Álvaro de Luna

personnalité politique espagnole
Álvaro de Luna
Fonction
Grand maître de l'ordre de Santiago
-
Titres de noblesse
Duc (Ducado de Trujillo (d))
Seigneur de Cuellar (d)
Comte (d) (Condado de San Esteban de Gormaz (d))
Biographie
Naissance
Vers ou Voir et modifier les données sur Wikidata
CañeteVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Sépulture
Activités
Homme politique, poète, chef militaire, musicienVoir et modifier les données sur Wikidata
Famille
Maison de Luna (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Père
Alvaro Martinez de Luna, Señor de Illueca (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Juana Martinez (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Juana Pimentel (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
María de Luna y Pimentel (d)
Juan de Luna y Pimentel (d)
Pedro de Luna, Señor de Fuentidueña (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Grade militaire
Blason

Álvaro de Luna, né en 1390 à Cañete (près de Cuenca, royaume de Castille), et mort exécuté le à Valladolid, est un noble castillan, favori du roi Jean II de Castille dès les années 1410.

Portrait d'Álvaro de Luna

Fait premier comte de San Esteban de Gormaz, il devient connétable de Castille et maître de l'ordre de Santiago. Mais, en butte à l'hostilité de plusieurs clans nobiliaires et de la reine Isabelle de Portugal, il est arrêté en 1453, puis condamné à mort.

Biographie modifier

Origines familiales et formation modifier

Álvaro de Luna est le fils illégitime d'Álvaro Martínez de Luna, copero mayor (grand échanson) du roi Henri III de Castille, issu d'une grande famille du royaume d'Aragon.

Sa mère est María Fernández de Jarana, une roturière réputée pour sa beauté[réf. nécessaire].

Favori du roi Jean II modifier

Son oncle Pedro de Luna, archevêque de Tolède (ultétieurement l'antipape Benoît XIII), l'introduit à la cour.

Très vite, il acquiert un ascendant notable sur le roi Jean II (1405-1454, roi en 1406), qui n'est encore qu'un enfant, sous la tutelle de son oncle l'infant Ferdinand (1380-1416), qui se méfie d'Álvaro. Mais, en 1412, Ferdinand devient roi d'Aragon sous le nom de Ferdinand Ier à la suite du compromis de Caspe, auquel participe Benoît XIII. Le départ de Ferdinand, qui laisse la régence de Castille aux mains de la reine-mère Catherine de Lancastre, veuve de Henri III, renforce la position de Luna auprès de Jean II.

L'ascendant de Luna sur le roi a été par la suite attribué à des pratiques de sorcellerie[réf. nécessaire], mais il est plus probable que le roi Jean II, isolé politiquement par l'opposition des grands lignages nobles, notamment par ses cousins les « infants d'Aragon », fils de Ferdinand Ier, cherche en Álvaro un conseiller d'autant plus fidèle qu'il lui doit tout. Luna est également reconnu comme un parfait chevalier, bon cavalier, habile au maniement de la lance et compositeur de poésies courtoises.

 
Statut à l'effigie d'Álvaro de Luna

Luna focalise les critiques des différentes factions nobiliaires, qui cherchent à expulser le favori pour prendre sa place dans la faveur du roi et favoriser ainsi leurs intérêts.

Lui-même cherche d'ailleurs à concentrer les grâces royales sur sa personne et sa proche famille. En 1425, il est fait comte de San Esteban de Gormaz et connétable de Castille (c'est sous ce titre de connétable de Luna (condestable de Luna) qu'il est le mieux connu[réf. nécessaire]).

Au gré des alliances, Álvaro de Luna doit quitter la cour, mais un retournement d'alliances peut le ramener à sa place de favori. Ainsi en 1427, il est exilé, mais revient auprès du roi dès 1428.

En 1431, il tente de rassembler la noblesse castillane dans une croisade contre le royaume de Grenade, mais malgré quelques succès[1], l'expédition ne parvient pas à prendre Grenade. Selon certaines sources, à cause du tremblement de terre d'Atarfe, et selon d'autres, les Maures auraient soudoyé Álvaro de Luna « avec une charrette pleine de figues et dans chacune d'elles une pièce d'or ».

En 1445, Luna défait une coalition de nobles hostiles menée par les infants d'Aragon à la première bataille d’Olmedo. Il bénéficie du soutien royal pour être élu comme maître de l’ordre de Santiago. La femme de Jean II, Marie d'Aragon, sœur des infants d'Aragon, meurt la même année. Luna est alors au sommet de sa puissance, mais il est toujours dépendant du soutien du roi. La seconde femme de Jean II, Isabelle de Portugal, jalouse de l'influence du connétable, n'a de cesse de le marginaliser à la cour. En 1453, la mort du comptable du roi donne l'occasion à la faction de la reine d'agir.

 
Château de Portillo

Mort et funérailles modifier

Isabelle arrache du vieux Jean II la déchéance de son favori, qui est interné au château de Portillo. Peu après, Álvaro de Luna est jugé et condamné à mort par un tribunal expéditif réuni à Valladolid. Il est exécuté le .

Mariage et descendance modifier

De son mariage avec Juana Pimentel, Luna laisse deux enfants :

Mémoire modifier

Álvaro de Luna acquerra une grande notoriété, et sera encensé par un courant de la littérature espagnole comme les fameux couplets de Jorge Manrique. D'autres, comme le père Juan de Mariana, dénoncèrent le favori ambitieux et avide.

Notes et références modifier

  1. La bataille de La Higueruela, qui est le thème d'une série de fresques dans la galerie des batailles de l'Escurial.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Adeline Rucquoi, « Privauté, fortune et politique : la chute d'Alvaro de Luna », dans : Jan Hirschbiegel et Werner Paravicini (dir.), Der Fall des Günstlings. Hofparteien in Europa vom 13. bis zum 17. Jahrhundert (colloque de Neuburg am Donau, 21-24 septembre 2002), Rezidenzenforschung/Jan Thorbecke Verlag, 2004, p. 287-310, [lire en ligne].

Liens externes modifier