Église Saint-Cyprien de Saint-Cyprien (Dordogne)

église située en Dordogne, en France

L'église Saint-Cyprien est une église catholique située à Saint-Cyprien, en France[1].

Église Saint-Cyprien de Saint-Cyprien
L'église.
Présentation
Type
Diocèse
Paroisse
Paroisse Saint-Cyprien-la-Vallée (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Religion
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Localisation

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L'église est située dans le département français de la Dordogne, sur la commune de Saint-Cyprien.

Historique

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La légende raconte que, vers l'an 520, un ermite du nom de Cyprien (fêté le 9 décembre)[2] s'installe dans une grotte de Fages dominant la Vallée de la Dordogne près du bourg[3]. Il attire d'autres religieux. Un monastère va se construire pour recevoir la communauté, avec une église autour de son tombeau. Il ne reste rien des bâtiments du VIIe siècle. Peut-être la présence des Sarrasins, près de Beynac, pourrait expliquer des destructions de bâtiments. Aucun texte du des VIIIe et IXe siècles ne cite le monastère[4].

Les invasions des Vikings, à partir de 848, obligent les religieux à protéger l'abbaye par des remparts.

Le , Arnaud, prévôt de l'église de Périgueux, donne Saint-Cyprien au prévôt de Saint-Sernin de Toulouse pour y introduire la réforme canoniale. Le , probablement de la même année, l'évêque de Périgueux, Guillaume de Montberon, confirme cette donation. Les moines adoptent la règle de saint Augustin. Entre 1073 et 1081, Archambaud, un des plus anciens chanoines de Saint-Cyprien, est venu à l'abbaye de Moissac. Des confrères sont venus l'y voir et ont été impressionnés par la régularité apportée par la réforme clunisienne. Le moine Emenon et le prévôt Arnaud ont demandé au chapitre d'adopter la réforme clunisienne de l'abbaye de Moissac après l'accord de l'évêque de Périgueux. Cette affiliation ne s'est pas faite et les chanoines de Saint-Sernin de Toulouse ont envahi l'abbaye périgourdine, peut-être après leur expulsion de Toulouse par l'évêque Isarn. L'abbaye est restée liée à Saint-Sernin de Toulouse[5].

Le monastère est affilié à l'abbaye de Chancelade au XIIe siècle et devient l'un de ses prieurés. En , le prieur de Saint-Cyprien signe un acte passé entre Pierre de Gontaud et Guillaume de Biron.

Le clocher-donjon, ancienne tour de guet, a été construit au XIIe siècle. Il est percé de meurtrières avec des contreforts plats et des murs épais de près de 1,50 m.

Au Moyen Âge, l'abbaye de Saint-Cyprien est riche grâce à l'exploitation des terres des bords du fleuve. Installé à flanc de coteau, le bourg constitue un poste stratégique pour l'observation du trafic fluvial.

Saint-Cyprien fait partie de la seigneurie de Bigaroque, qui a été achetée par l'archevêché de Bordeaux. Les droits de justice dans la châtellenie de Bigaroque, entre le seigneur archevêque, le prieur du monastère et les damoiseaux de Saint-Cyprien, sont réglés par un acte du . Bertrand de Got, archevêque de Bordeaux, devenu le pape Clément V, place le monastère sous sa juridiction[6]. Les liens avec Saint-Sernin de Toulouse sont rompus. Le prieur rend hommage à l'archevêque de Bordeaux pour ses fiefs de Mouzens, Reignac, la Chapelle et le Coux[7].

L'église a dû être construite aux XIIIe et XIVe siècles.

Le bourg est ravagé par les Anglais pendant la guerre de Cent Ans. En 1433, l'évêque de Sarlat, Bertrand de La Cropte, obtient le du pape Eugène IV la permission de posséder plusieurs bénéfices en même temps, en raison de la modicité des revenus de son évêché. Deux ans plus tard, par une bulle datée de Rome le , pour la même raison, il obtient la réunion à la mense épiscopale de Sarlat, du prieuré conventuel de Saint-Cyprien dont les revenus avaient diminué à cause de la guerre. Cette réunion est confirmée en 1435[8].

L'église a eu à souffrir des affrontements entre catholiques et les protestants pendant les guerres de Religion. L'église est incendiée en 1585 par les huguenots et sert d'arsenal. La nef est utilisée pour fondre des canons.

L'abbaye de Chancelade essaie de rénover la vie monastique de Saint-Cyprien en 1666. Le prieur Jacques Dunoyer entreprend de restaurer l'église en 1685. La nef est presque entièrement reconstruite ainsi que la façade.

Un nouveau mobilier est placé dans l'église : 32 stalles placées dans le chœur, chaire, autel en marbre polychrome, autels latéraux et le buffet d'orgue. Les bâtiments monastiques composés d'un corps de logis et de deux ailes sont alors reconstruits à ses côtés.

Le clocher-donjon est raccordé à l'église avec le percement de l'oculus de l'horloge au XVIIe siècle.

Monseigneur Christophe de Beaumont, archevêque de Paris, est exilé par Louis XV au château de la Roque, à Meyrals, à la suite d'un désaccord avec des ordres religieux. Son cœur a été placé dans le deuxième pilier à droite de l'entrée.

L'abbaye Saint-Cyprien et son église sont déclarées bien national. La commune les rachète en 1791 pour 8 125 francs. Les bâtiments monastiques vont accueillir au cours du temps un hospice, une bibliothèque, une salle populaire[9].

Le prieur au moment de la Révolution est Joseph Prunis. Avant 1789, il était aussi censeur royal et historiographe de la province. Il a été nommé maire de Saint-Cyprien.

L'église est transformée en temple de la Raison en 1793, et a été saccagée pendant la Révolution. Elle sombre alors dans l'oubli.

En 1804, une religieuse chassée de son couvent en Flandres aurait apporté à l'abbaye Saint-Cyprien une épine provenant de la Couronne du Christ. Elle aurait été donnée par Louis IX au couvent flamand de cette religieuse. Cette relique a été volée en 1997.

L'église est classée Monument historique en 1841.

L'église est restaurée en 1862-1863 : la façade occidentale et les deux premières travées sont entièrement reconstruites.

En 1871, les bâtiments conventuels servent de magasin pour le tabac. Les communications entre le cloître et l'église sont obstruées.

L'église est déclassée en 1883 à la suite des travaux dans l'abbaye.

L'édifice est classé au titre des monuments historiques en 1923[1].

Le clocher se visite pendant les Journées du Patrimoine.

 
L'orgue.

Le buffet d'orgue date du XVIIe siècle, et a probablement été réalisé par un facteur de l'école toulousaine. Il possédait 8 jeux sur un seul clavier et un petit pédalier. Le buffet a été classé Monument historique en 1977[10].

À la demande de l'organiste André Isoir, l'orgue a été réaménagé en 1982 par le facteur Gerhard Grenzing avec 22 jeux, 3 claviers et pédalier. Il comprend[11] :

  • Positif intérieur : 56 notes
Bourdon 8
Flûte à cheminée 4
Doublette 2
Larigot 1 1/3
Cymbale II
Trompette 8(*)
  • Grand orgue : 56 notes
Montre 8
Bourdon à cheminée 8 (il n'y a pas, de Bourdon à cheminée dans la Facture d'orgue française)
Prestant 4
Nazard 2 2/3
Quarte 2
Tierce 1 3/5
Fourniture V
  • Récit : 56 notes
Bourdon 8
Prestant 4
Cornet III
Hautbois 8
  • Pédalier :
Soubasse 16
Principal 8
Octave 4 (il n'y a pas d'octave, en tant, que registre pour l'orgue ; il ne faut pas confondre avec l'harmonium)
Bombarde 16
Clairon 4(**)

NB :

(*) jeu provenant de l'ancien instrument
(**) chape libre
Accessoires : Accouplements à tiroir I/II et III/II - Tirasses I et II - Tremblant doux

Mobilier

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Une grande partie de son remarquable mobilier intérieur des XVIIe et XVIIIe siècles : maîtres-autels[12],[13] et leurs statues en bois polychrome, stalles[14], chaire[15], est classé monument historique.

Notes et références

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  1. a et b « Église Saint-Cyprien; », notice no PA00082823, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Grégoire de Tours écrit à son sujet dans À la Gloire des Confesseurs : « Saint Cyprien, abbé d'un bourg du Périgord, fut un homme d'une sainteté admirable, dont Dieu se servit comme d'un instrument pour faire plusieurs miracles, car il remit souvent des mains faibles et tremblantes. Il fit marcher les paralytiques, rendit la vue aux aveugles et la santé à trois lépreux en les oignant d'huile. Encore à présent, ceux qui visitent son tombeau avec un esprit de piété et de religion ressentent les effets de sa puissance auprès de Dieu par la guérison de leurs maladies ». Le choix de Grégoire de Tours d'écrire une notice sur Cyprien a fait supposer à certains auteurs qu'il était né en Auvergne où il l'aurait connu.
  3. Dans la vie de saint Sour, ermite et premier abbé de Terrasson, A.-B. Pergot raconte la rencontre de saint Sour, saint Amand et saint Cyprien Guyenne.fr : Vie de saint Sour.
  4. [Auguste Dupont, « Notice sur la ville de Saint-Cyprien », p. 119-128, dans Annales Agricoles et Littéraires de la Dordogne, Volumes 5 à 6, Périgueux, 1844 Texte.
  5. L. Grillon, « Le prieuré périgourdin de Saint-Cyprien fut-il rattaché à Moissac ? », p. 583-589, dans Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale, 1963, volume 75, no 64 (lire à ligne).
  6. Albert Vigié, « Possessions des archevêques de Bordeaux en Périgord et principalement dans le Sarladais », dans Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord, 1910, tome 37, p. 357-401, p. 444-456.
  7. Jean Maubourguet, Le Périgord méridional, tome 1, p. 209-212.
  8. Nicolas Viton de Saint-Allais, Nobiliaire universel de France ou Recueil général des généalogies des maisons nobles de ce royaume, volume 11, p. 26 Paris, 1817 Texte.
  9. Sud-Ouest : L'abbaye résidence.
  10. « Buffet d'orgue », notice no PM24000321, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture, consultée le 17 février 2011.
  11. Gehrard Grenzing : orgue de Saint-Cyprien
  12. « Autel, tabernacle (autel secondaire, tabernacle à ailes et dais d'exposition) », notice no PM24000315, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture, consultée le 17 février 2011.
  13. « Autel, tabernacle (maître-autel, tabernacle à dais d'exposition) », notice no PM24000314, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture, consultée le 17 février 2011.
  14. « Stalles », notice no PM24000319, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture, consultée le 17 février 2011.
  15. « Chaire à prêcher », notice no PM24000317, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture, consultée le 17 février 2011.

Annexes

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Bibliographie

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Par ordre chronologique de publication :

 
Rue Joseph Prunis à Saint-Cyprien

Articles connexes

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Liens externes

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