres au bord du chemin longeant le ruisseau de Fontenay. Son entrée se faisait sur la place de l'église par une porte à laquelle on accédait en gravissant deux marches. Elle fut détruite en 1943.

Par manque d'entretien, il est indiqué par les autorités le que les habitants doivent faire des réparations aux voûtes, couverture des bas-côtés du chœur et qu'ils devront être clos à l'alignement de la clôture du chœur.

L'église fut fermée par décret de la Convention, le . Puis elle est rendue au culte. Le , le maire de Bourg-la-Reine alerte le sous-préfet sur l'état de délabrement de l'église paroissiale. En réponse, le , sur ordre de Nicolas Frochot (1761-1828), préfet de police de la Seine, l'architecte de la Petite-Voirie organise une visite de l'église le en compagnie du sous-préfet de Sceaux, du maire de la commune, M. Lavisé, de MM. Saint-Cyr et Galois, marguilliers, de l'abbé Antoine Ducasse, curé. Devant le danger imminent, il fut interdit aux fidèles d'entrer dans l'église. Le , le maire demande à M. Gérard architecte son avis sur les réparations à effectuer sur le bâtiment, lequel répond que la couverture du porche est très dégradée, que les chevrons sont pourris, que le plancher des fonts baptismaux est démoli, que la nef collatérale, à droite, a effectué un mouvement ainsi que les piliers en direction du sud, que ce déplacement des éléments risque d'entraîner la chute de la nef centrale et que la couverture des trois nefs est dans un état désastreux. Il affirme cependant que moyennant une somme de 20 000 et 25 000 francs, il pourrait en reconstruire une autre, ce qui serait préférable à des réparations pour un montant de 1 775,89 francs à la suite desquelles il faudrait sans cesse surveiller l'édifice qui resterait d'une sécurité précaire. La commune opta pour des travaux, et le , le préfet autorise le maire à convoquer le Conseil municipal en séance extraordinaire pour trouver le financement des travaux. Ceux-ci commencèrent à la fin de l'année jusqu'au début de 1807.

En 1818, de nouvelles réparations des toitures de la sacristie et des bas-côtés sont nécessaires pour une somme de 590,25 francs.

En 1820, le clocher qui penchait vers le sud, en direction de l'église, fut détruit et reconstruit. Des tirants de fer furent posés pour maintenir l'ensemble des murs et un ravalement fut effectué pour une dépense de 3 354,29 francs.

Le , l'édifice menace de s’effondrer, entraînant un arrêté du maire, M. Deroche, le décrétant la fermeture immédiate de l'église, et que la messe serait provisoirement célébrée dans la maison de MM. Benoist et Mony sise en bas de la côte. Sa fermeture définitive eut lieu 15 jours plus tard le .

L'église fut détruite en 1835 et le terrain et les matériaux furent vendus.

Eglise actuelle modifier

Construction modifier

  • Un décret du fixe sa construction sur la place du Champ-de-Mars[12], actuelle place Condorcet, mais l'église sera construite voie du Chemin de Chevilly, actuellement 6, boulevard Carnot, sur un terrain appartenant à M. Barry et Mme veuve Lafontaine. Elle est l'œuvre, entre 1835 et 1837, de l'architecte départemental Auguste Isidore Molinos (1790-1848), fils de Jacques Molinos (1743-1831) également architecte, et membre de l'Institut[12].
  • La construction du nouveau presbytère est décidée par le conseil municipal en 1853. Ce presbytère sera agrandi aux frais des paroissiens et réalisé par l'architecte André David[12].
  • En 1861, l'architecte Naissant propose des agrandissements qui ne seront pas réalisés.
  • Le projet d'agrandissement de l'église de 1837 est adopté le et les travaux s'étendent de 1893 à 1897[12], sous la conduite de l'architecte Charles Barié (1853-1942)[13]. L'église prend sa forme de croix latine avec transept à droite et à gauche, un chœur profond et une double sacristie. Celle de 1837 était rectangulaire de type basilique romaine avec un chœur plat, encadré de deux petites sacristies, et un clocher situé à l'arrière, dans son milieu. Cet ensemble est modifié par l'ajout d'une importante prolongation lui donnant la forme d'une croix latine et un transept allant de gauche à droite et un chœur assez profond, encadré par une double sacristie. Le clocher de 19 m de haut est démonté du centre et reconstruit à l'emplacement actuel en gardant les mêmes proportions et culmine à une altitude de 56,39 m. La longueur totale de l'édifice avec le porche passe ainsi de 28,40 m à 43 mètres. Sa largeur reste la même avec 16,30 m. Sa longueur intérieure passe de 21,80 m à 39 mètres et sa largeur conserve ses 15 m. La hauteur de l'édifice hors-tout de l'église est à 13,50 m. La hauteur de la voûte centrale est de 10,43 m. La largeur des bas-côtés restant la même avec 3,75 m pour une hauteur de 6,32 m. La hauteur des colonnes est de 8,50 m pour un diamètre de 0,65 m.

Description modifier

Georges Poisson écrit : « L'église est orientée nord-sud et non pas est-ouest comme traditionnellement. On y accède par un portique triangulaire ionique avec quatre colonnes. Elle se compose d'une nef de huit travées, encadrée de bas-côtés et couverte d'un plafond plat à caissons. Des colonnes à chapiteaux ioniques séparent les bas-côtés de la nef, qui est éclairée par des fenêtres hautes. Cette partie originale conçue selon le type basical cher à cette époque Monsieur Hautecœur fait remarquer que les basiliques romaines Sainte-Marie-Majeure, Saint-Paul-hors-les-Murs, étaient restaurées à la même époque, mais il cite l'église de Bourg-la-Reine comme l'exemple du plan basical à transept, alors que ce dernier est postérieur - devait se terminer par un chevet plat creusé d'une abside, qui a été remplacé 60 ans plus tard par le transept actuel, flanqué de pilastre ioniques, et le chœur prolongé d'une abside. Le clocher qui flanque le bras ouest du transept, remonte également à cette dernière époque. »

Clocher modifier

Ses dimensions qu'il conserva après avoir été démonté en 1897, sont de 4,10 m de côté, sur une hauteur de 19 m. Il a été restauré en 1984.

Il porte cinq cloches, dont la plus ancienne, Louis-Marie-Madeleine, provient de la première église et date de 1780, et avait pour marraine Marie-Louise de Montmorency-Laval, dernière abbesse de l'abbaye de Montmartre, guillotinée le (6 thermidor an II), elle avait 71 ans, elle était paralysée, sourde et aveugle. Elle échappa aux fontes de la Révolution et fut classée à l'inventaire des monuments historiques le [14]. En 1897, est installée la cloche Marie-Élisabeth-Alexandrine. La cloche Emmanuel est installée en 1985 ; Gilles et Leu sont installées en 1995.

Travaux de restauration modifier

 
La grande croix du chœur.

En 1924, le plafond de l'église est refait sous la direction de l'architecte J. Frémaux[15].

Les peintures de l'abside ont disparu lors des ravalements des années 1970-1980, dont une figuration de Dieu le Père, les bras écartés, accueillant ses enfants.

Au début des années 1980, l'intérieur de l'édifice est restauré, d'anciennes statues sont déposées et le chœur est rénové. De nombreux symboles y sont alors ajoutés : vitrail du chœur et vitraux des bas-côtés[c], couleur bleue (rappelant le ciel) de la voûte à la croisée du chœur, de la nef et du transept, grande croix du chœur[d]. Cette grande croix domine l'assemblée de ses six mètres de haut. Son montant vertical symbolise l'arbre de la mort enraciné dans notre terre qui évoque le supplice du Christ ; plus haut, l'or symbolise le Christ ressuscité ; l'arbre de mort devient ainsi l'arbre de vie ; la sève est le sang versé. L'arbre s'épanouit ensuite en sept volutes, le chiffre parfait qui exprime dans l’Apocalypse de saint Jean la totalité des communautés chrétiennes de toute la terre et de tous les temps. Deux branches s'élèvent particulièrement épanouies en dessinant un cœur : l'amour de Dieu et notre amour pour nos frères[16].

Le revêtement du sol est ensuite refait et le nouveau baptistère, œuvre des ateliers d'art liturgique Chéret, est inauguré en 1997. Au cours de l'année jubilaire 2000, est installé un nouvel autel en marbre, œuvre de la marbrerie Cauchois et de la Maison Chéret[17].

Œuvres d'art modifier

 
Attribué à Gerard Seghers, Assomption.

Parmi les œuvres que cette église conserve, quelques-unes sont inscrites ou classées à l'inventaire des monuments historiques[18]. Dans l'ordre chronologique :

  • Attribuée à Gerard Seghers[19], L'Assomption, vers 1625, huile sur toile, 4,00 × 2,60 cm. Autrefois peut-être sur le retable du maître-autel, aujourd'hui dans le bras nord du transept. Inscrite le [20],[21] ;
  • Anonyme, L'Assomption, 1652, huile sur toile, 1,40 × 1,25 cm. Donnée en 1652 (ou en 1638 ?) par Guillaume Guillot (inscription sur couvercle du sarcophage, avec armoiries). Inscrite le [22]. D'après l’œuvre de Laurent de La Hyre, 1635, aujourd'hui au Musée du Louvre[23].
  • Frère André, Apothéose de Saint-Vincent-de-Paul, 1731-1732, huile sur toile, 3,60 × 2,20 cm. Provient du couvent Saint-Lazare avant la Révolution. Placée autrefois à la tribune d'orgues, aujourd'hui dans le bras sud du transept. Classée le [24];
  • Jean Restout, Extase de Saint-Benoît, 1746, huile sur toile, 1,65 × 1,65 cm. Provient également du couvent Saint-Lazare. Placée autrefois dans la sacristie, aujourd'hui dans le collatéral nord. Classée le [20] Une autre version se trouve au Musée national de l'abbaye Port-Royal des champs. Le peintre, aux sympathies jansénistes, y place une allusion à la cellule du diacre Pâris.
  • Augustine Dallemagne, Christ au Tombeau, 1847, huile sur toile, classée le . D'après l’œuvre de Titien conservée au Musée du Louvre;
  • Mlle Dupin, La Madone de la Justice, 1847, huile sur toile, 2,25 × 1,35 cm. D'après Bernardo Strozzi;
  • Aimée Dumas, La Vierge adorant l'Enfant, 1866, huile sur toile, 1,00 × 0,70 cm. D'après Sassoferrato;
  • Adolphe (Georges) Dervaux, Piéta, Salon de 1868, huile sur toile, 1,80 × 2,40 cm, classée le [25];
  • François Laurin, Vierge à l'Enfant, vers 1870, céramique, 1,30 × 0,90 cm, Édouard Dammouse faïencier de Bourg-la-Reine, inscrite [26];
  • Amélie Lecointe, Le Baptême du Christ, 1872 ?, huile sur toile, 0,70 × 1,20 cm, commande du département de la Seine en 1872, inscrite le . D'après Giannicola di Paolo[27];
  • Mlle Dupin, La Vierge au chapelet, 1873, huile sur toile, 1,66 × 1,25 cm. D'après l’œuvre de Bartolomé Esteban Murillo, au musée de Castres[28];
  • Cornélie Louise Revest, La Cène, XIXe, huile sur toile, 1,49 × 2,38 cm, classée le . D'après Philippe de Champaigne[29];
  • Anonyme, Saint Pierre en méditation, XIXe, huile sur toile, 1,30 × 1,10 cm, inscrite le . D'après José de Ribera[30].

Orgues modifier

L'orgue actuel fut construit en 1978 par le facteur d'orgues Dominique Oberthür, facteur d'orgue à Saintes[31]. L'instrument se prénomme Jean-Noël et fut béni le et inauguré le . Il est restauré en 2014 pour améliorer sa qualité sonore en affinant les réglages mécaniques et en régulant la pression du vent. Deux nouveaux jeux de tuyaux sont alors ajoutés[e].

Les organistes successifs sont :

Lieu de culte modifier

Bénédiction modifier

 
Plaque en souvenir de la consécration de l'église.

La bénédiction a lieu le Jeudi-Saint , l'abbé Joseph Duverdier étant curé[12].

Le , Mgr François Favreau vient consacrer l'église qui n'avait reçue qu'une bénédiction en 1837.

Paroisse modifier

La paroisse de Bourg-la-Reine existe depuis l'an 1200 lorsqu'elle fut détachée de celle de Bagneux[36] avec la construction de la première église sous le vocable de saint Gilles par les chanoines du chapitre de Notre-Dame de Paris et les religieuses de l'abbaye de Montmartre, vers 1200. Depuis , la commune de Bourg-la-Reine fait partie du doyenné de la Pointe Sud, l'un des neuf doyennés du diocèse de Nanterre[37].

L'autre paroisse de Bourg-la-Reine est l'église de la Pentecôte de Port-Galand au 2, rue de la Sarrazine.

Liste des curés modifier

Personnalités et événements modifier

  • 1663 : Jean de La Fontaine (1621-1695) entre dans l’ancienne église au cours d'un voyage. Il relate cette visite dans la deuxième des six lettres qu’il envoie à sa femme pour raconter ce voyage ; elle est datée du . La Fontaine et ses compagnons de route avaient fait une première halte à Clamart et ils vinrent attendre à Bourg-la-Reine le carrosse qui devait les conduire au Port-de-Piles, dans l'actuel département de la Vienne, mais l’attente se prolongea, et pour tromper l'ennui il écrivit : « Le dimanche étant arrivé, nous partîmes de grand matin. Madame C. et notre tante nous accompagnèrent jusqu’au Bourg-la-Reine. Nous y attendîmes près de trois heures ; et pour nous désennuyer, ou pour nous ennuyer davantage (je ne sais pas bien lequel je dois dire), nous ouïmes une messe paroissiale. La procession, l’eau bénite, le prône, rien n’y manquait. De bonne fortune pour nous, le curé était ignorant, et ne prêcha point. Dieu voulut enfin que le carrosse passât. »[38].
  • 1897 : Mme Marie-Louise Dagneau, épouse Gosse (1846-1897), mère de cinq enfants, arrive le , au Bazar de la Charité rue Jean-Goujon, à Paris avec ses deux dernières filles Angèle Gosse (1877-1897), 20 ans et Zoé Gosse (1879-1897), 18 ans. Son mari, Jean Alphonse Gosse (1828-1909), notaire, était maire de Bourg-la-Reine de 1870 à 1874. Au moment de l’incendie, les deux filles parviennent d’abord à échapper au désastre. Mais en se retournant, elles constatent l'absence de leur mère et retournent dans la fournaise. Elles périssent alors asphyxiées en tentant de la retrouver pour la sauver. C’est sur le corps d’une des jeunes filles qu’on retrouvera son billet de retour à Bourg-la-Reine. Les corps de la mère et de ses filles ont été ramenés soir à Bourg-la-Reine et déposés dans l’église où la population n’a cessé d’affluer jusqu’aux obsèques le . C’est également ici que le même jour aura lieu les obsèques de Madame Frédéric Dillaye, victime elle aussi de l’incendie du Bazar de la Charité avec sa sœur Madame Edmond Cuvillier et sa nièce Esther Cuvillier, âgée de 4 ans, la plus jeune victime de l’incendie.
  • 1911 : pendant son séjour à Bourg-la-Reine, à partir du , l'écrivain Léon Bloy (1846-1917) vient chaque matin à la messe dans cette église puis passe au café[39]
  • 1913-1914 : Charles Péguy 7 rue André-Theuriet à Bourg-la-Reine[40]

Pour approfondir modifier

Bibliographie modifier

  • Régis Singer, Les orgues et les organistes de l'église Saint-Gilles à Bourg-la-Reine, 1979.
  • Régis Singer, L'ancienne église de Bourg-la-Reine, éd. SEJIM, [s.d.], 28 p.
  • André Joly, André Thieulin, Images de Bourg-la-Reine, Ingersheim, Éditions SAEP, 1975, 100
  • Paul Lieutier, Bourg-la-Reine, essai d'histoire locale, 1913 ; réédition Le Livre d'histoire, Paris, 2003, 306 p. (ISBN 2-84373-320-0).
  • Joseph Meuret, Le Chapitre de Notre-Dame de Paris en 1790, Paris, Picard et fils, 1903, p. 102.
  • abbé Jean Lebeuf, Histoire de la ville et du diocèse de Paris, 15 tomes. La 1re édition est publiée de 1754 à 1758.

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

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Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Laurent Varlet en 1641, Jean Barbery le , sous la tombe du précédent, ainsi que Jacques-Hilaire Bourguignon, au milieu du chœur le .
  2. Louis Gaudiveau (1695-1764), fondeur de cloche à Mormant.
  3. Cartons de Claude Gagnard, réalisation du maître-verrier Léon Blanchet.
  4. Maquette de Claude Gagnard, réalisation des ateliers de ferronnerie Bataillard.
  5. Traction des notes mécaniques 58-32. Traction des registres électriques (HEUSS). Mécaniques et aluminium. Réservoirs double-plis avec gosiers. Son inauguration officielle eut lieu le , suivie d'une bénédiction.
    Je Positif
    • Bourdon 8' ;
    • Flûte cheminée 4' ;
    • Doublette 2' ;
    • Nasard 2'2/3 ;
    • Niveau 1:3/5 ;
    • Quinte 1'1/3 ;
    • Cromorne 8.
    II - Grand-Orgue
    • (Bourdon 16') ;
    • Montre 8' ;
    • Bourdon 8' ;
    • Prestant 4' ;
    • Cornet V C2 ;
    • Mixture V ;
    • Chamade 8'.
    III -Récit expressif
    • Dulciane 8' ;
    • Voix céleste 8' ;
    • Bourdon 8' ;
    • Principal 4 ;
    • Quarte 2' ;
    • Niveau 1:3/5 ;
    • Square-jeu IV ;
    • Basson-Hautbois 16' ;
    • Trompette 8 ;
    • Clairon 4.
    Pédale
    • Soubasse 16' ;
    • Principal 8' ;
    • Bourdon 8' ;
    • Principal 4' ;
    • Bombarde 16' ;
    • Chalumeau 4.
    Accessoires
    • Tirasse positif, tirasse Grand-Orgue, tirasse Récit ;
    • Accouplement Positif/Grand-Orgue, accouplement Récit/Grand-Orgue, accouplement Récit/Positif ;
    • Tremblant doux positif ;
    • Tremolo Récit et Grand-Orgue ;
    • Apple Anche Grand-Orgue, apple Anches Récit, apple Anche Pédale, apple le Tutti (8x16 combinaisons ajustables prévues) (cf. Oberthür Manufacture de Grandes Orgues à Saintes[réf. incomplète]).

Références modifier

  1. Quelque temps après la sortie de la Vita sancti Egidii par Guillaume de Berneville qui remit ce saint à l'honneur en 1150
  2. Rapport de M. Lapeyrade lu le 10 juin 1906 en présence de M. Lefebvre archidiacre de Saint-Denis en l'église Saint-Gille de Bourg-la-Reine reprit par Paul Lieutier dans on ouvrage sur Bour-la6reine, p.266.
  3. Henri Lemaître, « L'ancienne église de Bourg-la-Reine », Bulletin de la Société nationale des Antiquaires de France, vol. 1943, no 1,‎ , p. 402–403 (DOI 10.3406/bsnaf.1948.3953, lire en ligne, consulté le )
  4. Joseph Meuret, op. cit., p. 102.
  5. Jean Lebeuf, Histoire de la ville et du diocèse de Paris.
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  7. Joseph Delort, Mes voyages aux environs de Paris, 1921.
  8. Jean Lebeuf, op. cit.
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